— STAFF JM: MODÉRATEUR FICHE —
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01/01/2022
Les plus du perso :
Je suis: anti-Incontestable.
Époux/se : Cassia Da Cruz < 3
Autre:
Tora Kanashisa
Kanashisa Tora
An apple a day keeps everyone away. If you throw it hard enough...
Informations générales
Nom : - Né sous X, adopté dans la famille Thorne. Il n'a appris son nom japonais, hérité de sa mère biologique, que lors de son mariage : Kanashisa
Prénom.s : - Tiger sur ses papiers Européens, Tora depuis son arrivée au Japon.
Âge : 30 ans en 2114, né 29 février 2084 (Poisson et Dragon de Bois)
Genre : Homme cisgenre
Origines : Anglais sur le papier... Mais son ADN ressemble à une boite de Petri...
Activité : Directeur d'un dojo, il enseigne principalement le MMA en plus d'être à l'occasion chorégraphe de combat pour des spectacles ou bien des films. Lorsqu'une personne qui ne l'agace pas trop le lui demande, il fait également coach privé.
Sexualité : 100% hétérosexuel
Avatar : Tora de « Midnight Poppy Land » par Lilydusk sur Line Webtoon
Règlement : Validé - Ari
Chemin Alors c'est l'ami d'un ami qui avait vu un ours et qui m'en a parlé... Je crois?
Autre : Oui, j'ai gardé le même prénom que son avatar alors que je suis du genre à pas laisser passer ce genre de truc... Mais il a littéralement tatoué « Tora » dans le dos, donc bon... Ca passera pour cette fois?
Sinon, j'adore le design d'hiver! Je zieute depuis quelques temps de loin, et le changement a fini de me séduire!
Prénom.s : - Tiger sur ses papiers Européens, Tora depuis son arrivée au Japon.
Âge : 30 ans en 2114, né 29 février 2084 (Poisson et Dragon de Bois)
Genre : Homme cisgenre
Origines : Anglais sur le papier... Mais son ADN ressemble à une boite de Petri...
Activité : Directeur d'un dojo, il enseigne principalement le MMA en plus d'être à l'occasion chorégraphe de combat pour des spectacles ou bien des films. Lorsqu'une personne qui ne l'agace pas trop le lui demande, il fait également coach privé.
Sexualité : 100% hétérosexuel
Avatar : Tora de « Midnight Poppy Land » par Lilydusk sur Line Webtoon
Règlement : Validé - Ari
Chemin Alors c'est l'ami d'un ami qui avait vu un ours et qui m'en a parlé... Je crois?
Autre : Oui, j'ai gardé le même prénom que son avatar alors que je suis du genre à pas laisser passer ce genre de truc... Mais il a littéralement tatoué « Tora » dans le dos, donc bon... Ca passera pour cette fois?
Sinon, j'adore le design d'hiver! Je zieute depuis quelques temps de loin, et le changement a fini de me séduire!
Not everyone likes me, but not everyone matters to me.
"The trash gets picked up tomorrow. Be ready"
Une bouteille de flotte à moitié vide à la main, le souffle encore un peu court, je traversais la ville en compagnie de deux jeunes « du cru » qui souhaitaient s'assurer que leur nouvel ami ne se faisait pas attaquer sur le chemin du retour entre les favelas et son hôtel. Leur sollicitude m'avait presque amusé, au début. Est-ce qu'ils ne faisaient pas tous une bonne tête et trente kilos de moins que moi ? Si. Mais ça ne faisait visiblement pas tout dans cette cité où l’extrême richesse côtoyait l’extrême pauvreté. Un regard alentour avait fini de me convaincre d'accepter d'être chaperonné. Il n'y avait pas marqué « MMA » sur mon front et je restais le genre de mec qu'on a envie d'allonger par terre pour s'essuyer les pieds dessus quand on a quelque chose à prouver. Personnellement, ça ne m'aurait pas dérangé outre mesure de mettre les points sur les « i » et les barres aux « t » de quelques petites frappes, mais... Je n'étais pas plus rapide qu'une balle et mes poings n'étaient pas plus tranchants que des lames... Hélas...
J'étais ici depuis près de deux semaines, profitant comme bien souvent de mes « vacances » pour découvrir de nouveaux styles de combat, et j'avais passé deux jours à observer des hommes et des femmes de toutes les nuances de couleurs imaginables s’entraîner sur la plage avant de finir par me décider à les aborder. C'était généralement ainsi que j'opérais, d'ailleurs... L'observation... Attendre de faire plus ou moins partie du décor dans lequel j'avais tout le mal du monde à me fondre. Puis, l'instant venu, baragouiner trois mots de la langue locale appris sur le tas et laisser ensuite parler le corps et ses instincts. J'aimais pas trop causer, de toute façon...
Carlos et Marcelo l'avaient d'ailleurs rapidement compris. C'était eux qui m'avaient proposé de venir assister à une vraie « roda » après m'avoir fait jurer de ne pas tenter de prendre un tour de piste. J'avais haussé les épaules, ils avaient pris ça comme un accord. J'avais ma conscience pour moi. Bref, une heure était passée... Deux... Trois... Et les coups s'étaient enchaînés parfois trop rapidement pour que je les suive. C'était fascinant, hypnotisant... Et j'avais désobéi, pris mon tour en coupant le combat précédent comme on me l'avait appris... Le rythme de la musique avait changé, presque menaçant... Carlos était venu me sauver en coupant à son tour avant que je ne prenne un mauvais coup. Ça n'aurait pas été le premier, mais... J'imagine que je lui devais d'être encore en état de marcher ? Pour la peine, ils m'avaient fait courir sur tout le chemin du retour et j'étais proprement exténué lorsqu'ils me lâchèrent à deux rues de ma crèche. Une claque dans le dos, une autre derrière la tête... J'avais encaissé sans rien dire, dans la mesure où ici j'étais élève et non « mestre ».
J'avais reçu un autre coup, ce soir là... En plein dans la nuque... Et ça avait fait blackout...
Je m'étais réveillé durant le trajet de retour... Plus près des nuages que du plancher des vaches comme je pus le remarquer en regardant autour de moi pour essayer de raccrocher les wagons. Un avion ? Ce n'était pas la première fois que je buvais assez pour perdre quelques heures de souvenirs dans un trou noir supermassif, mais... J'avais bien encore une semaine devant moi avant de devoir revenir à Londres, n'est-ce pas ? Mal de tête lorsque les haut-parleurs s'activèrent pour débiter leur rengaine... En portugais, pour commencer... J'y pannais rien... En japonais, ensuite... Pas mieux, mais le « Arigatōgoza-je-sais-pas-quoi » à la fin m'avait orienté un minimum... De l'anglais ensuite, enfin... Température au sol, on s'en cognait... Heure d’atterrissage, pas mieux... Pardon ? Aéroport de Tokyo-Narita ? What's the fuck ? Mais qu'est-ce que je foutais là ?
Ce fut à ce moment que je remarquai l'homme assis à ma droite, côté couloir... Que je remarquai les menottes liants nos poignets. Putain, j'en avais marre de prendre pour les autres ! Sentant que je m'étais éveillé et que je commençais à m'agiter, le type me claqua ce qui ressemblait à un ordre et je supposai qu'il s'attendait à ce que ça suffise à me faire tenir tranquille. Mauvaise pioche ! Je tirai sur son bras pour tenter de me défaire des bracelets de métal tout en réclamant des explications... On commençait à nous regarder et je m'en foutais comme de l'an quarante. Je voulais juste qu'on me lâche la grappe et retourner à Rio ! Si entre deux insultes il tenta de me lire mes droits, je n'en captai pas un mot... Ce que je compris, par contre, ce fut le coup de matraque qui me percuta la mâchoire. Ça n'allait clairement pas suffire, mon gars ! Ma main libre était venue s'enrouler autour de sa gorge, je commençai à serrer...
Nouveau blackout... J'avais à peine senti la seringue de tranquillisants...
J'avais encore la tête dans le cul lorsqu'on m'avait jeté sur le béton dur d'une cellule en manquant, visiblement volontairement, l'ersatz de matelas qui longeait un pan de mur suintant. Ce fut ma main qui m'apprit la moiteur de la pièce, car je n'avais clairement pas les yeux en face des trous alors que je tentais de me redresser pour pouvoir faire face à la porte qu'on s'était empressé de refermer derrière moi. Un grondement m'échappa, fauve, avant que je ne tente d'articuler trois mots malgré ma langue pâteuse et ma gorge parcheminée.
« Et mon coup de fil à un avocat, bande de connards ! Qu'est-ce que vous me voulez, putain ! Une réponse sardonique me fut faite dont, sans surprise, je ne compris pas un traître mot. Balançant la tête – mauvais plan, mon crâne semblait sur le point d'imploser – j'ajoutai un très soutenu Hein ? Qui tomba dans le vide... Le silence... Jusqu'à ce que retombe assis par terre et qu'une nouvele voix ne s'élève depuis l'autre bout de la pièce.
-J'imagine que vous ne parlez pas japonais ? C'était un homme, milieu de vingtaine à première vue. Tout ce qui m’intéressait dans l'instant c'était que je comprenais ce qu'il me disait, car il s'exprimait en anglais, et que je pouvais le péter en deux en cas de besoin. Les choses s'amélioraient ! Pour autant, seul mon silence lui répondit tandis que je l'observais. Il avait franchement pas une gueule à se retrouver en taule... Il avait fait quoi ? Piqué sa sucette à un gosse au parc ? Il devait en tout cas être là depuis un certain temps car il avait déjà repéré un pauvre lavabo d'où il me ramena un verre ébréché d'eau plus ou moins fraîche. C'était toujours ça de gagné... Alors que j'avalais la flotte sans me poser plus de questions, il reprit d'un ton prudent. J'imagine également ne pas faire erreur en supposant que vous devez être Kanashisa Tora-san ? Ça expliquait tout, il y avait bel et bien erreur sur la personne ! Vous supposez mal... Tiger Thorne, enchanté... Je crois... J'avais presque réussi à sourire, mais mes sourires avaient tendance à faire peur... Il enchaîna pourtant sans se démonter. Non, il n'y a pas erreur hélas... Tiger... Tora, en japonais... Bravo pour le respect, pas foutu d’appeler les gens par leur nom de baptême ? Ok... J'étais assez mal placé pour faire ce genre de réflexion. Vous êtes au Centre de Redressement de l'Incontestable, Tor... Tiger-san... Est-ce que vous comprenez ce que ça signifie ? Ça signifiait que ça puait... Je tâchais encore d'enfiler les perles de mon enfance totalement décousue dans un ordre faisant sens lorsqu'il assena d'un ton déjà fatigué par ce court échange... Je suis Kanashisa Asuka... Votre époux... »
J'aurais aimé faire un nouveau blackout... Et me réveiller dans mon lit à Rio... Même défoncé dans le caniveau, ça m'aurait été...
