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Je suis: pro-Incontestable.
Époux/se : Une petite chèvre. BHÊÊÊ. ♫
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L'Incontesté
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Épreuve 5 ;;
Danse macabre
Connaissez-vous la fête des morts ? Non ? Et bien c'est l'occasion d'y participer. Ce soir, le ciel est dégagé, les étoiles sont visibles dans le ciel et les gens ont allumé des dizaines de cierges pour honorer les disparus. L'humeur est à la joie et à la fête, car c'est un moment de partage davantage que de tristesse. Vous êtes là également et vous regardez les âmes des disparus passer le pont entre le monde des vivants et des morts. Là-bas, l'un de vos proches arrive vers vous. Ne serait-ce pas l'occasion de faire de nouveau la fête ensemble et de danser jusqu'au bout de la nuit ?

Rappel des règles

✗ L'épreuve se termine au bout de 24 heures, soit ce soir, le 29 mai, à 23h59.
✗ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.


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L'Incontesté
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Asphodèle
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Asphodèle

PRÉSENTATIONS:

La nuit est à la fête.
Ce qui, à tes fibres, relève presque du pléonasme : bien entendu que la Nuit est une fête, toute nimbée d’or et de feu, et tu l’entends rire aux éclats des lanternes tandis qu’elle parcourt le firmament pour vous offrir ses plus belles novas à l’occasion de ces retrouvailles. Chez vous, d’ailleurs, celles-ci seraient plutôt inversées ; les Âmes quittent l’Entre-passe pour retourner sur Terre le temps des célébrations, les vivants les réclament une nuit par an, cela fait du monde en moins — et d’un coup tout est vide autour de toi, toi qui n’as personne à retrouver, toi qui es seul, petit Cauchemar de la Solitude, mais qui serait étonné de t’apercevoir flânant sur la lande déserte, ta chevelure constellée d’astres que la Nuit y a jetés comme autant de paillettes ?
D’en bas tu l’écoutes rire, la Nuit, extravagante et céleste, tu sens son regard d’étoile au-dessus de tes racines pendant que tu traverses les vastes plaines entourant la cité de Ciranne, méduse de suie au milieu des herbes scintillantes, et tu te plais à divaguer au gré de ses échos quand, tout à coup, se décroche une lueur, là-haut. Curieux, tu te redresses pour la regarder chuter sans un bruit. On croirait une luciole en panne, une minuscule lumière échappée d’un feu d’artifice et qui retombe après l’explosion pour venir mourir à tes pointes quelques secondes plus tard. Sauf qu’elle ne meurt pas, et pour cause : elle l’est déjà, morte.
Deux fois, même.

Cela fait très longtemps que tu n’as pas vu ton visage. C’est que tu l’aurais quasiment oublié, après huit ans de cette nouvelle vie en tant que pieuvre chevelue, néanmoins tu le distingues sans effort. Les deux chocolats noirs de tes iris que cernent de longs cils, ta moue chagrine qui se plisse plus qu’elle ne sourit, de pâles taches de rousseur déposées par à-coups d’un pinceau d’aquarelle, le relief pointu de ton nez qu’une frange timide chatouille en permanence. Tu as l’air ailleurs, toujours, jamais tout à fait présent, c’est dans ta nature après tout, mais tu devines que cette impression tient moins de ta quintessence que du halo lunaire qui auréole ici ta silhouette d’humain. Fantôme venu du Centaure, tu t’observes. Te scrutes. Te reconnais.
Toi et l’Autre — toi et toi. Tu n’oses y croire tout de suite.

« Comment vas-tu ? »
Tes lèvres ne tremblent pas en relâchant cette question, et tu t’en étonnerais presque. Depuis quand le trépas t’a rendu suffisamment confiant pour te permettre de prononcer une phrase entière sans paraître la débiter en petits morceaux plus digestes pour ton confort ? Oh. As-tu le droit de te répondre sans mentir ?
Je suis. Désolé.
Rien d’autre ne te vient pour le moment. Désolé de t’être tué par négligence, désolé de n’avoir pas fait plus attention à ton âme, désolé de ne t’avoir pas protégé, de n’avoir pas pris soin de toi, de vous-même, désolé d’avoir tout gâché, d’avoir même recommencé par inadvertance comme si cela n’avait pas grande importance, désol-
« J’espérais que tu ne le serais plus. Que tu aurais compris que je ne t’en veux pas. »
Tu passes les doigts dans tes cheveux courts — tu en sens le frôlement dans tes longueurs, en écho. C’est vrai que tu avais cette habitude muette de coiffer tes émotions, utilisant cette chevelure telle un refuge à tes sentiments inexprimés, un langage dépourvu de mots ; rabattre ta gêne derrière ton oreille, tortiller distraitement ton désir contre ta nuque, griffer ton inquiétude à quatre ongles, brosser ton malaise à la fin d’une journée harassante ou boucler autour de ton index une mèche d’impatience. Tu avais oublié, alors que cela explique tellement de choses quant à ton apparence actuelle ! Comment as-tu pu l’oublier ?
« Parle-moi de toi ; est-ce que tu as rencontré de belles personnes ? Est-ce que tu fais des choses qui te plaisent ? »
Oui. Non. C’est confus. Tu aurais aimé trouver une réponse simple, de quoi te rassurer sans t’étendre, mais comment raconter ces huit années, par où commencer ? Tu voudrais parler de tes vilenies, ton rôle abject, tes mauvais choix et tes échecs, or ce n’est pas là ce que tu cherches, car tu devines — pour te connaître à tâtons — que tu ne te veux aucun mal. Tu t’en fais bien assez tout seul.
Tu relèves soudain ton attention que le dénigrement avait rabaissée : ce sont tes phalanges qui viennent de soulever ta masse de kératine, avec cette même douceur que l’on a à ramasser un chaton timoré pour le réconforter contre sa poitrine, et bien qu’il n’y ait pas de chaleur au creux de tes propres paumes, tu leur trouves à cet instant l’incomparable tendresse d’un foyer. Ton feu de joie miniature, rien que pour toi. Alors tu peux enfin, pour une fois, te faire confiance et te laisser emporter dans cette berceuse. Tu peux enfin danser librement sous les étoiles, seul avec toi-même.

