Rin Ryoshi - Hear the lioness roar - Attention TW violences domestiques

Ton histoire commença avec ta mère qui était une femme simple, rêveuse et un tantinet maladroite. Elle était une passionnée de culture geek. D'une nature introvertie, elle espérait que l'Incontestable trouve quelqu'un qui accepterait ses petits travers, sa collection de cartes Pokémon, ses figurines, sa collection de mangas et de vinyles, sa petite folie des conventions et des jeux vidéo, son amour pour la musique plus que rétro.

Elle fut heureuse de recevoir la lettre. Heureuse de voir que son mari semblait être quelqu'un de bien, le Japonais lambda, un peu froid et distant, mais quelqu'un de bien. Elle déchanta bien vite quand elle sut qui était ton père.

De l'extérieur, il était bien sous tout rapport : toujours souriant, toujours propre sur lui, poli, charmant, drôle. Si les gens savaient qui était ton père à l'époque, s'ils avaient su voir à travers ses mensonges...

L'argent était le centre de sa vie : ça et son complexe d'infériorité. Sa vie tournait autour de ça. Un emploi toujours à courber le dos pour satisfaire ses supérieurs qui ne lui demandaient de faire que son travail : un job de merde, selon lui, mais qui lui assurait un peu d'argent qu'il allait dépenser dans les bars et dans les paris. Face à ça, ton père avait besoin de contrôler son monde à défaut de pouvoir contrôler le monde d'aujourd'hui. Et ta mère faisait partie de son monde : incapable de tenir une maison, incapable de garder un boulot, incapable d'avoir un peu de conversation, mauvaise cuisinière, mauvaise amante, mauvaise femme, mauvaise fille. Ton père ne cessait de rabaisser ce qu'elle faisait, ce qu'elle était, ce qu'elle aimait et ce dont elle rêvait.

Jusqu'à ce que ta mère tombe enceinte, non pas d'un, mais de deux enfants, des jumeaux : Yuto et toi. Élever un enfant, c'était compliqué, mais en élever deux d'un coup, c'était un calvaire. Petit à petit, les remarques devinrent des cris, puis les cris laissèrent place aux coups. Votre père choisit de se tourner vers autre chose le jour où vous vous êtes mis à défendre maman. C'était à vous de vous interposer pour la protéger. Vous n'avez pas tenu longtemps face à votre père, mais ce fut le début de votre mission à tous les deux désormais.

Votre père était malin : il frappait là où ça ne pouvait pas se voir. Il savait quoi dire pour tout arrêter, pour couvrir toute trace de rébellion. Et si vous aviez quelques coups avec Yuto, vos comportements turbulents à l'école suffisaient à faire taire toute suspicion. Si quelqu'un vous posait une question, ou que vous alliez à l'hôpital, les réponses étaient toutes faites, même face à l'assistante sociale. Votre père arrivait, faussement inquiet, faussement tendre et tout s'arrêtait. À tel point que ça te dégoûtait au point de t'en provoquer des nausées. Ça te mettait en rage, de voir ces gens se faire berner par une belle apparence et un grand sourire. Vous étiez pris au piège, effrayés, enchaînés, désespérés face à la situation:  c'était vous, contre le reste du monde.

Avec Yuto, il vous suffisait de quelques regards pour vous comprendre. Ce n'était jamais Yuto ou Rin, mais Yuto et Rin : vous deux ou personne. Et comme votre mère était un peu geek sur les bords et à fond dans les vieilleries, vous passiez le peu de temps de répit à regarder des vieux films américains de science-fiction ou de fantasy avec elle. Malheureusement, vous regardiez aussi des films d'horreur, en particulier le film qui instaura en toi cette peur irrationnelle des lapins : Donnie Darko. Mis à part ce film, vous étiez tellement friands de films et de séries que vous aviez décidé d'étudier la langue d'une de ces séries pour pouvoir échanger ensemble.

Quenya ou Sindarin ou le noir parler ? Dothraki ou Valérien ? Ou Fourche langue ? Ou chewie ? Ou Na'vi tient !

Votre choix se porta sur le Dothraki : avec cet outil magique qu'est internet, vous aviez trouvé des sites de traduction, des vidéos pour apprendre la langue et même des livres. Bon, après, il faut mettre certaines choses au clair : vous n'étiez pas bilingue en Dothraki, votre vocabulaire s'arrêtait à des phrases simples. Vous vous permettiez d'inventer des mots pour pouvoir communiquer. Vous fantasmiez tous les deux (trois avec votre mère) sur le chef de la tribu. Et si votre langage (un peu bancal) faisait rire les autres, c'était aussi un moyen d'agacer votre père.

