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— Just Married —

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Elijah Miura
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ft. Amadeus Miura

I don't want you, but i have no choice
Il l’avait découverte le jeudi, peu avant de partir pour son footing. Bien emballé dans une enveloppe à la couleur si particulière, la fameuse lettre qui avait été remise pour la seconde fois. Comme d’ordinaire, elle comportait les informations standards : nom de la personne sélectionnée et nouvelle adresse à laquelle se rendre dans les plus brefs délais. Ce n’était pas sa première expérience, aussi connaissait-il la procédure. Aussi détesta-t-il immédiatement de se retrouver à nouveau dans la même situation, ayant eu le vain espoir que la machine ne trouverait personne pouvant lui correspondre avant ses 60 ans et lui laisserait l’occasion de profiter de la liberté et de l’indépendance.

Une fois l’enveloppe ouverte, il l’avait abandonné sur la table de la cuisine et avait vaqué à ses occupations habituelles. Le travail, l’entretien de la maison, l’entraînement, le sommeil. Personne n’avait été mis dans la confidence, pas même Matthias. Il n’avait pas eu envie d’entendre son discours optimiste ou ses conseils pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Tout ne se passait jamais dans les meilleures conditions, d’autant qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un mariage arrangé entre deux personnes qui n’en avait pas forcément l’envie et que l’on forçait à cohabiter.

Bien entendu, il savait qu’il ne pouvait s’y soustraire et connaissait les réussites d’un tel dispositif, mais il ne pouvait se résoudre à l’accepter sans broncher. Et, au vu du fiasco du dernier essai en date, il n’était guère emballé par la perspective de renouveler l’expérience une nouvelle fois. Puisque cela avait échoué avec une femme, on l’avait cette fois associé à un homme. Non pas que cela change quoi que ce soit à ses yeux, excepté que les femmes étaient bien plus manipulatrices et menteuses. Et qu’il les exécrait davantage, cela allait sans dire.

Son « mari » se nommait Amadeus. Visiblement, ses parents devaient être fan de musique ou quelque chose de ce goût-là pour avoir choisi un prénom si original au Japon. Enfin, Elijah ne sonnait guère plus japonais, il fallait bien le reconnaître. Ce qui l’irritait le plus, au fond, était que ce parfait inconnu portait son nom alors même qu’il ne le connaissait pas. Donner son nom marquait un geste important que l’Incontestable bafouait constamment. D’un autre côté, il se sentait quelque peu soulagé de conserver son nom. Il lui tenait à cœur, et il ne souhaitait pas en changer pour être associé contre son gré à quelqu’un d’autre jusque dans son identité.

Les choses en restèrent donc là jusqu’au mercredi suivant. Le weekend avait été chargé, comme toujours, et le lundi avait été son jour de repos au cours duquel il n’avait aucunement eu l’énergie de préparer son déménagement. Le mardi, il avait composé quelques cartons, notamment des vêtements et des objets personnels qu’il souhaitait emmener, afin de faciliter leur transport et de s’assurer de ne manquer de rien. Ainsi donc, le mercredi, en début d’après-midi, le jeune homme fit mander un taxi et se rendit enfin à l’adresse qui lui avait été communiqué. Il monta les cartons qu’il posa devant la porte entre les allers et retours, jusqu’à finalement se retrouver face à la porte, ses cartons sur le palier.

Un long soupir traversa ses lippes, et il espéra qu’il serait seul pour pouvoir s’installer. En pleine journée, il pouvait nourrir l’espoir de découvrir un appartement vide. Tapant le code pour accéder à son nouveau logement, le jeune homme entra, poussant les cartons à l’intérieur, et fit le tour du propriétaire pour inspecter les lieux. La décoration était faite avec goût, les plantes ajoutaient une touche de vie à l’ensemble et les espaces étaient plutôt spacieux. Le seul point noir était la luminosité omniprésente, le contraignant à porter ses lunettes de soleil même à l’intérieur, au moins jusqu’à baisser les volets extérieurs pour occulter la lumière.

L’appartement dans un état très correct, le jeune homme choisit de ne pas s’embarrasser du ménage et monta plutôt à l’étage afin d’installer ses vêtements dans la chambre. Debout face au lit, il prit la liberté de choisir le côté droit. Naturellement, il ouvrit les deux armoires pour déterminer si oui ou non quelqu’un s’était déjà installé, et il constata qu’il n’en était rien. Aussi défit-il ses cartons pour ranger ses affaires dans son armoire et dans la salle de bain, et sa console de jeux au salon. Dans la salle de sport, il posa quelques affaires également, agréablement surpris par cette pièce. Il ne lui fallut pas plus de deux heures pour prendre possession de ce nouvel espace et s’y repérer sans trop de difficulté.

Pour occuper le reste de l’après-midi, il choisit de faire un tour du quartier, de repérer les lieux intéressants. Le parc remporta d’ailleurs une franche approbation. Enfin, le soir venu, il commanda de la nourriture à emporter, notant de faire les courses pour le lendemain, prit un bain, puis s’installa dans le vaste lit qu’il devrait bientôt partager. Il aurait pu être inquiet de ne pas voir son « époux » alors que le délai pour entrer dans le domicile conjugal touchait bientôt à son terme, mais il se sentait plutôt calme. Lui-même avait mis du temps à arriver et, même si l’autre ne se présentait pas et bien … il ne pouvait rien y changer. Il ne le connaissait pas, il ne pouvait pas aller le chercher pour le traîner de force.

