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Sexy Papy

Sexy Papy
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17/12/2016


Les plus du perso :
Je suis: pro-Incontestable.
Époux/se : Hiroyuki.
Autre:
Inari Akiyama
Inari Akiyama
Inari Akiyama
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher

Généralités
Nom ;; Akiyama.
Prénoms ;; Inari. Nom divin, qui est initialement celui d'un kami. Enfant des traditions, bercé par les légendes que okāsan te racontait le soir juste avant de te border. Aussi connu comme étant Horiyoshi VII.
Âge ;; 56 ans. Ç’a été un long chemin depuis le 1er avril 2057.
Genre ;; Masculin.
Origines ;; Japonais par ton père, français par ta mère (par ta grand-mère plus précisément). Physiquement, tu as une allure de gaijin, mais toi, tu te sens plutôt japonais jusqu'au bout des ongles.
Activité ;; Horishi — autrement dit, artiste tatoueur. Tu appartiens à ce qu'on pourrait appeler une dynastie de l'irezumi, héritier de plusieurs maîtres de légende. Tu es le septième Horiyoshi.
Sexualité ;; Fluide et indéterminée. Tu t'en remets à la volonté de l'Incontestable. De toute façon, à tes yeux, ce qui compte c'est la personne et non pas le sexe. On pourrait probablement te qualifier de pansexuel ou peut-être bien demi-sexuel si tu voulais intégrer une case ou te coller une étiquette sur le front.
Avatar ;; Inari Akiyama © Galigator (  @"Zacharie Nakashima"  ❤ )
Règlement ;;
Chemin ;; J’ai pris racine ici il y a très très très longtemps. A la toute base, en 2014 (ça sonne si vieux jpp), j'ai suivi le chemin lumineux de Seysus. Faudra lui demander comment il a trouvé JM.
Commentaire ;; Ceci est un reboot. Requiescat in pace Uta.
Histoire
Tu aimes regarder ton père travailler.

Ses mains sont grandes, immenses mêmes, et pourtant tellement délicates. Elles savent faire courir l'encre de l'aiguille à la peau. Elles savent tracer des traits fins et dessiner des choses incroyables, qui s'enlacent et se fondent, se marient si bien. Des carpes, des dragons, des vagues, des fleurs de sakura, et tellement d'autres encore. C'est presque magique à regarder et ça te met des étoiles dans les yeux.

C'est souvent que tu te faufiles ici pour l'observer.

Sans raison particulière, juste parce que tu aimes ça. L'endroit où ton père travaille ne ressemble en rien aux bureaux qu'ils montrent à la télévision. C'est une pièce directement à l'arrière de la maison, avec des cadres accrochés aux murs, une immense bibliothèque et des objets amassés çà et là. Il y a des fauteuils mais ce sont plutôt les tatamis et les coussins qui sont à l'honneur un peu partout. D'ailleurs, quand ton père n'a pas de client, c'est sur l'un de ces coussins qu'il s'assied en seiza, à préparer ses encres, son bambou et son dermographe.

« Viens mon garçon. Plus proche, n’aie pas peur de venir regarder de près. »

C'est amusant comme sa voix peut être douce quand il est dans cette pièce et qu’il te parle. Tu ne te rappelles pas l’avoir jamais vu lever la main ou hausser le ton quand il est là.

Ça te donne presque l’impression qu’il t’aime pour de vrai.


Ce n'est pas la première fois.
Ce ne sera pas la dernière non plus.

Les cris, les pleurs. Les mots qui dépassent la pensée et les gestes qui ne devraient pas exister. Ils sont si bruyants que tu les entends jusque dans le salon, jusque derrière la musique qui sonne et résonne dans tes oreilles. Tu t’es réfugié dans tes devoirs, le nez presque collé à ta tablette. Tu fais de ton mieux pour les oublier, pour ne pas écouter. Et pourtant. Impossible de se cacher. Impossible d'y échapper.

Ce n’est pas la première fois, non.

Un tintement, la vaisselle qui se brise. Peut-être un verre cette fois. Tu commences à reconnaître les différents bruits. Comme les pas qui se dirigent vers toi. Lourds, pesants. Ceux de ton père. Tu frissonnes et serres ton stylet un peu trop fort. Tu ne veux pas. Tu as peur. Mais pas le temps de te recroqueviller, une main agrippe ton bras, te soulève presque de ton fauteuil. C’est qu’il est fort, ton père. Solide, costaud. Et toi, t’es encore qu’un gosse fluet. Tu ne peux pas lutter. Tu ne peux même pas résister. Les jeux sont faits.

Ce n’est pas la première fois, non.

Quand il te tire vers ta chambre, tu lui jures que tu n’as rien fait. Quand vous passez devant ta mère tremblante, tu la regardes mais elle, elle baisse les yeux, et tu jures encore plus fort, non, non, promis, tu n’as rien fait. Tu ne sais pas pourquoi il t'emmène à l’écart. Tu ne sais pas pourquoi il défait sa ceinture. Tu ne sais pas pourquoi le cuir claque contre ta peau, une fois, deux fois, peut-être plus, t’as oublié de compter et de toute façon, tu n’y serais pas arrivé. Tu ne sais pas. Tu ne comprends pas. Tu n’as rien fait. Mais ça ne l’empêche pas de te punir alors tu te tais et tu pleures, tu pleures parce que tu ne peux pas faire autrement, tu pleures parce que c’est tout ce que tu sais faire.

Ce n’est pas la première fois, non.
Et ce ne sera pas la dernière non plus.


