— Just Married —
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11/06/2021
Les plus du perso :
Je suis: anti-Incontestable.
Époux/se : Joshuaaa ♥
Autre: Remerciements, big up, infos à savoir ?
Taozhi Minaduki
Taozhi Yù
— I played with fire, i burned it all down. I've made more mistakes than you can count.
Informations générales
Nom : Yù
Prénom.s : Taozhi
Âge : 28 ans & a malheureusement vu le jour un 6 juillet 2085
Genre : Masculin avec la tonne d'hormones qui va avec.
Origines : Chinois & japonais. Mais, malgré cette double nationalité, il ne sait guère où, dans ce monde, se trouve sa place. Qu'importe l'endroit où il met pied, il est là, puissant — ce sentiment de rejet.
Activité : Cinq jours sur sept, c'est sa casquette de chauffeur de taxi qu'il enfile. Le reste du temps, quand il a besoin de se défouler et d'un peu plus d'argent, c'est à des combats de MMA illégaux auxquels il participe. Elle a toujours été plus facile à supporter, la douleur physique.
Sexualité : Quand les astres sont alignés, c'est un tombeur - qui peine à résister aux charmes féminins. Hétéro qu'il affirmera sans conteste. Tout ça pour refouler cette déplaisante - écoeurante - attirance pour les hommes qui le titille, parfois...
Avatar : Kim Jun-myeon, Suho - EXO
Règlement : - Validé - Ko'
Chemin Je suis tombée dans la marmite il y a longtemps... Reboot de mon petit Achillou
Autre :*Sort les popcorns* (ça fait une éternité que je n'ai pas écrit en "je" bonsoir)
Prénom.s : Taozhi
Âge : 28 ans & a malheureusement vu le jour un 6 juillet 2085
Genre : Masculin avec la tonne d'hormones qui va avec.
Origines : Chinois & japonais. Mais, malgré cette double nationalité, il ne sait guère où, dans ce monde, se trouve sa place. Qu'importe l'endroit où il met pied, il est là, puissant — ce sentiment de rejet.
Activité : Cinq jours sur sept, c'est sa casquette de chauffeur de taxi qu'il enfile. Le reste du temps, quand il a besoin de se défouler et d'un peu plus d'argent, c'est à des combats de MMA illégaux auxquels il participe. Elle a toujours été plus facile à supporter, la douleur physique.
Sexualité : Quand les astres sont alignés, c'est un tombeur - qui peine à résister aux charmes féminins. Hétéro qu'il affirmera sans conteste. Tout ça pour refouler cette déplaisante - écoeurante - attirance pour les hommes qui le titille, parfois...
Avatar : Kim Jun-myeon, Suho - EXO
Règlement : - Validé - Ko'
Chemin Je suis tombée dans la marmite il y a longtemps... Reboot de mon petit Achillou
Autre :*Sort les popcorns* (ça fait une éternité que je n'ai pas écrit en "je" bonsoir)
Have you ever met the human version of a headache ?
用人不疑,疑人不用 - Ne choisissez pas celui en qui vous ne faites pas confiance et faites confiance à celui que vous avez choisi.
Et toi, dès que mon regard a croisé le tien, j’ai su.
Tu n’avais pas à t’interposer. Tu n’avais qu’à me laisser subir leurs foudres - je l’avais bien mérité. Mon intrépidité m’a toujours fait défaut. J’ai déjà eu a en payer le prix. Je savais pourtant que cette fois, je ne sortirais pas indemne. Il n’y avait qu’à voir le nombre qu’ils étaient ! Mes quelques années d’arts martiaux ne me suffiraient tout bonnement pas.
Mais, c’était comme ça.
Ça n’aurait pas été la première fois.
Il n’aura fallut qu’une poignée de coups échangés pour que tu interviennes et que tu me sauves la mise. En partie, car ça ne les a pas empêché de nous laisser quelques souvenirs de cette altercation. Toi peut-être plus qu’à moi. Tu ne savais pas vraiment te battre. Je dois encore avouer que je ne sais toujours pas pourquoi tu as agis ainsi. Tu ne me connaissais pas. Tu ne me devais rien.
Quoi qu’il en soit, après ça, on ne s’est plus quittés.
Tu m’as énormément aidé avec l’apprentissage du japonais. En échange, je t’ai enseigné les arts martiaux. Si grand-mère et grand-père me laissaient passer tout mon temps au dojo pour ne pas m’avoir sur leur dos (et que ça m’emmerdait au début), je ne regrette pas aujourd’hui d’avoir appris. Suite au décès de grand-père, sa femme s’est laissée mourir. Elle allait si peu bien que j’ai été envoyé en famille d’accueil au Japon — pas en Chine. Après tout, je suis né sur les terres nippones, avec cette satanée puce dans la tête. Seulement, ça n’a pas été évident. Je suis passé par plusieurs maisons sans que ça ne se passe pour le mieux. Je ne supportais personne.
Personne, avant toi.
À force, j’ai fini par te confier mille et un secrets.
Et un jour, je ne sais par quelle magie, je me suis retrouvé chez toi.
Ça m’a gêné au début.
Puis, tes parents, ton frère et toi, vous m’avez offert le foyer que je n’avais jamais eu.
Tant, que tes parents ont finalement décidé d’entamer les démarches d’adoption.
Tu te rappelles, quand ils m’ont annoncé que j’étais finalement leur fils, le jour de mon vingtième anniversaire ?
On a tout fait ensemble. Les conneries, les études, les échecs, les soirées trop arrosées. Quoique, toi tu me canalisais. Tu me connaissais par coeur, tu savais comment faire. On s’est toujours soutenus l’un l’autre. Comme quand tu n’as pas hésité à me suivre dans mon délire de participer à des combats de MMA pour remplir notre porte-monnaie vidé après que j’ai été viré (« trop agressif à chaque livraison qu’il fait »). Ou quand on a décidé de prendre part au mouvement des Incontrôlables.
Tu te souviens, ces heures qu’on a passé sur internet, à lire, commenter et poster ? Tu te souviens, de Big Bang Kiss, quand on est descendus dans la rue ? Tu te souviens, Ansuburu, quand la police a manqué de nous arrêter ? À ce moment-là, je pense que je ne savais même pas si j’étais pour ou contre la machine. J’avais simplement envie de laisser s’exprimer ma colère qui gronde tout le temps — au risque qu’elle ne devienne insupportable, sinon. Je crois que j’étais simplement jeune et con. À manifester pour des idéaux qui n’étaient pas forcément les miens — mais que veux-tu, j’adore aller dans le sens contraire de la marche.
Peut-être que la folie nous poursuivait.
Mais on vivait.
Il y a eu la suite, moins amusante. Shukumei. J’ai dû arrêter un long moment mon travail au sein de la compagnie de taxi dans laquelle j’étais employé. Et si nous étions chez tes grands-parents au moment de la vague, l’appartement de tes (nos) parents a subi beaucoup de dégâts. On les a aidé à tout reconstruire, les hébergeant tour à tour chez moi, chez toi. L’épidémie, qui a suivi. J’ai eu si peur pour toi. J’ai passé des jours et des nuits à te veiller tant tu étais malade. On a tous eu très peur pour toi. Tu as toujours eu une santé plus fragile — mais tu t’en es sorti. Et le reste, le projet Izanagi, Soosaku — je ne me suis pas vraiment senti concerné, à vrai dire. Nos parents s’aimaient ; il n’y a pas eu d’histoire de fuyards dans la famille. Et nous… On s'en moquait, tout simplement. On avait d'autres chats à fouetter.
Ouais, c’était chouette.
Toutes ces années à tes côtés — avec le bon comme le mauvais.
Ça nous a forgé.
Toi et moi, je nous croyais invincibles.
Jusqu’à ce soir de pluie…
L’ambiance était différente. Je l’ai de suite senti quand tu es monté dans ma voiture. Tu n’étais pas comme à ton habitude.
Au début, je te posais des questions — et jamais tu ne me les retournais. Tu restais évasif, mimant même quelques airs agacés, parfois. Je me suis dis que tu avais eu une mauvaise journée, sans doute. Alors, j’ai arrêté de parler. Le malaise parcourant mon être jusqu’à la pointe de mes doigts, ces derniers cramponnés sur le volant, j’ai décidé de laisser le silence oeuvrer à ma place. Longtemps, nous avons roulé ainsi. Muets, le regard rivé droit devant sans que jamais nos pupilles ne se croisent. Comme si tu n’étais là qu’un simple passager que je transportais.
Crois-moi, ça n’a pas été évident de jouer l’inconnu, ce jour-là…
« Nous vous rappelons que de fortes pluies sont annoncées. Si nous avons déjà eu un aperçu de ce qui nous attend dans la journée, nous vous prions de profiter de ce moment d’accalmie pour rentrer chez vous. Restez en sécurité. Ne sortez pas… »
Je grince des dents. J’pense qu’il faut qu’on s’arrête. Il y a un petit hôtel pas loin où on avait déjà été il me semble…
— J’espérais qu’on passe entre les gouttes mais visiblement on pourra pas y couper. J’pense qu’on devrait s’arrêter. Au moins l’temps que la pluie passe.
Je tourne légèrement la tête, te jetant un coup d’oeil. Statue de marbre. Tu es comme figé. J’en déglutis tant elle m’inquiète, ton attitude. Tu te contentes de regarder droit devant toi et je refais de même. Il y a un peu de circulation alors… aie-je un autre choix que de focaliser toute mon attention sur celle-ci quand tu ne m’adresses même pas un mot ? En secret, je rumine. Je m’agite sur mon siège, l’air plus renfrogné.
Qu’est-ce que t’as aujourd’hui ?!
Qu’est-ce que j’ai loupé ?!
— Zài hǎo de péng yǒu yě yǒu fēn shǒu de shí hòu.
Mes pupilles s’écarquillent. Mon coeur se glace.
Ou peut-être se met-il à battre trop vite ? Je ne sais pas vraiment.
再好的朋友也有分手的时候 — Même les meilleurs amis se séparent parfois.
Je suis… partagé entre le choc et l’incompréhension. Si je t’ai appris quelques mots et phrases de chinois, tu n’as jamais réellement voulu en savoir plus. Tu préférais m’enseigner le japonais. Je n’aurais pas pensé que tu viendrais à me pondre un proverbe dans ma langue natale un jour… et qui plus est un proverbe aussi poignant.
Je ne sais pas quoi dire. Je crois que je commence même à avoir du mal à respirer — je le sens, mon buste soudainement tout serré. Mais, j’essaie de ne rien montrer, de garder la face. Je refoule la vague d’émotions et de questions — et je tente de remettre le puzzle en place. D’assembler les pièces pour comprendre ce qui t’a mené à me sortir ça, comme ça.
Seulement, j’ai beau réfléchir, je ne vois pas.
Nerveux, je plonge ma main gauche dans le vide poche de la portière. Habitué, j’extirpe habilement une cigarette de mon paquet. Je viens la glisser entre mes lèvres, ma senestre filant s’emparer de mon zippo une fois fait. J’ouvre un peu ma fenêtre avant de faire jaillir la flamme et d’allumer la cancerette. Je sais que tu n’aimes pas trop ça — ni l’odeur, ni le fait que je me bousille la santé depuis des années — mais je n’ai pas le choix. J’en ai besoin pour encaisser ; et trouver le courage de te questionner. Inspirant une bonne taffe, je crache la fumée comme je le peux à l’extérieur. Toi, tu ne dis rien. Une véritable tombe.
