Tian Wang

Vous savez que la vie peut nous en faire voir de toutes les couleurs ? Et bien, elle n'a pas été tendre avec moi. En presque 33 ans, j'en ai vécu des choses ou plutôt, je les ai vécus dans les 10 dernières années de ma vie. Je ne pensais pas que la vie pouvait être aussi … Horrible ? Traitresse ? Je ne sais pas vraiment comment la qualifier. Pour tout comprendre, il faut savoir que je suis issu d'une famille chinoise aisée, qui réside dans l'un des nombreux buildings de Shanghai. Je suis le 5e enfant d'une fratrie de trois garçons et deux filles. Étant le petit dernier, on pourrait s'attendre à ce que mes grands frères et mes grandes sœurs aient toutes les attentes sur les épaules, mais non, bien au contraire, j'ai subi bien plus de pression qu'eux, afin de devenir quelqu'un de mieux qu'eux. Nos parents voulaient un héritier digne pour leur empire hôtelier comme ils aiment l'appeler, avoir quelqu'un qui ait leur vision, qui irait dans leur sens. C'est que tous mes frères et sœurs n'ont pas spécialement suivi le bon chemin, celui tracé par nos parents. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, commençons par le début, enfin si j'arrive à bien m'en souvenir.

Mon histoire commence le 31 décembre 2081, lorsque ma mère accoucha de moi. Ma mère était contente d'avoir un nouvel enfant, même si c'était le 5ème. Beaucoup de leurs proches disaient que cela faisait beaucoup, mais elle s'en fichait, elle aimait ses enfants et de toute façon, elle préférait avoir une maison remplie d'enfants, enfin un appartement. Mon père était heureux aussi, un nouveau fils, c'était une chance en plus d'avoir un enfant qui reprendrait l'entreprise et sa chaîne d'hôtels. Enfin, à l'époque, ce n'était pas encore aussi gros qu'aujourd'hui, mais passons. Mes frères et sœurs étaient mitigés quant à l'arrivée d'un nouvel enfant à la maison, c'était cool d'avoir un petit frère, mais ça voulait dire moins de temps avec les parents. Pour vous les présenter rapidement, le premier-né, Feng, avait six ans quand je suis arrivé. Il était notre protecteur à tous, il aimait nous rendre heureux et n'hésitait pas à le faire, quitte à se faire punir par les parents en désobéissant à certaines règles. La deuxième de la fratrie est Chan, de 4 ans plus vieille que moi. Comment dire, elle a toujours été un garçon manqué, depuis toute petite apparemment et détestant les règles, les brisants ou les contournant, faisant des bêtises presque tout le temps, entraînant un peu tout le monde dedans, surtout moi. Enfin, je ne me plains pas, les parents savaient parfaitement que je n'y étais pour rien, me répétant de ne pas me laisser entraîner dans les bêtises de ma sœur. Puis les jumeaux, enfin faux jumeaux, deux ans plus vieux que moi. Ma sœur Xue et Qiang mon frère. Nous étions les plus proches tous les trois, toujours vus ensemble, que ce soit pour jouer, travailler ou passer le temps, les plus calmes de la fratrie.

J'ai eu une enfance plutôt tranquille, entre l'école privée et les cours du soir, je n'avais pas le temps de sortir ou de me faire des amis. Bien sûr en tant qu'héritier d'une grande famille telle que la nôtre, j'ai eu droit à des activités obligatoires en dehors de l'école. J'ai appris à jouer d'un instrument de musique, le violon, afin de compléter ceux que mes frères avaient. Nous avons tous un instrument différent, comme la harpe, le piano, la contre-basse et la flûte traversière. Nos parents trouvaient cela amusant, ils ont de drôles d'amusements, je dois dire, je n'arrive pas à les comprendre. Il y avait aussi la calligraphie et bien d'autres choses plus ou moins intéressantes. J'ai aussi appris l'aïkido, car tout homme doit savoir maîtriser un art martial dans la famille. Naître et vivre dans une famille renommée a certains avantages comme ne jamais manquer de rien, mais aussi pas mal d’inconvénient, comme tous ses cours superflus depuis la tendre enfance qui nous empêche de créer des liens avec les autres enfants de notre âge.