« Inari ? Inari, où es-tu ? »

Tu soupires, grinces des dents. Ah, tu aurais bien voulu rester invisible, qu’on t’ignore pour le reste de la journée, de la semaine même, pourquoi pas. Mais il faut croire que ce n’est pas possible. Ça ne l’est jamais, de toute façon. Tu pourrais même te prétendre souffrant, ils n’en auraient rien à faire. Joie et bonheur.

« Inari ?

Tu soupires encore, plus fort, mais tu te résous à te lever. Tu ne peux pas te cacher. Elle finirait par te trouver. Elle finit toujours par te trouver. A croire qu’elle te connait par cœur – et c’est probablement vraiment le cas en fait. Tu roules soigneusement le cordon de ton casque, que tu déposes sur le premier meuble qui passe, et tu quittes ta cachette pour tomber nez à nez avec ta mère. Elle a sa tête des mauvais jours. Sourcils froncés, bras croisés. Tu baisses le regard, te retiens de soupirer une nouvelle fois. Bizarrement, tu sens qu’elle n’apprécierait pas trop. Et son sermon de la dernière fois résonne encore à tes oreilles. Fais des efforts Inari. Sois un bon garçon. Obéis. Et sa déception se joue encore sous tes paupières. Qu’est-ce que ce sera quand tu seras à l’adolescence… Tu ne veux pas décevoir ta mère.

« Inari, ton père t’attend. Qu’est-ce que tu faisais là-dedans ?

- J’ai pas envie d’y aller. » Non, tu ne veux pas. « Je peux pas rester dans ma chambre ? »

Elle secoue la tête.

« Tu sais bien que non. »

Tu le sais bien, oui. Mais tu n’arrives pas à t’y faire et tu continues d’espérer. Un peu trop naïf comme garçon, faut grandir Inari. Tu n’as pas le choix. Tu n’as jamais eu le choix. Ton père, c’est l’homme de la maison, celui qui ordonne et auquel on obéit. Il a décidé de t’apprendre son métier. Alors tu dois apprendre son métier. Même si tu préfèrerais encore devenir autre chose.

Médecin peut-être, pourquoi pas.

Arrête de rêver, Inari. Ce n’est pas toi qui tiens les cartes de ton avenir en main. Ça n’a jamais été toi et ça ne le sera jamais.


« Ton père est pas venu ? »

Tu hausses les épaules.

« Tu nous as jamais dit ce qu’il fait, d’ailleurs. »

Ah, ils sont chiants. Tu grinces des dents et te retiens de leur demander de la fermer, te laisser tranquille. C’est toujours la même chose de toute façon. Il travaille dans quoi ton père ? Tu ne peux pas le dire. Pourquoi tu veux pas nous en parler ? Tu ne peux pas.

« Laisse tomber, Aki. » tu marmonnes mais ça n’arrête pas ton ami.

Ça ne l’arrête jamais.

Et toi, tu ne peux rien dire. Tes parents ont été clairs. Ne jamais en parler. Ne jamais le dire. Personne ne doit savoir. Que ton père est tatoueur. Parce que ce n’est pas très bien vu, certains diraient même que c’est illégal et puis c’est trop connoté en lien avec les criminels. Ce qui n’est pas vraiment faux, au final. Tu l’aides, ton père, quand il travaille, et tu sais très bien que certains de ses clients ne sont pas de simples employés de bureau, hein. Faut pas te prendre pour un débile.

Aujourd’hui, ton père n’est pas venu à la réunion d’orientation. Celle où certains parents présentent un peu leur travail, pour donner à la prochaine génération l’envie de bosser dur et de les rejoindre. C’est arrivé une autre fois, avant, en primaire. Et il n’était pas venu, évidemment. Il ne peut pas. Trop risqué. Alors toi, tu dois supporter les questions de tes camarades. Pourquoi on le voit jamais ton père ? Il fait quoi dans la vie ? Des fois, t’as envie de leur crier la vérité à la figure. Mais tu te retiens. Tu te retiens toujours.

Tu ne veux pas faire de la peine à ta mère.





Des coups font trembler la porte de la salle de bains où tu t’es réfugié. Tout ce qu’il te reste, c’est un peu de dignité, alors tu te caches pour pleurer.

« Inari. Dépêche-toi de venir travailler. »

Pourquoi t’irais ?

« Inari ! »

Tu n’arrives à rien. Même pas à utiliser un stylo, alors tenir un bambou ou un dermographe, même pas tu y penses. C’est toute cette macabre danse qui se répète sous tes paupières, ces gestes que tu te rappelles trop bien. Le couteau. Gauche, droite. Gauche, droite. Couper plus profond. Couper plus vite. Gauche, droite. Gauche, droite.

« INARI ! »

Laisse-moi as-tu envie de hurler. Mais les mots ne sortent pas, restent coincés derrière la barrière de tes lèvres. Depuis que maman est… tu t’effondres, tu imploses, te démantèles. T’as le cimetière de ta mémoire qui grignote ta raison, te met en boule et t’empêche d’avancer. Comment on peut perdre sa mère à même pas vingt ans ? C’est ta faute. C’est sa faute. Tu le sais. Tu l’as toujours vu. Tout ce qu’il vous faisait à tous les deux et personne qui vous a aidés.

Elle ne t’a pas protégé.
Tu n’as pas réussi à la sauver.

Tout ça, c’est sa faute. Alors pourquoi tu n’arrives pas à le détester ? Alors pourquoi tu ne peux pas le frapper, lui faire payer, lui montrer que tu sais et que tu ne lui pardonneras jamais ? Alors pourquoi ?


Tu as peur. Tes mains tremblent un peu.

Inspire.
Expire.

