— Just Married —
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21/10/2024
Les plus du perso :
Je suis: pro-Incontestable.
Époux/se : Célibataire.
Autre: Remerciements, big up, infos à savoir ?
Sho Matsushime
Sho Matsushime
L'excellence n'est pas un acte, mais une habitude.
Informations générales
Nom :Matsushime
Prénom.s :Sho
Âge :29 ans (Né le 04/12/2085)
Genre :Homme
Origines : Japonaise
Activité :PDG et actionnaire majoritaire de Connect World
Sexualité :Bisexuel avec préférence pour les relations entre hommes
Avatar :Raven / Gilbert Nightray (Pandora Hearts)
Réglement : - Validé - Ty'
Chemin
Autre :
Prénom.s :Sho
Âge :29 ans (Né le 04/12/2085)
Genre :Homme
Origines : Japonaise
Activité :PDG et actionnaire majoritaire de Connect World
Sexualité :Bisexuel avec préférence pour les relations entre hommes
Avatar :Raven / Gilbert Nightray (Pandora Hearts)
Réglement : - Validé - Ty'
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Autre :
Histoire
Le sommet. L’envol vers de nouveaux cieux.
Les parents de Sho avaient visiblement de grandes ambitions en lui choisissant ce prénom. Ce n’était pas une décision si surprenante, pour le premier héritier de l’entreprise familiale fondée deux générations plus tôt. Son père et actuel dirigeant étant fils unique, son mariage resté stérile dix années avait causé bien des inquiétudes. Les grands-parents couvrirent le foyer de présents somptueux avant même la naissance, et sa mère pleura de joie après avoir accouché d’un fils en bonne santé. C’est en tout cas ce qu’on raconta à Sho lorsqu’il fut en âge de comprendre.
Avec un si bon départ, les premières années de sa vie se passèrent dans le bonheur et l’opulence qu’on pouvait supposer. Le petit garçon ne voyait pas beaucoup son père, qui travaillait énormément et ne passait qu’en coup de vent accomplir ses devoirs auprès de son épouse. Sa mère en revanche, une femme honorable issue d’une vieille famille japonaise, était constamment dans son environnement immédiat. Comme sa propre mère et presque toutes les épouses de leur milieu, elle avait choisi de rester femme au foyer et de veiller sur l’éducation de ses enfants. Elle donna d’ailleurs une petite sœur à Sho quatre ans après sa naissance, le dernier coup de pinceau sur un tableau parfait. Désormais l’enfant pouvait s’identifier aux familles heureuses sur la plupart des affiches, films et publicités de toutes sortes, une perspective rassurante et même un motif d’orgueil. Ensemble, ils formaient l’incarnation d’un idéal. Celui de l’Incontestable.
Il allait sans dire que ses parents en étaient de fervents défenseurs. Issus tous deux de mariages heureux prévus par ce système, unis par le même procédé, aucune ombre n’était jamais venue assombrir leur ménage. La mère de Sho paradait régulièrement au bras de son mari, le génial homme d’affaires qui faisait prospérer l’entreprise d’une main de fer, dans toutes sortes de réceptions mondaines où sa beauté faisait des envieux. Les enfants furent vite exhibés comme preuves éclatantes de leur bonheur, et Sho comme sa sœur acquirent le goût des belles choses qui leur tombaient dessus comme par enchantement. La petite fille adorait les bijoux brillants et se découvrit une bouche sucrée toujours prête à s’empiffrer des buffets concoctés par les meilleurs cuisiniers. Le jeune homme prit l’habitude des tenues élégantes et des flatteurs qui voulaient profiter un peu de ses largesses. Il n’était pas très compliqué d’avoir toute une bande d’amis quand on était un écolier aux fonds presque illimités en guise d’argent de poche, et une mère capable d’inviter tout le voisinage en parfaite maîtresse de maison.
Sho comprit aussi qu’on le destinait à un brillant avenir. En tant qu’aîné, et homme, il allait de soi qu’il prendrait la place de son père à la tête de Connect World quand le moment serait venu. Les attentes se firent donc grandes, sur ses résultats scolaires, ses activités, ses manières. On engagea des professeurs particuliers pour presque toutes les matières, et il s’attela à répondre aux exigences familiales. Le dossier scolaire fut impeccable dès les premières années, et le resta jusqu’à l’entrée dans une école privée des plus onéreuses au moment de ses études supérieures.
La jeune Yuka était le plus souvent exclue des cours particuliers. Personne n’attendait qu’elle fasse une brillante carrière comme son frère, ni même qu’elle apprenne véritablement l’art délicat du commerce international. On lui permettait de jouer avec les produits Connect World, il fallait bien montrer à quel point leur société produisait les objets connectés les plus utiles du monde, mais toute la famille s’accordait sur le fait que Yuka resterait à la maison s’occuper de ses enfants. On la préparait plutôt pour son mariage, qui ne manquerait pas d’arriver rapidement grâce à l’Incontestable. Leur mère lui enseignait à tenir une maison, leur père ne vérifiait que ses cours de chant ou de danse. C’était à Sho qu’il expliquait les subtilités d’un conseil d’administration, ou la bonne manière de trouver un partenaire commercial. Yuka se contentait d’écouter.
Le plus énervant pour son grand frère, c’était que ce petit bout de femme comprenait souvent plus rapidement que lui tout ce qu’on lui expliquait. Il était qualifié de petit génie, mais c’était sa sœur qui se hissait à son niveau sans effort apparent, quand il devait réviser de longues heures au point d’en oublier ses loisirs. Avec ses adorables peluches et son grand sourire, Yuka montrait toujours qu’elle avait réussi la première.
Ce fut l’époque où une réelle rivalité naquit dans le cœur de Sho. Pour une sœur qui avait quatre ans de moins que lui, et qu’il adorait réellement en dehors de ce fait si énervant.
Des idiots gâtés qui ne comprenaient pas leur chance.
Voilà l’idée qui se forma immédiatement dans l’esprit de Sho quand il découvrit l’existences des Incontrôlables, au hasard d’un flash d’informations en continu. Rien que leur nom était du plus haut ridicule. Qui ne se fait contrôler par personne ? Au moins par lui-même, par ses valeurs, son éducation, ses ambitions.
Il n’y a que les enfants pour se prétendre hors de toute contrainte. Et Sho, absorbé par ses études supérieures dans l’une des écoles de commerce les plus réputées du pays, n’était plus ce genre de gamin depuis longtemps. Entre enfants de bonnes familles et tous plus brillants les uns que les autres, on se contenta de moquer ces idéalistes qui n’avaient rien compris au monde parfait qu’était devenu le Japon. Avec sa famille, les discussions s'inquiétèrent des débordements, et tous condamnèrent fermement les actions qui terminent en explosions. Sho se demanda si ses parents ne désapprouvaient pas davantage les Incontrôlables pour leur rejet de l’ordre que pour leurs opinions politiques.
La seule chose qui l'inquiète véritablement, ce furent les yeux brillants de sa petite sœur lorsqu’elle entendit les idées de ces illuminés. Et son silence buté alors que le reste de la famille les condamnait unanimement.
Ce fut encore un flash spécial qui les mit au courant du Big Bang Kiss. En tout cas personne dans le cercle amical de Sho n’aurait pu lui en parler, sauf Yuka qui savait toujours tout et le traita d’ignare pour ne pas avoir appris la nouvelle plus tôt. Elle disparut toute cette fameuse journée, et ce fut la première réelle inquiétude du grand frère.
