Shin'zô Senju - the night comes down

Un cri, des pleurs, des félicitations, mais surtout, une chaise vide. C’était l’image qui représentait sa naissance, la première photo avec son nom sur l’album familial. Au milieu de l’été, 2 mois après la mort de son père, Shin’zô ouvrit les yeux. Un petit garçon en pleine santé qui avait ravi toute la famille, ou presque.


Revenons un peu en arrière. Sa mère Takahime, et son père Shun, étaient un couple heureux, formé bien avant que la lettre de l’Incontestable ne les lie « à jamais ». Pour tous, ils étaient le couple parfait, la preuve ultime de la fiabilité de la super-intelligence matrimoniale. Leur carrière et leur amour passant avant tout à leurs yeux, les projets d’enfants ne furent pas leur priorité. Ils avaient leur équilibre, l’impression de se compléter parfaitement, ils craignaient qu’un être en plus ne soit de trop dans cette mécanique impeccable.

Pendant un temps, l’Incontestable sembla les épargner. Ils savaient qu’à tout moment, l’ordre pourrait leur tomber dessus, mais ils voulaient profiter de chaque minute qu’ils pouvaient passer ensemble, en paix. L’idée d’avoir des enfants ne les révulsait pas. Ils pensaient même qu’ils seraient de bons parents, mais ils ne souhaitaient certainement pas prendre la décision d’eux-mêmes. Et en 2093, l’écran afficha enfin le message tant attendu et tant redouté à la fois. Il était temps de servir leur pays en engendrant une progéniture. Toujours très loyaux et parfaitement obéissants, ils se mirent à la tâche. Takahime quitta son emploi d’opératrice aérienne après avoir accumulé assez d’économies pour ne pas se sentir complètement dépendante de son statut de future femme au foyer. Son père lui, fit au contraire des heures supplémentaires à la douane de l’aéroport pour préparer au mieux la naissance de bébé. Et c’est ainsi que neuf mois plus tard, sans difficultés, naquit la petite Kokoro.

Les parents furent très heureux, certes, leurs plans étaient un peu chamboulés, mais ils savaient que ce jour arriverait et ils accueillirent cette petite fille avec beaucoup de joie. L’engrenage n’était plus aussi bien huilé qu’avant, mais les amoureux faisaient des efforts considérables pour mener leur barque, et même cette nouvelle aventure semblait leur réussir. Ils n’étaient plus aussi complices à cause de leurs emplois du temps moins coordonnés qu’avant, mais l’un dans l’autre, ils n’avaient pas à se plaindre. Au fil des mois, ils réfléchirent à la possibilité d’accueillir un deuxième enfant. Takahime se sentait d’attaque pour s’occuper d’un nouvel enfant et elle préférait que cela arrive tant qu’elle était encore dans les couches. Au moins, la différence d’âge ne serait pas grande et les enfants pourraient plus facilement jouer ensemble en grandissant.

Et c’est ainsi que le projet bébé n°2 fut lancé. Encore des heures supplémentaires pour Shun, mais il les faisait de bon cœur. Tout se passait aussi bien que pour la première grossesse et l’heureux événement était prévu pour juillet de l’année 2096. Encore une fois, tout semblait leur sourire. Enfin, jusqu’au 15 mai. Shun était parti faire une garde de nuit supplémentaire. La grossesse était déjà très avancée et il voulait à tout prix récolter le plus d’argent possible pour pouvoir profiter un peu de sa famille une fois le nouveau-né là. Cette nuit-là, il ne revint pas. Sur les coups des 2h30 du matin, le téléphone du foyer Senju sonna dans le vide. Tout le monde dormait à la maison. Ce n’est qu’au petit matin que Takahime fut réveillée par des officiers en uniformes à la mine grave. Apparemment, un forcené avait essayé de forcer le passage à l’aéroport et le coup de feu était parti, faisant s’effondrer le père de famille.

Nous voilà donc, 2 mois plus tard, à la naissance du deuxième et dernier enfant de la famille Senju. Sa mère était évidemment inconsolable et toute la famille était présente dans les premières semaines de la vie de Shin’zō pour prendre le relais. Petit à petit, on se rendit compte que Takahime n’arrivait pas à s’occuper de son fils. Un suivi psychologique plus tard et on comprit qu’elle lui associait la responsabilité de la mort de Shun. S’il n’avait pas été là, son époux n’aurait pas fait d’heures supplémentaires et il n’aurait pas été là-bas au moment fatidique. Ce raisonnement semblait atterrer leur entourage. Takahime était quelqu’un d’instruit et de raisonnable, elle devait savoir que l’enfant n’avait rien à voir là-dedans… Une longue thérapie permit peu à peu à la mère de faire son deuil sans rejeter la cause de la mort sur son fils, mais les premiers mois de l’enfance de Shin’zô furent marqués par ce manque d’attention maternelle qui se poursuivra malheureusement plus insidieusement.