« It's called KARMA and it's prononced 'ahah, fuck you !' »
Elle ne lui avait pas donné de prénom, prétextant qu'elle cherchait encore...
X, né le 29 février 2084 de Rachel Dover... Enfant mâle en bonne santé et promettant déjà de devenir un solide gaillard... Le temps de se remettre de ses couches sans l'aide d'un partenaire ni de ses parents, fille-mère comme sa mère et sa grand-mère avant elle, elle était finalement partie en pleine nuit avec l'enfant dissimulé dans un sac et la complicité d'une infirmière qui avait écouté son histoire et l'avait prise en pitié au point de risquer sa place. Ni l'une ni l'autre n'avaient réellement espéré de miracle, et elles avaient bien fait. Aussi parfaitement réglés que des horloges, les médecins de l'Incontestable étaient venus se présenter à sa porte une fois le nourrisson en état de recevoir sa puce. Elle n'avait pas lutté, les avait suivi en ce même hôpital qui avait vu naître son bébé deux mois plus tôt. On avait réclamé un prénom pour l'enfant, elle avait murmuré Tiger... Son petit fauve... Tora Kanashisa, car un kanji valait mieux que deux katakanas et que Rachel venait de recevoir cette fameuse lettre rose à laquelle ses aînées avaient échappé par miracle avant elle.
C'était ça le problème avec les jeux de hasard... Vous pouvez lancer la pièce dix fois, vingt fois, trente fois en enchaînant les « piles », elle finira fatalement par montrer sa « face » un jour ou l'autre...
La procédure terminée, et l'enfant dûment enregistré dans les fichiers de l'Incontestable, les praticiens s'en étaient allés... Le petit avait été abandonné là, dans les bras de l'infirmière ayant tenté de les aider. Il n'était personne, n'avait pas d'existence « légale » au delà du pays du Soleil Levant. Le dossier évoquant l'implantation avait été étrangement « perdu » et le seul document accompagnant le bambin ne spécifiait que la cession des droits parentaux, l'interdiction de dévoiler le nom de sa génitrice, sa date de naissance et ce prénom... Tiger... Un coup d'épée dans l'eau pour échapper à la dictature.
Le lendemain, Tiger « Smith » - d'après les registres anglais - rejoignait un foyer de l'aide sociale à l'enfance pour être confié à une première famille d'accueil...
« On va pas pouvoir te garder avec nous, Tiger... Je n'avais même pas reposé les yeux sur lui, n'avais pas prononcé un mot, depuis que nous étions sortis du bureau du directeur. Je savais déjà ce qu'il allait dire, ce qui allait se passer... Ça fait combien de fois ce mois-ci qu'on me fait venir car tu t'es battu avec d'autres gosses ? Ma version ? On s'en foutait... J'étais plus grand, plus fort, plus taciturne, moins bon en cours et j'avais passé ma vie à aller de foyer en famille d'accueil et de famille d'accueil en foyer. C'était forcement de ma faute, n'est-ce pas ? Que le petit Sydney avec sa gueule d'aryen premier de la classe ait voulu se faire une réputation et se faire pousser des couilles en s'en prenant au mouton noir, c'était sans importance. J'avais l'habitude... Monsieur Waddell n'eut même pas besoin de baiser les yeux pour me regarder, je le dépassais déjà presque... Ton éducateur viendra te chercher demain. Tu ramasseras tes affaires en arrivant à la maison... J'avais jeté un regard sur la Tamise, elle était belle depuis ce pont... Il y avait même des canards, un peu plus loin... 'k, M'sieur Waddell... » Juste un nom de plus sur la longue liste des familles d'accueil avec lesquelles ça n'avaient pas collé... Je la gardais planquée dans un bouquin que je n'avais jamais terminé de lire, dans un coin de ma valise qui n'était jamais complètement défaite... C'était de ma faute, je le savais... Je ne m'ouvrais pas. Ni aux éducs ni aux psys... Je ne faisais confiance à personne... Ma faute, jamais celle du système... Jamais celle des « Sydney » qui voulaient jouer à qui pissait le plus loin...
De retour au foyer, je ne me faisais pas la moindre illusion sur ce qui m'attendait. J'allais sur mes quatorze ans, je pouvais donc dire adieu à l'adoption ou presque... Et, même si les « chefs de service » tâchaient de nous trouver à tous des points de chute pour les fêtes afin que nos encadrants puissent « profiter de leur famille », je savais d'expérience que j'allais passer un Noël de plus à l'internat avec le gardien de nuit. Fuguer ? Pour quoi faire? J'avais pas vingt livres en poche, il faisait un froid quasi polaire... Et je n'avais personne à aller retrouver... C'est triste d'être déjà résigné à cet âge, non ? C'est ce que me disait régulièrement ma référente...
Les jours passèrent, le foyer se vida... J'avais été exclu de l'école, donc je passais mes journées à monter et descendre les escaliers ou bien à tourner en rond dans le jardin. Trop d'énergie, trop de rage muette, trop peu de dérivatifs... Mais le 21, tout changea lors d'un entretien avec mon éduc...
« Tiger, voici les Thorne ! Christopher et Jane ! Depuis l'embrasure de la porte, j'observais le couple l'air de dire « Ok... Et ? ». Devant mon manque de réaction, la femme m'adressa un demi sourire et ajouta.
-Tu vas venir passer les fêtes avec nous... Et peut-être un peu plus longtemps, si tu le souhaites... Toujours pas de réponse, mon attention revint sur la professionnelle de l'aide à l'enfance qui soupira.
-Va faire ton sac, Tiger... Et bonne chance à toi...
-'k... » Demi tour en direction de ma chambre, je rangeai mes affaires sans le moindre élan de nostalgie pour les lieux. Je savais que j'allais très vite revenir...
Quelques jours sans échanger davantage que des banalités jusqu'à ce que, l'après-midi du 24, Christopher et Jane viennent se poser avec moi dans le salon pour « parler ». Déjà ? Ils n'avaient même pas tenu une semaine... Mon regard doré voyagea de l'un à l'autre avant que je n'ouvre la bouche.
« Ne vous fatiguez pas, j'ai compris. Je vais faire ma valise... Lui eut l'air perplexe. Elle balança doucement la tête avant de me répondre.
-C'est difficile de faire confiance, hein... Où gardes-tu ta liste ? J'avais froncé les sourcils, sur la défensive. Je gardais la mienne dans une petite boîte à musique cassée... La liste des familles avec lesquelles ça n'avaient pas fonctionné... Elle se foutait de moi ? Tu n'es pas le seul à avoir eu un départ dans la vie un peu compliqué, Tiger. Ce n'est pas une consolation, je le sais mieux que beaucoup. Mais... Je peux te comprendre, au moins en partie... Si tu veux en parler... Bien évidement, je ne prononçai pas un mot et Christopher prit la parole à ma place.
-Écoute, Tiger... Tu sais comment tout ça fonctionne donc je ne vais pas te mentir. Oui, nous touchons de l'argent pour nous occuper de toi et oui, nous avons besoin de cet argent... Ça ne veut pas nécessairement dire que notre relation doit se cantonner à ça, bien au contraire... Il avait pris la main de sa femme dans la sienne. Jane et moi avons longtemps essayé d'avoir un enfant... Sans succès, tu auras remarqué... Et j'imagine que de ton côté, tu as longtemps espéré trouver une famille... Sans succès non plus... Jane fit la grimace en même temps que moi.
-C'est dit de façon un peu maladroite, mais... Nous ne te demandons pas de promesse et nous n'en faisons pas non plus... Simplement, est-ce que tu veux bien qu'on essaie ? De voir ce que ça donne, si on peut s'entendre... De passer un agréable Noël pour commencer, peut-être ? Tu sais ce qui te ferait plaisir comme cadeau... ? »
Je n'avais pas vraiment su quoi leur répondre et, heureusement, ils ne s'étaient pas attendu à une réponse immédiate. Pas Jane, en tout cas... Christopher semblait un peu déçu... Mais Noël se passa tranquillement, sereinement, dans la maison étroite et toute en hauteur de Parsons Green dans laquelle ils m'avaient accueilli et où j'avais une chambre rien qu'à moi au 2eme étage. Il y avait un parc juste à côté où j'allais promener leur chien... Pas de canards, mais un immense arbre... Un chêne, je crois... J'avais passé des heures à le regarder, me demandant si ses racines étaient aussi vastes que sa ramure tout en me sentant moi-même bien mal ancré dans ce sol...
Noël était passé ainsi que le premier de l'an et mon anniversaire approchait. Avec lui, la fin de ma période d'acclimatation. Nous allions devoir prendre une décision. Enfin, les Thorne allaient devoir en prendre une, même si je ne les imaginais pas signer de papiers sans me consulter après les quelques discussions que nous avions pu avoir... Soit nous en restions là, et je retournais au foyer... Soit je demeurais encore un peu avec eux, auquel cas il allait falloir me trouver une école avec de la place en 9eme année ce qui n'était pas forcement facile à faire. Ils étaient prévenus, mes résultats scolaires étaient tout juste médiocres pour ne pas dire mauvais. Mon orthographe était inexistant, ma calligraphie ressemblait à des pictogrammes... Mais... Mais je savais ce qu'était des pictogrammes, contrairement à pas mal de gosses de mon âge. Pourquoi ? Car je m'étais découvert une véritable passion pour les musées depuis que j'étais avec les Thorne. C'était Jane qui m'y avait mené pour la première fois. Au Victoria and Albert Museum, et j'avais été fasciné. J'avais surpris une expression tendre – maternelle?- dans son regard lorsqu'elle avait soufflé à mi-voix pour ne pas déranger les autres visiteurs. « Tu vois, Tiger... Tu n'es pas stupide, et il faut que tu arrêtes de le penser. Tu apprends juste de façon différente... Tu as besoin d'autres choses... » Malgré mes presque quatorze ans, j'avais ce jour là accepté de prendre la main de la petite femme dans la mienne pour la première fois... Et, pour mon véritable anniversaire, nous étions retournés dans ce même musée... Et dans celui d'histoires naturelles... Sans oublier celui des sciences... Ils étaient les uns à la suite des autres, à Kensington. Le plus beau jour de ma vie, à mon souvenir...