Tu ne peux pas te permettre de montrer tes craintes et tes insécurités. Tu ne peux surtout pas trembler. Ce n’est pas le moment. Tu respires profondément et coinces tes paumes sous tes aisselles.

Inspire.
Expire.

Ça va le faire. Concentre-toi. C’était voué à arriver, tu le sais très bien. Après toutes ces années d’apprentissage, d’observation et d’exercices acharnés, tu vas pouvoir tatouer ton premier client. Aujourd’hui, tu es angoissé comme jamais, mais hier encore tu étais impatient car tu sais que ça marque un tournant. Que c’est l’occasion de montrer à ton père ce que tu vaux, ce que tu sais faire.

« Inari, t’es prêt ? » Tu te frottes les mains l’une contre l’autre, passe un peu d’eau froide sur ton visage. Bon. Ça va la faire. Tu sors de la salle de bains et tombe nez à nez avec ton père, qui te regarde les sourcils froncés. L’air presque détendu, le plus serein possible, tu ne lui montres pas ton stress grandissant. « Allez, Masashi-san va bientôt arriver. Dépêche-toi. »

Inspire.
Expire.

Tu peux le faire. Tu vas le faire.


Madame, Monsieur, par la présente et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la loi, Nadeshiko Akiyama, anciennement Abe, et Inari Akiyama, je vous déclare maintenant unis par les liens du mariage.

C’est la quatrième fois que tu la lis.

Il n’y a pas de raison particulière à ça. Tu as bien compris que tu ça y est, tu es marié. Le sens des mots ne t’a pas échappé, tu as déjà noté l’adresse et le code pour ouvrir la porte. Aucun problème. Mais c’est quand même la quatrième fois que tu la lis. Peut-être parce que tu n’as pas encore vraiment réalisé. Peut-être parce que tu veux t’assurer que tout ça n’est pas un rêve. Faut dire qu’à trente-trois ans, tu ne l’attendais plus vraiment. T’avais presque espéré qu’on t’oublierait.

Mais non, bien sûr que non.

L’Incontestable n’oublie jamais personne.

Madame, Monsieur, par la présente et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la loi, Nadeshiko Akiyama, anciennement Abe, et Inari Akiyama, je vous déclare maintenant unis par les liens du mariage.

C’est la cinquième fois, maintenant.

Et c’est toujours la même chose. Enveloppe rose, papier blanc. Et les mots noirs qui se courent après.

Nadeshiko, qu’elle s’appelle. Tu ne la connais pas, son nom ne t’évoque rien. Tu pourrais peut-être aller voir sur internet, fouiller les réseaux sociaux – quel intérêt ? tu vas bientôt la rencontrer. Tu te demandes comment ça va être, tout ça. Si vous allez être heureux, tous les deux.

Sûrement. L’Incontestable ne se trompe jamais, pas vrai ?

Tu n’as pas à avoir peur malgré ce qui est arrivé à ta mère.


T’as peur, Inari.
T’es complètement terrorisé, en fait.

Tu ne devrais pas être au courant mais voilà, tu l’as trouvé en vidant les poubelles. T’aurais préféré ne pas tomber dessus. L’apprendre directement de la bouche de ta femme, comme une surprise. Quoique. Peut-être que tu te serais enfui alors mieux vaut que tu le saches en avance, finalement. Histoire d’avoir le temps de digérer. Essayer en tout cas.

T’as fait l’air de rien, tu n’as pas dit que tu sais. Tu t’es contenté de continuer à vaquer à tes occupations. En te torturant l’esprit. Et si tu n’étais pas fait pour ça ? Et si tu le faisais mal ? Et si-

« Inari ? »

La voix de Nadeshiko. Tu fronces les sourcils.

« Tu peux venir un instant ? »

Elle n’entre jamais là où tu travailles. Non que tu lui interdises mais elle dit que c’est ton royaume et qu’elle ne veut pas le troubler, que tu as droit à ton endroit à toi, rien qu’à toi. Elle est gentille, Nadeshiko. Très polie aussi, peut-être un peu trop, tu te dis en la regardant incliner la tête pour te saluer.

« J’ai quelque chose à te dire. »

- Hn. »

Pas très bavard, tu te lèves pour la rejoindre. Elle a l’air inquiète. Tous les traits de son visage sont crispés, sa bouche est pincée. Le tremblement de ses doigts contre ses cuisses, l’inquiétude dans ses yeux sombres, l’agitation perceptible dans ses gestes. Autant de choses qui te confortent dans l’idée que ça y est. C’est le moment. Elle va le dire. Que vous allez être parents.

Tu ne lui montres pas, mais t’as peur Inari.
Et si tu devenais comme ton père avant toi ?


Tu n’oses pas fermer les yeux. Tu n’oses pas bouger non plus.

T’essuies d’un geste misérable les larmes qui t’échappent. Ah, oui, tu sanglotes, c’est vrai. Tu souris aussi. C’est le stress, a dit le docteur. Une réaction nerveuse. Pourtant, tu n’as rien fait et même maintenant, tu ne bouges pas. Droit comme un poteau à côté du lit où Nadeshiko se repose, ses longs cheveux noirs collés sur son front par la sueur. La fatigue transpire de son corps tout entier. Mais elle n’a jamais été aussi belle. Paupières presque closes et visage tourné vers le berceau, un sourire au coin des lèvres qui refuse de s’en aller, de la quitter. Elle est heureuse.

Toi, une seule brise et tu te brises.