En restant sur son cas personnel, cela déclencha surtout une profonde réflexion. Sho restait persuadé que les Incontrôlables étaient des idiots finis et que l’Incontestable était la meilleure des solutions, sa famille en était le parfait exemple. Sauf que depuis le temps, il avait eu ses premières expériences sentimentales en attendant sa lettre rose. Ses premiers baisers. Avec des hommes.
Pas uniquement d’ailleurs, le mignon héritier avait essayé toutes les possibilités qui se présentaient à lui. Mais s’il était honnête, rien ne l’attirait plus que les jeunes athlètes partageant ses cours de kyudo, les lèvres d’un camarade arrogant qui éclatait de rire, la main passée dans des cheveux courts au-dessus d’un visage semblable au sien. Ce n’était pas qu’aucune jolie femme n’avait obtenu ses faveurs, au contraire avec ses manières datées de parfait gentilhomme il avait du succès quand il s’en donnait les moyens. Ses conquêtes féminines n’avaient jamais eu la saveur d’une liaison homosexuelle.
Sho savait très bien ce que pensaient ses parents de ce genre de choses. L’Incontestable aurait forcément raison quel que soit son résultat, il était donc entendu qu’il lui choisirait une épouse convenable. Qui lui donnerait autant d’enfants que possible, les futurs héritiers de l’histoire familiale. Sho comprit très vite qu’il ne s’appartenait pas, mais qu’il était seulement le passeur d’une lignée commencée bien avant lui et qui lui survivrait pour des siècles et des siècles. À vingt-deux ans passés, il commençait déjà à entendre les premiers murmures sur son mariage qui tardait. Ses parents étaient impatients de rencontrer leur belle-fille, et lui bénissait le coup du sort qui retardait ce moment.
Il arrivait que des mariages d’un autre genre soient évoqués. Sho prenait soin de ne jamais être à l’initiative du sujet, et feignait la plus parfaite indifférence quand on parlait de deux hommes mariés, ou deux femmes. Yuka ne cachait pas son enthousiasme, mais c’était davantage par esprit de rébellion envers ses parents que par réel goût. Son grand frère sentait son cœur se briser à chaque moue dégoûtée de son père qui parlait d’adoption, plutôt que de concevoir ses enfants. La famille Matsushime n’accueillait pas les rebuts des autres.
Cette même famille s’accordait à condamner définitivement les Incontrôlables et leurs idées d’illuminés, après deux événements qui s’étaient terminés si mal. Les parents de Sho avaient pris soin de s’embrasser publiquement le jour du fameux Big Bang, juste pour montrer ce qu’ils en pensaient.
Yuka se fit passer un savon magistral en rentrant après une journée entière d’absence, et cette fois Sho s’associa à la remontrance générale. Il avait réellement craint pour la fragile jeune femme en entendant parler de blessés et d’arrestations. Ce fut aussi la première fois qu’il entendit non seulement leur père, mais aussi leur mère élever la voix si fort.
Un destin inéluctable.
Ce furent les phrases creuses de ce genre qui tournèrent en boucle dans la tête de Sho, après que Shukumei se soit abattu sur le Japon. Après qu’on ait fait le bilan, qu’on ait compté les morts lorsque le premier chaos fut retombé.
Son père était en déplacement sur la côte sud-est pour quelques jours. Sho apprit en même temps qu’il avait un enterrement à préparer, et son premier conseil d’administration à présider. Le reste des associés se montra intraitable, Connect World ne pouvait rester un serpent sans tête même une journée. Ce fut la seule fois où le jeune homme eut envie d’envoyer tout balader, les gadgets connectés qu’on expédiait dans tout le Japon et même bien au-delà des frontières, les fameux compagnons virtuels qui avaient fait la réputation de la société, jusqu’à la fortune laissée avec les parts de son géniteur. L’héritage avait été prévu dans les règles depuis des années, leur mère hébétée vivrait confortablement le reste de sa vie, Yuka avait largement de quoi entretenir son futur ménage sans poser un seul pied dans le monde du travail. Quant à Sho, il avait de quoi contenter le moindre caprice et tout le poids des responsabilités d’un président directeur général sur les épaules.
Vingt-trois ans et pas de réel appui dans sa propre société, c’était bien jeune pour en prendre la tête. Le gentil garçon qui avait toujours été applaudi pour son obéissance ressemblait à une cible facile pour les requins qui comptaient reprendre les rênes en sous-main. Les quelques loisirs qu’il pouvait avoir en études supérieures se réduisirent à ses entraînements de kyudo, qu’il tenait à honorer au moins deux fois par semaine. Plus que jamais, Sho avait besoin de la sérénité offerte par cette discipline. Les règles en étaient simples, on pratiquait régulièrement, on se concentrait sur soi-même et ses gestes, on s’améliorait naturellement. Voilà une logique qui lui convenait parfaitement.
Les quelques liaisons qu’il pouvait avoir s’interrompirent le temps du deuil, et ne reprirent jamais tout à fait comme avant. Plus le temps passait et moins il avait de partenaires potentiels, ses amis se mariant les uns après les autres. Certains reçurent, par un phénomène qui laissa stupéfait Sho habitué à la perfection de l’Incontestable, des lettres pour des unions à trois personnes. Un mariage de deux hommes, avec une femme. Dans ses vêtements noirs, le jeune dirigeant se prit à rêver d’une solution si simple, si élégante, au dilemme insoluble des attentes familiales face à ses préférences.
Les rêves ne devaient rester que des rêves.
Les mariages de plusieurs personnes n’avaient été qu’un bug vite corrigé. Sous leurs manières doucereuses, les dirigeants des différents services de Connect World ne faisaient que dénigrer leur jeune patron pour saper son autorité trop fragile. Il pouvait passer des semaines entières au bureau, rien ne ressortait de son travail à part de la frustration et du stress.
Sa famille, un temps soudée par le deuil, commençait à prendre des chemins différents. Yuka avait annoncé sa ferme intention de poursuivre ses études et de faire carrière, épouvantant leur mère.
Le chagrin pouvait avoir de la grandeur.
Ce fut l’étrange pensée qui occupa l’esprit de Sho un bon moment durant la cérémonie de commémoration. Toutes ces personnes rassemblées pour un hommage commun, la majesté du monument inauguré en grandes pompes, le tableau s’imprima sur sa rétine. Une grande partie de la famille avait fait le déplacement pour assister au discours, dont sa mère et sa sœur naturellement. Même la rebelle Yuka se laissa aller aux émotions en voyant le nom de leur père parmi celui des disparus, en tentant maladroitement de réconforter leur aînée.
Sho devait endurer les politesses mielleuses de son conseil d’administration, venu également presque au complet, et qui tentait comme toujours de lui dire comment honorer la mémoire de son père. Faire fructifier cette tragédie dans les intérêts de Connect World, qui avait été si durement touchée par la catastrophe. Une société entièrement basée sur les objets connectés payait cher les défaillances informatiques et électriques en général.
Même ce moment de recueillement, ils ne le respectaient pas.
Seule la musique traditionnelle parvint à apaiser Sho, qui allait finir avec un ulcère à même pas vingt-cinq ans s’il continuait à fréquenter ces vautours. Les arts nippons mirent du baume sur son âme, son père aurait aimé. Il adorait voir Yuka chanter ou danser à la manière de leurs ancêtres. Décidément, on pouvait toujours se fier à la tradition venue de la sagesse des anciens, voilà pourquoi ses aînés comme son passé étaient si respectables. Sho devait les honorer, en abandonnant ses honteuses envies pour se consacrer pleinement au glorieux destin qui l’appelait. N’était-il pas prévu qu’il devienne ce qu’il était maintenant, depuis sa naissance en tant que fils aîné ?