Mes pupilles tombent sur tes mains. Je ne sais guère par quel hasard. Le fait est que je tique, quand je les vois trembler, quand bien même tu tentes tant bien que mal de le cacher en entrecroisant tes doigts. J’ai un sourcil qui s’ourle.
C’est quoi ça ?
Sûrement que l’inquiétude m’insuffle l’audace dont j’avais besoin.
— Qu’est-ce que tu m’chantes ? Tu sais c’que ça veut dire au moins ?
— Évidemment. Tout autant que toi, tu en as compris la signification.
Une grimace d’incompréhension tord les traits de mon visage.
— … T’es sérieux ?
— On ne peut plus.
Et toi, t’es on ne peut plus étrange. C’est quoi, c’que j’entends dans ta voix ? Ça tremble tout autant que tes doigts. Quelle mouché t’a piqué ?!
— Tu t’arrêteras dès que tu pourras. J’appellerai un autre taxi.
C’est trop. Ce manège que tu me fais. Le pire, c’est que je ne comprends pas le pourquoi du comment — et ça a le don de m’énerver encore plus. Dehors, la pluie commence déjà à tomber. Elle traverse les phares de la voiture, glisse sur le sol pour vêtir l’asphalte de sa parure transparente. Je ralentis un peu malgré les tensions qui germent partout çà et là dans mon corps. Le truc, c’est que je ne réponds pas tout de suite, à cause de ça. Je régule ma vitesse, me cale sur celle des véhicules devant moi et, en attendant, je réfléchis. En peu de secondes, je me repasse un nombre incalculable de fois tes mots dans ma tête. Et plus j’y pense, plus ça m’agace. Alors, la paume de ma main droite frappant le volant, je m’emporte :
— Mais ça va pas ?! T’as vu le temps qu’il fait ?! J’te laisse pas dehors attendre un autre taxi ! Et puis d’abord, c’est moi ton taxi ! On va s’arrêter, attendre que ça cesse et je te ramènerai chez toi ! C’est quoi ton problème aujourd’hui putain ?!
J'ai débité ça à une vitesse folle. J’en ai la respiration rapide.
— Laisse-moi. Je me débrouillerai. J’suis pas en sucre, arrête de me materner.
— Te materner ?! Tu rigoles, pas vrai ?! T’as bu avant de venir ou quoi ?!
— Arrête cette voiture, c’est pas assez clair ?!
Tu t’agites. Tu n’es pas comme d’habitude. Soudainement, ton bras s’élève et allume la lumière à l’avant de la voiture. Interloqué, je te regarde. Et je comprends, pourquoi nos parents m’ont demandé si je t’avais vu récemment. Il faut dire que depuis que tu as commencé ton nouveau travail dans une grande entreprise, on ne se voit quasiment plus. Moi bien sûr, je continue mon petit rythme de vie entre taxi et MMA, mais toi, ton emploi du temps est surchargé. Tu n’as plus le temps de rien et même s’appeler, c'était compliqué ces derniers mois.
Alors, le choc, quand tes traits se dévoilent dans la faible lumière — ceux-là que je n’ai guère pu deviner quand on s’est salué tout à l’heure dans la pénombre.
— Takuji, ça va ?! Qu’est-ce que tu as ?!
Ton front brille de toute cette transpiration qui s’échappe de tes pores. Pourtant, j’ai fais attention à ne pas mettre trop de chauffage — ayant moi-même toujours très chaud. Ton teint est presque livide et ton visage — ce visage ! D’habitude si rayonnant, souriant, plaisant n’est plus rien de tout cela. Ce que tu as maigri aussi…
— Bon sang mais il s’est passé quoi tout ce temps ?!
C’est plus fort que moi, ça sort tout seul. Cependant, tu n’y prêtes pas attention. À la place, tu t’empresses de plonger ta main dans ton sac à tes pieds, pour en extirper une boite — de médicaments. Je n’ai pas le temps de prononcer le moindre mot que tu en avales trois d’un coup. La tête penchée en arrière, tes yeux qui fixent le plafond, tes paupières se closent un instant. Et honnêtement… tu es en train de me faire peur.
— Non mais t’as pris quoi là ?! Depuis quand t’as un traitement ? Tu-
— Ferme-là un peu ! Ça ne te regarde pas ! Occupe-toi de ta vie avant de penser à la mienne !
Ton hostilité me fait fermer mon clapet une seconde — celle-ci agissant finalement comme un bidon d’essence sur ce qui brûle en moi.
— Eh, tu vas te détendre ! J’te vois prendre des médocs, j’m’inquiète ! T’en prends depuis quand ? Pour quoi ?
Tu plaques tes paumes devant ton visage, tirant même sur ta peau — te donnant ainsi des airs à faire froid dans le dos.
— C’que tu peux m’énerver ! J’ai toujours l’impression avec toi de ne jamais pouvoir faire ce dont j’ai envie ! Je-
— J’te parle de ta santé, là !
Mes phalanges deviennent blanches tant ma poigne sur le volant est puissante. Et cet hôtel qui n’arrive pas ! J’me suis trompé ou quoi ?!
Il n’y a soudainement plus que le bruit de la pluie sur le pare-brise et celui des essuies-glace les chassant. La radio grésille doucement. Comme…
le calme avant la tempête.
Tu te retournes vivement vers moi, me crachant au visage :
— J’en ai besoin, d’accord ! T’as pas à subir toute la pression que j’ai au boulot !
Tu lâches ça comme une bombe.
— Comment ça ? Que je reprends un ton en-dessous.
Mais toi, tu es déjà dans les tours — et tu n’es pas prêt de redescendre. Jamais je ne t’ai vu ainsi. Ce n’est pas le Takuji que je connais.
— Quoi quoi quoi comment ça ?! Tu crois que j’me la coule douce ?! J’suis pas tranquille dans mon taxi comme toi ! Tu connais pas, toi, l’angoisse qui plane et qui traine ! Celle de bien faire, de devoir faire ! Les critiques, les menaces ! Toi, tu connais rien ! Rien, sauf ton nombril !
Je me prends une claque. Non pas à cause de tes mots mais… plutôt car je me rends compte que je n’ai rien vu. Je n’ai pas compris que tu allais mal, ces derniers temps. Je n’ai pas vu à quel point tu souffrais de ta situation. Tout ça car, comme un idiot, je me disais que si tu ne voulais pas me voir, c’est que tu avais d’autre choses plus importantes à faire. J’aurais dû… J’aurais dû venir te voir. C’que j’suis con !
— D’accord ! D’accord, j’entends ! Mais t’as vu la quantité de cachets que tu viens de prendre ?! Ton médecin t’en a prescrit autant ?!
— Évidemment !
— Menteur.
Là. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tu en es dépendant, de ces cachetons.
Je l’entends dans ta voix, ce mensonge que tu cherches à me servir sur un plateau d’argent. Et mes mots, que je ne contiens pas, agissent comme de l’huile sur le feu — il n’y a qu’à voir, ce qui crépite dans tes yeux.
Mais, ce n’est rien face à l’explosion qui suit.
Touché, honteux, coupable de t’avoir laissé ainsi affronter cette situation qui te pèse, je me défends pourtant à coup d’un :
— Pourquoi tu m’as rien dit ?! J’aurais pu t’aider ! J’aurais pu-
— Arrête ! Me fait pas rire ! Quel intérêt de te demander ? T’agis encore comme un gamin et ça finit toujours avec les poings ! J’avais pas envie de perdre mon job parce que t’aurais été refaire le portrait de ceux qui me font chier !
Ça… me blesse que tu me réduises à ça ; et que tu aies, au fond, raison. C’est la douche froide. Cependant, si ça aurait dû avoir pour effet de me faire descendre de mes grands chevaux, c’est tout l’inverse qui se produit. Comme d’habitude.
— Quoi ?! Non mais je rêve ? Tu t’entends parler un peu ?!
— Oui ! Allons, Taozhi, reconnait que c’est ce que tu aurais fait, pas vrai ? Aller les trouver, au mieux pour les intimider, au pire pour leur faire goûter ton droit dans la mâchoire. T’as aucun tact ! Jamais je te laisserai essayer de régler quoi que ce soit ! J’ai besoin d’argent, de mon job !
— Mais j’aurais simplement pu te soutenir ! Être là pour toi ! Sans parler d’aller casser des dents putain, je sais faire autre chose que ça !
— J’avais pas besoin de toi. J’avais quelqu’un d’autre.
— Hein… ?
Pantois.
— J’ai été marié.
— Et tu m’as rien dit…
L’écho de ma voix sonne comme une supplique dans l’habitacle.
— Non.
Tout est si glacial soudainement que je me sentirais presque geler. Je lutte pour garder un tant soit peu ma concentration sur la route. D’autant plus que c’est le déluge dehors. Je peine à voir à plus de trois mètres devant.
— Arrête-toi, je veux descendre.
Mon coeur a entamé une course folle. Il percute vivement mon buste, peinant à se remettre de tout ce que je viens d’entendre. Je garde le silence, frappé que je suis par la violence des mots, des maux. Je ne cède pas à ton caprice, décidé que je suis à… me rattraper ? Comment je n’en sais rien mais ce qui est certain, c’est qu’on doit se poser et avoir une conversation, toi et moi.
— Arrête-toi je te dis !
Tu t’emportes d’un coup. Sauf que je te sens bien plus agressif que précédemment. Et je ne crois pas si bien penser. D’un coup, tu te déportes vers moi, ta main agrippant le volant. Heureusement que je reste vif malgré mon esprit troublé — je rattrape le coup de justesse.
— Putain mais qu’est-ce que tu fais ?! Lâche ça !!
J’ai l’impression de vivre un cauchemar. Luttant contre toi pour rester dans la file, tout en essayant tant bien que mal de ne pas jouer trop brutalement des pieds sur les pédales. Il pleut autant sur ton visage qu’à l’extérieur. Les larmes me guettent, moi aussi, tandis que la voiture zigzag méchamment par moment.
Comment en est-on arrivés là nous deux ?
Qu’ai-je raté ?
Tout, tout, tout…
Je crois comprendre, pourquoi tu n’as pas voulu me parler de tes problèmes. Toi, tu te construit une vie. Moi… Je reste ce « moi » que j’ai toujours été. Je ne cherche pas à grandir ni à changer…
Je ne sais combien de temps cela dure.
Les pleurs, les cris, les insultes.
Jeux de mains, jeux de vilains — évidemment que ça ne pouvait guère bien finir.
Quand j’ai tourné la tête, c’était déjà trop tard. Nous étions trop prêt pour que j’ai le temps de freiner. J’ai essayé malgré tout, mais l’eau sur la route n’a pas aidé. Notre vitesse était trop élevée aussi. J’ai hurlé à m’en déchirer les poumons. Je t’ai entendu, toi aussi. T’époumoner à gorge déployée.