Naoko – c’est son nom – est minuscule dans son berceau. Son visage est tout rouge. Ça éclate dans sa gorge. Des pleurs, de longs sanglots désarticulés. Tu te demandes un instant quoi faire. Nadeshiko s’est déjà penchée pour s’agiter autour du nouveau-né. Ses doigts tendres caressent un front, une petite main, savent déjà comment l’apaiser.

Ah, Inari. T’es encore plus flippé qu’avant, si c’est possible.


T’as pas eu le choix.

Tu es assis dans un fauteuil un peu trop confortable et le silence s’étire comme de la guimauve autour de tes sens en panique. Tu ne sais pas trop quoi faire, quoi dire. Ce n’est pas comme si tu avais décidé de venir après tout, alors tu n’as rien préparé.

La pièce a l’air de rien comme ça.

L’odeur fraîche des agrumes, la température ambiante agréable et les meubles chaleureux, tout conforte dans l’idée que ce doit être un endroit où il fait bon être. Pourtant tu grimaces et tu tords tes doigts à la recherche d’un peu d’assurance.

Si t’es ici, c’est parce que tu as tout raté ces-derniers temps. Tu repousses ta femme, parce que tu es en colère. Tu n’as toujours pas pris ton bébé dans tes bras – et elle a six mois. Parce que t’as peur de lui faire mal, parce que l’idée que quelqu’un dépende de toi comme t’as dépendu de ton père te terrorise, parce que tu détestes sentir à quel point elle est fragile. Ça te secoue l’estomac et te donne envie de vomir.

T’as peur, Inari.

C’est pour ça que ta femme t’a fait prendre rendez-vous. T’avais le téléphone dans la main mais c’est elle qui a passé le coup de fil. C’est pas avec tes doigts tremblants que t’allais arriver à quoique ce soit. Elle a trouvé un bon psy. Enfin, c’est ce qu’elle dit. Que les commentaire sur internet sont bons. Que le médecin de la famille le lui a recommandé. Elle t’a poussé, encouragé, a supplié, pleuré, s’est même énervée. Faut dire qu’elle est à bout, Nadeshiko. Elle en a marre de te voir reculer quand elle te tend le bébé. Elle en a marre de te voir avoir peur, de te sentir mal à l’aise, de savoir que tu n’appartiens pas à la famille, pas vraiment.

Alors te voilà. Et maintenant ?


C’est la quatrième séance. Ou la cinquième ? T’as perdu le compte. Mais en tout cas, c’est la première fois que tu parles :

« Je me suis souvent demandé comment c’était chez les autres. »

Tu te grattes le dos de la main du bout de l’ongle. Tu meurs de chaud, même si tu ne portes qu’une chemise légère, et tes cheveux te collent au front et aux tempes. C’est le stress, l’angoisse. La boule qui fait un nœud dans ta gorge et dans ton cœur.

En face de toi, le psy reste silencieux.

« Parce que ça n’avait pas l’air pareil. »

Tu fermes les yeux.

« Mon père… » Pour une fois, ces mots ont du mal à sortir. Ton père, hein. « Mon père, ses clients l’adorent. Il les fait rire. Il est gentil avec eux. » Tu remues un peu sur ton fauteuil. Trop confortable. T’as presque envie de t’affaler dedans, de t’y enfoncer pour t’y cacher et disparaître. « Mais avec moi c’est… » Tu ouvres les yeux, fronces les sourcils, cherches les mots. « C’est comme si c’était une autre personne. Quand je regarde ma fille… » Comment dire ? « Je le vois. Enfin. Je le vois et je me vois, plus petit, quand il me mettait des trempes. Elle me rappelle tout ça. Ce n’est pas sa faute, je sais bien, mais quand je la vois j’ai peur de devenir comme mon père. » Les mots tombent. Tes sentiments avec. « Je ne veux pas lui ressembler. »


« Tu es prêt pour être Horiyoshi VII. »

Les mots qui tombent. Ta respiration se coupe. Quoi ?

Tu oses à peine lever les yeux pour regarder ton père, estomaqué. Il est assis en seiza, serein, comme à son habitude, à préparer un bambou. Et il sourit. C’est rare de le voir faire un vrai sourire, pas une de ses moues tordues à peine satisfaites ou une de ses grimaces en colère.

« Je-

- C’est bon. Tu es prêt. »

Je ne sais pas si tu arriveras au niveau pour être Nanaban Horiyoshi.

Ton père t’a souvent répété ça. Critique et exigeant, il n’a jamais mâché ses mots. Et tu le crois. Tu sais que tu es loin d’être prêt, que tu n’as pas le quart de son expérience ou de ses capacités.

Depuis toutes ces années qu’il te forme pour te transmettre son savoir-faire, tu as passé ton temps à nettoyer derrière lui, l’observer, pratiquer sur ta propre chair, manipuler les aiguilles et autres instruments requis, préparer les encres et copier méticuleusement des motifs. Bien sûr, ça fait longtemps que tu es autorisé à tatouer les clients. Et tu mentirais en disant que tu n’es pas doué.

Tu t’es même fait un nom, tu commences à avoir une bonne réputation parmi les habitués de ton père. Ils répètent que tu iras loin, plus loin encore que ton maître, que vos ancêtres. Tu perçois leurs flatteries comme autant de mensonges. Non, tu ne crois pas pouvoir être l’égal de Yoshitsugu Muramatsu, le tout premier de la lignée Horiyoshi. Encore moins celui de Horiyoshi III, qui a introduit le dermographe dans ce monde plein de traditions, a instauré la première convention de tatouage à Tokyo – non sans mal, vu le regard que porte le gouvernement sur cette pratique. Une véritable légende urbaine. L’un des plus grands maîtres qui aient existé. Et tu ne parles pas de tous ceux qui ont suivi. Oh, non, non, tu ne penses pas pouvoir les égaler. Tu ne penses pas non plus être prêt, digne d’eux.