Seule son adorable et insupportable petite sœur y aurait trouvé à redire. Yuka se plaisait à répéter qu’elle était plus brillante que lui, et Sho se rendait compte de plus en plus douloureusement qu’elle avait raison.
Avant que cette querelle familiale ne se change en quelque chose de plus sérieux, l’Incontestable qui savait tout envoya sa lettre rose à Yuka. Si personne ne s’avisa de faire remarquer que Sho, plus âgé, n’était toujours pas marié, on félicita longuement la jeune femme qui faisait évidemment le meilleur des mariages. Voilà qui réglait bien des problèmes du président directeur général, et le poussait à accueillir d’autant plus chaleureusement son beau-frère. Ce dernier devait avoir du sang européen, avec des cheveux châtains si clairs et la carrure d’un footballeur américain. Sa soeur en était devenue folle très vite, comme il convenait, et Sho tâcha de taire ses inquiétudes face à la nonchalance de cet inconnu. Ses sourires en coin, ses sarcasmes à peine voilés au sujet de l’Incontestable.
Mis à part cela, ce nouvel ajout familial se révéla effectivement un atout de choix pour Connect World. En plus d’être un beau parleur, ce beau-frère était également un expert comptable de talent, et dès que Sho le laissa mettre le nez dans les affaires de la société il eut confirmation de ses doutes.
Les tragédies récentes pouvaient expliquer une partie des difficultés de l’entreprise, certes. Mais ce n’était rien face à la corruption presque généralisée dans les instances dirigeantes, qui avaient plus ou moins considéré les fonds de Connect World comme les leurs en l’absence d’un dirigeant fort pour les arrêter. Sho en éprouva une vive honte qu’il réfréna vite, pour tout apprendre de son nouvel allié qui eut bientôt des prérogatives importantes. Comme celle de licencier sans sommation les éléments indésirables, ce qu’il faisait avec une arrogance et une poigne de maître. Son petit frère, puisque Sho avait plusieurs années de moins que lui, apprit énormément à son contact. Il souffla aussi un peu, enfin, en même temps que les affaires se faisaient de plus en plus florissantes.
Les anciens dieux pouvaient-ils faillir, à leur époque ?
Sho n’avait jamais été particulièrement croyant, en quoi que ce soit. Trop ancré dans la modernité, et surtout dans les nouvelles technologies qui éloignaient la notion de spiritualité, le jeune homme priait sur la tombe de ses ancêtres comme on rendait hommage à de vieux rites ancestraux. Ce qui se rapprochait le plus d’une divinité dans le nouveau Japon, c’était l’Incontestable.
Il espérait tant que Yuka et son mari ne soient pas en train de blasphémer.
Ni Sho, occupé dans son bureau toute la journée, ni sa mère désormais veuve ne se rendirent compte tout de suite d’un System Error. Ce fut le couple qui les prévint, juste avant les actionnaires de nouveau paniqués par ce que cela pouvait signifier. Cette fois aucun des objets connectés vendus par Connect World ne semblait affecté outre mesure, il put donc faire taire les importuns avec toute l’autorité que lui conféraient ses récentes décisions couronnées de succès.
Ce qui était autrement plus problématique, c’était sa situation familiale. Sho était trop jeune pour avoir des cheveux blancs, mais il sentait qu’il n’allait pas tarder à en faire. Durant cette période troublée où les couples ne recevaient plus d’instructions, il parut clair que Yuka et son époux ne respectaient plus leurs devoirs communs. Le jeune homme les pensait pourtant très amoureux, mais il apprit à cette période que la réalité était souvent plus complexe dans n’importe quel ménage.
Le comble fut atteint lorsque son beau-frère continua à venir au travail comme si de rien n’était, pendant que Yuka préférait revenir vivre un peu chez leur mère. Ce qui scandalisa hautement cette dernière, mais pas moyen de faire fléchir l’insupportable jeune femme. Elle se contenta de rire lorsque Sho tâcha de la raisonner en y ajoutant son poids de chef de famille, un autre costume pour lequel il n’était pas encore taillé. Pendant ce temps sa propre lettre rose n’arrivait toujours pas, mais en ces temps troublés personne ne s’en inquiéta particulièrement.
Ce qui troubla bien plus et mit les nerfs à vif, ce fut cette épidémie inexplicable qui se répandait si rapidement. Personne dans la famille n’était versé dans le domaine médical, ils vendaient des gadgets très perfectionnés dans le meilleur des cas. Les plus proches de Sho ne furent heureusement pas atteints, mais on entendit parler de membres plus éloignés des Matsushime qui durent être hospitalisés. Un oncle campagnard qui ne venait jamais à Tokyo, un cousin au deuxième degré, ce genre de choses. Autant de familles à réconforter pendant cette longue attente, où le chaos faisait gronder de plus en plus.
Yuka accomplissait ses devoirs filiaux avec une étrange constance, mais elle ne perdait pas sa manie d’avoir une carrière en même temps. Ce qui irritait particulièrement son grand frère, déjà assez occupé avec leur propre compagnie pour ne pas entendre en plus que sa sœur s’en sortait remarquablement bien en commerce international. Au moins elle avait eu le bon goût de ne pas se faire engager chez un de leurs concurrents.
La fin de ce System Error fut un soulagement à plus d’un titre dans la maisonnée. Les personnes en convalescence se remirent, une explication parfaitement logique avait été donnée, Yuka regagna gentiment le domicile conjugal.
Sho fit comme s’il n’entendait pas lorsque des sous-entendus, à peine discrets, d’une infidélité mutuelle pendant ce chaos général s’exprimaient entre le couple. Sa sœur et son mari semblaient toujours s’entendre à merveille, mais comme de vieux amis partageant une plaisanterie incompréhensible pour le reste du monde.
L’âme humaine restera toujours une énigme insoluble.
Malgré toute la technologie dont il était entouré, la présence constante de machines connectées et un système unique qui les mariera tous, Sho en était désormais persuadé. Il ne pourrait jamais comprendre totalement les motivations de chacun, y compris ou peut-être surtout de ses proches.
Alors que Connect World se relevait enfin des pertes considérables pendant ses premières années de gouvernance, et qu’il se sentirait presque à l’aise dans son rôle, la vie se chargea de lui rappeler qu’il ne fallait surtout pas se reposer sur ses lauriers. Un beau matin, Yuka l’appela paniquée en prétendant que son mari était mort. Sauf qu’il était sur le point d’entrer en réunion avec Sho, qui lui passa sa femme sans rien comprendre à ce mystère.
Il fallut moins d’une demi-journée pour s’apercevoir que le cas était loin d’être isolé, surtout dans une société aussi grande que la leur. À tous les niveaux et dans chaque département, une personne au moins se faisait appeler par une famille le croyant décédé. Chaque personne se portant comme un charme, réunion de crise et annonce globale furent organisées en catastrophe pour éviter une nouvelle panique.