Vous arrivâtes à l'âge où l'on se posait des questions, l'âge où l'on voulait trouver sa place. Et toi, qui étais connue pour être un vrai garçon manqué, tu trouvais ça ridicule, mais en même temps intriguant, le maquillage. Tu te souviendras toujours de ce moment où, par peur de mal te maquiller, Yuto se maquilla avec toi. Tous les deux, le même trait d'eye-liner vert sous les yeux. Autant dire que votre père fit une remarque bien sexiste à l'égard de ton frère, mais cela ne l'empêcha pas de continuer. Vous passiez de moins en moins de temps à la maison ; tu étais à cette époque en pleine rébellion contre ta mère. Tu ne comprenais pas pourquoi elle ne se défendait pas, pourquoi elle le laissait faire, pourquoi elle ne faisait rien, à part baisser les yeux et s'excuser. Ça te rendait dingue de la voir comme ça, tu voyais ton futur en elle. Alors, il y avait des petits clashs avec elle, surtout quand la police l'appelait parce que tu avais encore fait une connerie, que tu t'étais encore une fois battue à l'école ou bien quand tu séchais les cours. Tu étais partie une fois au centre de détention pour mineurs et si pour toi cela avait été des vacances, le retour à la maison te remit les pieds sur terre.

En même temps, tu avais besoin de te lâcher. Prisonnière chez toi, il fallait que tu lâches tout, que tu bouges, que tu fasses quelque chose dehors. Tu ne pouvais pas rester en place dans une salle de cours, trop de choses se passaient en toi quand tu restais immobile sur une chaise en attendant quelque chose. Tu avais parfois l'impression de ne pas être en classe, mais chez toi à attendre que ton père rentre pour passer ses nerfs sur vous. Tu préférais être dehors à faire du sport dans les parcs, sur les terrains de baskets, de foot ou bien à visiter chaque salle de combat pour “faire un cours d'essai gratuit”. Car, bien évidemment, tu n'avais pas les moyens de t'offrir une licence de sport. Mais il y avait ce type dont tout le monde parlait ; ce flic qui se faisait appeler “Pépé Chicken” et que tu avais rencontré au centre de détention pour mineurs.

Il était cool Pépé Chicken, bon, c'était un omawarisan donc il était à cheval sur pas mal de choses, mais c'était cool quand il venait au foyer avec sa femme qui était assistante familiale depuis 10 ans : ils avaient ce "délire" (selon toi) d'accueillir des jeunes chez eux et de les aider, d'être une famille d'accueil. Ils venaient avec leurs jeunes pour discuter et faire des activités avec tout le monde. Vous discutiez parfois de ce que vous vouliez devenir, mais tu savais que toi tu finirais soit morte, soit en prison parce que tu étais dans un enfer dont personne ne pouvait te sortir.

Et à seize ans, l'école n'était plus obligatoire au Japon et tu avais prévu de bosser un peu, histoire de te faire quatre sous en poche avec l'espoir futile qu'un jour, tu puisses sortir de cet enfer qu'était ta maison. Mais ce que tu n'avais pas compris, c'était que l'espoir, même infime, ne pouvait pas exister dans ta famille. Ton père allait s'assurer que tu finisses ta vie comme il désirait.

TW "Les cinq minutes les plus importantes de ton passé:

On a parlé des cinq minutes de ton passé, parlons des deux minutes qui ont changé le reste de ta vie.

Deux minutes, c'est le temps que tu as mis pour tout comprendre. C'est le temps que tu as mis pour voir la voiture de la milice passer dans le quartier, suivre la voiture jusque devant ton immeuble face à ton père se débattant comme un diable, hurlant à la mort. Mais tu commenças à bouger quand tu vis que ta mère se faisait embarquer avec eux. Ce n'était pas possible pour toi, ta mère n'avait rien fait, c'était lui le coupable, lui le monstre, lui qu'il fallait éliminer.

Ta mère n'avait rien fait.

Avec ton caractère, il fallait bien que tu essaies de t'interposer, malgré le fait que la milice ne faisait pas de cadeau. Tu le savais, mais tes pieds avaient bougé tout seul, ta voix était sortie sans que tu ne puisses l'arrêter. Tu voyais ta mère, le visage tellement serein, heureuse de se faire emmener par la milice et tu ne comprenais pas pourquoi.