Mais ton père t’a appelé Horiyoshi VII. Il t’a rebaptisé, a fait honneur à la tradition qui veut que le maître nomme l’apprenti une fois qu’il est prêt. C’est quelque chose que plus grand monde ne fait mais les traditions, chez vous, c’est sacré.

Alors ça y est.
Tu es devenu Horiyoshi VII.


Ça te rend un peu euphorique, c’est vrai. Mais surtout très anxieux – vas-tu être à la hauteur ?


« Quoi ? »

Tu arrêtes tout ce que tu es en train de faire. Un peu trop brutalement peut-être, une tâche d’encre rature ton dessin à un endroit inapproprié. Tant pis. Tu lèves les yeux sur Nadeshiko, qui te sourit d’un air un peu moqueur, mais tu es trop estomaqué pour t’en rendre compte.

« J’ai dit : ta fille a un amoureux. »

Silence.

« Mais elle a dix ans. »

Sa vie vient à peine de commencer. Elle est trop petite. Elle ne peut pas avoir d’amoureux à cet âge quand même ? Tu savais que ça allait arriver, qu’elle allait grandir un peu trop vite, mais là, c’est trop tôt, beaucoup trop tôt.

Nadeshiko lève les yeux au ciel.

« Tu sais, j’avais un amoureux en maternelle. C’est mignon, sois heureux pour elle.

- Elle n’a que dix ans ! Elle ne peut pas-Elle n’est pas prête ! » Tu bafouilles. Ta petite fille est trop petite, justement.

« Inari. » La voix de ta femme est douce quand elle pose sa main sur ton épaule. Tu la regardes, incertain. Elle n’a pas l’air inquiète. Peut-être que tout va bien. Peut-être que ce n’est rien. Mais quand même… « Arrête de te prendre la tête. Ce n’est qu’une amourette d’enfants, tu le sais très bien.

- Hn. Mais les jeunes de nos jours, tu sais… On l’a déjà rencontré ? Comment il s’appelle ? C’est un gentil garçon au moins ?  Je ne sais pas si- Et est-ce que tu crois qu’il faut qu’on lui parle de- »


Le choc est violent, l’inconscience tout autant.

Quand tu te réveilles, tu n’as pas vraiment mal, plutôt l’impression de flotter, et tu ne comprends pas vraiment. Qu’est-ce qui se passe ? Où tu es ? Incapable de te rappeler, de réfléchir, tu tournes la tête. Tu as le temps de voir ta femme, le cou dans une drôle de position.

Tu vois noir.

Quand tu te réveilles, le bruit t’arrache les tympans, te scie la tête et t’arrache au bien-être comateux qui s’empare de toi. Il y a des ombres, tout autour. Il y a des voix, des gens, et un drôle de bruit tout près de ton oreille. Comme un gémissement, le son de détresse d’un animal blessé. Mais il n’y a pas d’animal dans la voiture. La voiture ?

Tu vois noir.

Le reste, tu n’en gardes pas vraiment de souvenir. Des lumières vives, aveuglantes. Une douleur lancinante à l’arrière du crâne et dans ta jambe. Des gens qui courent, des gens qui crient. Le temps file sans que tu le remarques, paumé entre la morphine et l’inconscience qui ne cesse de te prendre contre ton gré.

Ce n’est que trois jours après l’accident que tu apprends que ta femme est morte sur le coup. Toi, t’as juste eu une commotion cérébrale et une jambe cassée. Le cœur brisé, aussi, mais ça ne compte pas dans le dossier médical apparemment.

Ce n’est même pas toi qui l’as annoncé à Naoko.


« Ça aurait dû être toi ! »

Les mots tombent comme des pierres dans ton estomac. Inutile de le nier, la force te manque cruellement en cet instant. Ta fille, ta toute petite fille, a bien grandi même si elle reste frêle et fragile, et sa voix résonne avec force, cogne jusqu’à tes os. Tu recules d’un pas, trébuche presque sur tes propres sentiments.

« Elle aurait pas dû y rester, c’est ta faute, tout est ta faute ! »

Elle hurle, elle crache. Te regarde avec de grands yeux semblables à ceux d’un animal en détresse. Son corps tout entier tremble de colère et pourtant elle pleure. Tu veux t’avancer, fais un pas dans sa direction, même si tu sais que c’est tout sauf toi qu’elle veut voir. Oh, sa mère aurait su trouver des paroles rassurantes, lui faire baisser sa garde et l’apaiser, peut-être même lui arracher un sourire. Mais il est là le problème. Sa mère n’est plus là.

Elle ne sera plus jamais là.


« Je te déteste ! »

Elle donne un coup de pied dans la table et le verre, dessus, se renverse. Tu regardes sans la voir l’eau se déverser en flaque, s’approcher du bord doucement, doucement, doucement, alors que ta fille s’enfuit en claquant la porte. Ta poitrine te fait mal.


« Je vais arrêter.

- Quoi ? » les mots t’échappent sans que tu puisses les stopper – mais faut dire que tu es choqué.

« Tu m’écoutes quand je te parle ? J’ai dit que j’arrête, ça y est. »

Tu clignes des yeux. Les propos de ton père te surprennent un peu, beaucoup même, tu ne vas pas mentir. Comme beaucoup d’autres gosses, tu es persuadé qu’il est intemporel, presque immortel. Il ne peut pas arrêter de travailler. Pas comme ça. Pas maintenant. Il n’a pas beaucoup plus de soixante-dix ans, il peut toujours continuer à exercer, pas vrai ?