Il y a, Équinoxe.
La Nuit, la première d’entre tous, paternel excentrique aux manières de diva, toujours à te jucher sur ses épaules pour te montrer l’univers et ses merveilles, avec son rire d’orage et de plumes ; la Nuit qui sans cesse ta cajole et te dorlote, te coiffe de barrettes à strass et de chouchoux roses, t’appelle son p’tit méché, son précieux, son Phoston, quand chacun de ses clins d’œil te donne la sensation d’être un diamant pur.
Il y a, Mistigri.
Le félin est de tes amis, sinon le meilleur — et qu’il soit avant tout l’unique ne diminue en rien l’affection que tu lui portes. Ses gestes graciles ont ta préférence, sa voix de velours démêle tous tes nœuds que les conflits auraient griffonné dans tes filaments ; il est un repère dans la ville, une attache sûre, l’une des raisons pour lesquelles tu souhaites te donner, peut-être pour de bon, le droit de vivre.
Il y a, Azalée.
Ton modèle de bienveillance et de dévouement, cette Fleur, dont la bénévolence est un chêne aux branches duquel tu apprécies te suspendre avec nonchalance, certain d’y trouver l’acceptation que tu te refuses trop souvent ; d’un simple sourire, elle fait éclore en toi l’envie d’aider en retour, de te racheter, de devenir meilleur.

Penser à ces figures qui t’entourent suffit à les convoquer ici-bas, et pendant que ton spectre humain valse avec prudence en te serrant sur son thorax, tu en discernes les silhouettes à la périphérie de votre scène à ciel ouvert.
« Tu es bien entouré. Je m’inquiétais pour rien, semble-t-il. »
Tu te tasses un brin davantage entre tes bras, en guise d’acquiescement.
Nous, sommes bien entourés.
Et tu entends l’infime froufrou de ton sourire qui se déploie sur ta figure, au-dessus de toi. Tu aimerais que le moment perdure, que tu continues de te porter contre ton myocarde dont les pulsations feutrées calment tes angoisses. Quelle bêtise d’avoir fait en sorte qu’elles se taisent ! Quelle folie que de les avoir étouffées ! Elles ne méritaient pas cela — tu ne méritais pas cela.
« Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? »
Profiter de l’instant présent, serais-tu tenté de répondre. Il n’est nul besoin de grandiloquents projets, en ce que l’existence n’est qu’une somme d’insignifiances tissées les unes aux autres, mais tu te doutes bien que ton fantôme partage ce sentiment. Vivre, sinon, juste vivre — on n’y pense rarement, en fin de conte, c’est étrange. Tu empruntes un silence au temps afin de réfléchir à ce que tu veux. La nuit est à peine entamée. Où voudrais-tu t’emmener ? Que voudrais-tu voir, éprouver, ressentir ? Quels rêves espères-tu accomplir ? Le monde tourne et tu virevoltes, l’esprit allégé des tourments dont tu l’as tant accablé. Un regard vers le firmament et ta réponse traverse l’obscurité telle une comète :
Ne plus laisser, partir, cette troisième chance. Je prendrai soin, de ce qu’il nous. A été offert. Tu n’auras, plus à t’inquiéter pour. Moi. Promis.

Tu t’immobilises.
Les images de tes proches alentour se sont évanouies, sereines, et le calme des ténèbres environnantes n’a rien à envier à celui qui niche sous tes fibres. Tu te sens en paix avec toi-même, pour la première fois depuis que tu es né. Instant de grâce, identique à ce baiser que tu t’offres au sommet de ta chevelure, avec l’espérance qu’un jour, tu sauras rendre cet amour à toutes celles et ceux qui ont pris soin de toi.
« Sois heureux, Asphodèle. Tu le mérites. »

Promis.
Asphodèle
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