Sur le papier, la famille était heureuse. Elle était aussi bien vue qu’une famille monoparentale avec 2 enfants pouvait l’être en tout cas. Et elle tenait bien le rôle. À première vue, les deux bambins étaient traités identiquement, et recevaient l’amour dont ils avaient besoin pour se développer. Mais dans les faits, quelque chose clochait. Leur mère les traitait effectivement pareillement matériellement, mais quelque chose semblait pourtant différent, sans que personne ne parvienne à mettre le doigt dessus. Etait-ce l’intonation ? Les surnoms ? Une attention particulière ? Peut-être que plusieurs détails à peine perceptibles s’accumulaient, mais il était clair que, sans insinuer que le fils était moins aimé, il manquait de quelque chose.

Pendant les années collège de la petite fratrie, l’Incontestable refit irruption dans leur vie en envoyant une lettre. Leur mère était remariée à un inconnu. Au vu de la réussite de sa première prédiction, ils n’en pensèrent pas grand-chose. Ils n’avaient pas de souvenirs de leur père, et même s’ils n’osaient pas le dire, ils avaient tous les deux hâtes de voir à quoi ressemblait le bonhomme. Le lendemain, ils emménagèrent dans le domicile de Ryosei Hyugo, 23 ans de plus que leur mère et ex-tolard. Être surpris était plus qu’un euphémisme : personne ne comprenait ce qu’il se passait. L’erreur n’était évidemment pas une possibilité, mais il semblait que le couple n’ait strictement rien en commun. La compatibilité ne se basait évidemment pas que sur les goûts et les centres d’intérêt, mais il aurait été difficile de trouver des êtres plus différents. Tous ceux qui l’avaient connu avec Shun savaient que la mère de famille n’était pas épanouie dans ce second mariage, mais elle donnait le change. Sa croyance en l’Incontestable n’avait jamais été ébranlée, elle avait d’ailleurs vivement critiqué les protestants lors du Big Bang Kiss l’année passée. Cependant les enfants n’appréciaient que peu leur beau-père qui n’en avait rien à faire d’eux. Sans défier l’Incontestable, ils développèrent ensemble un certain scepticisme. Pouvait-il faire des erreurs ? Était-il si infaillible que ça ?

C’est en 2109 que la vie de Shin’zô changea drastiquement. Le Shukumei. Sa maison fut frappée par un des 3 typhons. Elle résista mais, fragilisée, fut finalement détruite pas le séisme qui suivi très peu de temps après. Cette fois, il n’eut pas autant de chance et avant d’avoir pu se mettre à l’abri, le cadre en acier de sa penderie fut projeté contre son visage. Tout le monde cru l’avoir perdu en voyant l’étendue des dégâts. Il avait le crâne presque scindé en deux. Son cas était critique et il passa dans les prioritaires à l’hôpital où il fut pris en charge. On lui avait assez bien répété, il le savait : il était miraculé. En dehors d’une grande cicatrice et de la perte de la vision d'un oeil, il n’aurait aucune séquelle. Pas de perte de motricité, de perte cognitive ni même d’amnésie. Au vu de son jeune âge, les médecins étaient même confiants sur le fait que ça cicatrise blanchirait vite, la rendant plus esthétique (pour ce qu'une aussi grosse cicatrice peut être esthétique).

Malgré l’enthousiasme de tout le monde, l'adolescent fut, évidemment, dévasté. Son visage avait complètement changé, il ne se reconnaissait plus dans la glace et les premiers mois, il se faisait même systématiquement peur en passant devant une surface réfléchissante. Il avait perdu une grande partie de sa confiance en lui, déjà peu présente de base. Il se sentait condamné, jamais personne ne voudrait d’une personne informe comme lui. Et puis, même si l’Incontestable lui trouvait une âme-sœur, ce serait cruel d’imposer un pareil partenaire à cette personne ! Sa sœur avait beau essayer de le réconforter, il avait passé des nuits entières à pleurer sur son sort.

Heureusement, les médecins eurent raison et la longue cicatrice du jeune homme fut moins atroce qu’il ne l’aurait pensé, surtout en si peu de temps. Elle ressemblait à une grosse balafre comme les méchants dans les mangas pouvaient en avoir après un combat dantesque, la classe en moins. Il était rassuré, mais son avis sur son futur n’avait pas changé. Il espérait de tout son cœur pouvoir simplement terminer sa scolarité dans le secondaire, trouver un travail tranquille et ne jamais, jamais être promis à quiconque. Et au fil des années, il commençait à se dire que cette vie était possible.