Cela ne marcha pas vraiment aussi bien qu’on pouvait l’espérer. Lorsqu’il devint clair que le phénomène était commun à tout le pays, il fut inutile à la société d’espérer raisonner ses salariés. Sho trouva d’ailleurs les autorités particulièrement lentes à réagir dans une telle situation, puis il se reprocha immédiatement de telles pensées dissidentes. D’ailleurs en voyant la manière musclée dont les arrestations furent menées quelques semaines plus tard, le dirigeant se demanda si le silence n’avait pas été plus agréable en fin de compte.
Personne n’ayant rien à se reprocher dans son cercle intime, il faillit ne pas s’en inquiéter outre mesure, à part l’agacement grandissant de voir un pays entier si désorganisé. C’était sans compter sur son beau-frère, évidemment, qui toujours déclaré mort insistait de plus en plus pour se faire transférer dans leur nouvelle filiale européenne. Sho n’aimait pas cette idée, bien qu’il ait reconnu les conseils habiles de Yuka dans leur implantation si réussie à l’international. Maintenant qu’elle ne convoitait plus sa place et se tenait à peu près tranquille, son frère était tout à fait prêt à reconnaître son habileté. Bien supérieure à la sienne sur de nombreux points.
Lorsqu’il fut enfin exigé officiellement que toute la population se fasse recenser, Sho usa de son titre ronflant de président directeur général pour emmener tout le monde aux autorités, non seulement sa famille mais aussi ses principaux associés et bientôt chaque employé de Connect World, qui devaient tous avoir prouvé que la formalité était accomplie. Il n’écouta pas les protestations de son beau-frère et l’emmena manu militari avec les autres, mettant un point d’honneur à ce que chaque Matsushime soit enregistré comme il se devait.
Ce fut leur premier désaccord réel, l’un argumentant qu’il pouvait très bien aller se faire recenser tout seul, le second insistant sur le fait que plus tôt c’était fait et mieux c’était. Pour la réputation familiale, eux qui étaient si farouchement pro-Incontestable, pour la sécurité de tout le monde, pour lui-même qui avait assez de choses à gérer sans se rajouter de faux morts.
Sho ne sut jamais à quel point son beau-frère était passé près d’un passage en cellule. En tout cas il détesta le rictus indéfinissable sur son visage, lorsqu’il parla comme d’une évidence de leur respect commun du système japonais si parfait.
Le noir. Partout. Des pièces entières tendues de noir.
C’était tout ce qui revenait avec clarté à l’esprit de Sho quand il repensait au jour de leur enterrement. Ce n’était pas comme s’ils avaient pu organiser une cérémonie en grandes pompes vu les circonstances, ils avaient seulement fait au mieux pour les deux corps qui leur restaient. L’homme d’affaires avait entendu sa mère pleurer toutes les larmes de son corps dans le secret de sa chambre. En présence de leurs invités, elle était restée d’une dignité de marbre chaque fois que Yuka était évoquée.
Ils avaient été exécutés tous les deux. La femme et son mari.
Bien sûr c’était lui qui avait commis la faute capitale, mais c’était elle qui n’avait pas su l’en empêcher. L’idiot, l’imbécile heureux ! Que croyait-il, après le remplacement de sa puce en mars de cette même année ? Qu’il aurait pu cacher un adultère de plus à l’Incontestable ? Aux hommes qui étaient devenus son bras armé ? Ou il se moquait tellement des lois qu’il n’avait même pas eu conscience de condamner son épouse en même temps qu’il se tuait ?
Et elle, si maligne comme toujours ! À se moquer de tout, même de la mort qui venait ! Cela leur faisait une belle jambe à tous, qu’elle ait eu une carrière avant son trépas ! En attendant Sho se retrouvait fils unique, et sans neveu ni nièce. La famille Matsushime n’avait, de nouveau, plus aucun héritier potentiel après lui.
Ce fut ce jour-là, entre ses larmes de rage et d’impuissance à peine contenues, qu’il revint à ses premières convictions aussi pures que le cristal. Une femme devait demeurer au foyer à prendre soin de sa famille, c’était une évidence. Leur mère qui était une femme admirable, ne les avait-elle pas élevés avec le meilleur exemple en la matière ? Pourquoi Yuka n’avait-elle jamais pu comprendre une chose si simple ? Elle serait encore là, et lui n’aurait pas le cœur sec comme un morceau de charbon.
En même temps, et comme une autre plaisanterie cruelle du destin, les doutes s’insinuaient à côté des évidences. Sho devait-il vraiment retenir cet homme lorsqu’il avait essayé de partir l’année dernière ? Il serait quelque part en Europe ou au bout du monde à l’heure actuelle, et Yuka aurait été déclarée veuve à tort. Mais elle serait toujours vivante aussi.
Ce venin perfide qui lui empoisonnait les sens, la culpabilité qui le rongeait comme un animal vorace, changea le dirigeant d’entreprise efficace mais emprunté en un homme cynique et renfrogné. Chaque protégé de son ancien beau-frère dégringola dans la hiérarchie de l’entreprise, s’ils n’avaient pas l’intelligence de démissionner. Les actionnaires et directeurs divers, qui autrefois le sous-estimaient tant, apprirent à craindre ses sautes d’humeur qui pouvaient leur faire perdre gros au gré de la fantaisie du monarque. Désormais personne ne viendrait contester sa propriété sur Connect World, nul n’en avait plus la légitimité. Pour s’assurer d’être maître en son royaume, Sho alla jusqu’à racheter un nombre conséquent d’actions qui lui avait échappé les premières années.
Dans ses vêtements toujours sombres désormais, il s’abrutit de travail pour ne pas penser au reste. Cela eut des résultats certains sur les chiffres de l’entreprise, qui aurait pu jurer ne jamais avoir eu d’ennuis quelques années auparavant. Chaque fois que Sho appliquait un bon conseil du meurtrier de sa sœur, dont la gestion avait effectivement été impeccable, il serrait les dents à s’en faire des crampes à la mâchoire.
Jamais que le maillon d’une chaîne. Ses envies personnelles ne comptaient pas.
Les élections qui eurent lieu l’année des vingt-huit ans de Sho furent suivies davantage par l’homme d’affaires que par le citoyen japonais. Quelques promesses économiques, d’accord. Il attendait de voir comment les mesures seraient appliquées, mais rien ne semblait devoir ébranler sa société dans l’immédiat.
En des temps plus heureux, il aurait certainement été intéressé par les mesures sociales annoncées. Le changement était subtil, mais il était là. La possibilité de divorce en cas d’incompatibilité, ce qui sous-entendait en creux que l’Incontestable n’était pas si infaillible que cela. Un blasphème qui l’aurait encore épouvanté dans sa jeunesse étudiante. Des déménagements après quelques années, l’occasion de se ressourcer loin de la ville avec son épouse peut-être.
Sho en était désormais persuadé, ce serait une femme qu’on lui choisirait. Il ne s’appartenait pas, il n’avait jamais eu de réel choix dans la vie, et cette double exécution sordide lui avait juste ouvert les yeux de façon éclatante. La famille Matsushime comptait sur ses enfants pour se perpétuer, et Connect World pour durer également mille ans.
Bien sûr, il continuait de préférer ses aventures masculines lorsqu’il avait encore l’occasion d’en nouer. C’était de plus en plus rare, il ne tenait pas à ce qu’on le découvre et ses amants n’acceptaient pas tous de se cacher, mais surtout les hommes de son âge étaient le plus souvent mariés. L’expérience lui avait montré comme on ne plaisantait pas avec ce genre de choses, il avait retenu la leçon.