Mais c’est vrai que ses mains ne sont plus aussi assurées. Depuis son AVC, il a du mal à reprendre le rythme, à retrouver son talent d’autrefois. Mais tu te disais que c’était passager, qu’il allait y arriver, certainement pas tout arrêter.

Sauf que.

Tout ça c’est des conneries. Bien sûr que ton père doit prendre sa retraite. Bien sûr qu’il ne peut plus tatouer ses clients comme avant. Bien sûr. Il arrive un moment où il faut savoir tirer sa révérence. Et tu te dis qu’un jour ça t’arrivera, à toi aussi.

« T’ouvres pas une bouteille pour fêter ça ? »

Ton père parler comme si rien n’était, comme si ça ne le touchait pas plus que ça. Alors pourquoi ta poitrine se pince comme ça ?


Elle court elle court l’angoisse. Personne ne pensait que ce serait aussi violent. Pourtant, ils l’avaient bien annoncé. Ne sortez pas de chez vous. Faites attention. Mais ils n’avaient pas prévu autant. Qui aurait pu savoir ?

Typhons. Séisme. Tsunami.

Les catastrophes se sont enchaînées avec une rapidité déconcertante, effrayante. Quelque part entre ici et là-bas, votre famille a été relativement épargnée. Quelques dommages dans la maison, certainement plus de clients avant un moment, mais personne de blessé. L’autel dédié à Nadeshiko dans la maison n’a même pas été abîmé. Faut croire que vous êtes chanceux, un peu.

Tout va bien, oui. C’est ce que tu te disais avant que ta fille n’ouvre la bouche :

« J’aurais aimé que la vague m’emporte. »


« Bonjour Akiyama-san. »

Salut formel de circonstance. Tu invites Akikazu-san à passer le seuil de la porte et lui offres une paire de chaussons. L’homme a l’air fatigué. Oh, c’est discret, quelque chose comme une ombre dans son regard ou peut-être son visage marqué. Tu le remarques tout de suite. Tu as toujours eu l’œil pour décortiquer les gens et ce client est l’un de tes habitués, tu commences à bien le cerner.

Tu as déjà mis l’eau à bouillir et préparé les zabuton autour de la table basse. Akikazu-san va s’installer sur l’un des deux coussins rouges avec l’aisance de l’habitude. Les bols à thé, aux motifs créés par un mélange de laque sombre et de poudre d’or, attendent que tu reviennes. Tes clients aiment le chanoyu informel, intemporel, que tu offres en début et en fin de séance. Ça les met à l’aise, ils se sentent presque chez eux. Même les yakuzas comme Akikazu-san, oui.

« J’aimerais compléter mon tatouage actuel par un hikae. Ou peut-être deux. Un de chaque côté. Je ne sais pas encore exactement. »

Tu acquiesces, souris doucement en servant le thé. A côté, ton carnet et tes crayons sont déjà prêts.

Caractère
T’es un gentil, Inari.

Ah, ça c’est certain. T’es un gentil et un vrai. Tu es tendre et doux, que tu n’aimes pas t’énerver, gaspiller ton temps et ton énergie à détester. Tu aurais pu être aigri, oui. Usé, aussi. Faut dire que ton père n’est pas celui qui t’a appris à être comme ça. Lui, il t’a plutôt enseigné la colère, la hargne et l’obstination. A une époque tu grognais, te rebellais, pleurais ou frappais. Mais cette époque est depuis longtemps révolue et aujourd’hui t’es un gentil, profondément, inconditionnellement. Tu souris et y a toutes ces petites rides du bonheur autour de tes yeux et de tes lèvres, toute cette joie qui s’est gravée dans les plis de ta peau burinée.

Tu fais confiance facilement, naturellement, toujours une oreille pour les autres, une épaule pour soutenir. On peut compter sur toi, ça se voit, ça se sait, juste d’un coup d’œil, ça se sent. Tu es là pour les tiens, les garder en sécurité et les aider, sans jamais les juger, encore moins les rabaisser. Tu n’as pas besoin de ça pour te sentir vivant. C’est juste ta nature. Un aller simple pour le bonheur. Ta femme se sentait protégée à tes côtés. Tes clients comptent sur toi pour être professionnel, pour avoir le meilleur de ce qui se fait. Les camarades de ta fille aiment prendre le thé avec toi. Des gens, pendant les catastrophes d’octobre 2109, ont misé sur toi pour que tu les fasses sortir des décombres, que tu participes aux recherches et que tu donnes autant que possible aux associations. T’es un gentil, oui.

Mais tu restes lointain, comme inatteignable. Ecouter, partager, aider, oui. Te livrer, compter sur quelqu’un, non. Pas que tu ne veuilles pas, mais tu ne sais pas. Il y a quelque chose de cassé chez toi. Tu t’es bâti sur des failles et des fissures, sur un sol tremblant qui a fait de toi quelqu’un de fragile, au fond, même si on dirait pas, même si ça se voit pas.

Les gens ne restent pas. Ta mère t’a déçu et elle est morte. Ton père t’a brisé et tu n’as jamais appris à le détester. Ta femme a succombé à un accident de voiture, t’a laissé en arrière et elle te manque toujours. Mais surtout, oh oui, surtout, votre fille te déteste

Les gens ne restent pas, non.

Les gens déçoivent. Les gens blessent. Tout le temps.