Tout est allé si vite…
La dernière image que j’ai, c’est celle des phares qui se reflètent dans la carrosserie arrière du véhicule devant. Ce véhicule que nous avons percuté de plein fouet…
• •
Ce sont les sirènes des pompiers et des ambulances qui m’ont ramenés à moi. J’ai lentement ouvert les yeux. Mon corps n’était plus qu’une masse lourde dont je n’avais pas le contrôle. Et ces douleurs, partout… J’ai essayé de bouger — en vain. À la place, un râle désapprobateur a percé le brouhaha environnant. Le bruit, les lumières qui clignotaient… tout m’a donné un mal de crâne sans précédent. Alors, mes paupières se sont fermées d’elles-même, comme pour me protéger de tout cela. Puis, doucement, je me suis refait le film. Je t’ai revu monter avec moi dans ma bagnole, plusieurs heures auparavant, pour une petite virée — car cela faisait si longtemps que nous n’en avions pas fait.
J’ai pris conscience que je n’étais pas seul dans la voiture — qui n’avait désormais plus rien de tel.
L’adrénaline soudaine de te savoir à mes côtés, j’ai tourné la tête vers toi, échappant un cri de douleur à l’initiation de ce mouvement.
Il y avait des voix qui me parlaient, je crois.
Mais, je ne les entendais pas.
Quand je t’ai vu, pantin inerte, les lèvres entrouvertes, j’ai eu cette désagréable sensation — comme si le temps s’était arrêté.
Car pour toi, il l’était.
Je ne l’ai pas réalisé de suite. Ou plutôt, je ne l’ai pas voulu.
— Taku… Taku, réveille-toi…
Une supplique murmurée.
Mais tu ne bougeais pas.
J’ai réessayé — en vain.
À chaque tentative, les décibels grimpaient.
Les larmes ont commencé à ruisseler toute seules à mesure que je prenais conscience de ce qui s’était produit. Et cette impuissance qui me tordait le bide… Je ne pouvais pas bouger, te secouer, te serrer fort dans mes bras…
Je ne pouvais qu’hurler.
Hurler autant que je le pouvais de ma voix grave et éraillée.
— Takuji ! Takuji, tu peux pas me laisser ! Tu peux pas m’abandonner ! J’ai besoin de toi ! Takuji je t’en supplie ! Takuji ! …
• •
— Pourquoi t’es là ?
— En partie pour la même raison que toi.
Je souffle, agacé. Je roule des yeux, tourne le dos au nouveau venu. Il m’énerve, ce mec. Il me harcèle de messages. J’ai l’impression qu’il ne me laisse aucun moment de répit ! … J’abuse, peut-être un peu. Cependant, c’est régulièrement que je vois son prénom s’afficher sur l’écran de mon téléphone. Une fois par mois à minima. J’ai beau lui mettre des vents monumentaux, il s’en moque et il continue. À prendre de mes nouvelles, alors qu’il ne me connait pas. Ça m’énerve. Et en même temps… je lui suis reconnaissant. Il m’a beaucoup aidé après l’accident. Il n’avait pas à le faire, lui aussi, et pourtant…
Seulement, je ne l’avouerai jamais, que j’ai apprécié ce qu’il a fait pour moi.
L’autre se place à ma droite — je plonge mes mains dans mes poches, pupilles rivées sur ton urne. Un an aujourd’hui. Un an que tu n’es plus là. Un an que j’ai dû apprendre à avancer pour toi. Si j’ai retrouvé un semblant de normalité dans ma vie, que j’ai enfin réussi à reprendre le volant (non sans appréhensions maintenant), il va sans dire que tu me manques, cruellement. Nos parents ne sont toujours pas tendres avec moi. Ils me reprochent encore ta perte. Ils m’en veulent — et je les comprends. Je ne leur en veux pas.
— Comment tu te sens ?
— Bien, je suppose.
— Mh.
Je ne sais pas comment il fait, mais il sait : que je mens. Il comprends aussi que je ne veux pas en parler et ne s’engage pas plus sur le terrain miné.
— Tu as terminé ta rééducation je suppose ?
— Oui, depuis plusieurs semaines déjà. Je reprends doucement le sport là.
— Fait attention à toi.
Sa bienveillance me tape sur le système — et m’émeut, en un sens.
— Tu as… recommencé à conduire depuis ?
Je serre les dents.
— Je taffe, ouais. J’pouvais pas rester indéfiniment sans rien faire, j’dois gagner ma croûte.
— Je comprends. J’imagine que ce ne dois pas être évident. Tu es courageux.
Je tourne la tête et je darde sur lui un regard plus noir que jamais. Arrête avec ta compréhension à deux balles ! J’ai beau l’assassiner des yeux, lui, il m’offre un sourire. Il s’incline ensuite, s’écartant, s’éloignant.
— Il faudra qu’on aille boire un café ensemble, un de ces quatre.
Il me salue poliment et s’en va, s’en même attendre ma réponse — ne me laissant ainsi pas le choix de rétorquer mon désaccord.
Dans tes rêves, Chae-rok !
Je soupire, secouant la tête. Parce que j’ai compris qu’il ne lâcherait pas l’affaire. Soit, je m’occuperai de ça plus tard. En attendant, je dépose cette rose blanche que j’ai été acheter avant de venir. Puis je m’incline, croisant mes mains devant moi. Je ferme les yeux.
Si tu savais, comme je regrette.
De ne pas avoir été là, pour toi.
De ne pas avoir toutes les clefs pour comprendre pourquoi tu as changé, ainsi.
Tu es parti — me laissant sans réponses.
Je me sens vide, sans toi.
Vide, et seul.
Je traine ma carcasse et j’erre — sans rêves ni envies.
Je me contente de respirer, c’est pas mal déjà.
Et toi, dès que mon regard a croisé le tien, j’ai su.
Tu n’avais pas à t’interposer. Tu n’avais qu’à me laisser subir leurs foudres - je l’avais bien mérité. Mon intrépidité m’a toujours fait défaut. J’ai déjà eu a en payer le prix. Je savais pourtant que cette fois, je ne sortirais pas indemne. Il n’y avait qu’à voir le nombre qu’ils étaient ! Mes quelques années d’arts martiaux ne me suffiraient tout bonnement pas.
Mais, c’était comme ça.
Ça n’aurait pas été la première fois.
Il n’aura fallut qu’une poignée de coups échangés pour que tu interviennes et que tu me sauves la mise. En partie, car ça ne les a pas empêché de nous laisser quelques souvenirs de cette altercation. Toi peut-être plus qu’à moi. Tu ne savais pas vraiment te battre. Je dois encore avouer que je ne sais toujours pas pourquoi tu as agis ainsi. Tu ne me connaissais pas. Tu ne me devais rien.
Quoi qu’il en soit, après ça, on ne s’est plus quittés.
Tu m’as énormément aidé avec l’apprentissage du japonais. En échange, je t’ai enseigné les arts martiaux. Si grand-mère et grand-père me laissaient passer tout mon temps au dojo pour ne pas m’avoir sur leur dos (et que ça m’emmerdait au début), je ne regrette pas aujourd’hui d’avoir appris. Suite au décès de grand-père, sa femme s’est laissée mourir. Elle allait si peu bien que j’ai été envoyé en famille d’accueil au Japon — pas en Chine. Après tout, je suis né sur les terres nippones, avec cette satanée puce dans la tête. Seulement, ça n’a pas été évident. Je suis passé par plusieurs maisons sans que ça ne se passe pour le mieux. Je ne supportais personne.
Personne, avant toi.
À force, j’ai fini par te confier mille et un secrets.
Et un jour, je ne sais par quelle magie, je me suis retrouvé chez toi.
Ça m’a gêné au début.
Puis, tes parents, ton frère et toi, vous m’avez offert le foyer que je n’avais jamais eu.
Tant, que tes parents ont finalement décidé d’entamer les démarches d’adoption.
Tu te rappelles, quand ils m’ont annoncé que j’étais finalement leur fils, le jour de mon vingtième anniversaire ?
On a tout fait ensemble. Les conneries, les études, les échecs, les soirées trop arrosées. Quoique, toi tu me canalisais. Tu me connaissais par coeur, tu savais comment faire. On s’est toujours soutenus l’un l’autre. Comme quand tu n’as pas hésité à me suivre dans mon délire de participer à des combats de MMA pour remplir notre porte-monnaie vidé après que j’ai été viré (« trop agressif à chaque livraison qu’il fait »). Ou quand on a décidé de prendre part au mouvement des Incontrôlables.
Tu te souviens, ces heures qu’on a passé sur internet, à lire, commenter et poster ? Tu te souviens, de Big Bang Kiss, quand on est descendus dans la rue ? Tu te souviens, Ansuburu, quand la police a manqué de nous arrêter ? À ce moment-là, je pense que je ne savais même pas si j’étais pour ou contre la machine. J’avais simplement envie de laisser s’exprimer ma colère qui gronde tout le temps — au risque qu’elle ne devienne insupportable, sinon. Je crois que j’étais simplement jeune et con. À manifester pour des idéaux qui n’étaient pas forcément les miens — mais que veux-tu, j’adore aller dans le sens contraire de la marche.
Peut-être que la folie nous poursuivait.
Mais on vivait.
Il y a eu la suite, moins amusante. Shukumei. J’ai dû arrêter un long moment mon travail au sein de la compagnie de taxi dans laquelle j’étais employé. Et si nous étions chez tes grands-parents au moment de la vague, l’appartement de tes (nos) parents a subi beaucoup de dégâts. On les a aidé à tout reconstruire, les hébergeant tour à tour chez moi, chez toi. L’épidémie, qui a suivi. J’ai eu si peur pour toi. J’ai passé des jours et des nuits à te veiller tant tu étais malade. On a tous eu très peur pour toi. Tu as toujours eu une santé plus fragile — mais tu t’en es sorti. Et le reste, le projet Izanagi, Soosaku — je ne me suis pas vraiment senti concerné, à vrai dire. Nos parents s’aimaient ; il n’y a pas eu d’histoire de fuyards dans la famille. Et nous… On s'en moquait, tout simplement. On avait d'autres chats à fouetter.
Ouais, c’était chouette.
Toutes ces années à tes côtés — avec le bon comme le mauvais.
Ça nous a forgé.
Toi et moi, je nous croyais invincibles.
Jusqu’à ce soir de pluie…
• • •
— 17 septembre 2112
L’ambiance était différente. Je l’ai de suite senti quand tu es monté dans ma voiture. Tu n’étais pas comme à ton habitude.
Au début, je te posais des questions — et jamais tu ne me les retournais. Tu restais évasif, mimant même quelques airs agacés, parfois. Je me suis dis que tu avais eu une mauvaise journée, sans doute. Alors, j’ai arrêté de parler. Le malaise parcourant mon être jusqu’à la pointe de mes doigts, ces derniers cramponnés sur le volant, j’ai décidé de laisser le silence oeuvrer à ma place. Longtemps, nous avons roulé ainsi. Muets, le regard rivé droit devant sans que jamais nos pupilles ne se croisent. Comme si tu n’étais là qu’un simple passager que je transportais.
Crois-moi, ça n’a pas été évident de jouer l’inconnu, ce jour-là…
« Nous vous rappelons que de fortes pluies sont annoncées. Si nous avons déjà eu un aperçu de ce qui nous attend dans la journée, nous vous prions de profiter de ce moment d’accalmie pour rentrer chez vous. Restez en sécurité. Ne sortez pas… »
Je grince des dents. J’pense qu’il faut qu’on s’arrête. Il y a un petit hôtel pas loin où on avait déjà été il me semble…
— J’espérais qu’on passe entre les gouttes mais visiblement on pourra pas y couper. J’pense qu’on devrait s’arrêter. Au moins l’temps que la pluie passe.