Vers mes 13 ans, j'ai commencé à correspondre avec un enfant de mon âge, résident au Japon. Il s'agissait du fils de l'un des collaborateurs de mes parents. C'était pour eux, une bonne façon d'apprendre une langue étrangère, en plus de l'anglais. Il y avait aussi l'espagnol que j'apprenais avec l'aide de ma grand-mère maternelle, vu que mon grand-père l'était. Il nous a quittés bien avant ma naissance, alors je n'ai pas pu le connaître. Pour revenir sur ma correspondance, mon correspondant, Mikami Chojiro, est devenu mon meilleur ami en peu de temps, bien que nous ayons eu du mal à nous comprendre au départ, au bout de quelques années, nous avons finalement réussi à apprendre la langue de l'autre et à communiquer assez souvent par mail. Finalement, nous avons fini par s'ajouter sur une messagerie instantanée afin de parler tous les jours, nous racontant nos journées d'école et les histoires sur nos familles.

Plus les années passaient et plus ma famille changeait. Les parents étaient de plus en plus stricts envers moi, me dictant ce que je devais faire et ne devais pas faire. Vers mes 16 ans, mon plus vieux frère, Feng, se retrouva dans une situation compromettante. Alors qu'il était sorti en soirée avec notre sœur, Chan, il termina la soirée en se battant avec un agresseur. Afin de protéger notre sœur, il n'hésita pas à le frapper, presque à mort. Forcément, cela ne se passa pas très bien par la suite. Une plainte fut portée contre lui et après quelque temps, il fut emprisonné pour les blessures infligées à l'homme qui était resté longtemps à l'hôpital. Je ne me souviens pas vraiment de cette histoire pour dire la vérité. Je ne me souviens que d'une chose, les parents et l'aura de colère qui émanait d'eux. C'était tellement tendu dans la maison après son arrestation, que plus personne n'osait faire quoi que ce soit. On reçu l'ordre de couper les ponts avec notre « criminel » de frère. Chose que je n'ai pas faite, j'aimais mon frère et je respectais ce qu'il avait fait, protéger notre sœur. Il était pour moi un modèle et l'est toujours aujourd'hui, même si ce jour-là il a dépassé la limite.

Peu de temps après, le deuxième gros problème de la famille arriva, Chan, qui était promise à un homme un peu plus vieux qu'elle, décida de trahir la famille en prenant une décision irréfléchie. Enfin trahir, c'est un mot un peu fort, même si c'est le mot qui résonna dans la maison, les parents le répétant encore et encore. Elle voulait seulement quitter cette famille, soutenant notre frère et détestant nos parents qui nous imposaient leurs idéaux. Sa décision totalement irréfléchie ? Partir habiter au Japon. Elle qui détestait les règles, elle a décidé de se plier à tout un tas de règles et de se voir marié à un parfait inconnu. Qu'est-ce que cela changeait au mariage arrangé des parents au juste ? Enfin, elle a toujours été bizarre comme fille de toute façon, suivant sa propre voie et étant dans son petit monde. La façon dont elle l'annonça fut très … Hmm … Choquante ? Elle a attendu le jour des fiançailles officielles, lors d'un dîner pour l'annoncer. Je me souviens encore de ses mots ce jour-là.

« Ah oui, en parlant des fiançailles, je suis désolé, mais je ne pourrais pas. Je suis Japonaise maintenant, alors ce sera sans moi pour épouser cet homme répugnant. »

Oui, forcément, cela n'a plu à personne, si ce ne sont les jumeaux qui se sont mis à rire comme jamais, moi, j'étais totalement perdu, qu'est-ce qu'il se passait au juste ? Je venais de perdre un autre membre de ma famille, car oui, une fois de plus, les parents renièrent l'un de leurs enfants. À croire que leur désobéir nous raye de la famille pour de bon, sans retour en arrière possible. Bon en même temps, Chan les a clairement mis dans une situation défavorable. Ce mariage devait créer un lien entre leur empire hôtelier et une autre entreprise. À ce moment-là, ils se focalisèrent totalement sur moi. Qiang, malgré la signification de son nom, « Fort », ne l'était pas du tout et avait quelques soucis de santé, ce qui ne faisait pas de lui un héritier potentiel. Xue, elle … Ahh, elle ne faisait rien pour plaire aux parents, sortant en boîte, faisant des histoires, enfin plutôt des scandales.