Le lendemain matin, il fit donc les courses afin de remplir le frigo, puis s’astreignit à une séance de sport intense avant une bonne douche. Il devait être aux alentours de treize heures, après qu’il ait pris son repas et se soit installé au salon pour regarder une série, lorsqu’il entendit le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait. Visiblement, il n’irait pas en prison. Et l’heure de découvrir l’énergumène avec qui il allait devoir désormais vivre approchait à chaque bruit de pas sur le sol.
Elijah Miura
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Amadeus Miura
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S’il y a bien une chose que tu n’as absolument pas en tête, ces derniers temps, c’est la potentielle arrivée d’une enveloppe rose. Pour toi, ce n’est pas quelque chose qui peut être de nouveau envisagé, pas maintenant, pas aussi « vite » - c’est relatif bien évidemment – après le fiasco qui a failli te coûter la vie, qu’était ta précédente union. Alors, c’est l’esprit léger que tu vis. Que tu te lèves, que tu te douches, prends ton petit déjeuner en regardant les informations avant de t’habiller pour aller à l’entrainement, tranquillement. Qu’après celui-ci, tu vas boire un verre avec un ami et plus si affinités. Mais tu n’as pas envie de plus, ce soir. Et lui non plus, en vérité. Juste un peu de compagnie, un verre, deux verres et chacun rentre de son côté.

C’est là, alors, à ton retour, quand tu prends ton courrier, que tu montes jusqu’à ton étage, que tu rentres chez toi et pose nonchalamment la pile de papier sur la table de la salle à manger que tu vois du rose. Les sourcils froncés, un instant. Le déni. D’un geste souple de la main, tu chasses les publicités et autres papiers pour dévoiler le courrier. Avant de…

Tu tombes des nues. Tu tombes tout court. Tes jambes se dérobent sous toi, tu t’écrases au sol, hébété. C’est bien la même qu’il y a quelques années auparavant. Et alors, l’angoisse te gagne. S’empare de toi. Tu trembles, de la tête aux pieds. Tu ses les larmes monter. Tu… Tu ne sais pas quoi faire. Tu… tu as besoin d’un verre ? Tu crains que ce soit encore son nom qui y est indiqué.

Le réveil est compliqué. Tu ne t’es pas arrêté qu’à un verre. Autant dire que l’entrainement aujourd’hui, ça va pas être possible. Tu envoies un SMS assez cryptique à ton entraineur – le genre qu’on envoie quand on a la tête dans le cul, l’cul dans l’brouillard. Il ne tarde pas à tenter de t’appeler. Une fois, tu ne réponds pas. Deux fois, tu voudrais te rendormir. Trois fois, tu décroches – sinon, tu sens qu’il va venir tambouriner à ta porte.

« Allô. »

Tu croasses. Et ta voix est très indicatrice de l’état dans lequel tu te trouves. Il te demande si tu as trop fait la fête, prêt à t’engueuler.

« Non. »

Il aurait préféré, une fois qu’il apprend la nouvelle. Te demande si tu veux qu’il vienne. Décline. Pas aujourd’hui. Tu ne pensais pas, en revanche, qu’il appellerait ta famille pour prévenir… Il te connait trop bien.

Tu restes chez toi, à cuver. Essayer de digérer. C’est… pénible. Et les crises d’angoisse qui s’enchainent, alors que tu n’oses pas l’ouvrir, ce courrier. Finalement, ta sœur arrive. Elle a un double des clés, frappe tout de même avant d’entrée mais ne se fait pas prier. Elle se jette sur toi, t’enlace avec toute la douceur et la chaleur dont elle est capable. Et toi, tu fonds en larmes, encore. Comme si ton stock n’était toujours pas tari. Une fois calmé, elle te propose de sortir te changer les idées. Elle dormira là ce soir. Et demain, aussi.

C’est elle, d’ailleurs, qui finit par déchirer l’enveloppe pour découvrir le courrier. Le message.

« Tu sais, c’est pas son nom, dessus. »

Elle finit par te dire, le troisième soir. Tu hausses les épaules, doucement. Tu ne sais pas si cette nouvelle t’apaise ou non. Tu déglutis.

« Je suis quand même terrifié. »

Tu réussis à lui répondre.

Le quatrième jour, tu réussis à lire le courrier toi-même. Découvrir ton nouveau nom. Tu es outré. Offusqué. Enervé. On te prend ton nom, maintenant, alors même que tu as changé de genre. L’impression d’être insulté par l’Incontestable est fort. Miura. Amadeus Miura ! Ça sonne mal, tu trouves. Elijah Edler, ça aurait été mieux. Elijah ? Elijah, hein. Japonais ? Naturalisé comme toi ? Tiens, te voilà curieux…

Le cinquième et sixième jours te servent à te préparer mentalement à partir. Prévenir ton propriétaire, préparer ta valise, tes sacs, les essentiels pour les premiers temps jusqu’à ce que les déménageurs fassent le reste. Tu retournes à l’entrainement, aussi. Et tu te décides : tu rejoindras ta nouvelle adresse le septième jour, après l’entrainement.

C’est donc courbaturé mais l’esprit plus léger, complètement défoulé – et peut-être couvert de quelques bleus à cause de chutes sur la glace – que tu arrives à ton « nouveau chez toi ». Tu ignores si monsieur Miura – Elijah, ce n’est pas un prénom de fille, si ? est déjà arrivé.

Tu tapes le code, ouvre la porte et découvre… quelque chose qui ne te déplaît pas. Tu observes autour de toi. Il semble y avoir des traces de vie ? Alors, peut-être que tu oses.

« … tadaima ? »

Ça sonne stupide, non ? Bon. Tant pis, c’est dit : c’est dit.
Amadeus Miura
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