J'étais dans la voiture avec Christopher qui était venu me chercher... Dans le bureau du directeur... Rencogné contre mon coin de porte, un bleu en train de se former autour de mon œil et mes genoux écorchés, je serrais les poings autant que les mâchoires... Je savais que j'aurais pas dû y croire, que ça allait recommencer... Ça recommençait toujours... Et Christopher semblait dans une colère noire, ses jointures blanchies sur le volant. J'avais jamais remarqué qu'il était aussi massif, mais... Maintenant qu'il semblait sur le point d'exploser, je réalisai qu'il était immense... Et fort... Que ses paumes pouvaient facilement couvrir mon visage... Est-ce que j'avais peur ? Oui... Non... J'en avais vu d'autres, reçu plus de « corrections » que je n'aurais pu en compter... Je lâchai même l'ombre d'un rire lorsqu'il manqua le croisement qui nous aurait ramené à la maison... Allez directement au foyer, ne passez pas par la case départ... Ne recevez pas les vingt mille livres...
« Tu crois qu'on va où... ? La voix de Christopher. Les premiers mots qu'il décochait depuis que nous étions sortis de l'école...
-Au foyer... J'avais répondu d'un ton blasé, fatigué...
-Tu penses que je suis fâché contre toi ? Je haussai vaguement les épaules, découvrant une nouvelle douleur dans la droite. Je ne suis pas en colère contre toi, Tiger... Il quitta la route des yeux une seconde pour croiser mon regard avant de ramener son attention sur les autres véhicules. Et non, nous n'allons pas au foyer...
-Où ça, alors ? J'avais du mal à le croire, mais je pouvais faire semblant et essayer de comprendre ce qu'il attendait de moi...
-Je t'emmène à mon dojo... »
Je n'avais pas immédiatement compris sa démarche, mais il avait fini par m'expliquer. Lui même avait toujours été la « cible à abattre » car trop grand, trop fort et un peu trop franc. Il avait capté le sourire en coin de mon adversaire du jour qui jurait ses grands dieux que c'était moi qui avait commencé. Il avait subi le même genre de harcèlement lorsqu'il était gosse... Et ça avait duré... Et duré... Jusqu'à ce que, plus vieux, il s'inscrive à des cours de judo... Puis de karaté... Finalement, de boxe anglaise, qui lui avait bien plus convenu et qu'il me proposait d'essayer avec lui ce jour là.
« Te battre ne sera jamais une bonne option... Mais je suis passé par là, moi aussi, et je refuse que mon fils vive la même chose pendant autant d'années. Tu es grand et tu es impressionnant... C'est la façon dont ton corps s'est développé et tu n'y es pour rien. Et il y aura toujours des petits cons pour te voir comme un défi... Des Ronald, des Trent...
-Des Sydney... Est-ce qu'il venait vraiment de le dire... ? « Mon fils »... ?
-Oui, des Sydney aussi, je suppose... Un soupire lui échappa. Écoute, Tiger... Je sais pas si c'est une bonne idée. J'ai jamais été père, j'apprends et je fais forcement des erreurs. Mais là, la seule solution que j'ai, c'est de t'apprendre à rendre les coups... Pas pour que tu deviennes le caïd du quartier, pas pour que tu te venges. Non... Simplement pour que, où que tu ailles dans ta vie, on ne te fasse chier qu'une seule et unique fois avant de comprendre que c'est une mauvaise idée... Avec l'espoir qu'au final, un regard suffise... Que tu n'aies plus jamais à te défendre... Tu veux tenter le coup ? »
Je ne m'étais pas attendu à ce genre de discours, mais j'avais accepté... J'avais suivi Christopher à ses cours, en avait réclamé davantage... J'étais monté en grade à une vitesse hallucinante, motivé par cette injustice et cette frustration qui m'habitaient depuis toujours... En cours de route, j'avais mis les choses à plat avec le « Sydney » qui m'avait causé des soucis... Devant le directeur, il avait admis que je n'étais pas le seul fautif... Nous avions promis que ça ne se renouvellerait plus... Et je ne m'étais plus jamais battu, du moins dans cette école...
…
Deux ans plus tard, le jour de mon anniversaire, Tiger Smith devenait officiellement Tiger Thorne...
« Looks like it's fuck this shit o'clock »
J'avais retracé les grandes lignes de ma vie à Asuka, sans m’appesantir, pour qu'il comprenne bien que je n'avais jamais entendu le nom « Kanashisa » avant ce jour. Ma colère était retombée, encore anesthésiée par les tranquillisants, et c'était certainement la seule chose qui me permettait de rester à peu près correct malgré l'absurdité des événements et la situation dans laquelle nous nous trouvions. La voix de mon compagnon de cellule traversa le coton de mon esprit et j'y perçus une totale incrédulité.
« Vous voulez dire que... Vous n'aviez absolument pas la moindre idée d'être « Japonais » ?
-Vous trouvez que j'ai une gueule de bridé... ? Seul le silence me répondit et je réalisai que j'avais sans doute été un peu loin... Désolé... Je suis pas raciste pour deux sous, je peux vraiment pas me le permettre... Vous voyez ces trucs où on crache dedans, là ? Les test ADN, pour voir grosso modo où sont nos origines ? Les Thorne m'en ont offert un, à l'époque où je voulais absolument savoir d'où je venais... La partie mitochondriale indiquait bien des racines au Japon, mais... J'avais pas de « puce » à leur connaissance, donc on a supposé que ça venait de bien avant ces conneries d'Incontestable... Côté paternel, c'était plus ou moins l'erreur 404... Je viens de partout et de nulle part... Rien de vraiment significatif... Asuka me regardait étrangement. Quoi ? Vous avez pas suivi ou bien ça vous étonne que je connaisse le mot « mitochondriale » ? Je sais peut-être pas comment ça s'écrit, mais je suis moins con que j'en ai l'air... Il répondit.
-L'anglais n'est pas ma langue maternelle, il m'a fallu du temps pour comprendre... Il retrouva le silence avant de reprendre. Mais... Vous savez où nous sommes et pourquoi nous y sommes, non ? Je fichai mon regard dans le sien avant de me lever et de retirer mon t-shirt. Je crevais de chaud, je puais la sueur... Je me dirigeai vers le lavabo décati pour me nettoyer un minimum en utilisant le vêtement comme éponge avant de le rincer et de l'étendre comme je pouvais en espérant qu'il sèche.
-Ouai... Je me suis intéressé au Japon après avoir fait les tests. Et je suis même venu il y a quelques années, avant le soulèvement des Incontrôlables, pour étudier les arts martiaux locaux et la philosophie qui va avec... Je suis prof de MMA...
-Sans rire... Son attention s'était bloquée sur mes épaules et mes bras... Je savais ce qu'il regardait...
-Je me pensais pas concerné, mais... Je me suis renseigné quand même, pour comprendre les gens du coin et pas risquer de mettre une pucée en danger sans le savoir.
-C'est... Honorable, j'imagine...
-Mouai... Je ramenai mon regard sur lui... Depuis mon arrivée, je lui débitais ma vie sans lui demander comment lui vivait les choses. C'était peut-être le moment... ? Vous avez l'air... Calme... Ça vous pause pas problème, tout ça ? Asuka balança la tête, haussa une épaule avant d'aller récupérer l'espèce de plateau repas qu'on nous glissait à travers une fente aménagée dans la porte.
-J'en suis pas à mon premier rodéo... J'ai déjà été marié, et j'ai déjà fait un tour au centre de redressement... Mon premier mari était homophobe, voyez-vous... Il est décédé durant Shukumei... J'hésitai, avant de souffler...
-Désolé de votre perte... Un rire grinçant lui échappa.
-Ne le soyez pas, c'était un vrai connard... Il m'a cassé deux fois le bras et m'a refait le portrait plus souvent qu'à mon tour...
-... Je vois... Je baissai le regard sur le sol de béton, serrai les poings, les relâchai... Je vous cognerai pas...
-... Vous en êtes bien certain ? Je pouvais comprendre son inquiétude. Revenant m’asseoir comme si mon corps pesait une tonne, j’essayai de... De le rassurer ?
-Écoutez Asuka, je... Je suis pas homophobe... Chacun fait bien ce qu'il veut de son cul. Mais... Les mecs, c'est pas pour moi... Vraiment pas... C'est pas que vous soyez laid ou con ou autre... C'est juste... Je suis pas gay...
-Moi, je le suis... Il y avait une douloureuse acceptation dans sa voix et je lui répondis avec un demi sourire désolé.
-J'espère encore que tout ça soit une vaste erreur et qu'ils nous fassent sortir, mais... Ouai... Je vous cognerai pas... Il resta un temps stoïque avant de désigner mes tatouages.
-Et ça ? C'est juste de la décoration ? »
« I was taught to think before I act. So if I smack the shit out of you, rest assured... I've thought about it, and I'm confident in my decision. »
Depuis le dessus du frigo sur lequel je l'avais posée, comme Christopher le faisait très régulièrement lorsqu'il avait besoin de se donner le temps de réfléchir pour espérer gagner une dispute, ma mère me regardait en agitant une cuillère en bois dans l'espoir de me la claquer sur le crâne. Le sujet du débat ? Mes tatouages... Elle n'avait rien dit pour le tribal dans mon cou aussi je ne m'étais pas posé plus de questions avant de retourner à Camden chez mon tatoueur pour commencer ma manchette droite. Ses cris alertèrent le restant de la maison et une petite main vint se nicher dans la mienne.
« Pourquoi tu cries, maman ? Du haut de ses six ans et demi, ma petite sœur était la meilleure avocate que je pouvais espérer.
-Je crie parce que ton frère vient de faire une bêtise plus grosse que lui et c'était pas gagné d'avance vu l'espace qu'il occupe ! Connie fronça ses petits sourcils blonds, regarda mon bras avant de se tordre le cou pour retrouver le regard de notre mère.
-Mais... Ils sont beaux ses poissons à Tiger !
-Ça va, maman... J'ai vingt-quatre ans et je ne remettrai de toute façon jamais les pieds au Japon. J'ai vu ce que j'avais à y voir et ça en restera là. On habite à Londres ! Je n'aurai pas de problème à cause de mes choix de designs. C'est juste... Écoute... Tu te rappelles des tests ADN ? La seule chose qu'ils ont pu me dire, c'est que j'avais un peu de sang de là bas dans mon arbre généalogique. C'est tout ce que je sais de mes origines... J'ai... J'ai « besoin » de ça, tu comprends ?
-J'entends bien, mais... Tu as conscience de ce que tu portes dans ta peau, maintenant ?