Une fois le diplôme du lycée en poche, je continuais mes études pour du commerce. C'était à la fois ce que les parents voulaient, mais aussi ce que moi, je désirais faire. J'avais comme objectif de créer ma propre entreprise avec l'aide de mon meilleur ami. Chojiro avait eu l'idée, faire une entreprise de création de jouets. Il avait des connaissances prêtes à travailler pour nous, avec nous et semblait avoir aussi les fonds. Enfin, je participerais aussi bien évidemment, nous serions au même niveau tous les deux, une aventure à faire entre amis et qui nous permettrait enfin de nous rencontrer, enfin jusqu'à ce qu'on abandonne le projet pour diverses raisons. Il semblait avoir des soucis du côté de sa famille, l'empêchant de faire ce qu'il voulait. Plus les jours passaient, et plus la pression que mes parents me mettaient grandissait. À leurs yeux, j'étais presque parfait contrairement à leurs autres enfants. Oui presque, car malgré le fait que je leur obéissais comme un bon petit soldat, que j'étais assez intelligent, j'avais un gros défaut. Ma maladresse. Entre les oublis en tout genre, que ce soit pour mon porte-feuille, mes clés ou bien mes lunettes, mais aussi parfois mes chaussures que j'oubliais de mettre et me retrouvais à l'université en chaussons. Il y a bien sûr aussi le fait que je n'ai pas le sens de l'orientation, ce qui faisait que j'arrivais en retard pour tout et n'importe quoi, mais le pire pour eux … C'était ma mémoire des visages. À chaque gala, fête ou autre mondanité, je n'arrivais pas à me souvenir des gens importants, ce qui mettait mes parents mal à l'aise envers les autres convives. C'est donc à 21 ans que je me vis attribuer un secrétaire personnel, afin d'éviter tous ses petits désagréments, du nom de Yahui Huang.

Vers mes 23 ans, peu après avoir terminé mes études de commerce, Chojiro m'a contacté pour parler travail. Nous avions toujours parlé de créer notre entreprise ensemble, mais nous avions un peu abandonné l'idée en entrant à l'université. Sauf que du jour au lendemain, il est venu me voir sur notre messagerie instantanée pour me parler de son projet qui était quasiment terminé. Il ne lui manquait plus que mon accord pour le rejoindre, ainsi qu'une part d'investissement de ma part. Bien évidemment, j'ai demandé des détails, de ce qu'on allait faire. Je ne voulais pas reprendre l'entreprise familiale. Des hôtels ? C'est bien trop chiant à mon goût, même si ça rapporte, surtout que vu la taille de nos propriétés, c'était beaucoup trop de travail pour moi, ça me faisait plus peur qu'autre chose. Alors que partir de zéro avec un ami en qui j'avais confiance, oui, ça m'allait. Pour valider mon arrivé dans l'entreprise et tout le reste, il fallait que je vienne au Japon, sauf que le jour où je suis arrivé … J'ai failli avoir un malaise. En effet, j'avais mal compris, quand il m'a parlé de jouets, j'ai compris, jouets pour enfants, alors qu'en fait, il s'agissait de jouets pour adultes. Forcément, n'étant pas à l'aise avec ce genre de sujet, j'ai commencé par décliner son offre. Mais il m'a tenu la jambe durant toute la journée, et même le soir quand je suis allé dormir chez lui. Il m'a assuré que je n'aurais pas à m'occuper de la création des objets, loin de là. Mon domaine à moi serait les relations commerciales, les contrats, les trucs chiants en sommes. Puis il m'assura que c'était un bon investissement, que nous gagnerions assez d'argent pour être indépendant et donc quitter nos familles respectives. C'est ainsi qu'après moult discussions et réunions, que notre entreprise « God's Pleasure » ouvrit ses portes. Bien évidemment, nous étions sur un pied d'égalité tous les deux, tous deux co-présidents de l'entreprise, avec des bureaux au Japon pour la conception et création de nos produits et des bureaux en Chine pour tout le reste. Cela m'allait et lui aussi, bien sûr, nous faisons la navette assez souvent.

