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Je suis: pro-Incontestable.
Époux/se : Une petite chèvre. BHÊÊÊ. ♫
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L'Incontesté
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Épreuve 6 ;;
Entorse au règlement
Afin qu'il trouve la rédemption suite à ses crimes, Eurysthée, roi de Tyranthe, a donné douze travaux à faire à son cousin Hercule. Celui-ci les a acceptés sans broncher. Néanmoins, c'était sans compter sa maladresse légendaire. En effet, le voilà qui s'est fait une méchante entorse au poignet et ne peut donc plus faire ce qu'on attend de lui. Heureusement, vous êtes là et votre bon coeur vous pousse à lui venir en aide. Quel bon samaritain vous faites !

Contrainte

Nous ne sommes pas sadiques et nous ne vous demanderons pas de faire les 12 travaux d'Hercule. Ce serait trop éreintant. Alors les Moires en ont choisi un pour vous. Respectez leur choix si vous ne souhaitez pas baigner dans les eaux du Styx.

Ramener les pommes d'or des Hespérides

Rappel des règles

✗ L'épreuve se termine au bout de 24 heures, soit ce soir, le 29 mai, à 23h59.
✗ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.


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Opium - Entre-passe
Anonymous
incipit:

Opium
Les paupières lourdes, il papillonnait. Du moins s’imaginait-il le faire. Opium était dans l’incompréhension : avait-il dormi ? Pourtant la jeune âme a bien compris qu’elle ne peut que simuler les besoins mortels. Néanmoins le fait est là : Opium était inconscient. Ses bras peinaient à hisser ce corps pourtant léger, et il sentait les cailloux lui égratigner les genoux. Il était donc par terre. Et dans une tenue des plus cocasses : le voila en toge ! Toute blanche immaculée ! Enfin presque, puisqu’il se tortillait au sol telle une chenille se débattant dans sa chrysalide. Il s’inquiéta soudain, et ses mains cherchant avec hâte la présence de son masque salvateur. Tout allait bien. Décidément, cette fois il s'était surpassé ! Son mélange d’hier devait être particulièrement puissant pour le mettre dans un tel état.

▬ Tout de même l’ami, il était temps !

Opium basculait en arrière et se postait sur son séant, observant à gauche puis à droite. Pas plus décontenancé que ça, finalement. Il a vu bien pire dans l’Entre-Passe. Un jeune homme musclé, habillé de la même manière que lui et aux boucles apparemment soyeuses, le toisait avec un sourire en coin. Opium ne le remettait pas celui-là. Il ne lui manquait qu’un blouson en cuir et des lunettes de soleil ! Peut-être une moto aussi. Tout chez lui transpirait la perfection. Sauf peut-être son poignet, qui pendait mollement dans son autre main. Perplexe, Opium comprenait enfin qu’il était “l’ami” en question.

▬ On se connaît ?

L’autre éclata de rire.

▬ Eh bien jusque là personne n’avait encore réussi à me briser le poignet, alors j’imagine que l’on peut dire que nous sommes désormais intime. Je suis Hercule.

Opium observa instantanément ses petites mains, puis ses biceps si peu développés. Et à nouveau son regard se figea sur la carrure de son interlocuteur. Il le prenait pour une truffe non ?

▬ Briser, carrément ? Je suis un moucheron à côté de toi, c’est plutôt moi qui suis tout cassé ! Oui tu m’as abimé ! Heureusement je ne suis pas rancunier : prend cette potion, ça ira beaucoup mieux !

Sans crier gare, Opium bondit sur ses deux jambes et trouva l’ensemble des petites fioles qu’il cachait habituellement dans la poche de son sweat. Mais dans sa toge. Le contact avec le tissu si fin le fit frissonner. Encore qu’il était reconnaissant de ne pas avoir son gros pull, vu le vent chaud qui lui brûlait les poumons et le soleil qui brunissait sa peau d’opale. Le dénommé Hercule n’eut pas le temps de protester, qu’Opium lui vidait déjà le flacon dans la gorge.

▬ Ca va mieux n’est-ce pas ? Non ne me remercie pas, je suis un professionnel !

Pourtant le beau gosse semblait se flétrir. Sa mine devint verte, et ses bouclettes s’asséchèrent. Sans transition, l’athlète sursauta et se retrouva debout, à contempler les petites ailes qui avaient soudainement poussées sur son arrière train. L’index en l’air, Opium réagit avec empressement à la mine inquiète d’Hercule.

▬ Ah. C’est un effet secondaire ça t’inquiète. Mais maintenant ton poignet n’est que le cadet de tes soucis. Ça me fait plaisir, ne me remercie pas !

Et tandis qu’il s’apprêtait à prendre la poudre d’escampette, Hercule le rattrapa de sa main valide.

▬ C’est catastrophique ! J’ai une mission divine, héroïque, à accomplir moi ! La damnation éternelle m’attend par tes fourberies ! Non, tu es coupable, tu dois te racheter.