-Quoi ? Tu aurais préféré qu'il se fasse tatouer Hello Kitty ? Christopher arriva qui récupéra Jane et la reposa sur le sol. Trois secondes plus tard, je recevais un coup de cuillère... Lui même était tatoué sur approximativement les trois quarts de son corps et... Et, même s'il aimait chacune de ses pièces et les souvenirs qui y étaient attachés, ça ressemblait globalement à rien... Un peu comme les dessins de Connie, en fait... Il inspecta mon bras, siffla... C'est un sacré bon travail qu'on t'a fait ! Tu comptes faire tout le bras ? J'acquiesçai.
-Des koïs sur le droit, et sûrement des pivoines sur le gauche... Dès que j'aurais les moyens... D'ailleurs, j'ai trouvé un travail de videur dans Hammersmith. Ils paient bien ! Et ça complétera mes heures d'enseignement au dojo... Mon père voulu me claquer l'épaule pour me féliciter, j'esquivai...
-Pardon, pardon... J'avais oublié...
-Moi, je n'ai pas oublié ! Est-ce qu'on va vraiment laisser passer le fait qu'il va passer pour un yakuza ?
-Comme il l'a dit, nous sommes au Royaume-Uni... Il n'y a pas de yakuza à Londres... »
« In order to insult me, I must first value you opinion... Nice try, though... »
« Hey, Tora... Tu veux pas m'embrasser pour me dire au revoir... ? J'arrivais tout juste du dojo, j'étais dégueulasse... Et ma main tenait celle d'Asuka sur le drap blanc de son lit d’hôpital. Je lui adressai une grimace, tentant d'en rire.
-Ça fait plus d'un an qu'on est mariés et t'as toujours pas enregistré que je suis pas gay ? Il tenta de rire malgré son masque à oxygène.
-Qu'est-ce que tu veux... Je suis marié au mec le plus hot du Japon ! Jusqu'au bout, je tenterai ma chance ! Un silence... S'il te plaît... Ce sera le dernier... Je lui retirai son masque, puis me penchai pour embrasser cet homme dans la vie duquel j'avais déboulé sans crier gare... Il m'avait accueilli malgré mes incompréhensions et mes rages... Il avait nettoyé mes plaies lorsque, pris à partie par des yakuzas refusant de croire que je n'appartenais pas à un gang rival, je rentrais en sang... Il était venu me chercher au poste de police à chaque fois que je m'étais trouvé au mauvais endroit au mauvais moment et qu'on avait repéré mes encrages... Il m'avait enseigné les bases du japonais... M'avait aidé à ouvrir mon dojo et à trouver autant d'élèves que de collègues... Il m'avait permis de trouver un certain équilibre et, même s'il n'avait jamais été question d'amour, nous avions été complices... Oubliant son genre, j'essayai de lui transmettre toute cette affection à travers cet ultime baiser avant de poser mon front sur le sien... Un soupire...
-Je te préviens... Si tu t'en sors, je te tue... Il rit, avant de tousser...
-Je te crois sur parole... Ses doigts pressèrent les miens, juste un peu... Hey Tora... Je n'ai pas été malheureux... Il était à bout de force, commençait à délirer... Avec toi... Je n'ai pas été malheureux... »
L'épidémie l'avait emporté peu de temps après, comme des milliers d'autres Japonais et sans qu'il n'ait l'occasion de prononcer un mot de plus...
« If you phone doesn't ring, it's me. »
Je suis resté vivre à Tokyo, m'étant aménagé une chambre au dojo après avoir rendu les clés de la maison que j'avais habitée avec Asuka. Je gagne bien ma vie, ici... En tant que professeur ainsi que coach personnel, quand j'ai besoin d'une rentrée de salaire supplémentaire ou que je tombe sur un client plus ou moins intéressant. Je commence même à recevoir des propositions pour chorégraphier des combats dans des spectacles, des films, des séries... Ouai, ça va... C'est en tout cas ce que je dis à mes parents et à ma sœur pour justifier le fait que je reste ici parce que... Sérieusement, j'ai pas la moindre idée de ce que je fous encore là... A vrai dire, même lorsque les puces ont annoncé des morts à tort et que je me suis interrogé sur comment je réagirais si j'étais touché, je n'avais pas songé à fuir... Pourquoi faire? Gagner un court sursis? De toute façon, mon implant était resté vaillant. Aucune fausse alerte me concernant et je n'en ai été ni soulagé ni déçu...
Une fois sur deux, je ne comprends pas ce qu'on me dit et je suis toujours incapable de lire les kanjis même les plus simples à l'exception de celui encré entre mes omoplates... Tora... Tiger... C'était le premier et le seul qu'Asuka avait réussi à m'apprendre...
Le dojo brasse pas mal de monde, des flics et des yaks notamment... Un coup d’œil à mes tatouages et je suis fiché, bon pour une énième mise au clair à coups de poings même s'il y en a de moins en moins car on commence à me connaître et que je retiens de moins en moins cette rage lancinante qui ne m'a jamais réellement quitté même si parfois – rarement – certaines personnes ont réussi à m’adoucir...
Il n'y a plus personne pour soigner mes plaies ni me tirer de garde à vue et, si je m'oublie régulièrement dans les bras des femmes qui croisent ma route, je quitte leurs lits avant qu'elles ne puissent me demander si je suis plus « thé ou café » au petit déjeuner. Un connard, certes, mais un connard qui leur laisse généralement un bon souvenir assez inavouable...
Je ne sais pas ce que j'attends, ce que je cherche... Ma mère, peut-être ? J'ai fait des recherches sur internet, ai découvert qu'elle est encore en vie quelque part sur Shikoku. J'ai même un demi-frère et une demi-sœur... Mais, elle m'a abandonné, alors... A quoi bon me réinviter dans sa vie ? Je n'ai, de toute façon, absolument rien à lui apporter aussi je demeure seul.
J'en viens presque à regretter Asuka, gay ou pas... Il m'avait donné l'impression d'avoir une place, il me motivait à sa façon. Même si - d'un commun accord et après avoir compris que nous ne "risquions" rien - nous avions profité du bug des puces pour trouver des amants convenant davantage à nos inclinations, nous avions poursuivi notre vie commune et ses rituels bien implantés en nous depuis près d'un an... J'imagine que nous nous serions manqué, sans ça... Il me manquait, en tout cas...
Mon existence se résume désormais à ma salle, au nombre de kilos que je peux soulever, à la vitesse à laquelle je peux courir pour fuir ce que je ne comprends pas et ne veux pas comprendre... Elle se résume à mes élèves qui ne savent jamais trop s'ils doivent avoir peur de moi ou bien se sentir en sécurité, à mes collègues qui me proposent régulièrement de sortir sans que j'accepte jamais... Au coin de comptoir que j'use de mes coudes en défonçant une bouteille de sake et trois paquets de clopes les jours les plus sombres... Les jours ou je me souviens de tous les « Sydney », de tous les « Ronald » et de tous les « Trent »... Les nuits où je me souviens de tous les noms sur ma liste...
« That feeling when you're not necessarily sad, but you just feel really empty. »
13 juillet 2110, Rio de Janeiro, Brésil
Une bouteille de flotte à moitié vide à la main, le souffle encore un peu court, je traversais la ville en compagnie de deux jeunes « du cru » qui souhaitaient s'assurer que leur nouvel ami ne se faisait pas attaquer sur le chemin du retour entre les favelas et son hôtel. Leur sollicitude m'avait presque amusé, au début. Est-ce qu'ils ne faisaient pas tous une bonne tête et trente kilos de moins que moi ? Si. Mais ça ne faisait visiblement pas tout dans cette cité où l’extrême richesse côtoyait l’extrême pauvreté. Un regard alentour avait fini de me convaincre d'accepter d'être chaperonné. Il n'y avait pas marqué « MMA » sur mon front et je restais le genre de mec qu'on a envie d'allonger par terre pour s'essuyer les pieds dessus quand on a quelque chose à prouver. Personnellement, ça ne m'aurait pas dérangé outre mesure de mettre les points sur les « i » et les barres aux « t » de quelques petites frappes, mais... Je n'étais pas plus rapide qu'une balle et mes poings n'étaient pas plus tranchants que des lames... Hélas...
J'étais ici depuis près de deux semaines, profitant comme bien souvent de mes « vacances » pour découvrir de nouveaux styles de combat, et j'avais passé deux jours à observer des hommes et des femmes de toutes les nuances de couleurs imaginables s’entraîner sur la plage avant de finir par me décider à les aborder. C'était généralement ainsi que j'opérais, d'ailleurs... L'observation... Attendre de faire plus ou moins partie du décor dans lequel j'avais tout le mal du monde à me fondre. Puis, l'instant venu, baragouiner trois mots de la langue locale appris sur le tas et laisser ensuite parler le corps et ses instincts. J'aimais pas trop causer, de toute façon...
Carlos et Marcelo l'avaient d'ailleurs rapidement compris. C'était eux qui m'avaient proposé de venir assister à une vraie « roda » après m'avoir fait jurer de ne pas tenter de prendre un tour de piste. J'avais haussé les épaules, ils avaient pris ça comme un accord. J'avais ma conscience pour moi. Bref, une heure était passée... Deux... Trois... Et les coups s'étaient enchaînés parfois trop rapidement pour que je les suive. C'était fascinant, hypnotisant... Et j'avais désobéi, pris mon tour en coupant le combat précédent comme on me l'avait appris... Le rythme de la musique avait changé, presque menaçant... Carlos était venu me sauver en coupant à son tour avant que je ne prenne un mauvais coup. Ça n'aurait pas été le premier, mais... J'imagine que je lui devais d'être encore en état de marcher ? Pour la peine, ils m'avaient fait courir sur tout le chemin du retour et j'étais proprement exténué lorsqu'ils me lâchèrent à deux rues de ma crèche. Une claque dans le dos, une autre derrière la tête... J'avais encaissé sans rien dire, dans la mesure où ici j'étais élève et non « mestre ».
J'avais reçu un autre coup, ce soir là... En plein dans la nuque... Et ça avait fait blackout...
15 juillet 2110, quelque part au dessus le la mer du Japon
Je m'étais réveillé durant le trajet de retour... Plus près des nuages que du plancher des vaches comme je pus le remarquer en regardant autour de moi pour essayer de raccrocher les wagons. Un avion ? Ce n'était pas la première fois que je buvais assez pour perdre quelques heures de souvenirs dans un trou noir supermassif, mais... J'avais bien encore une semaine devant moi avant de devoir revenir à Londres, n'est-ce pas ? Mal de tête lorsque les haut-parleurs s'activèrent pour débiter leur rengaine... En portugais, pour commencer... J'y pannais rien... En japonais, ensuite... Pas mieux, mais le « Arigatōgoza-je-sais-pas-quoi » à la fin m'avait orienté un minimum... De l'anglais ensuite, enfin... Température au sol, on s'en cognait... Heure d’atterrissage, pas mieux... Pardon ? Aéroport de Tokyo-Narita ? What's the fuck ? Mais qu'est-ce que je foutais là ?