C'est Yuto qui t'empêcha de te rapprocher des miliciens. Bizarrement, il était calme, trop calme. Et tu le connaissais Yuto. Alors, pourquoi il n'y avait que toi qui réagissais ?

Parce que Yuto savait ce qui se passait. Il savait ce que maman avait fait.

La lionne éreintée avait une dernière fois montré les crocs. Tellement prisonnière et soumise à son mari que la seule solution qu'elle eût trouvée pour vous rendre votre liberté soit de coucher un inconnu.

Le sacrifice de la lionne afin que ses lionceaux trouvent la liberté.

Tu as incendié Yuto suite à ça. Tu ne t'en rendis pas compte sur le moment, mais ta réaction envers lui ébrécha votre relation. Tu ne savais pas quelles conséquences tu allais devoir faire face à partir de ce moment-là.

Cependant, cela te permit de te rendre compte de ton impuissance et ta haine face à l'injustice. Personne ne vous avait aidés, personne n'avait pris la peine de chercher plus loin, d'aller au bout des choses et ça te frustrait tellement. Ça te frustrait de voir que personne n'avait pris la peine de vraiment voir les choses. Vous, vous étiez pris au piège par cet homme, vous n'aviez aucune échappatoire si ce n'est le meurtre. Mais les policiers, eux, leurs jobs était de vous protéger, de protéger les citoyens. Alors, tu voulais te venger de l'injustice : tu voulais que ton passé n'appartienne qu'à toi, ne soit vécu que par toi et pour ça, il fallait que tu changes.

Tu es allée voir Pépé Chicken le lendemain, lui demandant de t'aider à devenir flic. Après un passage chez le juge, celui-ci décida de vous placer chez eux. Autant dire que votre nouvelle demeure était l'exacte opposée de ce que vous aviez vécu : couvre-feu, règles à la maison, ménage, repassage, cuisine. Tu y appris la rigueur et l'ordre (ce qui n'était pas gagné avec toi) grâce à Mémé Chicken et sa tatane. De même que tu appris à partager, à communiquer avec les autres jeunes vivants sous le même toit  que Yuto et toi.

Pépé Chicken t'avait prévenu, que dans ton cas, entrer dans la police serait compliqué, très compliqué avec ton casier de délinquante et ton décrochage scolaire. Tu devais entamer une réhabilitation qui n'allait pas être facile. Alors, Pépé Chicken te proposa un marché :

“Je te paye tous les cours de sports de combat que tu veux, à la condition que tu te réhabilites.”

Toi, quand tu entendis ça, tu sautas sur l'occasion ! Rien n'était plus important pour toi que de te sentir en sécurité et de savoir te défendre. Mais tu n'aurais jamais pensé à ce qu'une réhabilitation soit si difficile à avoir : plus aucune infraction, activités de bénévolats et communautaires pour prévenir des dangers du décrochage scolaire et de la drogue, participation à des formations sur la gestion de la colère, encadrement de ton tuteur et d'un conseiller, suivi psychologique, comportement exemplaire en cours et augmentation de tes notes en classe. Sans compter tes cours du soir ET du matin (grâce à Mémé Chicken qui te réveillait aux aurores avec sa tatane pour que tu révises). Et c'était difficile ça. Très difficile. Surtout quand il te fallut avoir des lettres de recommandation. Des lettres de recommandation de ces mêmes personnes sur lesquelles tu crachais dessus. Tu te pris pas mal de claques, on ne va pas se mentir. Il y eut plusieurs fois où tu voulais abandonner.

Mais tu ne pouvais pas, tu ne voulais pas finir comme Yuto qui, depuis votre dispute, s'éloignait de toi. Les disputes entre vous s'intensifiaient, parfois pour les études, parfois pour un regard, jusqu'à ce que Pépé Chicken informe les services sociaux que Yuto ne pouvait pas rester chez eux. Ton frère parti à 17 ans dans un centre de détention pour mineur sans un mot, ni un regard pour toi.

Tu obtins ton certificat de fin d'études à 18 ans. Tu n'étais pas la meilleure, mais tant que tu l'avais tu étais contente. Le plus important pour toi, c'était l'audience avec le juge pour effacer ton casier judiciaire. Mais il ne fallait pas se leurrer, Rin. C'était trop beau d'avoir ton casier effacé pour deux ans de vie rangée. Ça t'a foutu une petite claque, on ne va pas se mentir. Alors, tu bossas dans un konbini, continuant tes activités de bénévolats au sein d'association pour les jeunes et tes activités sportives.