Opium resta silencieux et tout penaud face à ces accusations tout à fait fondées.

▬ J’écoute …

▬ Nous sommes au pied du mont Atlas. Tout là-haut se trouve le jardin des Hespérides. Tu dois grimper la pente et ramener trois pommes dorées.

Les bras croisés, Hercule attendit la réaction d’Opium. Qui se voulait très éloquent.

▬ Donc je dois aller faire le saisonnier et ramener trois pommes à ta mémé pour le souper, c’est bien ça le délire ? Tu parles d’une quête héroïque ! Même le vieux Ruel propose des choses plus intéressantes ! C’est bon, je vais m’en charger de ta besogne ! Fainéant !

Et Opium débuta son ascension. Il abusait, ce jeune premier ! Il lui restait une main valide pour cueillir les fruits, et son postérieur orné de magnifiques ailes l’aurait aidé à monter cette colline, tout ça grâce à lui ! La grimpette ne fut pas des plus agréables sous cette chaleur de plomb, et Opium persistait à maintenir sa toge bien collée à ses jambes, de peur que le vent ne dévoile ses jolies fesses roses.

Le jardin était là, devant ses yeux. Éblouissant, transpirant de santé et de beauté. Il y régnait une atmosphère douce et pleine de vie. S’il en avait eu une, la mâchoire d’Opium se serait sûrement détachée. Alors qu’il s’apprêtait à entrer sur le domaine, son petit corps se souleva du sol et se retrouva face à une énorme masse pleine d’écailles. Opium ne put s’empêcher de la toucher du bout du doigt, sans même chercher la source de son voyage aérien. Inutile : dix têtes lui faisaient désormais face. Des têtes de dragon.

▬ Je suis Ladon, gardien du pommier d’Héra. Quel étrange petit être ose braver ma surveillance ?

Opium hésita.

▬ Opium. Je suis le fils de personne et tu es gluant c’est infâme.

S’essuyant la main sur sa toge, la brave petite âme releva enfin la tête … pour apercevoir tout un tas d’autres têtes le scrutant. Mazette, ce dragon ne ressemblait pas à ceux qu’il avait l’habitude de côtoyer ! Tous ces faciès, Opium en était jaloux ! Lui-même n’en avait pas même un, tandis que ce Ladon se targuait d’en avoir une centaine ! Sans même s’en rendre compte, il activa son pouvoir.

▬ Comment oses-tu petit effronté ! Tu vas-

Et sans un mot, l’une des têtes régurgita son déjeuner. Une autre se mit à tanguer dangereusement, tandis que d’autres somnolaient ou étaient malades à leur tour. Il en profita pour prendre la tangente. S’il pu se rapprocher de l’arbre, quelque chose l’empêcha d’avancer davantage.

▬ Tu n’es pas mortel, mais tu n’es pas non plus immortel. Ça te laisse un demi droit d’accès, mais pas au-delà. Que fais-tu ici ?

Cette fois, ça faisait beaucoup ! Même si les trois demoiselles face à lui étaient d’une beauté rare, Opium se sentait fatigué. Et perdu. Alors il commença à sangloter. Les nymphes approchèrent, et tentèrent de le divertir en le questionnant sur la présence de l’arc dans son dos. Aussitôt le jeune homme se ragaillardit. Il vanta ses compétences en archerie, et fit une démonstration : trois flèches en mousses plantèrent leur ventouse sur trois pommes d’or. Les nymphes applaudirent, mais Opium pesta.

▬ Mince, je n’ai plus de flèches et je ne peux pas aller les chercher ! Flûte, zut !

Serviable, l’une des demoiselles décida d’aller lui chercher sa propriété, et en récompense pour cette distraction lui remit les trois fruits convoités. Il les remercia avec une courbette, et entreprit de retrouver Hercule. Au passage, il ne put s'empêcher de planter l’une des flèches en mousse dans les naseaux du dragon désagréable.

La grande majorité du trajet retour se fit sur ses fesses, tant Opium se sentait fatigué. Entre l’aventure et le contrecoup de son pouvoir, il peinait à tenir debout. Et finalement, il tomba sur un Hercule requinqué : les effets de la mixture s’étaient estompés. Il accourut à sa rencontre et le porta à l’ombre de l’olivier où tout avait commencé.

▬ Tu as donc vaincu Ladon ! Et tu as convaincu les nymphes de t’aider ! Quelle bravoure !

Opium leva le pouce, l’air de dire “tranquille Emile”, mais l’énergie le quittait peu à peu.

▬ Tu as bien travaillé, ta dette est réglée ! Tu peux te reposer mon camarade loufoque ! Au plaisir de te croiser à nouveau !

Opium sentait ses paupières lourdes, et la chaleur étouffante finit de le conduire à nouveau dans l’inconscience. Réelle aventure, songe ou défaillance de l’espace temps, personne ne saurait dire, mais Opium repartirait avec une belle vague de souvenirs.

Opium - Entre-passe
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