Ce fut à ce moment que je remarquai l'homme assis à ma droite, côté couloir... Que je remarquai les menottes liants nos poignets. Putain, j'en avais marre de prendre pour les autres ! Sentant que je m'étais éveillé et que je commençais à m'agiter, le type me claqua ce qui ressemblait à un ordre et je supposai qu'il s'attendait à ce que ça suffise à me faire tenir tranquille. Mauvaise pioche ! Je tirai sur son bras pour tenter de me défaire des bracelets de métal tout en réclamant des explications... On commençait à nous regarder et je m'en foutais comme de l'an quarante. Je voulais juste qu'on me lâche la grappe et retourner à Rio ! Si entre deux insultes il tenta de me lire mes droits, je n'en captai pas un mot... Ce que je compris, par contre, ce fut le coup de matraque qui me percuta la mâchoire. Ça n'allait clairement pas suffire, mon gars ! Ma main libre était venue s'enrouler autour de sa gorge, je commençai à serrer...
Nouveau blackout... J'avais à peine senti la seringue de tranquillisants...
15 juillet 2110, Centre de redressement, Tokyo, Japon
J'avais encore la tête dans le cul lorsqu'on m'avait jeté sur le béton dur d'une cellule en manquant, visiblement volontairement, l'ersatz de matelas qui longeait un pan de mur suintant. Ce fut ma main qui m'apprit la moiteur de la pièce, car je n'avais clairement pas les yeux en face des trous alors que je tentais de me redresser pour pouvoir faire face à la porte qu'on s'était empressé de refermer derrière moi. Un grondement m'échappa, fauve, avant que je ne tente d'articuler trois mots malgré ma langue pâteuse et ma gorge parcheminée.
« Et mon coup de fil à un avocat, bande de connards ! Qu'est-ce que vous me voulez, putain ! Une réponse sardonique me fut faite dont, sans surprise, je ne compris pas un traître mot. Balançant la tête – mauvais plan, mon crâne semblait sur le point d'imploser – j'ajoutai un très soutenu Hein ? Qui tomba dans le vide... Le silence... Jusqu'à ce que retombe assis par terre et qu'une nouvele voix ne s'élève depuis l'autre bout de la pièce.
-J'imagine que vous ne parlez pas japonais ? C'était un homme, milieu de vingtaine à première vue. Tout ce qui m’intéressait dans l'instant c'était que je comprenais ce qu'il me disait, car il s'exprimait en anglais, et que je pouvais le péter en deux en cas de besoin. Les choses s'amélioraient ! Pour autant, seul mon silence lui répondit tandis que je l'observais. Il avait franchement pas une gueule à se retrouver en taule... Il avait fait quoi ? Piqué sa sucette à un gosse au parc ? Il devait en tout cas être là depuis un certain temps car il avait déjà repéré un pauvre lavabo d'où il me ramena un verre ébréché d'eau plus ou moins fraîche. C'était toujours ça de gagné... Alors que j'avalais la flotte sans me poser plus de questions, il reprit d'un ton prudent. J'imagine également ne pas faire erreur en supposant que vous devez être Kanashisa Tora-san ? Ça expliquait tout, il y avait bel et bien erreur sur la personne ! Vous supposez mal... Tiger Thorne, enchanté... Je crois... J'avais presque réussi à sourire, mais mes sourires avaient tendance à faire peur... Il enchaîna pourtant sans se démonter. Non, il n'y a pas erreur hélas... Tiger... Tora, en japonais... Bravo pour le respect, pas foutu d’appeler les gens par leur nom de baptême ? Ok... J'étais assez mal placé pour faire ce genre de réflexion. Vous êtes au Centre de Redressement de l'Incontestable, Tor... Tiger-san... Est-ce que vous comprenez ce que ça signifie ? Ça signifiait que ça puait... Je tâchais encore d'enfiler les perles de mon enfance totalement décousue dans un ordre faisant sens lorsqu'il assena d'un ton déjà fatigué par ce court échange... Je suis Kanashisa Asuka... Votre époux... »
J'aurais aimé faire un nouveau blackout... Et me réveiller dans mon lit à Rio... Même défoncé dans le caniveau, ça m'aurait été...
« It's called KARMA and it's prononced 'ahah, fuck you !' »
30 avril 2084, St Mary’s Hospital , Londres
Elle ne lui avait pas donné de prénom, prétextant qu'elle cherchait encore...
X, né le 29 février 2084 de Rachel Dover... Enfant mâle en bonne santé et promettant déjà de devenir un solide gaillard... Le temps de se remettre de ses couches sans l'aide d'un partenaire ni de ses parents, fille-mère comme sa mère et sa grand-mère avant elle, elle était finalement partie en pleine nuit avec l'enfant dissimulé dans un sac et la complicité d'une infirmière qui avait écouté son histoire et l'avait prise en pitié au point de risquer sa place. Ni l'une ni l'autre n'avaient réellement espéré de miracle, et elles avaient bien fait. Aussi parfaitement réglés que des horloges, les médecins de l'Incontestable étaient venus se présenter à sa porte une fois le nourrisson en état de recevoir sa puce. Elle n'avait pas lutté, les avait suivi en ce même hôpital qui avait vu naître son bébé deux mois plus tôt. On avait réclamé un prénom pour l'enfant, elle avait murmuré Tiger... Son petit fauve... Tora Kanashisa, car un kanji valait mieux que deux katakanas et que Rachel venait de recevoir cette fameuse lettre rose à laquelle ses aînées avaient échappé par miracle avant elle.
C'était ça le problème avec les jeux de hasard... Vous pouvez lancer la pièce dix fois, vingt fois, trente fois en enchaînant les « piles », elle finira fatalement par montrer sa « face » un jour ou l'autre...
La procédure terminée, et l'enfant dûment enregistré dans les fichiers de l'Incontestable, les praticiens s'en étaient allés... Le petit avait été abandonné là, dans les bras de l'infirmière ayant tenté de les aider. Il n'était personne, n'avait pas d'existence « légale » au delà du pays du Soleil Levant. Le dossier évoquant l'implantation avait été étrangement « perdu » et le seul document accompagnant le bambin ne spécifiait que la cession des droits parentaux, l'interdiction de dévoiler le nom de sa génitrice, sa date de naissance et ce prénom... Tiger... Un coup d'épée dans l'eau pour échapper à la dictature.
Le lendemain, Tiger « Smith » - d'après les registres anglais - rejoignait un foyer de l'aide sociale à l'enfance pour être confié à une première famille d'accueil...
Décembre 2097, Putney, Londres
« On va pas pouvoir te garder avec nous, Tiger... Je n'avais même pas reposé les yeux sur lui, n'avais pas prononcé un mot, depuis que nous étions sortis du bureau du directeur. Je savais déjà ce qu'il allait dire, ce qui allait se passer... Ça fait combien de fois ce mois-ci qu'on me fait venir car tu t'es battu avec d'autres gosses ? Ma version ? On s'en foutait... J'étais plus grand, plus fort, plus taciturne, moins bon en cours et j'avais passé ma vie à aller de foyer en famille d'accueil et de famille d'accueil en foyer. C'était forcement de ma faute, n'est-ce pas ? Que le petit Sydney avec sa gueule d'aryen premier de la classe ait voulu se faire une réputation et se faire pousser des couilles en s'en prenant au mouton noir, c'était sans importance. J'avais l'habitude... Monsieur Waddell n'eut même pas besoin de baiser les yeux pour me regarder, je le dépassais déjà presque... Ton éducateur viendra te chercher demain. Tu ramasseras tes affaires en arrivant à la maison... J'avais jeté un regard sur la Tamise, elle était belle depuis ce pont... Il y avait même des canards, un peu plus loin... 'k, M'sieur Waddell... » Juste un nom de plus sur la longue liste des familles d'accueil avec lesquelles ça n'avaient pas collé... Je la gardais planquée dans un bouquin que je n'avais jamais terminé de lire, dans un coin de ma valise qui n'était jamais complètement défaite... C'était de ma faute, je le savais... Je ne m'ouvrais pas. Ni aux éducs ni aux psys... Je ne faisais confiance à personne... Ma faute, jamais celle du système... Jamais celle des « Sydney » qui voulaient jouer à qui pissait le plus loin...
De retour au foyer, je ne me faisais pas la moindre illusion sur ce qui m'attendait. J'allais sur mes quatorze ans, je pouvais donc dire adieu à l'adoption ou presque... Et, même si les « chefs de service » tâchaient de nous trouver à tous des points de chute pour les fêtes afin que nos encadrants puissent « profiter de leur famille », je savais d'expérience que j'allais passer un Noël de plus à l'internat avec le gardien de nuit. Fuguer ? Pour quoi faire? J'avais pas vingt livres en poche, il faisait un froid quasi polaire... Et je n'avais personne à aller retrouver... C'est triste d'être déjà résigné à cet âge, non ? C'est ce que me disait régulièrement ma référente...
Les jours passèrent, le foyer se vida... J'avais été exclu de l'école, donc je passais mes journées à monter et descendre les escaliers ou bien à tourner en rond dans le jardin. Trop d'énergie, trop de rage muette, trop peu de dérivatifs... Mais le 21, tout changea lors d'un entretien avec mon éduc...
« Tiger, voici les Thorne ! Christopher et Jane ! Depuis l'embrasure de la porte, j'observais le couple l'air de dire « Ok... Et ? ». Devant mon manque de réaction, la femme m'adressa un demi sourire et ajouta.
-Tu vas venir passer les fêtes avec nous... Et peut-être un peu plus longtemps, si tu le souhaites... Toujours pas de réponse, mon attention revint sur la professionnelle de l'aide à l'enfance qui soupira.
-Va faire ton sac, Tiger... Et bonne chance à toi...
-'k... » Demi tour en direction de ma chambre, je rangeai mes affaires sans le moindre élan de nostalgie pour les lieux. Je savais que j'allais très vite revenir...
24 décembre 2097, Parsons Green, Londres
Quelques jours sans échanger davantage que des banalités jusqu'à ce que, l'après-midi du 24, Christopher et Jane viennent se poser avec moi dans le salon pour « parler ». Déjà ? Ils n'avaient même pas tenu une semaine... Mon regard doré voyagea de l'un à l'autre avant que je n'ouvre la bouche.