Je tourne légèrement la tête, te jetant un coup d’oeil. Statue de marbre. Tu es comme figé. J’en déglutis tant elle m’inquiète, ton attitude. Tu te contentes de regarder droit devant toi et je refais de même. Il y a un peu de circulation alors… aie-je un autre choix que de focaliser toute mon attention sur celle-ci quand tu ne m’adresses même pas un mot ? En secret, je rumine. Je m’agite sur mon siège, l’air plus renfrogné.
Qu’est-ce que t’as aujourd’hui ?!
Qu’est-ce que j’ai loupé ?!
— Zài hǎo de péng yǒu yě yǒu fēn shǒu de shí hòu.
Mes pupilles s’écarquillent. Mon coeur se glace.
Ou peut-être se met-il à battre trop vite ? Je ne sais pas vraiment.
再好的朋友也有分手的时候 — Même les meilleurs amis se séparent parfois.
Je suis… partagé entre le choc et l’incompréhension. Si je t’ai appris quelques mots et phrases de chinois, tu n’as jamais réellement voulu en savoir plus. Tu préférais m’enseigner le japonais. Je n’aurais pas pensé que tu viendrais à me pondre un proverbe dans ma langue natale un jour… et qui plus est un proverbe aussi poignant.
Je ne sais pas quoi dire. Je crois que je commence même à avoir du mal à respirer — je le sens, mon buste soudainement tout serré. Mais, j’essaie de ne rien montrer, de garder la face. Je refoule la vague d’émotions et de questions — et je tente de remettre le puzzle en place. D’assembler les pièces pour comprendre ce qui t’a mené à me sortir ça, comme ça.
Seulement, j’ai beau réfléchir, je ne vois pas.
Nerveux, je plonge ma main gauche dans le vide poche de la portière. Habitué, j’extirpe habilement une cigarette de mon paquet. Je viens la glisser entre mes lèvres, ma senestre filant s’emparer de mon zippo une fois fait. J’ouvre un peu ma fenêtre avant de faire jaillir la flamme et d’allumer la cancerette. Je sais que tu n’aimes pas trop ça — ni l’odeur, ni le fait que je me bousille la santé depuis des années — mais je n’ai pas le choix. J’en ai besoin pour encaisser ; et trouver le courage de te questionner. Inspirant une bonne taffe, je crache la fumée comme je le peux à l’extérieur. Toi, tu ne dis rien. Une véritable tombe.
Mes pupilles tombent sur tes mains. Je ne sais guère par quel hasard. Le fait est que je tique, quand je les vois trembler, quand bien même tu tentes tant bien que mal de le cacher en entrecroisant tes doigts. J’ai un sourcil qui s’ourle.
C’est quoi ça ?
Sûrement que l’inquiétude m’insuffle l’audace dont j’avais besoin.
— Qu’est-ce que tu m’chantes ? Tu sais c’que ça veut dire au moins ?
— Évidemment. Tout autant que toi, tu en as compris la signification.
Une grimace d’incompréhension tord les traits de mon visage.
— … T’es sérieux ?
— On ne peut plus.
Et toi, t’es on ne peut plus étrange. C’est quoi, c’que j’entends dans ta voix ? Ça tremble tout autant que tes doigts. Quelle mouché t’a piqué ?!
— Tu t’arrêteras dès que tu pourras. J’appellerai un autre taxi.
C’est trop. Ce manège que tu me fais. Le pire, c’est que je ne comprends pas le pourquoi du comment — et ça a le don de m’énerver encore plus. Dehors, la pluie commence déjà à tomber. Elle traverse les phares de la voiture, glisse sur le sol pour vêtir l’asphalte de sa parure transparente. Je ralentis un peu malgré les tensions qui germent partout çà et là dans mon corps. Le truc, c’est que je ne réponds pas tout de suite, à cause de ça. Je régule ma vitesse, me cale sur celle des véhicules devant moi et, en attendant, je réfléchis. En peu de secondes, je me repasse un nombre incalculable de fois tes mots dans ma tête. Et plus j’y pense, plus ça m’agace. Alors, la paume de ma main droite frappant le volant, je m’emporte :
— Mais ça va pas ?! T’as vu le temps qu’il fait ?! J’te laisse pas dehors attendre un autre taxi ! Et puis d’abord, c’est moi ton taxi ! On va s’arrêter, attendre que ça cesse et je te ramènerai chez toi ! C’est quoi ton problème aujourd’hui putain ?!
J'ai débité ça à une vitesse folle. J’en ai la respiration rapide.
— Laisse-moi. Je me débrouillerai. J’suis pas en sucre, arrête de me materner.
— Te materner ?! Tu rigoles, pas vrai ?! T’as bu avant de venir ou quoi ?!
— Arrête cette voiture, c’est pas assez clair ?!
Tu t’agites. Tu n’es pas comme d’habitude. Soudainement, ton bras s’élève et allume la lumière à l’avant de la voiture. Interloqué, je te regarde. Et je comprends, pourquoi nos parents m’ont demandé si je t’avais vu récemment. Il faut dire que depuis que tu as commencé ton nouveau travail dans une grande entreprise, on ne se voit quasiment plus. Moi bien sûr, je continue mon petit rythme de vie entre taxi et MMA, mais toi, ton emploi du temps est surchargé. Tu n’as plus le temps de rien et même s’appeler, c'était compliqué ces derniers mois.
Alors, le choc, quand tes traits se dévoilent dans la faible lumière — ceux-là que je n’ai guère pu deviner quand on s’est salué tout à l’heure dans la pénombre.
— Takuji, ça va ?! Qu’est-ce que tu as ?!
Ton front brille de toute cette transpiration qui s’échappe de tes pores. Pourtant, j’ai fais attention à ne pas mettre trop de chauffage — ayant moi-même toujours très chaud. Ton teint est presque livide et ton visage — ce visage ! D’habitude si rayonnant, souriant, plaisant n’est plus rien de tout cela. Ce que tu as maigri aussi…
— Bon sang mais il s’est passé quoi tout ce temps ?!
C’est plus fort que moi, ça sort tout seul. Cependant, tu n’y prêtes pas attention. À la place, tu t’empresses de plonger ta main dans ton sac à tes pieds, pour en extirper une boite — de médicaments. Je n’ai pas le temps de prononcer le moindre mot que tu en avales trois d’un coup. La tête penchée en arrière, tes yeux qui fixent le plafond, tes paupières se closent un instant. Et honnêtement… tu es en train de me faire peur.
— Non mais t’as pris quoi là ?! Depuis quand t’as un traitement ? Tu-
— Ferme-là un peu ! Ça ne te regarde pas ! Occupe-toi de ta vie avant de penser à la mienne !
Ton hostilité me fait fermer mon clapet une seconde — celle-ci agissant finalement comme un bidon d’essence sur ce qui brûle en moi.
— Eh, tu vas te détendre ! J’te vois prendre des médocs, j’m’inquiète ! T’en prends depuis quand ? Pour quoi ?
Tu plaques tes paumes devant ton visage, tirant même sur ta peau — te donnant ainsi des airs à faire froid dans le dos.
— C’que tu peux m’énerver ! J’ai toujours l’impression avec toi de ne jamais pouvoir faire ce dont j’ai envie ! Je-
— J’te parle de ta santé, là !
Mes phalanges deviennent blanches tant ma poigne sur le volant est puissante. Et cet hôtel qui n’arrive pas ! J’me suis trompé ou quoi ?!
Il n’y a soudainement plus que le bruit de la pluie sur le pare-brise et celui des essuies-glace les chassant. La radio grésille doucement. Comme…
le calme avant la tempête.
Tu te retournes vivement vers moi, me crachant au visage :
— J’en ai besoin, d’accord ! T’as pas à subir toute la pression que j’ai au boulot !
Tu lâches ça comme une bombe.
— Comment ça ? Que je reprends un ton en-dessous.
Mais toi, tu es déjà dans les tours — et tu n’es pas prêt de redescendre. Jamais je ne t’ai vu ainsi. Ce n’est pas le Takuji que je connais.
— Quoi quoi quoi comment ça ?! Tu crois que j’me la coule douce ?! J’suis pas tranquille dans mon taxi comme toi ! Tu connais pas, toi, l’angoisse qui plane et qui traine ! Celle de bien faire, de devoir faire ! Les critiques, les menaces ! Toi, tu connais rien ! Rien, sauf ton nombril !
Je me prends une claque. Non pas à cause de tes mots mais… plutôt car je me rends compte que je n’ai rien vu. Je n’ai pas compris que tu allais mal, ces derniers temps. Je n’ai pas vu à quel point tu souffrais de ta situation. Tout ça car, comme un idiot, je me disais que si tu ne voulais pas me voir, c’est que tu avais d’autre choses plus importantes à faire. J’aurais dû… J’aurais dû venir te voir. C’que j’suis con !
— D’accord ! D’accord, j’entends ! Mais t’as vu la quantité de cachets que tu viens de prendre ?! Ton médecin t’en a prescrit autant ?!
— Évidemment !
— Menteur.
Là. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tu en es dépendant, de ces cachetons.
Je l’entends dans ta voix, ce mensonge que tu cherches à me servir sur un plateau d’argent. Et mes mots, que je ne contiens pas, agissent comme de l’huile sur le feu — il n’y a qu’à voir, ce qui crépite dans tes yeux.
Mais, ce n’est rien face à l’explosion qui suit.
Touché, honteux, coupable de t’avoir laissé ainsi affronter cette situation qui te pèse, je me défends pourtant à coup d’un :
— Pourquoi tu m’as rien dit ?! J’aurais pu t’aider ! J’aurais pu-
— Arrête ! Me fait pas rire ! Quel intérêt de te demander ? T’agis encore comme un gamin et ça finit toujours avec les poings ! J’avais pas envie de perdre mon job parce que t’aurais été refaire le portrait de ceux qui me font chier !
Ça… me blesse que tu me réduises à ça ; et que tu aies, au fond, raison. C’est la douche froide. Cependant, si ça aurait dû avoir pour effet de me faire descendre de mes grands chevaux, c’est tout l’inverse qui se produit. Comme d’habitude.
— Quoi ?! Non mais je rêve ? Tu t’entends parler un peu ?!
— Oui ! Allons, Taozhi, reconnait que c’est ce que tu aurais fait, pas vrai ? Aller les trouver, au mieux pour les intimider, au pire pour leur faire goûter ton droit dans la mâchoire. T’as aucun tact ! Jamais je te laisserai essayer de régler quoi que ce soit ! J’ai besoin d’argent, de mon job !
— Mais j’aurais simplement pu te soutenir ! Être là pour toi ! Sans parler d’aller casser des dents putain, je sais faire autre chose que ça !
— J’avais pas besoin de toi. J’avais quelqu’un d’autre.
— Hein… ?
Pantois.
— J’ai été marié.
— Et tu m’as rien dit…
L’écho de ma voix sonne comme une supplique dans l’habitacle.
— Non.
Tout est si glacial soudainement que je me sentirais presque geler. Je lutte pour garder un tant soit peu ma concentration sur la route. D’autant plus que c’est le déluge dehors. Je peine à voir à plus de trois mètres devant.
— Arrête-toi, je veux descendre.