Il n’y a guère que ta femme à avoir réussi à percer la carapace, et encore. C’est parce que l’Incontestable l’a bien voulu. C’est parce qu’il vous a mariés et que pour que ça fonctionne, tu as fait des efforts, beaucoup d’efforts, plus que jamais. Ce n’était pas un miracle, elle n’a pas révolutionné ta vie avec son amour mais elle t’a aidé. Un peu. Puis elle est partie, t’a abandonné.

Oui, t’es un gentil, tu pourrais être un nounours en peluche tellement tu es tendre, mais ce n’est pas ça qui va te protéger des déceptions, des pertes, des chagrins. Alors tu as une carapace, comme un mur, une muraille. Des défenses érigées contre le reste du monde, inconsciemment, irrationnellement. Tu fais l’homme sûr de lui, celui qui encaisse tout et ne ploie jamais mais la vérité est toute autre, pas vrai ? Peut-être que c’est la faute de ton père. Peut-être que c’est parce que tu es japonais. Peut-être que t’es juste né comme ça, que rien ni personne n’est à blâmer. Mais c’est que c’est usant parfois, de tout garder pour soi, de ne jamais partager, d’écouter les gens s’ouvrir et d’être incapable de leur offrir pareil en retour.

Finalement, ta femme n’avait pas tort quand elle disait que tu avais beau être présent, tu n’étais jamais vraiment là. Finalement, ta fille a raison quand elle dit qu’elle ne te connaît pas.

Oh, tu n’en laisses rien paraître. Tu es doué pour donner l’illusion que tout va bien, que rien ne te dérange ou te chagrine. Un regard impénétrable, un sourire qui n’atteint pas toujours tes yeux. C’est ok, c’est tout bon, oui tout va bien. Pas vrai que tout va bien ? Oui. Tout va bien. A l’intérieur, oh à l’intérieur, tout au fond derrière le calme et la douceur, il y a des sentiments plus amers, des rancœurs et autres déceptions.

Mais tu restes imperméable, inaltérable, insondable.

Comme un roc. Une montagne que rien n’ébranle. D’ailleurs, t’en imposes, en vrai. T’es un homme solide, pas spécialement massif mais définitivement charismatique. Tu ne fais rien pour mais c’est quand même là. Une allure, une attitude. Quelque chose. Tu as des manières élégantes, des manières de gentleman. Toujours poli et à l’écoute. Des épaules solides, l’air de n’avoir peur de rien. Et ce calme qui se dégage de toi, cette sérénité usée par le temps, construite par les ans. T’en imposes, oui, en silence et sans te forcer. Et si parfois tu intimides, jamais tu n’effraies. Parce que tu n’es pas violent, parce que tu n’as pas de gestes brusques, ni de mot plus haut que l’autre. En fait, t’es constant dans ta douceur.

Même quand on te contrarie – et c’est rare, mais ça arrive, tu restes humain au fond. T’es obstiné en fait, une foutue tête de mule qui refuse de ployer, plier. Alors tu restes calme envers et contre tout. Ce n’est pas facile tous les jours. Surtout pas quand ta fille, paumée entre sa dépression et ses addictions au goût de rébellion, vient t’insulter et te reprocher tous les problèmes du monde. Ça se déverse en toi comme un océan, ça te renverse, t’emporte et te noie, mais te n’y peux rien alors tu ne luttes pas. Au contraire, tu lui souris, tu ne la juges pas, tu essaies de faire mieux, tu promets que tu feras mieux. Au final, elle claque la porte et t’abandonne, et ça te rend amer et silencieux, ça te fait te voûter un peu, rien qu’un peu, mais t’es têtu Inari. Tu continueras d’essayer. Encore et encore. Tu continueras d’être là pour elle, de ne jamais lui en vouloir, de la laisser te dire tout ce qu’elle veut. Incapable de reconnaître que c’est d’autre chose qu’elle a besoin. Et toi aussi.

Oui, toi aussi. Tu sais, c’est bien d’être gentil mais à outrance ça te rend un peu stupide.

Physique
T'es abîmé, Inari.

Faut dire que t'as bien vécu, quand même. Le demi-siècle, ce n'est pas rien. T'as les cheveux et la barbe d'un gris presque blanc, comme usé par le temps, et ta peau burinée commence à être ridée par les ans. Rien de remarquable, tu ressembles à un homme dans la cinquantaine, peut-être un chouïa plus fané. Rien de remarquable, non, sauf que tu détonnes dans la foule de japonais bien comme il faut.

Pas parce que t'es âgé, non. Plutôt parce que t'as un peu trop l'air français. Pourtant, Akiyama Inari, ça sonne jap. Pourtant, t'as plus de sang d'ici que d'ailleurs. Mais à défaut de pouvoir rester dans ta vie, okāsan s'est gravée dans tes traits. Quand tu te regardes dans un miroir, c'est elle que tu vois parfois, plutôt que toi. T'as pas la peau pâle, ou alors seulement en hiver. Plus souvent qu'il ne faudrait, tu passes ton temps dehors, à vaquer sous le soleil. Le genre de type qui bronze vite. Tu tiens de ce côté français un visage peut-être un peu trop carré, pas assez anguleux, encore moins bridé, aux lèvres pleines et au nez busqué. Inari, tu ressembles à un gaijin et tu le sais, ça t'a valu pas mal d'emmerdes dans la vie.