« Ne vous fatiguez pas, j'ai compris. Je vais faire ma valise... Lui eut l'air perplexe. Elle balança doucement la tête avant de me répondre.
-C'est difficile de faire confiance, hein... Où gardes-tu ta liste ? J'avais froncé les sourcils, sur la défensive. Je gardais la mienne dans une petite boîte à musique cassée... La liste des familles avec lesquelles ça n'avaient pas fonctionné... Elle se foutait de moi ? Tu n'es pas le seul à avoir eu un départ dans la vie un peu compliqué, Tiger. Ce n'est pas une consolation, je le sais mieux que beaucoup. Mais... Je peux te comprendre, au moins en partie... Si tu veux en parler... Bien évidement, je ne prononçai pas un mot et Christopher prit la parole à ma place.
-Écoute, Tiger... Tu sais comment tout ça fonctionne donc je ne vais pas te mentir. Oui, nous touchons de l'argent pour nous occuper de toi et oui, nous avons besoin de cet argent... Ça ne veut pas nécessairement dire que notre relation doit se cantonner à ça, bien au contraire... Il avait pris la main de sa femme dans la sienne. Jane et moi avons longtemps essayé d'avoir un enfant... Sans succès, tu auras remarqué... Et j'imagine que de ton côté, tu as longtemps espéré trouver une famille... Sans succès non plus... Jane fit la grimace en même temps que moi.
-C'est dit de façon un peu maladroite, mais... Nous ne te demandons pas de promesse et nous n'en faisons pas non plus... Simplement, est-ce que tu veux bien qu'on essaie ? De voir ce que ça donne, si on peut s'entendre... De passer un agréable Noël pour commencer, peut-être ? Tu sais ce qui te ferait plaisir comme cadeau... ? »
Je n'avais pas vraiment su quoi leur répondre et, heureusement, ils ne s'étaient pas attendu à une réponse immédiate. Pas Jane, en tout cas... Christopher semblait un peu déçu... Mais Noël se passa tranquillement, sereinement, dans la maison étroite et toute en hauteur de Parsons Green dans laquelle ils m'avaient accueilli et où j'avais une chambre rien qu'à moi au 2eme étage. Il y avait un parc juste à côté où j'allais promener leur chien... Pas de canards, mais un immense arbre... Un chêne, je crois... J'avais passé des heures à le regarder, me demandant si ses racines étaient aussi vastes que sa ramure tout en me sentant moi-même bien mal ancré dans ce sol...
Février 2098, South Kensington, Londres
Noël était passé ainsi que le premier de l'an et mon anniversaire approchait. Avec lui, la fin de ma période d'acclimatation. Nous allions devoir prendre une décision. Enfin, les Thorne allaient devoir en prendre une, même si je ne les imaginais pas signer de papiers sans me consulter après les quelques discussions que nous avions pu avoir... Soit nous en restions là, et je retournais au foyer... Soit je demeurais encore un peu avec eux, auquel cas il allait falloir me trouver une école avec de la place en 9eme année ce qui n'était pas forcement facile à faire. Ils étaient prévenus, mes résultats scolaires étaient tout juste médiocres pour ne pas dire mauvais. Mon orthographe était inexistant, ma calligraphie ressemblait à des pictogrammes... Mais... Mais je savais ce qu'était des pictogrammes, contrairement à pas mal de gosses de mon âge. Pourquoi ? Car je m'étais découvert une véritable passion pour les musées depuis que j'étais avec les Thorne. C'était Jane qui m'y avait mené pour la première fois. Au Victoria and Albert Museum, et j'avais été fasciné. J'avais surpris une expression tendre – maternelle?- dans son regard lorsqu'elle avait soufflé à mi-voix pour ne pas déranger les autres visiteurs. « Tu vois, Tiger... Tu n'es pas stupide, et il faut que tu arrêtes de le penser. Tu apprends juste de façon différente... Tu as besoin d'autres choses... » Malgré mes presque quatorze ans, j'avais ce jour là accepté de prendre la main de la petite femme dans la mienne pour la première fois... Et, pour mon véritable anniversaire, nous étions retournés dans ce même musée... Et dans celui d'histoires naturelles... Sans oublier celui des sciences... Ils étaient les uns à la suite des autres, à Kensington. Le plus beau jour de ma vie, à mon souvenir...
Mai 2098, Parsons Green, Londres
J'étais dans la voiture avec Christopher qui était venu me chercher... Dans le bureau du directeur... Rencogné contre mon coin de porte, un bleu en train de se former autour de mon œil et mes genoux écorchés, je serrais les poings autant que les mâchoires... Je savais que j'aurais pas dû y croire, que ça allait recommencer... Ça recommençait toujours... Et Christopher semblait dans une colère noire, ses jointures blanchies sur le volant. J'avais jamais remarqué qu'il était aussi massif, mais... Maintenant qu'il semblait sur le point d'exploser, je réalisai qu'il était immense... Et fort... Que ses paumes pouvaient facilement couvrir mon visage... Est-ce que j'avais peur ? Oui... Non... J'en avais vu d'autres, reçu plus de « corrections » que je n'aurais pu en compter... Je lâchai même l'ombre d'un rire lorsqu'il manqua le croisement qui nous aurait ramené à la maison... Allez directement au foyer, ne passez pas par la case départ... Ne recevez pas les vingt mille livres...
« Tu crois qu'on va où... ? La voix de Christopher. Les premiers mots qu'il décochait depuis que nous étions sortis de l'école...
-Au foyer... J'avais répondu d'un ton blasé, fatigué...
-Tu penses que je suis fâché contre toi ? Je haussai vaguement les épaules, découvrant une nouvelle douleur dans la droite. Je ne suis pas en colère contre toi, Tiger... Il quitta la route des yeux une seconde pour croiser mon regard avant de ramener son attention sur les autres véhicules. Et non, nous n'allons pas au foyer...
-Où ça, alors ? J'avais du mal à le croire, mais je pouvais faire semblant et essayer de comprendre ce qu'il attendait de moi...
-Je t'emmène à mon dojo... »
Je n'avais pas immédiatement compris sa démarche, mais il avait fini par m'expliquer. Lui même avait toujours été la « cible à abattre » car trop grand, trop fort et un peu trop franc. Il avait capté le sourire en coin de mon adversaire du jour qui jurait ses grands dieux que c'était moi qui avait commencé. Il avait subi le même genre de harcèlement lorsqu'il était gosse... Et ça avait duré... Et duré... Jusqu'à ce que, plus vieux, il s'inscrive à des cours de judo... Puis de karaté... Finalement, de boxe anglaise, qui lui avait bien plus convenu et qu'il me proposait d'essayer avec lui ce jour là.
« Te battre ne sera jamais une bonne option... Mais je suis passé par là, moi aussi, et je refuse que mon fils vive la même chose pendant autant d'années. Tu es grand et tu es impressionnant... C'est la façon dont ton corps s'est développé et tu n'y es pour rien. Et il y aura toujours des petits cons pour te voir comme un défi... Des Ronald, des Trent...
-Des Sydney... Est-ce qu'il venait vraiment de le dire... ? « Mon fils »... ?
-Oui, des Sydney aussi, je suppose... Un soupire lui échappa. Écoute, Tiger... Je sais pas si c'est une bonne idée. J'ai jamais été père, j'apprends et je fais forcement des erreurs. Mais là, la seule solution que j'ai, c'est de t'apprendre à rendre les coups... Pas pour que tu deviennes le caïd du quartier, pas pour que tu te venges. Non... Simplement pour que, où que tu ailles dans ta vie, on ne te fasse chier qu'une seule et unique fois avant de comprendre que c'est une mauvaise idée... Avec l'espoir qu'au final, un regard suffise... Que tu n'aies plus jamais à te défendre... Tu veux tenter le coup ? »
Je ne m'étais pas attendu à ce genre de discours, mais j'avais accepté... J'avais suivi Christopher à ses cours, en avait réclamé davantage... J'étais monté en grade à une vitesse hallucinante, motivé par cette injustice et cette frustration qui m'habitaient depuis toujours... En cours de route, j'avais mis les choses à plat avec le « Sydney » qui m'avait causé des soucis... Devant le directeur, il avait admis que je n'étais pas le seul fautif... Nous avions promis que ça ne se renouvellerait plus... Et je ne m'étais plus jamais battu, du moins dans cette école...
…
Deux ans plus tard, le jour de mon anniversaire, Tiger Smith devenait officiellement Tiger Thorne...
« Looks like it's fuck this shit o'clock »
15 juillet 2110, Centre de redressement, Tokyo, Japon
J'avais retracé les grandes lignes de ma vie à Asuka, sans m’appesantir, pour qu'il comprenne bien que je n'avais jamais entendu le nom « Kanashisa » avant ce jour. Ma colère était retombée, encore anesthésiée par les tranquillisants, et c'était certainement la seule chose qui me permettait de rester à peu près correct malgré l'absurdité des événements et la situation dans laquelle nous nous trouvions. La voix de mon compagnon de cellule traversa le coton de mon esprit et j'y perçus une totale incrédulité.
« Vous voulez dire que... Vous n'aviez absolument pas la moindre idée d'être « Japonais » ?
-Vous trouvez que j'ai une gueule de bridé... ? Seul le silence me répondit et je réalisai que j'avais sans doute été un peu loin... Désolé... Je suis pas raciste pour deux sous, je peux vraiment pas me le permettre... Vous voyez ces trucs où on crache dedans, là ? Les test ADN, pour voir grosso modo où sont nos origines ? Les Thorne m'en ont offert un, à l'époque où je voulais absolument savoir d'où je venais... La partie mitochondriale indiquait bien des racines au Japon, mais... J'avais pas de « puce » à leur connaissance, donc on a supposé que ça venait de bien avant ces conneries d'Incontestable... Côté paternel, c'était plus ou moins l'erreur 404... Je viens de partout et de nulle part... Rien de vraiment significatif... Asuka me regardait étrangement. Quoi ? Vous avez pas suivi ou bien ça vous étonne que je connaisse le mot « mitochondriale » ? Je sais peut-être pas comment ça s'écrit, mais je suis moins con que j'en ai l'air... Il répondit.