Il t'aura fallu deux autres tentatives, soit à tes 20 ans pour avoir ton casier effacé et pour passer le test d'entrée au “Koumuin Shiken”. Je crois que tu n'as jamais été aussi honnête face à des inconnus que le jour de ton entretien d'admission : tu as tout lâché, tout donné pour montrer aux jurys que tu avais fait des conneries certes, mais qu'aujourd'hui, tu voulais éviter aux jeunes de faire les mêmes erreurs que toi. Et bien évidemment, à tes 20 ans, il y a eu le Big Bang Kiss, les incontrôlables et le festival. Tu te gardas bien de dire à tout le monde que tu étais pour l'arrêt de la machine et la liberté des Japonais : tu étais un exemple de mariage raté et pourri, tu ne voulais pas que d'autres jeunes puissent vivre la vie que tu avais eue et que des types comme ton père puisse avoir le plaisir de martyriser quelqu'un gratuitement et en toute impunité. 10 mois de formations plus des stages au sein de koban plus tard, tu étais devenu jeune policière. Tu commenças “ta carrière” au sein d'un koban de la préfecture de Nakano. En 2019, tu eus de la chance de ne pas avoir été touchée par Shukumei. Mais, tu n'étais pas seule au monde, Rin : malgré que Yuto et toi soyez en froid depuis quelques années, tu ne voulais pas le laisser tomber dans cette épreuve, mais ton frère en décida autrement. Ce rejet fut incompréhensible pour toi sur le moment. Après tout, tu avais oublié le début de la fracture entre vous.

Votre relation était totalement brisée, bien sûr, tu gardais un oeil sur lui grâce à l'ATAI. Tu savais qu'il était marié, mais tes recherches s'arrêtaient là. Autre chose venait de te tomber dessus : après la catastrophe, des choses étranges se passèrent et tu te retrouvas mariée à un couple d'homosexuel. Rappelons que, depuis tes seize ans, tu avais peur des hommes et que cette peur se manifestait par ta chère amie la violence. Au fur et à mesure des années, tu avais pris confiance en toi et le fait d'avoir rétamer un mastodonte de deux mètres avait aidé, mais ce mariage fut une épreuve. Une épreuve qui te permit de connaître deux hommes particulièrement patients, bienveillants et très doués dans les relations humaines. Ce sont eux qui te permirent de renouer à petit pas vers la gent masculine. Mais tes séances aux salles de sports s'intensifiaient proportionnellement à ta frustration et ta solitude à propos de ton jumeau. Malheureusement, le travail sur toi-même commença un peu tard, juste après que tu te vois attribuer un blâme au travail. C'est peut-être lors de ton blâme que tu commenças à réfléchir vraiment à la raison de votre fossé. La commémoration de Shukumei passa rapidement, luttant contre toi-même et tes démons, tu restais en retrait au Koban.

On a parlé des cinq minutes de ton passé et des deux minutes du reste de ta vie, que peut-il bien rester ?

Peut-être restait-il la minute de votre vie.

Tu ne t'attendais pas à la vivre, cette minute de votre vie, qui le voudrait d'ailleurs ? Cette minute où ton esprit devient blanc et ne peut se défaire de ce que tu vois. Ou bien de cette minute où tu ne réfléchis pas, ou l'animal primaire en chacun de nous est appelé à agir.

Beaucoup on parlait du system error. Ces deux mois où a machine s'était arrêté, laissant aux japonais cette liberté qu'ils n'avaient jamais alors connu. Toi, tu te souviendras juste de l'après, car c'est l'après, le plus important. Tu étais censée rejoindre une autre unité sur les lieux d'un incident, le temps de sécuriser le périmètre et d'aider tes collègues à calmer le mari incontrôlable qui semblait se déchainer contre tes collègues.

C'était supposé être ça, ton job.

Tu n'étais pas supposée voir ton frère menotté en train de se débattre. Tu n'étais pas censé voir ses yeux rencontrer les siens, ni entendre ses mots en Dothraki.

Tu t'empressas de rejoindre votre monde dans cet appartement lugubre en attendant qu'une ambulance arrive.

Votre monde ? Ce petit garçon que tu allais appeler “petit homme”.

Sho.

Un gamin de cinq ans à la même allure que toi et Yuto à son âge.

Tu restas en retrait durant l'affaire judiciaire : Yuto était condamné pour homicide involontaire et à cette peine s'ajoutaient d'autres crimes. Votre monde s'écroulait. Ou plutôt, toi, tu commençais à t'écrouler. Même si tu étais restée en retrait dans cette affaire, tu avais une étiquette désormais. À cela s'ajoutait toutes les démarches pour trouver un bon avocat à Yuto et, le plus important, les démarches pour que tu deviennes la tutrice légale de Sho, ton neveu.