Mon coeur a entamé une course folle. Il percute vivement mon buste, peinant à se remettre de tout ce que je viens d’entendre. Je garde le silence, frappé que je suis par la violence des mots, des maux. Je ne cède pas à ton caprice, décidé que je suis à… me rattraper ? Comment je n’en sais rien mais ce qui est certain, c’est qu’on doit se poser et avoir une conversation, toi et moi.
— Arrête-toi je te dis !
Tu t’emportes d’un coup. Sauf que je te sens bien plus agressif que précédemment. Et je ne crois pas si bien penser. D’un coup, tu te déportes vers moi, ta main agrippant le volant. Heureusement que je reste vif malgré mon esprit troublé — je rattrape le coup de justesse.
— Putain mais qu’est-ce que tu fais ?! Lâche ça !!
J’ai l’impression de vivre un cauchemar. Luttant contre toi pour rester dans la file, tout en essayant tant bien que mal de ne pas jouer trop brutalement des pieds sur les pédales. Il pleut autant sur ton visage qu’à l’extérieur. Les larmes me guettent, moi aussi, tandis que la voiture zigzag méchamment par moment.
Comment en est-on arrivés là nous deux ?
Qu’ai-je raté ?
Tout, tout, tout…
Je crois comprendre, pourquoi tu n’as pas voulu me parler de tes problèmes. Toi, tu te construit une vie. Moi… Je reste ce « moi » que j’ai toujours été. Je ne cherche pas à grandir ni à changer…
Je ne sais combien de temps cela dure.
Les pleurs, les cris, les insultes.
Jeux de mains, jeux de vilains — évidemment que ça ne pouvait guère bien finir.
Quand j’ai tourné la tête, c’était déjà trop tard. Nous étions trop prêt pour que j’ai le temps de freiner. J’ai essayé malgré tout, mais l’eau sur la route n’a pas aidé. Notre vitesse était trop élevée aussi. J’ai hurlé à m’en déchirer les poumons. Je t’ai entendu, toi aussi. T’époumoner à gorge déployée.
Tout est allé si vite…
La dernière image que j’ai, c’est celle des phares qui se reflètent dans la carrosserie arrière du véhicule devant. Ce véhicule que nous avons percuté de plein fouet…
• •
Ce sont les sirènes des pompiers et des ambulances qui m’ont ramenés à moi. J’ai lentement ouvert les yeux. Mon corps n’était plus qu’une masse lourde dont je n’avais pas le contrôle. Et ces douleurs, partout… J’ai essayé de bouger — en vain. À la place, un râle désapprobateur a percé le brouhaha environnant. Le bruit, les lumières qui clignotaient… tout m’a donné un mal de crâne sans précédent. Alors, mes paupières se sont fermées d’elles-même, comme pour me protéger de tout cela. Puis, doucement, je me suis refait le film. Je t’ai revu monter avec moi dans ma bagnole, plusieurs heures auparavant, pour une petite virée — car cela faisait si longtemps que nous n’en avions pas fait.
J’ai pris conscience que je n’étais pas seul dans la voiture — qui n’avait désormais plus rien de tel.
L’adrénaline soudaine de te savoir à mes côtés, j’ai tourné la tête vers toi, échappant un cri de douleur à l’initiation de ce mouvement.
Il y avait des voix qui me parlaient, je crois.
Mais, je ne les entendais pas.
Quand je t’ai vu, pantin inerte, les lèvres entrouvertes, j’ai eu cette désagréable sensation — comme si le temps s’était arrêté.
Car pour toi, il l’était.
Je ne l’ai pas réalisé de suite. Ou plutôt, je ne l’ai pas voulu.
— Taku… Taku, réveille-toi…
Une supplique murmurée.
Mais tu ne bougeais pas.
J’ai réessayé — en vain.
À chaque tentative, les décibels grimpaient.
Les larmes ont commencé à ruisseler toute seules à mesure que je prenais conscience de ce qui s’était produit. Et cette impuissance qui me tordait le bide… Je ne pouvais pas bouger, te secouer, te serrer fort dans mes bras…
Je ne pouvais qu’hurler.
Hurler autant que je le pouvais de ma voix grave et éraillée.
— Takuji ! Takuji, tu peux pas me laisser ! Tu peux pas m’abandonner ! J’ai besoin de toi ! Takuji je t’en supplie ! Takuji ! …
• •
— 17 septembre 2113
— Pourquoi t’es là ?
— En partie pour la même raison que toi.
Je souffle, agacé. Je roule des yeux, tourne le dos au nouveau venu. Il m’énerve, ce mec. Il me harcèle de messages. J’ai l’impression qu’il ne me laisse aucun moment de répit ! … J’abuse, peut-être un peu. Cependant, c’est régulièrement que je vois son prénom s’afficher sur l’écran de mon téléphone. Une fois par mois à minima. J’ai beau lui mettre des vents monumentaux, il s’en moque et il continue. À prendre de mes nouvelles, alors qu’il ne me connait pas. Ça m’énerve. Et en même temps… je lui suis reconnaissant. Il m’a beaucoup aidé après l’accident. Il n’avait pas à le faire, lui aussi, et pourtant…
Seulement, je ne l’avouerai jamais, que j’ai apprécié ce qu’il a fait pour moi.
L’autre se place à ma droite — je plonge mes mains dans mes poches, pupilles rivées sur ton urne. Un an aujourd’hui. Un an que tu n’es plus là. Un an que j’ai dû apprendre à avancer pour toi. Si j’ai retrouvé un semblant de normalité dans ma vie, que j’ai enfin réussi à reprendre le volant (non sans appréhensions maintenant), il va sans dire que tu me manques, cruellement. Nos parents ne sont toujours pas tendres avec moi. Ils me reprochent encore ta perte. Ils m’en veulent — et je les comprends. Je ne leur en veux pas.
— Comment tu te sens ?
— Bien, je suppose.
— Mh.
Je ne sais pas comment il fait, mais il sait : que je mens. Il comprends aussi que je ne veux pas en parler et ne s’engage pas plus sur le terrain miné.
— Tu as terminé ta rééducation je suppose ?
— Oui, depuis plusieurs semaines déjà. Je reprends doucement le sport là.
— Fait attention à toi.
Sa bienveillance me tape sur le système — et m’émeut, en un sens.
— Tu as… recommencé à conduire depuis ?
Je serre les dents.
— Je taffe, ouais. J’pouvais pas rester indéfiniment sans rien faire, j’dois gagner ma croûte.
— Je comprends. J’imagine que ce ne dois pas être évident. Tu es courageux.
Je tourne la tête et je darde sur lui un regard plus noir que jamais. Arrête avec ta compréhension à deux balles ! J’ai beau l’assassiner des yeux, lui, il m’offre un sourire. Il s’incline ensuite, s’écartant, s’éloignant.
— Il faudra qu’on aille boire un café ensemble, un de ces quatre.
Il me salue poliment et s’en va, s’en même attendre ma réponse — ne me laissant ainsi pas le choix de rétorquer mon désaccord.
Dans tes rêves, Chae-rok !
Je soupire, secouant la tête. Parce que j’ai compris qu’il ne lâcherait pas l’affaire. Soit, je m’occuperai de ça plus tard. En attendant, je dépose cette rose blanche que j’ai été acheter avant de venir. Puis je m’incline, croisant mes mains devant moi. Je ferme les yeux.
Si tu savais, comme je regrette.
De ne pas avoir été là, pour toi.
De ne pas avoir toutes les clefs pour comprendre pourquoi tu as changé, ainsi.
Tu es parti — me laissant sans réponses.
Je me sens vide, sans toi.
Vide, et seul.
Je traine ma carcasse et j’erre — sans rêves ni envies.
Je me contente de respirer, c’est pas mal déjà.
Looks like an angel, but here is the devil
« À force, on ne vous le présente plus ! Habitué des rings, il a su se faire sa place ! Mais, pour celles et ceux qui n’auraient jamais entendu parler de notre étoile montante, laissez-moi vous en dire deux mots ! … »
哀
Āi.
La douleur.
La tristesse.
C’est le surnom pour lequel j’ai opté. J’ai lâché l’ancien pour celui-ci, après que tu aies perdu la vie. Et si tout le monde s’interroge quant à l’origine, moi, je sais. Le mal qui me consume et me pousse à continuer de jouer des poings.
Je regarde la montagne qui se dresse face à moi et contre laquelle je vais devoir me battre, sous peu. Pour de l’argent, parce qu’on en a jamais de trop, mais surtout pour ne plus penser. Mettre mon cerveau en pause, rien qu’une poignée de minutes. Évacuer ce qui bouillonne constamment au creux de mon bide.
Prendre des coups, c’est tellement plus facile que de devoir affronter ton souvenir — et la culpabilité qui va avec.
Seulement, encore une fois, je me dis que ce n’est pas mon jour de chance. Ou alors prennent-ils un malin plaisir à faire grimper les paris en me plantant sous les yeux des types bien plus baraqués que moi ? Ce soir aussi, je vais finir salement amoché. Ça ne me fait pas peur pour autant. Je sais qu’en misant sur la vitesse, je pourrais l’avoir. L’envergure de mes biceps n’est pas la même que celle des siens, mais ça ne fait rien.
N’empêche, j’imagine déjà ce reflet terrible dans le miroir que j’aurai à affronter demain. Ma gueule d’ange dont il aura refait le portrait. Mes phalanges encore rougies de la veille. Ma tignasse noire (que j’aime parfois teindre d’autres couleurs) en bataille, que je n'aurai pas pris le temps de recoiffer. Et toutes les douleurs physiques sur lesquelles je pourrai me concentrer plutôt que sur celles qui rongent mon esprit.
« Arrête donc voir, maintenant ! » que tu me disais, les derniers temps. « Il serait temps que tu grandisses, Tao. Que tu fasses quelque chose d’autre de ta vie ! » Ah, parce que de mon mètre soixante-dix, j’le suis pas assez ? que je te répondais, provocateur. Je revois ton air blasé. Cette manière que tu avais de pencher la tête sur le côté, grimaçant. « En fait, je ne comprends pas pourquoi un beau mec comme toi s’acharne à se faire casser le nez. Ça t’apporte quoi ? » Allons, tu ne te souviens pas ? Toi aussi tu étais friand de l’adrénaline que ça faisait naitre chez chacun de nous !
Quelque part pourtant, tu n’avais pas tort. Je pense que la nature m’a bien gâtée. Les traits fins, les lèvres charnues. Une corpulence normale, si je peux me permettre. Taillé finement, presque en délicatesse ; et pourtant, le corps forgé par mes années d’arts martiaux — ainsi que tous les combats auxquels j’ai participé. Cela va sans dire, je ne suis jamais ressorti indemne, et j’ai çà et là quelques cicatrices qui trainent. À l’arcade droite par exemple. Elle donne à mes yeux noirs un air plus dur qu’ils n’ont déjà. D’un autre côté, je pense que c’est sûrement mieux ainsi. D’impressionner d’un simple coup d’oeil. Car, c’est dire s’il en raconte, des choses, mon regard. Je ne suis pas forcément un grand bavard ; alors mes ébènes parlent pour moi. Mes expressions faciales sont assez prononcées aussi, je crois. Si j’aime bien garder certains sentiments secrets — ne leur laissant aucune chance de prendre place sur mon visage — il est parfois aisé de deviner ce que je pense rien qu’en regardant ma tronche. Et si je suis en forme, ma verve s’ajoute à la danse. Quand je suis d’humeur à tacler autrui, s’entend.