Mon enfer personnel commença à mes 25 ans. Le jour où mes parents organisèrent mon mariage arrangé avec une femme du nom de Bao. Cette femme, qui était belle et légèrement plus âgée que moi, paraissait gentille et aimante. Ils ont décidé de le faire, surtout pour me faire arrêter mes écarts avec Chojiro, car pour eux, cette entreprise honteuse n'était qu'une passade avant de reprendre les hôtels. Je n'ai malheureusement pas pu trouver le courage de fuir comme mes sœurs. J'ai donc été lié à cette femme qui avait 5 ans de plus que moi. Bien évidemment, je me suis plié à tout mes devoirs conjugaux, perdant ainsi ma virginité avec elle. Ce que je n'aimais pas chez cette femme était le fait qu'elle me prenait de haut, comme si je n'étais que son esclave ramenant l'argent à la maison. Oui, elle ne se gênait pas pour dilapider mon argent durement gagné dans son shopping inutile. Une femme à vraiment besoin de 5 sacs différents et de 14 paires de chaussures ? J'ai fini par lui dire d'arrêter, que si elle voulait faire les boutiques, elle n'avait qu'à travailler. Ce jour-là, je compris mon erreur … En plus d'être dépensière, il s'est avéré qu'elle était méchante, violente. Elle savait frapper où ça faisait mal. Me défendre ? J'y ai pensé, plus d'une fois, mais une femme qui frappe son mari, peu de gens me croiraient. Alors que si moi, je la frappais juste une fois, même juste pour me défendre, je savais que tout le monde serait de son côté. Je ne pouvais que la fermer et la laisser faire. Rien ne pouvait me sauver, je devais trouver une solution. Je n'en parlais à personne, bien trop honteux d'avouer ça.

Les années passèrent, l'entreprise connue le succès, bien qu'avec un peu de mal au départ, mais nos produits semblaient plaire. On se développa assez afin de recruter plus de monde pour travailler sur de nouveaux produits. Malgré ma situation privée, je restais bon dans ce que je faisais et Chojiro ne voyait aucun changement. Par contre, durant l'année 2108, du côté du Japon, il semblerait que ce n'était pas trop ça, lui et ma sœur m'ont vite fait expliqué l'histoire avec les incontrôlables, mais heureusement, au bout de quelques mois cela sembla se régler. Après, je n'ai pas du tout suivi l'histoire, je dois bien l'avouer, bien trop occupé avec mon travail et mes propres problèmes.

Avec Chojiro, nous avons prévu en fin d'année 2109, de passer les fêtes ensemble, au Japon pour fêter l'ouverture de notre première boutique. Il faut l'avouer, même si notre domaine de création et de vente est assez gênant pour moi, on fait du bon travail et ça rapporte. Cette année-là, j'ai beaucoup voyagé, autant pour le travail, que pour la famille. En octobre, je partis voir ma grande sœur Xue aux USA, j'y passai seulement 2 semaines sur les trois que je devais rester. Pourquoi ? Et bien lors d'un repas un soir de semaine, devant un bon repas, on regardait les informations tranquillement, jusqu'à ce qu'ils parlent du Japon et de sa situation actuelle. Des catastrophes naturelles, des dégâts, des blessés, des morts. Inconsciemment, je portais ma main à mon téléphone qui jusqu'à aujourd'hui était resté en silencieux. Je m'inquiétais pour ma sœur Chan, mais aussi pour mon meilleur ami. Je vis pas mal de messages et d'appels manqué. Tous de ma sœur. Après les avoirs lus, l'avoir appelé, je finis par prendre l'avion pour le Japon après avoir préparé mon départ précipité. En arrivant, je remarquais un pays blessé, meurtri. Mon cœur s'accélérait, preuve de mon inquiétude pour ma famille. Je me dirigeais à l'hôpital afin d'y trouver ma sœur, elle était hospitalisée avec son mari, tous deux blessés, mais pas trop gravement. Je fus bien évidemment rassuré, mais ce qui m'inquiétait était Chojiro, qui ne me répondait pas.

Quelques jours plus tard, en rentrant chez ma sœur, son domicile n'avait pas été touché, fort heureusement. Elle n'était pas chez elle quand c'est arrivé alors, hein ? Je restais avec elle pour les aider dans le quotidien, ce qui ne plaisait clairement pas à ma femme. Car, qui disait pas à la maison, disait carte bancaire manquante, mais là j'en avais rien à faire. Toujours sans nouvelle de mon ami, personne ne répondait aux bureaux, chez lui ou sur son portable … Bien évidemment, je me sentais mal de ne pas avoir de ses nouvelles. Ce fut sa mère qui m'apprit la triste nouvelle en venant me voir chez Chan. Chojiro, était décédé durant cet enfer. Des blessures trop graves pour survivre ou quelque chose comme ça, je n'ai pas très bien écouté, me laissant tomber au sol, le regard dans le vide. Mon meilleur ami était mort, la seule personne qui arrivait encore à me faire rire malgré tout ce que je vivais chez moi, n'était plus. J'avais 28 ans et je pleurais autant qu'un enfant de 3 ans. La suite fut compliquée à gérer pour moi, bien qu'avec l'aide de mon secrétaire Yahui, je dus tout gérer pour l'entreprise. Par un miracle que je ne pourrais assez remercier, nos bureaux n'avaient pas été trop touchés et on pu s'en occuper rapidement. On dû tout transférer en Chine le temps de bien repartir sur nos pieds ici au Japon.