T'es usé, oui, pourtant tu te tiens encore droit, sans faillir ni faiblir. Tu n'es peut-être pas très grand mais tu compenses avec un corps bien entretenu. Tes muscles noueux roulent encore sous ta peau, témoignent d'une force tranquille, passive. Pas massif mais pas si frêle, certainement pas fragile. Oh non. Tu es usé, oui, mais pas fatigué et jamais on ne te verra voûté, jamais tu ne plieras au-dessus d'un verre à essayer d'oublier le poids qui t'écrase les épaules. Elles sont larges, tes épaules. Solides. Tu peux tout encaisser, tout supporter - et puis, tu as appris à laisser glisser, couler, s'en aller sans te froisser. Aujourd'hui, tu ne te bats plus, tu préfères accepter. Tout pour ne plus avoir ces bleus couleur du ciel qui s'explosent sur ta peau, ces dents qui s'entrechoquent et saignent, ce cœur qui tremble, trébuche, tombe.

Tu as suffisamment de marques pour toute une vie, pour une éternité entière même.

Il y a ces lignes pâles qui courent le long de ton dos, de tes bras, de tes jambes, là où la ceinture de ton père t'a frappé, écorché, abîmé. Celles sur tes mains et le bout de tes doigts, moins nombreuses mais encore suffisantes pour qu'on les voie et qu'on se demande pourquoi. Ces cicatrices là, assez profondes pour rester gravées, ce sont les coups de ton père qui ont claqué, secs, impitoyables et sans vergogne. Certaines sont cachées. Pas toutes, pas beaucoup, et certainement pas parce que tu en as honte. Ce n'était même pas ton but à la base. C'est plutôt que tu es très tatoué par endroits.

Et tu en es fier.

Ça a pris des années pour que tout soit fini. C'est toi qui les as dessinés. Tu as exécuté une partie de certains. Ton père en fait d'autre. Un collègue a achevé le travail. La forme que prend ton tatouage dans sa globalité est très rigoureuse, puisque comme tous les japonais, tu préfères évoluer dans un cadre strict, défini, et que ça se traduit jusque dans l'irezumi. De tes épaules à tes poignets, englobant tes pectoraux. Un serpent à gauche, un dragon à droite. Des chrysanthèmes et des fleurs de sakura, tellement de détails, tout en noir et blanc. Ton dos complet, un Oni - inspiré par Chris. Du noir, du blanc, encore, du gris, aussi, et des touches de rouge, sanglant, éclatant, qui attire l’œil et rend mal à l'aise. Et ta jambe, enfin. La droite uniquement, contours stricts, ça ne dépasse pas la cheville, ne touche pas ta fesse, s'arrête à ta hanche. Carpes, vagues, fleurs de cerisier et autres, un hommage partiellement en couleur à Shukumei. Les dessins, finalement, ne se voient pas vraiment, restent cachés par tes vêtements. Que tu portes ta chemise et ton veston, que tu préfères un pantalon droit et bien repassé ou un yukata traditionnel.

Ah, t'es abîmé par la vie, oui, mais ça te va bien.
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FEURST. Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2078551763 Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2078551763 Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2078551763
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Jazz t’attend, bb ❤
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Papinari arrive Jazz Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1984817200
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TEACUP I HATE YOU. Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 3766924225 #touchepasàmonfirst Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 367806265

Mais sinon... Bonsoir, vous. Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2837704232 Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 3488335006
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... La vache... :wow:
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Bonsoir ♥ ♥

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Bonsoir

Très beau personnage!!! :*love*:
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Ps : il nous faut un lien qui fasse honneur à tous les autres pp. Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1845802901
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Rolala, beau reboot, (re)bienvenue, l'âge fait bien les choses dites moi ~
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Re-Bienvenue et bon courage pour la suite de ta présentation! Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2522016049
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sounds so promising .... Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1984817200
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Lou -> ce gif Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 4209819182

Artemys -> merci merci, contente qu'il te plaise Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 901032552
Chrissy -> Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2532771219 ? je déc', enfin un perso qui n'aura pas de Q avec Chris Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1451543918 (tqt, on va se tisser un lien/des liens (jsp encore) aux petits oignons)

Ambroise -> il est canon tavu ? Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 901032552

Aaron -> merci beaucoup \o/
Lenka -> ohlala j'espère que le reste sera à la hauteur 😊
Mako -> je t'ai vu, tu sais ? Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 3766924225 délinquant va.
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Jilem je veux lire la suite! Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1362171446
Je te préviens jveux toujours mon lien avec Haven ! ❤
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Merci Maze d'amour ♥ Hâte de rp avec Havenichou ♥ ♥
Faut que je l'écrive, la suite, pour que tu puisses la lire Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 4158426957
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"Fun" fact dont je me suis rappelé en lisant ta fiche : ames sensibles abstenez vous ^^
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Bon reboot Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1353670443

Rien à dire ! Un perso hyper cool, bien développé et cohérent, ça fait plaisir à voir Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 4115966937
J'ai hâte de voir ce qu'il va devenir après une vie pas très joyeuse :c J'espère qu'il va avoir des bonnes choses sinon je porte plainte Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 3637992759

Amuse-toi bien Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1353670443

Pour moi, Inari c'est lui:


Tu es validé(e) !

Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !

N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.
• De réserver votre avatar ; Réservation avatars
• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici ! ♥
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites. ♥

& Surtout, AMUSEZ-VOUS !

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ ◆ ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI Makotonanasesign
Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 1647638966

Spoiler:
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Moh, merci Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 3912395661
On va le rendre heureux tqt
(c'était peut-être lui plus jeune, qui sait Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 4158426957)
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Je vois pas pourquoi tu as besoin de ma validation, c'est top (comme d'hab) et ça se lit tout seul (comme d'hab), j'ai pas eu mon first (comme d'hab) Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2078551763

Amuse toi bien avec ce papy, on se trouvera bien quelque chose à faire en rp Inari Akiyama - OLD TIME VIBES, OLD TIME TOUCH || INARI 2432113367
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