S'occuper d'un enfant, ce n'était pas pareil qu'aider des passants, calmer une querelle entre voisins ou entre jeunes ou bien arrêter un voleur. Non c'était beaucoup plus compliqué, plus long, plus éreintant. En particulier avec un petit homme comme Sho qui avait eu une enfance presque aussi catastrophique que la tienne. Tu tremblais de peur à l'idée qu'il puisse avoir peur de toi, que la personne ayant marqué le plus au fer rouge sa vie soit ton frère. Tu étais sûre que Yuto ne ferait jamais ce genre de choses, mais qu'en était-il de maintenant ? Qu'en était-il depuis tout ce temps où vous ne vous étiez plus parlé ?

Tu compris en discutant avec l'assistante sociale et le pédopsychiatre que les abus dont Sho avait été victime ne provenait que de sa mère, désormais décédée. Tu eus la garde de Sho et fus désignée comme sa tutrice quelques semaines plus tard. Tu n'avais plus aucune excuse, plus aucun choix : tu devais définitivement rentrer dans les clous pour assurer à Sho une stabilité et lui offrir la vie qu'il méritait. Tu renouas aussi les liens avec Yuto, crevant l'abcès sur votre éloignement.

Grâce à Pépé et Mémé Chicken qui gardaient Sho lorsque tu travaillais, tu avais une petite stabilité, un début en tout cas. Mais c'était sans compter sur l'Épidémie, qui emporta Mémé Chicken et qui impacta grandement Sho en aout 2111. Tu restas à son chevet tout le long de sa convalescence.

Peut-être est-ce le fait que tu sois la première figure maternel à rester auprès de lui qui réussit à mettre en confiance Sho ? À le mettre suffisamment en confiance pour que votre relation commence petit à petit ? Ou bien est-ce lorsque tu fus déclarée morte par l'ATAI lors de Soosaku que votre relation s'intensifia au point que tu le sentes s'accrocher à toi ? Premier vrai contact physique entre vous et première crise de larmes de la part de vous deux. Avant de vous faire recenser le lendemain sans discussion ni patience (peut-être étais-tu une lionne prête à arracher la tête de tous ceux se trouvant devant toi et la nouvelle puce ?)

Quoi qu'il en soit, tu eus pas mal de travail, il fallait bien que tout le monde mette la main à la pâte pour retrouver toutes les victimes de l'épidémie. Tu n'avais rien contre eux, bien évidemment, mais ils t'empêchaient de rejoindre petit homme et ça, c'était très ennuyeux. Tu voulais suivre ce que le pédopsychiatre te conseillait (à savoir passer du temps ensemble pour créer une relation de confiance et de stabilité) en sachant pertinemment que le chemin serait long et fastidieux pour Sho et qu'il continuerait de voir ce médecin.

Et bien évidemment, lors de l'élection du nouveau premier ministre, tu ne mis pas longtemps pour décider qui serait ton poulain. Cela allait de soi que Sakai Mamoru devait gagner, il était le seul à faire un pas. Il te réconcilia avec l'Incontestable, son programme était la preuve sous-jacente que l'Incontestable n'était pas fiable, mais qu'il pouvait être amélioré. Enfin ça, ce n'est qu'une supposition pour toi.

Le plus important pour toi était aussi le fait que ta relation avec ton frère s'arrangeait également. Tu ne pouvais rien faire pour lui, mis-à-part prendre soin de Sho et l'appeler à des heures fixes lorsqu'il pouvait passer un coup de fil de sa prison : Monsieur était réticent à l'idée que tu viennes le voir en prison.

Les années s'écoulèrent lentement, se rythmant par ta nouvelle routine : sport, métro, boulot, école, suivi pédopsychiatrique pour Sho. Ta vie se stabilisait, elle se stabilisait si bien que tu demandas (sans vraiment y croire) ta mutation à la brigade des mœurs. Il fallut que tu attendes 2115 pour te faire muter là-bas, chose à laquelle tu ne t'y attendais plus.

Mais peut-être étais-ce pour cette raison que tu avais tant traversées d'épreuves, Rin. Peut-être étais-ce pour avoir un nouveau terrain de chasse, pour pouvoir chasser avec plus de patience et de sagesse qui sait ?

Personnage tiré d'un manga/anime/jeu-vidéo/série

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Personnage original d'un artiste

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