Quand je ne pose pas un pied sur le ring et que je suis pour ainsi dire intact, j’use de mes charmes pour assouvir quelques désirs primaires. Une tenue plus élégante qu’à mon habitude pour mettre le pied dans des soirées, j’adopte des airs de dur à cuire couplé à un petit sourire (oui, parfois ça m’arrive — de sourire) qui dévoile mes dents alignées comme il le faut. Et ça, je peux vous assurer que ça fait tomber presque toutes les femmes que je rencontre.
Le reste du temps, je m’habille simplement. Sobrement — quoique, je suis bien fan du combo pantalon cargo et rangers. Lunettes de soleil sur le nez, j’arbore deux bracelets à chaines, métalliques avec une plaque au centre, à chaque poignets. Sur l’un, mon prénom gravé. Sur l’autre, le tien. Tes parents ont fini par me le confier. Je sais que malgré tout, ils me considèrent encore comme le seul et unique coupable de ta perte. Moi, le fils adopté, qui ai arraché la vie à leur fils adoré. S’ils savaient… Enfin, j’ai quelques bagues aussi. J’aime bien. Ça permet d’attirer l’attention ailleurs que sur le dos de mes mains abîmées.
Derrière l’épaule droite, ma peau est marquée à jamais de ces deux poissons qui valsent et forment un cercle ; à la manière du ying et du yang. Notre tatouage. Parce qu’il nous ressemblait si bien — toi la lumière, moi l’ombre. Au niveau de la nuque, à gauche, on peut y lire « 谁也别信 », écrit verticalement. « Ne crois personne » que ça intime.
Ah. Je crois aussi que je n’ai pas une très bonne hygiène de vie. Pas dans le sens où je ne prends pas soin de moi, quand bien même je ne passe pas trois heures à me pomponner dans la salle de bain, mais disons plutôt que je suis faible face à l’appel de tous les vices dévastateurs. Ma consommation de cigarettes est excessivement haute depuis ta perte. L’alcool me tend les bras. Pas à flots tous les soirs, mais généralement, je ne résiste pas à une bonne bière quand je rentre. Je mange certainement beaucoup trop de ramens instantanés. Et, je dors très mal. Parfois, je me demande comment je fais pour assurer mes journées...
Autour de nous, l’effervescence me tire de mes pensées. Les gens s’agitent, pressés que l’on commence. Je renifle un coup, frotte mon nez avec mon avant-bras, me met en position. D’ici quelques secondes, la cloche sonnera.
Même si c'est pour oublier ton souvenir, il va de soit que pour toi, Takuji, je gagnerai.
哀
Āi.
La douleur.
La tristesse.
C’est le surnom pour lequel j’ai opté. J’ai lâché l’ancien pour celui-ci, après que tu aies perdu la vie. Et si tout le monde s’interroge quant à l’origine, moi, je sais. Le mal qui me consume et me pousse à continuer de jouer des poings.
Je regarde la montagne qui se dresse face à moi et contre laquelle je vais devoir me battre, sous peu. Pour de l’argent, parce qu’on en a jamais de trop, mais surtout pour ne plus penser. Mettre mon cerveau en pause, rien qu’une poignée de minutes. Évacuer ce qui bouillonne constamment au creux de mon bide.
Prendre des coups, c’est tellement plus facile que de devoir affronter ton souvenir — et la culpabilité qui va avec.
Seulement, encore une fois, je me dis que ce n’est pas mon jour de chance. Ou alors prennent-ils un malin plaisir à faire grimper les paris en me plantant sous les yeux des types bien plus baraqués que moi ? Ce soir aussi, je vais finir salement amoché. Ça ne me fait pas peur pour autant. Je sais qu’en misant sur la vitesse, je pourrais l’avoir. L’envergure de mes biceps n’est pas la même que celle des siens, mais ça ne fait rien.
N’empêche, j’imagine déjà ce reflet terrible dans le miroir que j’aurai à affronter demain. Ma gueule d’ange dont il aura refait le portrait. Mes phalanges encore rougies de la veille. Ma tignasse noire (que j’aime parfois teindre d’autres couleurs) en bataille, que je n'aurai pas pris le temps de recoiffer. Et toutes les douleurs physiques sur lesquelles je pourrai me concentrer plutôt que sur celles qui rongent mon esprit.
« Arrête donc voir, maintenant ! » que tu me disais, les derniers temps. « Il serait temps que tu grandisses, Tao. Que tu fasses quelque chose d’autre de ta vie ! » Ah, parce que de mon mètre soixante-dix, j’le suis pas assez ? que je te répondais, provocateur. Je revois ton air blasé. Cette manière que tu avais de pencher la tête sur le côté, grimaçant. « En fait, je ne comprends pas pourquoi un beau mec comme toi s’acharne à se faire casser le nez. Ça t’apporte quoi ? » Allons, tu ne te souviens pas ? Toi aussi tu étais friand de l’adrénaline que ça faisait naitre chez chacun de nous !
Quelque part pourtant, tu n’avais pas tort. Je pense que la nature m’a bien gâtée. Les traits fins, les lèvres charnues. Une corpulence normale, si je peux me permettre. Taillé finement, presque en délicatesse ; et pourtant, le corps forgé par mes années d’arts martiaux — ainsi que tous les combats auxquels j’ai participé. Cela va sans dire, je ne suis jamais ressorti indemne, et j’ai çà et là quelques cicatrices qui trainent. À l’arcade droite par exemple. Elle donne à mes yeux noirs un air plus dur qu’ils n’ont déjà. D’un autre côté, je pense que c’est sûrement mieux ainsi. D’impressionner d’un simple coup d’oeil. Car, c’est dire s’il en raconte, des choses, mon regard. Je ne suis pas forcément un grand bavard ; alors mes ébènes parlent pour moi. Mes expressions faciales sont assez prononcées aussi, je crois. Si j’aime bien garder certains sentiments secrets — ne leur laissant aucune chance de prendre place sur mon visage — il est parfois aisé de deviner ce que je pense rien qu’en regardant ma tronche. Et si je suis en forme, ma verve s’ajoute à la danse. Quand je suis d’humeur à tacler autrui, s’entend.
Quand je ne pose pas un pied sur le ring et que je suis pour ainsi dire intact, j’use de mes charmes pour assouvir quelques désirs primaires. Une tenue plus élégante qu’à mon habitude pour mettre le pied dans des soirées, j’adopte des airs de dur à cuire couplé à un petit sourire (oui, parfois ça m’arrive — de sourire) qui dévoile mes dents alignées comme il le faut. Et ça, je peux vous assurer que ça fait tomber presque toutes les femmes que je rencontre.
Le reste du temps, je m’habille simplement. Sobrement — quoique, je suis bien fan du combo pantalon cargo et rangers. Lunettes de soleil sur le nez, j’arbore deux bracelets à chaines, métalliques avec une plaque au centre, à chaque poignets. Sur l’un, mon prénom gravé. Sur l’autre, le tien. Tes parents ont fini par me le confier. Je sais que malgré tout, ils me considèrent encore comme le seul et unique coupable de ta perte. Moi, le fils adopté, qui ai arraché la vie à leur fils adoré. S’ils savaient… Enfin, j’ai quelques bagues aussi. J’aime bien. Ça permet d’attirer l’attention ailleurs que sur le dos de mes mains abîmées.
Derrière l’épaule droite, ma peau est marquée à jamais de ces deux poissons qui valsent et forment un cercle ; à la manière du ying et du yang. Notre tatouage. Parce qu’il nous ressemblait si bien — toi la lumière, moi l’ombre. Au niveau de la nuque, à gauche, on peut y lire « 谁也别信 », écrit verticalement. « Ne crois personne » que ça intime.
Ah. Je crois aussi que je n’ai pas une très bonne hygiène de vie. Pas dans le sens où je ne prends pas soin de moi, quand bien même je ne passe pas trois heures à me pomponner dans la salle de bain, mais disons plutôt que je suis faible face à l’appel de tous les vices dévastateurs. Ma consommation de cigarettes est excessivement haute depuis ta perte. L’alcool me tend les bras. Pas à flots tous les soirs, mais généralement, je ne résiste pas à une bonne bière quand je rentre. Je mange certainement beaucoup trop de ramens instantanés. Et, je dors très mal. Parfois, je me demande comment je fais pour assurer mes journées...
Autour de nous, l’effervescence me tire de mes pensées. Les gens s’agitent, pressés que l’on commence. Je renifle un coup, frotte mon nez avec mon avant-bras, me met en position. D’ici quelques secondes, la cloche sonnera.
Même si c'est pour oublier ton souvenir, il va de soit que pour toi, Takuji, je gagnerai.
You don't look fine. — Then, stop looking.
— Vous permettez ?
— Allez-y. Ça ne me dérange pas.
L’homme derrière moi émet un rire grossier, satisfait de pouvoir fumer. Je l’entends baisser sa vitre, se décaler un peu plus vers la portière. Un clic qui résonne — bruit du briquet dont mon oreille est habituée —, il lâche un soupir de satisfaction — certainement après avoir tiré sa première taffe. Jetant un coup d’oeil dans le rétroviseur, avisant cet air niais sur son visage, je reporte mon attention sur la route. Il est tard, le trafic est moins dense. Ça me permet de décrisper un peu mes doigts sur le volant.
— Ça fait longtemps que vous jouez les taxis ?
Je serre les dents. J’avoue que je ne suis jamais trop à l’aise quand il s’agit de faire la discussion avec des inconnus. Je déteste que l’on me pose des questions — parce que je déteste tout simplement y répondre. Oui, je suis secret. Je garde tout pour moi et je ne parle de rien — encore moins de mon passé. En général, je détourne le sujet ou je le clos. Pour cause : parler de soi, c’est donner aux autres des clefs pour nous nuire par la suite. Je ne le sais que trop bien. C’est dire si j’ai mal vécu mon arrivée au Japon, quand j’avais treize ans. J’avais beau y être né, je ne connaissais pas un traitre mot de la langue, ayant vécu tout ce temps dans un patelin nommé Wuzhen, en Chine. Autant dire que lorsque les autres l’ont compris, ils s’en sont donnés à coeur joie pour m’emmerder. Ça, et le fait qu’ils aient appris que j’étais placé dans une famille d’accueil — ouais, j’en ai bavé. J’étais déjà fermé comme une huitre avant, mais autant dire que ça n’a pas aidé.
— Depuis des années maintenant.
Réponse simple, ton neutre. Je lutte comme un diable pour réprimer ces fourmillements qui me démangent et l’envie d’être plus pète sec. Il faut dire que je suis impulsif. C’est ce que tu m’as toujours reproché, pas vrai, Takuji ? Je laisse un peu trop s’exprimer cette colère qui gronde en moi, tout le temps. J’avoue que je peine à savoir pourquoi elle est là ; pourquoi elle ne disparait pas. Enfin, j’ai beaucoup réfléchi concernant la question, et je pense que le jeune gosse livré à lui-même que j’ai été n’a jamais accepté de ne pas avoir de vrais parents. Mon père est inconnu au bataillon, ma mère est décédée à ma naissance. Mes grands-parents m’ont récupéré et ne se sont jamais réellement intéressés à moi. J’étais dans la jungle ; et je devais survivre. Or, l’unique solution que j’ai trouvé, c’est d’attaquer avant de l’être. Et encore, ça me suit. La sensation d’être seul au milieu d’une cage de lions. Pourtant, une part de moi aime aussi jouer avec le feu. Provoquer. Chercher les ennuis.