Nous remettre en place correctement pris du temps, mais on y arriva. Heureusement pour nous, je dois dire. Je ne voulais pas perdre mon entreprise, c'était tout ce qui me restait de Chojiro et si je devais perdre son héritage, aussi étrange soit-il, je me sentirais vraiment seul. Je restais 2 mois au Japon pour régler tout ça, m'arrangeant avec la famille de Chojiro pour ses parts et la direction, rachetant leurs parts, ne voulant pas de lien avec cette entreprise. Dois-je préciser que ma femme n'en fut pas ravie ? Avant de rentrer en Chine, la mère de Chojiro me confia quelque chose, une sorte de dessin, un dragon oriental. Il voulait se le faire tatouer, mais il n'en aurait jamais eu l'occasion. Je gardais ce dessin avec moi, précieusement, un jour, je trouverais quoi en faire.

Les années passèrent une fois de plus. Notre … Mon entreprise allait mieux, tout comme le Japon qui se reconstruisait petit à petit, malgré ses problèmes en 2111, personnellement, je ne suis pas vraiment au courant de tout ce qu'il se passe au Japon, j'en ai entendu parlé par ma sœur, c'est assez effrayant je dois dire. Savoir que les puces ont eu un si gros problème et cette chasse à l'homme par la suite, j'ai eu des sueurs froide rien qu'à l'imaginer, je n'ose penser ce qu'a ressenti ma sœur et sa famille, tout comme tout les autres habitants du Japon. Nous sommes en 2113 et j'ai pris une grande décision. Tout plaquer en Chine et partir vivre au Japon. Pourquoi faire ça alors que beaucoup me diraient que c'est de la folie hein ? D'une part, parce que je me sentirais plus proche de Chojiro, mais aussi parce que ce serait plus pratique pour le travail, je compte réunir les bureaux chinois et japonais en un seul endroit. Je ne peux pas faire autant de voyages d'affaires, ça m'épuise. Mais la raison principale étant … Mon odieuse femme violente. Je ne la supporte plus, elle me crie de plus en plus dessus, me frappe de plus en plus aussi et je ne peux pas divorcer comme ça à cause de nos parents. J'aurais sûrement des répercutions, alors aller au Japon me sauvera de tout ça. De plus, je dois avouer que Chan, ma sœur qui vit au Japon, m'a .. Hmm … Vendu le truc assez bien. Elle, qui n'aimait pas les règles, vit heureuse avec son mari et attend même son troisième enfant. Alors, oui, je vais sauter le pas et aller vivre là-bas. M'acheter un appartement, travailler là-bas et vivre heureux. Si ma délinquante de sœur a pu trouver le bonheur avec l'aide d'une machine, alors moi aussi, je le peux. Ce ne sera jamais pire que ce que je vis actuellement non ? Ce fut un vrai calvaire pour divorcer d'ailleurs, mais je l'ai fait, je me suis battu pour ma liberté.

C'est ainsi qu'en janvier 2114, j'emménageais à Tokyo. Me voilà maintenant un résident permanent du Japon, j'ai la puce aussi et je vais attendre que cette lettre arrive, pas vrai ? Bon, c'est un peu angoissant, mais au moins, je ne suis plus avec cette femme. La fuite fut assez mouvementée, cela ne s'est pas bien passé, bien sûr, entre cette femme qui m'a insulté de tous les noms et mes parents qui m'ont aussi renié. Je me sens mal pour mon frère Qiang qui est encore là-bas, mais je ne pouvais pas continuer de vivre comme ça. Ici, j'ai une seconde chance et j'espère que tout se passera bien ! Durant l'année qui s'écoula, je pris mes marques ici et là, que ce soit pour ma vie personnelle ou pour mon travail. Enfin, j'ai dû remplacer Yahui, il n'a pas pu me suivre ici, ayant une famille qu'il ne voulait pas perdre, alors il m'a trouvé un remplaçant. Je recherche aussi quelqu'un pour m'aider avec l'entreprise, quelqu'un qui sera plus à l'aise que moi pour parler des produits, je ne veux pas remplacer Chojiro, mais j'en ai besoin, je ne veux pas perdre cette entreprise. Que me réserve l'avenir dans ce pays ? Je me le demande …