Lorsqu’il se laissait tenter par les bras d’une femme, ce qui arrivait encore moins souvent, c’était presque davantage dans un but d’étude que de plaisir. Sho devrait contenter sa femme dès le début de leur union, et pour cela rien de mieux que l’entraînement. Chaque amante était différente, il devenait de plus en plus doué, mais rien à faire ce n’était pas ce dont il rêvait la nuit.
Une seule entre toutes, retint son attention au point de l’obséder. Une amazone astucieuse, qui savait ce qu’elle voulait. Ce que les hommes, surtout ceux de pouvoir frustrés par leur travail assommant, désiraient sans l’avouer. Ce fut la première qui eut l’idée de l’appeler “maître” dans la chambre à coucher.
Cette relation-là faillit le rendre fou. Chaque nuit était une extase, où il était pataud au début et multipliait les erreurs. Il se fondit rapidement dans ce rôle néanmoins, toujours plus enchanté de la voir lui obéir au doigt et à l'œil. Sho couvrit cette femme de cadeaux durant le temps où ils se fréquentèrent, et s’ils avaient vécu avant l’Incontestable il l’aurait peut-être présenté à sa famille.
Ce n’était pas le fait de l’humilier. Il ne prit aucun plaisir à ça, même quand c’était elle qui demandait à être un peu malmenée. Ce n’était pas la douleur non plus, souffrir ou faire souffrir ne l’excitait aucunement. Lorsqu’il accepta de sonder son âme sans orgueil, Sho s’aperçut que c’était sans doute le fait d’être écouté sans discussion. Ce n’était qu’un jeu d’accord, le genre qu’on ne pratiquait que dans un lit sans jamais en parler, mais c’était ça. L’autorité, même fictive, qu’on ne lui contestait plus. Sa maîtresse était toujours d’accord avec lui, se pliait à toutes ses demandes et même à des ordres, cherchait à venir au-devant de son désir à lui. Pendant une nuit, une heure, moins peut-être mais c’était assez, il était le centre du monde de quelqu’un d’autre et lui n’avait d’yeux que pour elle. Sho en aurait même oublié qu’il préférait le corps des hommes depuis toujours.
Les rêves ne devaient rester que des rêves. Cette femme aussi reçut sa lettre rose, leur relation cessa aussi brutalement qu’elle avait commencé. Sho ne conserva qu’une amitié discrète et respectueuse pour cette muse, car il n’avait réellement que respect pour une personne si unique.
Sa lettre à lui n’arrivait toujours pas. Sa famille mais également ses amis loyaux ne cachaient plus leur inquiétude à ce sujet. Sho avait vingt-neuf ans, il n’avait rien à part son travail depuis tant d’années, quelque chose n’était pas normal. Le futur trentenaire lui bénissait ce report providentiel, et jouissait de toutes les aventures d’un soir qu’il pouvait glaner avant que cela se termine. Lorsqu’il serait marié, il ne serait plus temps de regretter ce qu’il n’avait pas osé en tant que célibataire.
Il pensait aussi savoir ce qui retardait son mariage. De nos jours, et depuis quelques générations déjà, les femmes avaient une carrière. Comme Yuka. Elles étaient de plus en plus rares, celles qui désiraient une autre route. Et la conviction de Sho était faite sur ce point, la mère de ses enfants devait rester à leurs côtés pour en prendre soin. Le dirigeant d’entreprise comptait bien la traiter comme une reine, honorer cette épouse comme on ne savait plus le faire depuis des décennies, mais encore fallait-il dénicher la perle rare.
L’Incontestable, dans sa toute-puissance, devait savoir qu’il n’existait personne avec qui le marier.
Physique
Un jeune homme japonais typique. De la bonne société.
C'est la conclusion évidente à laquelle aboutit tout observateur de Sho. Il suffit d'un instant pour reconnaître les traits des enfants de l'archipel, une masse de cheveux noir corbeau en étant la première manifestation. Difficile de lui donner plus de la trentaine, ce qui tombe bien puisqu'il ne l'a pas encore atteinte. S'il reste des traces de l'adolescence, elles finissent de s'effacer sur le visage qui s'affûte comme une lame au fil des ans. Le menton pointu et le nez bien droit y sont pour beaucoup.
Avec un peu plus d'attention aux détails, on remarque les signes d'une existence aussi confortable que codifiée. Les longs doigts fins, les mains gracieuses indiquent tout sauf un travail physique. Le dos parfaitement droit n'a jamais été cassé par un effort trop important, et le regard pénétrant n'est pas habitué à se baisser devant grand-monde. Les plus flatteurs complimentent Sho sur ses yeux dorés, mais lui plus réaliste sait qu'ils sont simplement brun clair. Il faut s'approcher vraiment très près pour discerner l'hétérochromie de ses iris, rien qu'une goutte d'encre bleue dans le lac ambré.
Ses vêtements trahissent sa classe sociale plus que n'importe quoi d'autre. Non seulement ils sont toujours taillés dans le meilleur tissu, non seulement plusieurs pièces sont uniques, mais encore chaque coupe pourrait sortir d'un siècle lointain dans le passé. Hors de chez lui il ne porte que des habits professionnels, costumes de prix pour les journées de labeur et tenues de soirées pour les événements mondains. Personne n'ose vraiment le questionner sur cette allure de dandy anglais qu'il se donne, et lui-même serait bien en peine de répondre. Pas d'ancêtre connu à déclarer de ce côté. Sho ne peut invoquer qu'un goût pour l'élégance toute retenue de l'empire britannique. Chez lui la tradition japonaise est davantage de mise, ce qui ne l'empêche pas d'adopter des codes que ses ancêtres auraient pu suivre.
Au diapason de cette allure, ses manières sont celles d'un parfait gentleman. La gente féminine reçoit particulièrement ses hommages, en société du moins, mais nul n'a jamais pu l'accuser de se montrer rustre. Un peu coincé, ça il est possible qu'on le murmure dans son dos. Ses pas ont l'assurance d'un homme à qui tout sourit et qui ne doute pas de lui-même. Ou qui veut furieusement le faire croire à son entourage tout du moins.
La voix, lorsqu'elle se fait entendre, casse un peu l'illusion. Pas assez grave pour imposer le respect ni assez profonde pour inspirer l'apaisement, elle ne place pas un homme si jeune en interlocuteur privilégié. La diction est parfaite, les usages font honneur à la culture nippone, mais Sho n'est pas encore capable d'exalter une foule ou de tenir en haleine tout un auditoire. Et quand on le connaît parfaitement, on sait à la manière dont sa mâchoire se serre qu'il en éprouve une sourde frustration.
Dans l'intimité, pour une seule personne qui aurait toute son attention, c'est différent. Le poids de ses responsabilités, les contrariétés de son existence, tout tombe dans son timbre tranchant comme un rasoir. Lorsqu'il peut être entièrement lui-même sans retenue, laissant parler des désirs inavouables, Sho sait donner des ordres.
C'est la conclusion évidente à laquelle aboutit tout observateur de Sho. Il suffit d'un instant pour reconnaître les traits des enfants de l'archipel, une masse de cheveux noir corbeau en étant la première manifestation. Difficile de lui donner plus de la trentaine, ce qui tombe bien puisqu'il ne l'a pas encore atteinte. S'il reste des traces de l'adolescence, elles finissent de s'effacer sur le visage qui s'affûte comme une lame au fil des ans. Le menton pointu et le nez bien droit y sont pour beaucoup.