J’ai du mal à me comprendre, parfois.
— Vous êtes marié ? Des enfants peut-être ?
Je réprime un soupir, avisant d’un coup d’oeil la course qu’il me reste à faire avant de déposer l’individu qui commence (déjà) à me taper sur le système.
— Ça ne vous regarde pas.
Je tranche, agacé (car, un rien allume le feu de ma rage). Je n’ai pas peur de dire ce que je pense. Que ça fasse mal ou non (quoique — la plupart du temps, c’est la première option), je balance les mots comme ils me viennent. Les conséquences, je n’en ai rien à faire.
— Vous êtes bien impoli dis donc ! S’emporte le type à l’arrière.
Typiquement le genre de gars que je déteste. Costard cravate, il sort du taf. À en juger par son accoutrement et cette jolie mallette de travail qui l’accompagne, je suppose qu’il occupe un poste haut gradé. Ça, le fait qu’il soit plus âgé que moi aussi : il attend un respect sans failles envers sa personne. Va bien te brosser. Si c’est ce que t’espères de moi actuellement, tu peux toujours courir.
— Et vous, vous êtes bien curieux. Contentez vous d’observer Tokyo de nuit, ça vaudra mieux que de poser des questions personnelles à votre humble chauffeur de taxi.
En gros : ta gueule.
Il marmonne. Un rictus sarcastique ourle le coin de mes lèvres. S’en suit le silence. Parfait, il semble avoir compris le message. Il n’a pas l’air aussi idiot que son air laisse paraitre. Alors, plutôt que de continuer à guetter ce qu’il peut bien trafiquer à l’arrière en guettant le rétroviseur, mes yeux se tournent vers la route. J’augmente un peu la radio, et… je me mets à penser à ce que je suis. Ça m’arrive souvent, quand je conduis. La monotonie des grands axes routiers fait naitre des interrogations que je n’ai pas, d’ordinaire.
Parce que je sais, que je ne suis qu’un con.
Il y a une citation que j’ai vu une fois qui dit « si tu as à choisir entre moi et une autre personne, ne me choisi surtout pas ». Et c’est bien vrai, il ne vaut mieux pas que je sois le premier choix.
Au risque de le regretter.
Je suis comme une tempête. Je détruis tout sur mon passage. J’suis pas un type bien. J’ai des réactions disproportionnées, je cherche pas à comprendre ce qu’on peut bien m’vouloir : je fonce dans le tas et j’attaque. Je peut-être méchant et je suis généralement sarcastique et colérique. Je laisse mes impulsions parler. Je n'ai pas peur de faire mal — comme je ne crains pas l’inverse. J’ai trop tendance à jouer des poings — que ce soit dans le ring ou en dehors. Je bois, je fume, j’ai à mon compteur des tas de coups d’un soir.
Pas d’attaches.
Je ne fais confiance à personne. Je suis du genre indomptable. Je crois les actes, pas les paroles — c’est que du vent, la plupart du temps. Alors, peut-être bien qu’on pourrait parler, ouais. Peut-être bien qu’on pourrait trainer ensemble. Sortir, le soir. Le jour aussi ? Mais, si tu penses être mon ami, il faudra que tu ouvres les yeux.
Tant que j’t’aurais pas confié mes lourds secrets, ne considère jamais faire parti de mon cercle proche.
Je repousse tout le monde. Les gens qui voudraient me nuire et ceux qui voudraient m’aider, aussi. Je suis fort ! J’peux me démerder tout seul. Je n’ai besoin de personne… Je n’ai plus besoin de personne. Car, personne ne pourra jamais te remplacer, de toute façon. Ils auront beau tous essayer, j’pourrais jamais retrouver un frère comme toi.
…
Un frère qui a fini par me mettre de côté...
Je crois que… j’ai simplement peur, de m’attacher aux gens. De vivre à leurs côtés des moments incroyables et qu’après, on me laisse, tel un chiot abandonné au bord d’une route. J’ai peur de perdre ceux qui me seraient chers. J’ai peur de ne pas être assez bien pour les amis que je pourrais me faire. Après tout, j’avais beau t’aimer de tout mon coeur, tu me le rabâchais assez souvent, que parfois j’étais vraiment stupide. « Putain, Tao ! T’es vrai un imbécile ! Tu pouvais pas arrêter tes conneries, non ? C’est trop dur pour toi ? D’agir en adulte plutôt qu’en adolescent en pleine crise ?! ». Tes mots raisonnaient toujours comme un écho qui ne finissait jamais. Je les gardais, en moi. J’avais beau te répondre en riant, taquin, ça me touchait.
Je n’arrive pas à montrer ce que je ressens. Ça reste bloqué. Je suis le genre de gars qui dit B mais qui pense A. Peut-être que je veux simplement brouiller les pistes pour qu’on ne m’atteigne pas. Par exemple ma grand-mère qui me reprochait de pleurnicher parce que je réclamais à ce qu’elle passe un peu de temps avec moi n’a jamais aidé. Elle n’est jamais venue et, en plus, j’en prenais plein la poire. Ouais, les fois où j’ai laissé entrevoir quels étaient vraiment mes sentiments, on m’a blessé. J'veux plus que ça arrive. C’est pour ça qu’il faut un décodeur avec le manuel explicatif en deux tomes de quatre cent pages chacun pour me comprendre, maintenant.
Pourtant…
Au fond… Je me dis que j’aimerais avoir des gens à mes côtés. Ne pas avoir à être ce roc que j’ai toujours été ; avoir des épaules sur lesquelles me reposer, parfois. J’aimerais peut-être goûter aux douceurs de l’amour et à la joie que ça engendre. Mais… J’peux pas. Je n’arrive pas à me résoudre à baisser les barrières et me retrouver vulnérable…
Je secoue la tête.
Grimace.
Soupire.
Parfois, j’me dis que la conduite de nuit ne me réussi pas.
— Allez-y. Ça ne me dérange pas.
L’homme derrière moi émet un rire grossier, satisfait de pouvoir fumer. Je l’entends baisser sa vitre, se décaler un peu plus vers la portière. Un clic qui résonne — bruit du briquet dont mon oreille est habituée —, il lâche un soupir de satisfaction — certainement après avoir tiré sa première taffe. Jetant un coup d’oeil dans le rétroviseur, avisant cet air niais sur son visage, je reporte mon attention sur la route. Il est tard, le trafic est moins dense. Ça me permet de décrisper un peu mes doigts sur le volant.
— Ça fait longtemps que vous jouez les taxis ?
Je serre les dents. J’avoue que je ne suis jamais trop à l’aise quand il s’agit de faire la discussion avec des inconnus. Je déteste que l’on me pose des questions — parce que je déteste tout simplement y répondre. Oui, je suis secret. Je garde tout pour moi et je ne parle de rien — encore moins de mon passé. En général, je détourne le sujet ou je le clos. Pour cause : parler de soi, c’est donner aux autres des clefs pour nous nuire par la suite. Je ne le sais que trop bien. C’est dire si j’ai mal vécu mon arrivée au Japon, quand j’avais treize ans. J’avais beau y être né, je ne connaissais pas un traitre mot de la langue, ayant vécu tout ce temps dans un patelin nommé Wuzhen, en Chine. Autant dire que lorsque les autres l’ont compris, ils s’en sont donnés à coeur joie pour m’emmerder. Ça, et le fait qu’ils aient appris que j’étais placé dans une famille d’accueil — ouais, j’en ai bavé. J’étais déjà fermé comme une huitre avant, mais autant dire que ça n’a pas aidé.
— Depuis des années maintenant.
Réponse simple, ton neutre. Je lutte comme un diable pour réprimer ces fourmillements qui me démangent et l’envie d’être plus pète sec. Il faut dire que je suis impulsif. C’est ce que tu m’as toujours reproché, pas vrai, Takuji ? Je laisse un peu trop s’exprimer cette colère qui gronde en moi, tout le temps. J’avoue que je peine à savoir pourquoi elle est là ; pourquoi elle ne disparait pas. Enfin, j’ai beaucoup réfléchi concernant la question, et je pense que le jeune gosse livré à lui-même que j’ai été n’a jamais accepté de ne pas avoir de vrais parents. Mon père est inconnu au bataillon, ma mère est décédée à ma naissance. Mes grands-parents m’ont récupéré et ne se sont jamais réellement intéressés à moi. J’étais dans la jungle ; et je devais survivre. Or, l’unique solution que j’ai trouvé, c’est d’attaquer avant de l’être. Et encore, ça me suit. La sensation d’être seul au milieu d’une cage de lions. Pourtant, une part de moi aime aussi jouer avec le feu. Provoquer. Chercher les ennuis.
J’ai du mal à me comprendre, parfois.
— Vous êtes marié ? Des enfants peut-être ?
Je réprime un soupir, avisant d’un coup d’oeil la course qu’il me reste à faire avant de déposer l’individu qui commence (déjà) à me taper sur le système.
— Ça ne vous regarde pas.
Je tranche, agacé (car, un rien allume le feu de ma rage). Je n’ai pas peur de dire ce que je pense. Que ça fasse mal ou non (quoique — la plupart du temps, c’est la première option), je balance les mots comme ils me viennent. Les conséquences, je n’en ai rien à faire.
— Vous êtes bien impoli dis donc ! S’emporte le type à l’arrière.
Typiquement le genre de gars que je déteste. Costard cravate, il sort du taf. À en juger par son accoutrement et cette jolie mallette de travail qui l’accompagne, je suppose qu’il occupe un poste haut gradé. Ça, le fait qu’il soit plus âgé que moi aussi : il attend un respect sans failles envers sa personne. Va bien te brosser. Si c’est ce que t’espères de moi actuellement, tu peux toujours courir.
— Et vous, vous êtes bien curieux. Contentez vous d’observer Tokyo de nuit, ça vaudra mieux que de poser des questions personnelles à votre humble chauffeur de taxi.
En gros : ta gueule.
Il marmonne. Un rictus sarcastique ourle le coin de mes lèvres. S’en suit le silence. Parfait, il semble avoir compris le message. Il n’a pas l’air aussi idiot que son air laisse paraitre. Alors, plutôt que de continuer à guetter ce qu’il peut bien trafiquer à l’arrière en guettant le rétroviseur, mes yeux se tournent vers la route. J’augmente un peu la radio, et… je me mets à penser à ce que je suis. Ça m’arrive souvent, quand je conduis. La monotonie des grands axes routiers fait naitre des interrogations que je n’ai pas, d’ordinaire.
Parce que je sais, que je ne suis qu’un con.
Il y a une citation que j’ai vu une fois qui dit « si tu as à choisir entre moi et une autre personne, ne me choisi surtout pas ». Et c’est bien vrai, il ne vaut mieux pas que je sois le premier choix.
Au risque de le regretter.
Je suis comme une tempête. Je détruis tout sur mon passage. J’suis pas un type bien. J’ai des réactions disproportionnées, je cherche pas à comprendre ce qu’on peut bien m’vouloir : je fonce dans le tas et j’attaque. Je peut-être méchant et je suis généralement sarcastique et colérique. Je laisse mes impulsions parler. Je n'ai pas peur de faire mal — comme je ne crains pas l’inverse. J’ai trop tendance à jouer des poings — que ce soit dans le ring ou en dehors. Je bois, je fume, j’ai à mon compteur des tas de coups d’un soir.