Il cogitait encore sur ces évènements quand l'Epidémie arriva. On aurait pu croire que la petite famille avait été suffisamment touchée par le chagrin et la malchance, mais apparemment pas. En effet, même si tout le monde avait pris ses précautions dès les premières annonces à la télévision, Ryosei et Kokoro tombèrent malgré tout malades. Il s'avérera que la maladie n'était pas contagieuse, et qu'il n'avait donc servi à rien de renforcer leur port des masques. Si la jeune fille s'en était bien tirée, le sexagénaire n'avait pas eu la même chance. Il avait fait un séjour à l'hôpital où, heureusement pour lui, il avait pu subir une intervention qui l'avait tiré d'affaire. Il fut cependant un des derniers à sortir de leur hôpital de quartier, une semaine encore après que le gouvernement annonce que tout le monde était remis. De tout cela, Shin'zô n'en fit pas grand-chose. Il s'était inquiété pour sa sœur et ses amis, mais rien de plus. Son beau-père en revanche leur martelait la tête avec l'idée que la maladie vienne à nouveau d'un dérèglement de la puce, en tout cas, c'est ce que tout le monde racontait au bar. Même si l'impact n'avait pas été très grand pour lui, cette idée qu'un dysfonctionnement de la puce puis altérer sa santé lui faisait un peu peur, lui qui comptait sur ces bugs pour trouver une solution à son mariage plus tard…

Et effectivement, il avait de quoi s’en faire. Au début du mois de novembre de la même année, qui fut décidément bien remplie, sa sœur et son beau-père furent déclarés morts. Au milieu du repas familial. Le moniteur affichait exactement le même message que 15 ans plus tôt, et tous les téléphones reçurent une notification pour souhaiter ses condoléances à la famille Senju pour la perte tragique de leur fille Kokoro. Tout le monde se regardait sans se comprendre, très abasourdi. À la télé et sur twitter, il apparaissait que leur famille n’était pas la seule touchée, ce qui était confirmé par les centaines d’avis de décès qu’ils recevaient à la chaine. Décidément, ces puces et cet Incontestable avaient du mal à gérer en ce moment. Encore une fois, la famille ne fut pas très impactée. Les deux concernés se dénoncèrent aux autorités pour recevoir une nouvelle puce et il fut impossible de réaborder le sujet à partir de ce jour-là. Rien de ce qui pourrait arriver ne remettrait en doute la foi de sa mère, le sujet était clos.

Mais Shin’zô, lui, suivait les informations en cachette. Il s’était pris à rêver de faire partie de ces quelques dissidents, ceux qui avaient embrassé leur statut de décédés pour s’enfuir de leur mariage. C’était ça qu’il lui aurait fallu ! Mais les jours suivant lui firent se rendre compte de la dangerosité de cette envie. Une véritable chasse à l’homme avait été lancée. Il avait beau ne pas vouloir se marier, il n’était pas en lutte contre le gouvernement et ne voulait certainement pas finir arrêté et emprisonné. Pendant les mois qui suivirent, il épiait les nouvelles, les listes de personnes retrouvées et ce qui leur était arrivé, mais évidemment rien ne passait le filtre du gouvernement.

Cet épisode mit ses songeries de plans à rude épreuve. Son innocence d'adolescent lui avait fait penser qu’il arriverait assez facilement à se sortir d’un mariage, mais maintenant, il avait de sérieux doutes. Cela restait évidemment toujours son objectif principal, mais comment le réaliser sans aller à l’encontre de l’Incontestable ? En tout cas, sans risquer les camps ? Il ne voulait pas être vu comme un anti-incontestable, loin de là, il voulait seulement préserver le futur de sa moitié. Il allait droit sur ses 16 ans et il savait que, bientôt, il pourrait recevoir la lettre à n’importe quel moment…

Heureusement pour lui, il fut épargné jusqu’à l'heure actuelle, en 2114. Mais il savait que sa chance était précaire, et qu’il n’avait toujours pas de solution… La seule idée qui lui était venue était de provoquer un divorce. Il savait que c’était chose très rare. Il ne connaissait d’ailleurs aucun couple divorcé. Mais le principal est que cela existait. Peut-être qu’en étant suffisamment odieux avec sa.on futur.e partenaire, l’Incontestable finirait par déclarer le divorce ? C’était en tout cas sa seule piste jusqu’alors...

Ce garçon est la douceur incarnée. Enfin ça, c’est ce que dirait sa grand-mère si on lui posait la question. En réalité, personne ne peut nier la nature profondément gentille de Shin’zô. Avant son accident, il était même assez populaire malgré son manque de confiance en lui assez handicapant. Il n’a jamais trop cru les compliments, pour lui, ce n’était qu’une histoire de politesse. D’aucuns diraient que c’était les conséquences d’un manque d’amour maternel, lui n’est jamais allé chercher si loin. Puis, il ne voudrait pas accabler sa pauvre mère qui n’a vraiment pas eu une vie facile et qui s’est débrouillée de son mieux avec ses deux rejetons.