Avec un peu plus d'attention aux détails, on remarque les signes d'une existence aussi confortable que codifiée. Les longs doigts fins, les mains gracieuses indiquent tout sauf un travail physique. Le dos parfaitement droit n'a jamais été cassé par un effort trop important, et le regard pénétrant n'est pas habitué à se baisser devant grand-monde. Les plus flatteurs complimentent Sho sur ses yeux dorés, mais lui plus réaliste sait qu'ils sont simplement brun clair. Il faut s'approcher vraiment très près pour discerner l'hétérochromie de ses iris, rien qu'une goutte d'encre bleue dans le lac ambré.
Ses vêtements trahissent sa classe sociale plus que n'importe quoi d'autre. Non seulement ils sont toujours taillés dans le meilleur tissu, non seulement plusieurs pièces sont uniques, mais encore chaque coupe pourrait sortir d'un siècle lointain dans le passé. Hors de chez lui il ne porte que des habits professionnels, costumes de prix pour les journées de labeur et tenues de soirées pour les événements mondains. Personne n'ose vraiment le questionner sur cette allure de dandy anglais qu'il se donne, et lui-même serait bien en peine de répondre. Pas d'ancêtre connu à déclarer de ce côté. Sho ne peut invoquer qu'un goût pour l'élégance toute retenue de l'empire britannique. Chez lui la tradition japonaise est davantage de mise, ce qui ne l'empêche pas d'adopter des codes que ses ancêtres auraient pu suivre.
Au diapason de cette allure, ses manières sont celles d'un parfait gentleman. La gente féminine reçoit particulièrement ses hommages, en société du moins, mais nul n'a jamais pu l'accuser de se montrer rustre. Un peu coincé, ça il est possible qu'on le murmure dans son dos. Ses pas ont l'assurance d'un homme à qui tout sourit et qui ne doute pas de lui-même. Ou qui veut furieusement le faire croire à son entourage tout du moins.
La voix, lorsqu'elle se fait entendre, casse un peu l'illusion. Pas assez grave pour imposer le respect ni assez profonde pour inspirer l'apaisement, elle ne place pas un homme si jeune en interlocuteur privilégié. La diction est parfaite, les usages font honneur à la culture nippone, mais Sho n'est pas encore capable d'exalter une foule ou de tenir en haleine tout un auditoire. Et quand on le connaît parfaitement, on sait à la manière dont sa mâchoire se serre qu'il en éprouve une sourde frustration.
Dans l'intimité, pour une seule personne qui aurait toute son attention, c'est différent. Le poids de ses responsabilités, les contrariétés de son existence, tout tombe dans son timbre tranchant comme un rasoir. Lorsqu'il peut être entièrement lui-même sans retenue, laissant parler des désirs inavouables, Sho sait donner des ordres.
Caractère
L’homme presque trentenaire se considère désormais comme un paradoxe permanent.
Au début de sa vie, tout était plus facile. Quand on grandit dans le luxe, tout est si simple à obtenir qu’il a fini par se lasser de la plupart des babioles qu’on pouvait lui offrir. Sho n’a gardé qu’un goût prononcé pour les jolies tenues, sa mère s’amusant à le faire habiller sur mesure comme on l’aurait fait d’une poupée ou d’un casse-noisette, et ce souvenir heureux l’a suivi jusqu’à l’âge adulte. Le reste de sa famille insiste tellement souvent sur l’importance des apparences et d’une première bonne impression que le garçon, en bon élève, ne supporte bientôt plus de sortir débraillé. Encore aujourd’hui il peut passer de longues minutes devant un miroir à vérifier le moindre pli avant d’aller serrer une main ou de sortir se promener.
Il eut tout de même une longue passion pour les produits de Connect World, qu’on lui met dans les mains dès sa tendre enfance. En particulier il ne quitte pas les compagnons virtuels de ses premières années, des gadgets censés imiter un animal de compagnie sans les inconvénients d’une vraie boule de poils. C’est ce produit phare, ensuite décliné dans des dizaines de gammes et sans cesse amélioré, qui a fait la première renommée de l’entreprise familiale. Sho met un point d’honneur à laisser tout employé le désirant apporter son compagnon électronique sur son lieu de travail, et dans son propre bureau un vieux modèle de chat virtuel a pris ses habitudes depuis l’époque de son père.
Ce paternel a énormément influencé son fils aîné depuis toujours. Tellement absorbé par sa société, au point de n’être qu’une ombre planant au-dessus de la cellule familiale plutôt qu’un de ses membres à part entière. Sho apprend vite de son exemple, un homme a des devoirs immenses qui le tiennent parfois éloigné du foyer, mais qui doivent absolument être remplis. En garçon obéissant, il devient meilleur élève de la plupart de ses classes, et ses premiers jouets se changent en piles de livres et de cahiers avant qu’il ait eu le temps de le remarquer. D’ailleurs toute la famille lui répète qu’il est travailleur comme son père, qu’il est génial et qu’il fera forcément leur fierté. Difficile pour un petit garçon de ne pas devenir un peu orgueilleux à force d’entendre de pareilles louanges toute la journée.
Sa sœur est la seule personne de cette époque qui l’a toujours ramené sur terre. Encore plus rapide à comprendre, Yuka avait cette faculté d’exposer les idées les plus extraordinaires avec l’air de s’amuser. Rien ne paraissait être un véritable obstacle pour la petite fille, quand son frère redoublait d’efforts pour ne pas se laisser distancer. Il garde de cette époque le souvenir confus de devoir toujours faire plus, s’investir davantage, et cela se ressent dans sa manière de gérer ses affaires. Rester toute la journée et une partie de la nuit au bureau ne l’a jamais effrayé, au contraire c’est dans les moments de repos qu’il doit encore trouver quelque chose à faire. Il résulte de cette éducation particulière une culpabilité chronique dès qu’il songe à se détendre, ce qu’il ne parvient jamais à faire complètement d’ailleurs. Depuis le décès de Yuka avec son mari, il préfère presque travailler que dormir.
Il a également gardé de son enfance un respect des convenances qui frôle parfois le ridicule dans le Japon contemporain. Certes tout le monde essaie de se montrer sous son meilleur jour en public, mais peu de familles ont poussé les bonnes manières aussi loin que les Matsushime. Surtout que leurs pratiques ont parfois plus d’un siècle de retard.
Ce n’est pas la moindre des singularités, qu’une famille dont la fortune se soit constituée sur les nouvelles technologies accorde tant d’importance au passé ou au respect des traditions. Son père ne cessait de le répéter à Sho avant sa mort, la plupart des gens ont oublié le sens de leurs coutumes. Mais ils n’étaient pas la plupart des gens.
La famille vit à la manière des anciens japonais dans l’intimité, règle à laquelle n’échappe pas Sho. Il prend plaisir à s’asseoir au niveau du sol plutôt que sur des chaises occidentales autour d’une table haute ; à manger des mets purement japonais plutôt que les nouvelles saveurs grasses et sucrées venues du nouveau monde en proie à l’obésité chronique ; à pratiquer la calligraphie au pinceau plutôt que de taper sur un clavier. Le seul sport qu’il pratique assidûment est le kyudo, un art ancestral enseigné par ses deux grands-pères en alternance. Aucune autre discipline ne lui apporte une telle plénitude, ou ce travail sur son souffle, ou l’impression de sérénité extrême qui se dégage après un entraînement qui a fourbu tous ses muscles. Non pas qu’il en ait jamais eu de très protubérants, il trouve mauvais genre les abdominaux gonflés et autres exploits de salles de sport.