-L'anglais n'est pas ma langue maternelle, il m'a fallu du temps pour comprendre... Il retrouva le silence avant de reprendre. Mais... Vous savez où nous sommes et pourquoi nous y sommes, non ? Je fichai mon regard dans le sien avant de me lever et de retirer mon t-shirt. Je crevais de chaud, je puais la sueur... Je me dirigeai vers le lavabo décati pour me nettoyer un minimum en utilisant le vêtement comme éponge avant de le rincer et de l'étendre comme je pouvais en espérant qu'il sèche.
-Ouai... Je me suis intéressé au Japon après avoir fait les tests. Et je suis même venu il y a quelques années, avant le soulèvement des Incontrôlables, pour étudier les arts martiaux locaux et la philosophie qui va avec... Je suis prof de MMA...
-Sans rire... Son attention s'était bloquée sur mes épaules et mes bras... Je savais ce qu'il regardait...
-Je me pensais pas concerné, mais... Je me suis renseigné quand même, pour comprendre les gens du coin et pas risquer de mettre une pucée en danger sans le savoir.
-C'est... Honorable, j'imagine...
-Mouai... Je ramenai mon regard sur lui... Depuis mon arrivée, je lui débitais ma vie sans lui demander comment lui vivait les choses. C'était peut-être le moment... ? Vous avez l'air... Calme... Ça vous pause pas problème, tout ça ? Asuka balança la tête, haussa une épaule avant d'aller récupérer l'espèce de plateau repas qu'on nous glissait à travers une fente aménagée dans la porte.
-J'en suis pas à mon premier rodéo... J'ai déjà été marié, et j'ai déjà fait un tour au centre de redressement... Mon premier mari était homophobe, voyez-vous... Il est décédé durant Shukumei... J'hésitai, avant de souffler...
-Désolé de votre perte... Un rire grinçant lui échappa.
-Ne le soyez pas, c'était un vrai connard... Il m'a cassé deux fois le bras et m'a refait le portrait plus souvent qu'à mon tour...
-... Je vois... Je baissai le regard sur le sol de béton, serrai les poings, les relâchai... Je vous cognerai pas...
-... Vous en êtes bien certain ? Je pouvais comprendre son inquiétude. Revenant m’asseoir comme si mon corps pesait une tonne, j’essayai de... De le rassurer ?
-Écoutez Asuka, je... Je suis pas homophobe... Chacun fait bien ce qu'il veut de son cul. Mais... Les mecs, c'est pas pour moi... Vraiment pas... C'est pas que vous soyez laid ou con ou autre... C'est juste... Je suis pas gay...
-Moi, je le suis... Il y avait une douloureuse acceptation dans sa voix et je lui répondis avec un demi sourire désolé.
-J'espère encore que tout ça soit une vaste erreur et qu'ils nous fassent sortir, mais... Ouai... Je vous cognerai pas... Il resta un temps stoïque avant de désigner mes tatouages.
-Et ça ? C'est juste de la décoration ? »
« I was taught to think before I act. So if I smack the shit out of you, rest assured... I've thought about it, and I'm confident in my decision. »
Mars 2108, Parsons Green, Londres
Depuis le dessus du frigo sur lequel je l'avais posée, comme Christopher le faisait très régulièrement lorsqu'il avait besoin de se donner le temps de réfléchir pour espérer gagner une dispute, ma mère me regardait en agitant une cuillère en bois dans l'espoir de me la claquer sur le crâne. Le sujet du débat ? Mes tatouages... Elle n'avait rien dit pour le tribal dans mon cou aussi je ne m'étais pas posé plus de questions avant de retourner à Camden chez mon tatoueur pour commencer ma manchette droite. Ses cris alertèrent le restant de la maison et une petite main vint se nicher dans la mienne.
« Pourquoi tu cries, maman ? Du haut de ses six ans et demi, ma petite sœur était la meilleure avocate que je pouvais espérer.
-Je crie parce que ton frère vient de faire une bêtise plus grosse que lui et c'était pas gagné d'avance vu l'espace qu'il occupe ! Connie fronça ses petits sourcils blonds, regarda mon bras avant de se tordre le cou pour retrouver le regard de notre mère.
-Mais... Ils sont beaux ses poissons à Tiger !
-Ça va, maman... J'ai vingt-quatre ans et je ne remettrai de toute façon jamais les pieds au Japon. J'ai vu ce que j'avais à y voir et ça en restera là. On habite à Londres ! Je n'aurai pas de problème à cause de mes choix de designs. C'est juste... Écoute... Tu te rappelles des tests ADN ? La seule chose qu'ils ont pu me dire, c'est que j'avais un peu de sang de là bas dans mon arbre généalogique. C'est tout ce que je sais de mes origines... J'ai... J'ai « besoin » de ça, tu comprends ?
-J'entends bien, mais... Tu as conscience de ce que tu portes dans ta peau, maintenant ?
-Quoi ? Tu aurais préféré qu'il se fasse tatouer Hello Kitty ? Christopher arriva qui récupéra Jane et la reposa sur le sol. Trois secondes plus tard, je recevais un coup de cuillère... Lui même était tatoué sur approximativement les trois quarts de son corps et... Et, même s'il aimait chacune de ses pièces et les souvenirs qui y étaient attachés, ça ressemblait globalement à rien... Un peu comme les dessins de Connie, en fait... Il inspecta mon bras, siffla... C'est un sacré bon travail qu'on t'a fait ! Tu comptes faire tout le bras ? J'acquiesçai.
-Des koïs sur le droit, et sûrement des pivoines sur le gauche... Dès que j'aurais les moyens... D'ailleurs, j'ai trouvé un travail de videur dans Hammersmith. Ils paient bien ! Et ça complétera mes heures d'enseignement au dojo... Mon père voulu me claquer l'épaule pour me féliciter, j'esquivai...
-Pardon, pardon... J'avais oublié...
-Moi, je n'ai pas oublié ! Est-ce qu'on va vraiment laisser passer le fait qu'il va passer pour un yakuza ?
-Comme il l'a dit, nous sommes au Royaume-Uni... Il n'y a pas de yakuza à Londres... »
« In order to insult me, I must first value you opinion... Nice try, though... »
Septembre 2111, Tokyo, Japon
« Hey, Tora... Tu veux pas m'embrasser pour me dire au revoir... ? J'arrivais tout juste du dojo, j'étais dégueulasse... Et ma main tenait celle d'Asuka sur le drap blanc de son lit d’hôpital. Je lui adressai une grimace, tentant d'en rire.
-Ça fait plus d'un an qu'on est mariés et t'as toujours pas enregistré que je suis pas gay ? Il tenta de rire malgré son masque à oxygène.
-Qu'est-ce que tu veux... Je suis marié au mec le plus hot du Japon ! Jusqu'au bout, je tenterai ma chance ! Un silence... S'il te plaît... Ce sera le dernier... Je lui retirai son masque, puis me penchai pour embrasser cet homme dans la vie duquel j'avais déboulé sans crier gare... Il m'avait accueilli malgré mes incompréhensions et mes rages... Il avait nettoyé mes plaies lorsque, pris à partie par des yakuzas refusant de croire que je n'appartenais pas à un gang rival, je rentrais en sang... Il était venu me chercher au poste de police à chaque fois que je m'étais trouvé au mauvais endroit au mauvais moment et qu'on avait repéré mes encrages... Il m'avait enseigné les bases du japonais... M'avait aidé à ouvrir mon dojo et à trouver autant d'élèves que de collègues... Il m'avait permis de trouver un certain équilibre et, même s'il n'avait jamais été question d'amour, nous avions été complices... Oubliant son genre, j'essayai de lui transmettre toute cette affection à travers cet ultime baiser avant de poser mon front sur le sien... Un soupire...
-Je te préviens... Si tu t'en sors, je te tue... Il rit, avant de tousser...
-Je te crois sur parole... Ses doigts pressèrent les miens, juste un peu... Hey Tora... Je n'ai pas été malheureux... Il était à bout de force, commençait à délirer... Avec toi... Je n'ai pas été malheureux... »
L'épidémie l'avait emporté peu de temps après, comme des milliers d'autres Japonais et sans qu'il n'ait l'occasion de prononcer un mot de plus...
« If you phone doesn't ring, it's me. »
Janvier 2114, Tokyo, Japon
Je suis resté vivre à Tokyo, m'étant aménagé une chambre au dojo après avoir rendu les clés de la maison que j'avais habitée avec Asuka. Je gagne bien ma vie, ici... En tant que professeur ainsi que coach personnel, quand j'ai besoin d'une rentrée de salaire supplémentaire ou que je tombe sur un client plus ou moins intéressant. Je commence même à recevoir des propositions pour chorégraphier des combats dans des spectacles, des films, des séries... Ouai, ça va... C'est en tout cas ce que je dis à mes parents et à ma sœur pour justifier le fait que je reste ici parce que... Sérieusement, j'ai pas la moindre idée de ce que je fous encore là... A vrai dire, même lorsque les puces ont annoncé des morts à tort et que je me suis interrogé sur comment je réagirais si j'étais touché, je n'avais pas songé à fuir... Pourquoi faire? Gagner un court sursis? De toute façon, mon implant était resté vaillant. Aucune fausse alerte me concernant et je n'en ai été ni soulagé ni déçu...
Une fois sur deux, je ne comprends pas ce qu'on me dit et je suis toujours incapable de lire les kanjis même les plus simples à l'exception de celui encré entre mes omoplates... Tora... Tiger... C'était le premier et le seul qu'Asuka avait réussi à m'apprendre...
Le dojo brasse pas mal de monde, des flics et des yaks notamment... Un coup d’œil à mes tatouages et je suis fiché, bon pour une énième mise au clair à coups de poings même s'il y en a de moins en moins car on commence à me connaître et que je retiens de moins en moins cette rage lancinante qui ne m'a jamais réellement quitté même si parfois – rarement – certaines personnes ont réussi à m’adoucir...
Il n'y a plus personne pour soigner mes plaies ni me tirer de garde à vue et, si je m'oublie régulièrement dans les bras des femmes qui croisent ma route, je quitte leurs lits avant qu'elles ne puissent me demander si je suis plus « thé ou café » au petit déjeuner. Un connard, certes, mais un connard qui leur laisse généralement un bon souvenir assez inavouable...
Je ne sais pas ce que j'attends, ce que je cherche... Ma mère, peut-être ? J'ai fait des recherches sur internet, ai découvert qu'elle est encore en vie quelque part sur Shikoku. J'ai même un demi-frère et une demi-sœur... Mais, elle m'a abandonné, alors... A quoi bon me réinviter dans sa vie ? Je n'ai, de toute façon, absolument rien à lui apporter aussi je demeure seul.