En attendant, ce manque de confiance lui est caractéristique. Mais, là où il lui donnait un côté candide avant le séisme, il s’est transformé en carapace après. Ça a mis du temps, au moment de l’accident, il était au summum de la vulnérabilité. Mais plus la guérison avançait, plus son idée de ne jamais être marié s’enracinait dans sa tête, plus une forteresse grandissait autour de lui. Maintenant, il n’y a qu’avec sa sœur et sa famille en général qu’il était vraiment lui-même. Pour tous les autres, il est quelqu’un de froid. Pas froid type congélateur, mais quelqu’un qui ne sourit pas facilement et qu’on n’a pas envie d’approcher.

Évidemment, son physique est un atout majeur pour se donner cette image de personne inapprochable. Il n’a d’ailleurs même pas besoin de parler pour que les gens le considèrent comme une personne à éviter tant que faire se peut. Et tant mieux, car au fond, il reste le même jeune homme qui appréciait la compagnie de ses proches et ses amis, et qui se sent profondément seul. Quiconque passe outre sa carapace se rend d’ailleurs compte qu’il est incapable de refuser d’aider, de conseiller, de papoter. Même cette existence de solitude, il ne se l’impose que par empathie, car il ne veut pas imposer à quelqu’un de vivre le restant de ses jours aux côtés d’un homme dévisagé. Avant, il se trouvait déjà banal et remplaçable, mais avec son physique actuel, il est persuadé que n’importe qui d’autre que lui serait un meilleur parti et que personne ne mérite un cadeau empoisonné comme lui.

Il ressemble à son père. Enfin ça, c’est ce qu’aurait dit sa mère, et vous n’aurez rien de plus d’elle. Effectivement, au début de l’année 2109, il devenait le portrait craché de son père avec ses yeux gris foncé et ses cheveux noirs de jais. Mais maintenant, il n’est plus le portrait de grand-chose… Sur ce visage aux traits fins qui avait de quoi ravir malgré les frasques de l’adolescence se trouve maintenant une longue balafre. Elle commence en haut du crâne à droite, traverse tout son front, marbre son œil et se termine à l’orée de son oreille gauche. Un sacré souvenir du cataclysme Shukumei. Son œil gauche n’a pas été perdu, mais sa vue, elle, s’en est allée avec l’accident, et il en garde donc un œil opaque, comme blanc, qui ne laisse aucun doute sur sa cécité.

Mais bon, son visage n’est pas le seul aspect de son physique. Il en est surement le plus remarquable à l’heure actuelle, mais il reste tout de même le reste. Déjà, il mesure 1m85 pour 80kg, il a un gabarit plus que respectable pour son âge et c’est sans doute ce qui lui a fait décrocher son job. Ensuite, ses cheveux. Pour cacher sa vilaine cicatrice, au moins un peu, il a souhaité les laisser pousser depuis l’incident. Ayant été rasé à blanc, il avait d'abord fallu tout raser pour égaliser, puis ne plus toucher que les pointes pour entretenir. 5 ans plus tard, ses cheveux lui arrivent aux oreilles et, arrangés avec une raie au milieu, ils permettent de cacher toute la partie sur le crâne.

Aussi, il s’est percé très récemment l’oreille droite, sûrement pour affirmer son personnage de personne à ne pas approcher. Vous risquez de ne pas le voir, mais dans la même veine, il s’est fait tatouer le pectoral gauche d’un symbole représentant le soleil levant. Et ses pectoraux, au passage, sont constellés de cicatrices, eux aussi. Même s'il n’a jamais été très appliqué en sport, en étant naturellement mince, le moindre effort s’inscrit directement dans la colonne muscle visible. Ainsi, pour parfaire son physique de vigile, il s’est inscrit à la salle (ce qui lui avait été préconisé de toute façon en sortant de l’hôpital) et les résultats sont assez spectaculaires.

Sinon pour le reste, il porte des vêtements assez simples même s’il aime demander à sa sœur de l’aider pour avoir des ‘‘outfit’’ plus classes et plus recherchés. Il le fait avant tout pour lui, mais il remarque que ça éloigne également les gens. Est-ce que ça les intimide ? Aucune idée, mais jusque-là la technique fonctionne plutôt bien. Peut-être aussi parce qu’il est toujours en noir…

Personnage tiré d'un manga/anime/jeu-vidéo/série

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<div class="infobulle1">• [b]Hitto Kakucho [/b] {Tokyo Revengers} [i]est[/i] [url=https://www.just-married-rpg.com/u3671]Shin'zō Senju[/url]<span><img src="https://i.imgur.com/BlZO3ev.png"></span></div>