Si par hasard il pouvait se dégager une journée libre, le trentenaire la passerait sûrement dans un onsen, puis à visiter un jardin zen ou un musée de leurs arts perdus des anciennes périodes du Japon. Peut-être se ferait-il tailler un nouveau costume par la même occasion, il a bien conscience d’être riche et il faut bien que cela serve à quelque chose. Son indécente fortune ne l’accompagnera pas dans la tombe.
Depuis les divers cataclysmes survenus pour bouleverser son monde, en particulier l’exécution d’un couple si proche de lui, la mort est un sujet de réflexion régulier pour Sho. Il est toujours furieusement pro-Incontestable, parce que toute autre hypothèse ferait s’écrouler son monde en même temps que ses convictions. Mais sa sœur, son insupportable petite sœur, qu’il aimait de tout son cœur, est morte parce qu’un autre n’a pas su tenir sa ceinture fermée. Voilà une pensée qui l’obsède. Après l’enterrement, l’homme d’affaires a vu le sexe comme une chose sale et corruptrice dont il était bien décidé à rester éloigné. Sauf que les semaines ont passé, les mois, et que finalement il n’a pas résisté à la tentation devant le corps d’autres hommes. Ce qui a provoqué un dégoût diffus de sa propre faiblesse.
La question de son héritage revient aussi dans nombre de conversations, dans le secret de son esprit ou avec des proches. Il y aura bien de la famille éloignée pour profiter de son argent lorsque son heure viendra, mais quelqu’un pour reprendre sa place et continuer une glorieuse chaîne familiale c’est plus compliqué. Son mariage revient comme une question de plus en plus pressante, non pas pour la vie conjugale mais pour les enfants. Sho n’y a pas véritablement songé dans sa jeunesse. Peut-être est-ce le passage de ses trente ans, peut-être est-ce tout le reste. Mais désormais il se demande quel père il sera. Et surtout, il a hâte de rencontrer ses futurs enfants.
Pour ça, il va d’abord falloir rencontrer sa future épouse.
Ses rapports avec la gente féminine sont ambivalents, comme s’il était perpétuellement à l’embranchement entre deux chemins sans pouvoir choisir sa direction.
D’un côté, il aurait été facile de cantonner une femme à un rôle stéréotypé, Sho avait eu de nombreux exemples en la matière. Les femmes qu’il fréquente dans la bonne société, selon ses critères, sont des modèles de grâce et d’ornement. Leur conversation est plaisante, leur apparence est soignée, leur caractère apparemment paisible comme un lac d’été. Peu travaillent, et lorsqu’elles y sont contraintes c’est presque toujours pour aider les affaires de leur mari. Ces épouses sont toujours d’accord avec eux d’ailleurs, et si le dirigeant d’entreprise est honnête avec lui-même il doit avouer que cette perspective lui est très agréable.
Oui, mais. Il a aussi connu des femmes absolument brillantes, rebelles, des étincelles flamboyantes dans le noir de la nuit. Une en particulier. Sho aurait facilement pu devenir et rester misogyne, si sa sœur ne lui avait pas prouvé maintes et maintes fois tout ce qu’elle valait de plus que lui. Avec son souvenir tout est compliqué, rien n’est à sa place. Toutes les femmes sont des guerrières potentielles.
Et puis il y a ses plaisirs personnels. Les désirs inavouables qu’il a assouvi par hasard, et qui le rendent honteux chaque fois qu’il y repense en plein jour. Ce n’est sans doute pas la bonne émotion, il en reste hébété plutôt. Comme si tout ce qui s’était passé n’avait été qu’un songe, vibrant et enivrant avec la force du réel. Cette expérience l’avait presque réconcilié avec le corps féminin, sauf qu’il n’oserait jamais demander ce genre de choses à la mère de ses futurs enfants. Qui de nos jours pouvait incarner la maîtresse de maison digne et honorable, en même temps que l’amante avide de ses caprices ?
Il résulte de ce maëlstrom perpétuel une grande réserve de la part de Sho, qui ne s’exprime qu’à l’égard de ces dames. Elles peuvent vanter ses manières de gentilhomme qui les traite avec les égards d’un autre temps, certaines s’offusquent en croyant qu’il les considère comme des poupées fragiles, mais toutes s’accordent sur le fait qu’il est bien timide pour un homme de cette importance. Lui ne les regarde jamais dans les yeux, incapble de révéler l’infamie qui surgit parfois dans ses pensées impures.
Au début de sa vie, tout était plus facile. Quand on grandit dans le luxe, tout est si simple à obtenir qu’il a fini par se lasser de la plupart des babioles qu’on pouvait lui offrir. Sho n’a gardé qu’un goût prononcé pour les jolies tenues, sa mère s’amusant à le faire habiller sur mesure comme on l’aurait fait d’une poupée ou d’un casse-noisette, et ce souvenir heureux l’a suivi jusqu’à l’âge adulte. Le reste de sa famille insiste tellement souvent sur l’importance des apparences et d’une première bonne impression que le garçon, en bon élève, ne supporte bientôt plus de sortir débraillé. Encore aujourd’hui il peut passer de longues minutes devant un miroir à vérifier le moindre pli avant d’aller serrer une main ou de sortir se promener.
Il eut tout de même une longue passion pour les produits de Connect World, qu’on lui met dans les mains dès sa tendre enfance. En particulier il ne quitte pas les compagnons virtuels de ses premières années, des gadgets censés imiter un animal de compagnie sans les inconvénients d’une vraie boule de poils. C’est ce produit phare, ensuite décliné dans des dizaines de gammes et sans cesse amélioré, qui a fait la première renommée de l’entreprise familiale. Sho met un point d’honneur à laisser tout employé le désirant apporter son compagnon électronique sur son lieu de travail, et dans son propre bureau un vieux modèle de chat virtuel a pris ses habitudes depuis l’époque de son père.
Ce paternel a énormément influencé son fils aîné depuis toujours. Tellement absorbé par sa société, au point de n’être qu’une ombre planant au-dessus de la cellule familiale plutôt qu’un de ses membres à part entière. Sho apprend vite de son exemple, un homme a des devoirs immenses qui le tiennent parfois éloigné du foyer, mais qui doivent absolument être remplis. En garçon obéissant, il devient meilleur élève de la plupart de ses classes, et ses premiers jouets se changent en piles de livres et de cahiers avant qu’il ait eu le temps de le remarquer. D’ailleurs toute la famille lui répète qu’il est travailleur comme son père, qu’il est génial et qu’il fera forcément leur fierté. Difficile pour un petit garçon de ne pas devenir un peu orgueilleux à force d’entendre de pareilles louanges toute la journée.
Sa sœur est la seule personne de cette époque qui l’a toujours ramené sur terre. Encore plus rapide à comprendre, Yuka avait cette faculté d’exposer les idées les plus extraordinaires avec l’air de s’amuser. Rien ne paraissait être un véritable obstacle pour la petite fille, quand son frère redoublait d’efforts pour ne pas se laisser distancer. Il garde de cette époque le souvenir confus de devoir toujours faire plus, s’investir davantage, et cela se ressent dans sa manière de gérer ses affaires. Rester toute la journée et une partie de la nuit au bureau ne l’a jamais effrayé, au contraire c’est dans les moments de repos qu’il doit encore trouver quelque chose à faire. Il résulte de cette éducation particulière une culpabilité chronique dès qu’il songe à se détendre, ce qu’il ne parvient jamais à faire complètement d’ailleurs. Depuis le décès de Yuka avec son mari, il préfère presque travailler que dormir.