Pas d’attaches.
Je ne fais confiance à personne. Je suis du genre indomptable. Je crois les actes, pas les paroles — c’est que du vent, la plupart du temps. Alors, peut-être bien qu’on pourrait parler, ouais. Peut-être bien qu’on pourrait trainer ensemble. Sortir, le soir. Le jour aussi ? Mais, si tu penses être mon ami, il faudra que tu ouvres les yeux.
Tant que j’t’aurais pas confié mes lourds secrets, ne considère jamais faire parti de mon cercle proche.
Je repousse tout le monde. Les gens qui voudraient me nuire et ceux qui voudraient m’aider, aussi. Je suis fort ! J’peux me démerder tout seul. Je n’ai besoin de personne… Je n’ai plus besoin de personne. Car, personne ne pourra jamais te remplacer, de toute façon. Ils auront beau tous essayer, j’pourrais jamais retrouver un frère comme toi.
…
Un frère qui a fini par me mettre de côté...
Je crois que… j’ai simplement peur, de m’attacher aux gens. De vivre à leurs côtés des moments incroyables et qu’après, on me laisse, tel un chiot abandonné au bord d’une route. J’ai peur de perdre ceux qui me seraient chers. J’ai peur de ne pas être assez bien pour les amis que je pourrais me faire. Après tout, j’avais beau t’aimer de tout mon coeur, tu me le rabâchais assez souvent, que parfois j’étais vraiment stupide. « Putain, Tao ! T’es vrai un imbécile ! Tu pouvais pas arrêter tes conneries, non ? C’est trop dur pour toi ? D’agir en adulte plutôt qu’en adolescent en pleine crise ?! ». Tes mots raisonnaient toujours comme un écho qui ne finissait jamais. Je les gardais, en moi. J’avais beau te répondre en riant, taquin, ça me touchait.
Je n’arrive pas à montrer ce que je ressens. Ça reste bloqué. Je suis le genre de gars qui dit B mais qui pense A. Peut-être que je veux simplement brouiller les pistes pour qu’on ne m’atteigne pas. Par exemple ma grand-mère qui me reprochait de pleurnicher parce que je réclamais à ce qu’elle passe un peu de temps avec moi n’a jamais aidé. Elle n’est jamais venue et, en plus, j’en prenais plein la poire. Ouais, les fois où j’ai laissé entrevoir quels étaient vraiment mes sentiments, on m’a blessé. J'veux plus que ça arrive. C’est pour ça qu’il faut un décodeur avec le manuel explicatif en deux tomes de quatre cent pages chacun pour me comprendre, maintenant.
Pourtant…
Au fond… Je me dis que j’aimerais avoir des gens à mes côtés. Ne pas avoir à être ce roc que j’ai toujours été ; avoir des épaules sur lesquelles me reposer, parfois. J’aimerais peut-être goûter aux douceurs de l’amour et à la joie que ça engendre. Mais… J’peux pas. Je n’arrive pas à me résoudre à baisser les barrières et me retrouver vulnérable…
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Coucou toi, bon reboot
J'ai hâte de lire ta fiche en entier, mais déjà les généralités sont (ça me rend nostalgique, hanz était chauffeur de taxi aussi dans sa 1ere version c'est trop un métier génial à jouer )
J'espère que tu vas t'amuser avec ce nouveau cutie
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Il annonce du lourd, ce reboot !!!
En plus de ses deux métiers originaux, Taozhi a l'air d'être un personnage fascinant !
Comme tu le sais, j'adore la manière dont tu as développé la partie caractère !
(Effectivement, rien à voir avec Achillou, ce môssieur ! xD)
Bref, il me tarde de découvrir son histoire et, peut-être, de le rencontrer en rp ! :3
Bonne continuation de rédaction !
En plus de ses deux métiers originaux, Taozhi a l'air d'être un personnage fascinant !
Comme tu le sais, j'adore la manière dont tu as développé la partie caractère !
(Effectivement, rien à voir avec Achillou, ce môssieur ! xD)
Bref, il me tarde de découvrir son histoire et, peut-être, de le rencontrer en rp ! :3
Bonne continuation de rédaction !
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Bon reboot et bon courage pour la suite de ta fiche ! o/
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Taozhi Yù a écrit:Tout ça pour refouler cette déplaisante - écoeurante - attirance pour les hommes qui le titille, parfois...
Kaeng: J'ai mal lu. Ah ces refoulés, j'vous jure !!
Plus sérieusement, tu sais tout ce que je pense de ton nouveau loulou.
Bon repos à Achillou, il l'a bien mérité. (Kaeng continuera de lire son oeuvre quand il retrouvera la flamme ! )
Bienvenue à ce monsieur mordant dont il me tarde de lire l'histoire. Bonne rédaction et bonne validation d'avance darling ! Amuse-toi bien !
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Ahww merci pour vos doux messages, ça me va droit au coeur ;w;
Hanz : Je n'en doute point que c'est un métier fort agréable à jouer inrp *hâte*
Kaeng : Refoulé ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles...
Again, merci Je vous concocte la petite histoire, ça prend juste un peu de temps pour mijoter parce que ehwww le boulot le boulot le boulot
Hanz : Je n'en doute point que c'est un métier fort agréable à jouer inrp *hâte*
Kaeng : Refoulé ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles...
Again, merci Je vous concocte la petite histoire, ça prend juste un peu de temps pour mijoter parce que ehwww le boulot le boulot le boulot
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Bonne nouvelle tête et bon courage dans ta rédaction!
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Merciii beaucoup à vous deux !
Alex : n'est-ce pas ? *wink wink*
J'en profite pour glisser que l'histoire est (enfin) là et que la présentation est finie
Alex : n'est-ce pas ? *wink wink*
J'en profite pour glisser que l'histoire est (enfin) là et que la présentation est finie
Taozhi Minaduki
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Ji Kusaka
Modération de fiche
Le staff de Just Married te souhaite la bienvenue sur le forum !
Introduction
Heyo! Et bon reboot à toi! Honnêtement pas grand chose à redire, mais on commence avec un piti bug dans la matrice au niveau de l'âge de Tao! Le passage du temps ayant été ralenti, nous ne sommes encore qu'au printemps 2114. Tao a donc encore 28 ans ^^
Histoire
« Il n’aura fallut qu’une poignée de coups échangés pour que tu interviennes et que tu me sauves la mise. »
« je ne sais toujours pas pourquoi tu as agis ainsi. »
« Toi, tu te construit une vie. »
Physique
=> « 哀 Āi. La douleur. » => Google trad me dit « Tristesse », mais bon... C'est « google trad » XD
Caractère
« Vous êtes bien impoli dis donc »
« il attend un respect sans failles »
« Je peut-être méchant »
« Putain, Tao ! T’es vrai un imbécile ! »
« la conduite de nuit ne me réussi pas. »
Conclusion
Comme je disais, quasi rien à redire! Juste l'âge et deux trois fautes!
Juste une petite question pour moi-même! Si je comprends bien, tu es le « beau-frère » de ton DC ? (Désolée, j'ai pas suivi l'histoire de Chae-Rok ^^'
Voilà voilà! Validé au prochain passage sans aucun soucis, en gros! A très vite!
Bon courage pour les modifications ! En cas de problème, de doute, n'hésite pas à contacter un des membres de l'administration, nous serions ravis de te venir en aide ! :)
Analyse : 1/3
Nous analysons au maximum trois fois une fiche, après cela, si nous ne pouvons toujours pas la valider, nous serons malheureusement obligés de la refuser. Nous ne pouvons nous permettre de reprendre chaque fiche dix ou vingt fois, cela serait autant pénible pour vous que pour nous. Merci de votre compréhension.
Ji Kusaka
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Taozhi Minaduki
Coucou !
Cette rapidité ohlàlà ;w; Merci pour tes corrections !
Encore merci à toi
Cette rapidité ohlàlà ;w; Merci pour tes corrections !
• Concernant l'âge, c'est modifié !Mon cerveau n'avait pas du tout assimilé le fait qu'on a ralentit le temps sur le forum, my baaaaad
• Pour ce qui est de 哀 je... ne sais pas trop quoi te répondre /porte PONS et un autre site parlent de "douleur" donc je ne sais pas vraiment qui a raison xD Je rajoute "tristesse'" en signification, de toute façon les deux sont valables
• Pour les fautes d'orthographe :
« Il n’aura fallu qu’une poignée de coups échangés pour que tu interviennes et que tu me sauves la mise. »
« je ne sais toujours pas pourquoi tu as agi ainsi. »
« Toi, tu te construis une vie. »
« Vous êtes bien impoli dis-donc »
« il attend un respect sans faille »
« Je peux être méchant »
« Putain, Tao ! T’es vraiment un imbécile ! »
« la conduite de nuit ne me réussit pas. »
• Par rapport à Chae-rok, en fait ce n'est pas son beau-frère ! Il est intervenu en tant que pompier le jour de l'accident et, étant ce qu'il est, il a gardé "contact" avec Tao
Encore merci à toi
Taozhi Minaduki
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Ji Kusaka
Merci d'avoir satisfait ma curiosité! Brave Chae!
J'ajoute juste que j'ai vraiment été prise par toute la scène de la voiture et son rythme! Mes yeux voulaient pas lire assez vite! Bref, très belle fiche et perso très intéressant! Ayant déjà joué une Taxi, je salue un collègue!
Tu sais ce qu'il me reste à dire!
Juste, c'est "dis donc", ou bien "dites donc"... Et vu qu'il le vouvoie... Bref ^^
J'ajoute juste que j'ai vraiment été prise par toute la scène de la voiture et son rythme! Mes yeux voulaient pas lire assez vite! Bref, très belle fiche et perso très intéressant! Ayant déjà joué une Taxi, je salue un collègue!
Tu sais ce qu'il me reste à dire!
Juste, c'est "dis donc", ou bien "dites donc"... Et vu qu'il le vouvoie... Bref ^^
Pré-validation par Ko'
Votre fiche a été pré-validée par un modérateur, un administrateur passera sous peu valider officiellement celle-ci.
Ji Kusaka
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Taozhi Minaduki
Tout le plaisir est pour moi Trop brave, parfois
Merciiii ;w; Je suis contente que ça t'ait plu ! J'ai beaucoup travaillé dessus, et j'espérais vraiment que ça ait l'effet que je voulais, je suis donc ravie de voir que c'est le cas
Et merci pour la pré-validation
Merciiii ;w; Je suis contente que ça t'ait plu ! J'ai beaucoup travaillé dessus, et j'espérais vraiment que ça ait l'effet que je voulais, je suis donc ravie de voir que c'est le cas
Et merci pour la pré-validation
Taozhi Minaduki
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Autre:
Makoto Nanase
Tu es validé(e) !
Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !
N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici !
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites.
& Surtout, AMUSEZ-VOUS !
Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits
- Spoiler:
- Ce qu'ils ont dit :
- [22:06:43] Luz E. Alvadaro : "Le RP plus une passion, une profession" "Makoto Nanase 2017"
- Le plus beau compliment :
- Merci Oz :
Makoto Nanase
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Mascotte de l'Incontestable
Avoir été marié pendant 2 ans
Perfect match
Avoir été marié pendant 3 ans
Anti-système
Avoir commencé un mariage au centre de redressement
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