Il a également gardé de son enfance un respect des convenances qui frôle parfois le ridicule dans le Japon contemporain. Certes tout le monde essaie de se montrer sous son meilleur jour en public, mais peu de familles ont poussé les bonnes manières aussi loin que les Matsushime. Surtout que leurs pratiques ont parfois plus d’un siècle de retard.
Ce n’est pas la moindre des singularités, qu’une famille dont la fortune se soit constituée sur les nouvelles technologies accorde tant d’importance au passé ou au respect des traditions. Son père ne cessait de le répéter à Sho avant sa mort, la plupart des gens ont oublié le sens de leurs coutumes. Mais ils n’étaient pas la plupart des gens.
La famille vit à la manière des anciens japonais dans l’intimité, règle à laquelle n’échappe pas Sho. Il prend plaisir à s’asseoir au niveau du sol plutôt que sur des chaises occidentales autour d’une table haute ; à manger des mets purement japonais plutôt que les nouvelles saveurs grasses et sucrées venues du nouveau monde en proie à l’obésité chronique ; à pratiquer la calligraphie au pinceau plutôt que de taper sur un clavier. Le seul sport qu’il pratique assidûment est le kyudo, un art ancestral enseigné par ses deux grands-pères en alternance. Aucune autre discipline ne lui apporte une telle plénitude, ou ce travail sur son souffle, ou l’impression de sérénité extrême qui se dégage après un entraînement qui a fourbu tous ses muscles. Non pas qu’il en ait jamais eu de très protubérants, il trouve mauvais genre les abdominaux gonflés et autres exploits de salles de sport.
Si par hasard il pouvait se dégager une journée libre, le trentenaire la passerait sûrement dans un onsen, puis à visiter un jardin zen ou un musée de leurs arts perdus des anciennes périodes du Japon. Peut-être se ferait-il tailler un nouveau costume par la même occasion, il a bien conscience d’être riche et il faut bien que cela serve à quelque chose. Son indécente fortune ne l’accompagnera pas dans la tombe.
Depuis les divers cataclysmes survenus pour bouleverser son monde, en particulier l’exécution d’un couple si proche de lui, la mort est un sujet de réflexion régulier pour Sho. Il est toujours furieusement pro-Incontestable, parce que toute autre hypothèse ferait s’écrouler son monde en même temps que ses convictions. Mais sa sœur, son insupportable petite sœur, qu’il aimait de tout son cœur, est morte parce qu’un autre n’a pas su tenir sa ceinture fermée. Voilà une pensée qui l’obsède. Après l’enterrement, l’homme d’affaires a vu le sexe comme une chose sale et corruptrice dont il était bien décidé à rester éloigné. Sauf que les semaines ont passé, les mois, et que finalement il n’a pas résisté à la tentation devant le corps d’autres hommes. Ce qui a provoqué un dégoût diffus de sa propre faiblesse.
La question de son héritage revient aussi dans nombre de conversations, dans le secret de son esprit ou avec des proches. Il y aura bien de la famille éloignée pour profiter de son argent lorsque son heure viendra, mais quelqu’un pour reprendre sa place et continuer une glorieuse chaîne familiale c’est plus compliqué. Son mariage revient comme une question de plus en plus pressante, non pas pour la vie conjugale mais pour les enfants. Sho n’y a pas véritablement songé dans sa jeunesse. Peut-être est-ce le passage de ses trente ans, peut-être est-ce tout le reste. Mais désormais il se demande quel père il sera. Et surtout, il a hâte de rencontrer ses futurs enfants.
Pour ça, il va d’abord falloir rencontrer sa future épouse.
Ses rapports avec la gente féminine sont ambivalents, comme s’il était perpétuellement à l’embranchement entre deux chemins sans pouvoir choisir sa direction.
D’un côté, il aurait été facile de cantonner une femme à un rôle stéréotypé, Sho avait eu de nombreux exemples en la matière. Les femmes qu’il fréquente dans la bonne société, selon ses critères, sont des modèles de grâce et d’ornement. Leur conversation est plaisante, leur apparence est soignée, leur caractère apparemment paisible comme un lac d’été. Peu travaillent, et lorsqu’elles y sont contraintes c’est presque toujours pour aider les affaires de leur mari. Ces épouses sont toujours d’accord avec eux d’ailleurs, et si le dirigeant d’entreprise est honnête avec lui-même il doit avouer que cette perspective lui est très agréable.
Oui, mais. Il a aussi connu des femmes absolument brillantes, rebelles, des étincelles flamboyantes dans le noir de la nuit. Une en particulier. Sho aurait facilement pu devenir et rester misogyne, si sa sœur ne lui avait pas prouvé maintes et maintes fois tout ce qu’elle valait de plus que lui. Avec son souvenir tout est compliqué, rien n’est à sa place. Toutes les femmes sont des guerrières potentielles.
Et puis il y a ses plaisirs personnels. Les désirs inavouables qu’il a assouvi par hasard, et qui le rendent honteux chaque fois qu’il y repense en plein jour. Ce n’est sans doute pas la bonne émotion, il en reste hébété plutôt. Comme si tout ce qui s’était passé n’avait été qu’un songe, vibrant et enivrant avec la force du réel. Cette expérience l’avait presque réconcilié avec le corps féminin, sauf qu’il n’oserait jamais demander ce genre de choses à la mère de ses futurs enfants. Qui de nos jours pouvait incarner la maîtresse de maison digne et honorable, en même temps que l’amante avide de ses caprices ?
Il résulte de ce maëlstrom perpétuel une grande réserve de la part de Sho, qui ne s’exprime qu’à l’égard de ces dames. Elles peuvent vanter ses manières de gentilhomme qui les traite avec les égards d’un autre temps, certaines s’offusquent en croyant qu’il les considère comme des poupées fragiles, mais toutes s’accordent sur le fait qu’il est bien timide pour un homme de cette importance. Lui ne les regarde jamais dans les yeux, incapble de révéler l’infamie qui surgit parfois dans ses pensées impures.
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Bienvenue sur JM et bonne rédaction.^^
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En effet Wutai, ça m'étonnerait Mais que veux-tu les PDG savent en mettre plein la vue que ce soit avec la mignonnerie ou autre ~
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Bonjour tout le monde, merci pour tous vos messages de bienvenue ça m'a fait très plaisir !
Désolée de ne pas avoir fini plus tôt ma fiche, le temps a filé sans que je m'en rende compte ! Elle est terminée, bonne lecture aux personnes intéressées
Désolée de ne pas avoir fini plus tôt ma fiche, le temps a filé sans que je m'en rende compte ! Elle est terminée, bonne lecture aux personnes intéressées
Sho Matsushime
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Et bien... Je ne m'attendais pas à ça vu la longueur de la fiche, mais je n'ai absolument rien à redire... Contexte parfaitement intégré, personnage très bien construit, cohérent et intéressant! Perfect! Au plaisir de te croiser en RP à l'occasion!
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07/04/2014
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Je suis: anti-Incontestable.
Époux/se : Sergei Vanzine forever ♥
Autre: Remerciements, big up, infos à savoir ?
Kaori Mogami
Tu es validé(e) !
Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !
N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.
• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici !
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites.
& Surtout, AMUSEZ-VOUS !
Kao râle en #9900ff
Kaori Mogami
Si t'es sage, t'auras un badge
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