J'en viens presque à regretter Asuka, gay ou pas... Il m'avait donné l'impression d'avoir une place, il me motivait à sa façon. Même si - d'un commun accord et après avoir compris que nous ne "risquions" rien - nous avions profité du bug des puces pour trouver des amants convenant davantage à nos inclinations, nous avions poursuivi notre vie commune et ses rituels bien implantés en nous depuis près d'un an... J'imagine que nous nous serions manqué, sans ça... Il me manquait, en tout cas...
Mon existence se résume désormais à ma salle, au nombre de kilos que je peux soulever, à la vitesse à laquelle je peux courir pour fuir ce que je ne comprends pas et ne veux pas comprendre... Elle se résume à mes élèves qui ne savent jamais trop s'ils doivent avoir peur de moi ou bien se sentir en sécurité, à mes collègues qui me proposent régulièrement de sortir sans que j'accepte jamais... Au coin de comptoir que j'use de mes coudes en défonçant une bouteille de sake et trois paquets de clopes les jours les plus sombres... Les jours ou je me souviens de tous les « Sydney », de tous les « Ronald » et de tous les « Trent »... Les nuits où je me souviens de tous les noms sur ma liste...
« That feeling when you're not necessarily sad, but you just feel really empty. »
Physique
Il aimerait pouvoir s’asseoir dans un coin et qu'on l'oublie, Tora... N'être qu'un élément du décor des plus banals, faire partie de ces milliers de visages que vous croisez chaque jour dans la rue sans pouvoir vous en souvenir et qu'on lui foute la paix... C'est hélas impossible... Que vous l'appréciez ou non, qu'il vous fasse peur ou pitié, qu'il vous inspire désir ou dégoût... Tora est le genre d'homme qui ne peut pas passer inaperçu...
C'est en majeure partie dû à sa taille, le combattant ayant arrêté de se mesurer en voyant arriver les deux mètres et les ayant probablement dépassé depuis... Ce genre de tour de contrôle est déjà particulièrement difficile à ignorer, mais le gaillard se paie le luxe – et la malédiction – d'être aussi large que haut ou presque... Une bonne centaine de kilos de muscles et d'os qui n'entravent en rien la fluidité de ses gestes qui restent d'une étrange douceur, confinant à la lenteur, tant qu'il n'est pas dans son octogone. Une façon de plus de s'excuser d'exister, contrastant avec une soif furieuse de vivre lorsqu'il laisse exploser le potentiel de son corps qui pourrait aisément devenir meurtrier...
Cette dualité se ressent également dans son regard aussi doré que l'est sa peau, exprimant la plupart du temps une totale résignation et une froideur polaire, mais se teintant d'une douloureuse mélancolie dès que certains mots sont prononcés et certains thèmes abordés. Inutile d'espérer recevoir un sourire heureux de sa part, ses rictus n'expriment qu'un léger amusement et tout le sel des répliques traversant son esprit avant que vous ne receviez en réponse qu'un placide « 'k... »...
Sa démarche et son attitude sont celles du fauve dont il porte le nom. Silencieuses mais efficaces, toujours dans l'observation sans se complaire dans l'inaction. Bras croisés, regard droit... Si vous venez le chercher, vous ne verrez probablement même pas venir le coup de griffes qu'il soit physique ou bien verbal.
Sa penderie est assez hétéroclite. Blouson et casque de moto, bottes de biker, même si on y retrouve principalement des vêtements de sport qu'il use à une vitesse folle et passe son temps à nettoyer. Si on le croise parfois en costume, ses longs cheveux aile de corbeau sagement ramassés en un chignon désordonné, ses mains larges comme des battoirs sont très souvent bandées pour protéger ses jointures fissurées par les coups assenés à ses sacs de frappe ou bien à ses adversaires.
Il n'est pas rare de le voir arborer quelques blessures et son corps est loin d'être exempt de cicatrices... Pour certaines choisies, comme c'est le cas pour ses lobes ornés d'écarteurs.
Si le curieux symbole encré dans son cou est le fruit d'une première tentative de s'intégrer à un groupe, pièce faite en commun avec son père adoptif et d'autres membres de leur dojo à Londres, ses deux bras autant que le haut de son torse et ses épaules sont pour leur part couverts de dessins qu'il regrette autant qu'il les aime. Hommage à de lointaines racines, du temps où il vivait en Europe, il a depuis son arrivée à Tokyo eut tout le temps de comprendre à quel point il serait stigmatisé pour cette « erreur » de jeunesse qu'il assume pourtant sans faille. Foutu pour foutu, un tigre dessiné sur son mollet gauche est venu rejoindre les pivoines qu'il porte également de ce côté de son corps et les koïs ornant son bras droit.
Le portrait se complète d'une voix aux basses grondantes, vibrantes, faite autant pour les menaces que pour réclamer un troisième ou bien un quatrième round dans la chambre à coucher. Et si le tigre sent souvent le fauve, la faute à ses longues heures d’entraînement, il s'impose une hygiène sans faille et laisse bien souvent flotter dans l'air un parfum boisé auquel se mêle l'odeur du savon autant que celle de sa peau...
C'est en majeure partie dû à sa taille, le combattant ayant arrêté de se mesurer en voyant arriver les deux mètres et les ayant probablement dépassé depuis... Ce genre de tour de contrôle est déjà particulièrement difficile à ignorer, mais le gaillard se paie le luxe – et la malédiction – d'être aussi large que haut ou presque... Une bonne centaine de kilos de muscles et d'os qui n'entravent en rien la fluidité de ses gestes qui restent d'une étrange douceur, confinant à la lenteur, tant qu'il n'est pas dans son octogone. Une façon de plus de s'excuser d'exister, contrastant avec une soif furieuse de vivre lorsqu'il laisse exploser le potentiel de son corps qui pourrait aisément devenir meurtrier...
Cette dualité se ressent également dans son regard aussi doré que l'est sa peau, exprimant la plupart du temps une totale résignation et une froideur polaire, mais se teintant d'une douloureuse mélancolie dès que certains mots sont prononcés et certains thèmes abordés. Inutile d'espérer recevoir un sourire heureux de sa part, ses rictus n'expriment qu'un léger amusement et tout le sel des répliques traversant son esprit avant que vous ne receviez en réponse qu'un placide « 'k... »...
Sa démarche et son attitude sont celles du fauve dont il porte le nom. Silencieuses mais efficaces, toujours dans l'observation sans se complaire dans l'inaction. Bras croisés, regard droit... Si vous venez le chercher, vous ne verrez probablement même pas venir le coup de griffes qu'il soit physique ou bien verbal.
Sa penderie est assez hétéroclite. Blouson et casque de moto, bottes de biker, même si on y retrouve principalement des vêtements de sport qu'il use à une vitesse folle et passe son temps à nettoyer. Si on le croise parfois en costume, ses longs cheveux aile de corbeau sagement ramassés en un chignon désordonné, ses mains larges comme des battoirs sont très souvent bandées pour protéger ses jointures fissurées par les coups assenés à ses sacs de frappe ou bien à ses adversaires.
Il n'est pas rare de le voir arborer quelques blessures et son corps est loin d'être exempt de cicatrices... Pour certaines choisies, comme c'est le cas pour ses lobes ornés d'écarteurs.
Si le curieux symbole encré dans son cou est le fruit d'une première tentative de s'intégrer à un groupe, pièce faite en commun avec son père adoptif et d'autres membres de leur dojo à Londres, ses deux bras autant que le haut de son torse et ses épaules sont pour leur part couverts de dessins qu'il regrette autant qu'il les aime. Hommage à de lointaines racines, du temps où il vivait en Europe, il a depuis son arrivée à Tokyo eut tout le temps de comprendre à quel point il serait stigmatisé pour cette « erreur » de jeunesse qu'il assume pourtant sans faille. Foutu pour foutu, un tigre dessiné sur son mollet gauche est venu rejoindre les pivoines qu'il porte également de ce côté de son corps et les koïs ornant son bras droit.
Le portrait se complète d'une voix aux basses grondantes, vibrantes, faite autant pour les menaces que pour réclamer un troisième ou bien un quatrième round dans la chambre à coucher. Et si le tigre sent souvent le fauve, la faute à ses longues heures d’entraînement, il s'impose une hygiène sans faille et laisse bien souvent flotter dans l'air un parfum boisé auquel se mêle l'odeur du savon autant que celle de sa peau...
Caractère
La personnalité de Tora pourrait se résumer en deux mots : Résignation et inconfiance.
La première est due à la répétition ad nauseam du même schéma durant son enfance car, s'il a été un petit garçon heureux dans sa première famille d'accueil, comprendre qu'ils n'avaient pas le même nom de famille et qu'il n'était pas « leur fils » a détruit les quelques bases que pouvait avoir l'enfant qu'il était. Ayant vécu cela comme une première trahison, le couteau s'est retourné dans la plaie lorsqu'il a demandé qui était sa mère et qu'il a découvert ce total abandon qui allait conditionner sa vie. Les allers – retours entre foyers et familles d'accueil s'étant enchaînés après cela sans que sa parole ne soit entendue ni que son mal être ne soit adressé, c'est la résignation qui est devenue son bouclier et il a pris le parti d'anesthésier ses émotions, de simplement accepter son sort pour ce qu'il était. On retrouve cette acceptation douloureuse et désaffectée dans ses « Ok... » qui ne dévoilent rien de ses désirs réels.
Son incapacité à s'ouvrir et à faire confiance découle également de ce passé. Sa bonne volonté et ses efforts n'ayant été remerciés que par les coups de ses « camarades » et les accusations injustifiées de ses professeurs, éducateurs et accueillants, il ne se « donne » plus qu’extrêmement rarement. Oh, il ne sera pas mauvais ou méchant, simplement froid et distant. Il n'est pas assez stupide pour penser qu'il ne perd rien en restant aussi seul que possible, mais estime les choses moins douloureuses et surtout bien plus simples ainsi.
Oui... La personnalité de Tora « pourrait » se résumer à cela... Mais il est également un être d'une intégrité sans borne ne supportant pas l'injustice et encore moins qu'on s'en prenne aux plus faibles. C'est sans doute pour cela que, à sa façon parfois jusqu'au-boutiste, il est totalement dévoué à ses élèves et espère sincèrement les aider à se construire aussi sainement que possible et à prendre confiance en eux afin qu'ils n'aient jamais à baisser les yeux, à prendre des coups ou bien à s'excuser d'exister. En cela, il referme la boucle initiée par son père adoptif et offre ce que lui même n'a reçu que trop tard pour ne pas être un peu « cassé » en dedans.
Il pourrait se résumer à cela, oui, mais il est aussi et surtout un homme qui n'espère que de trouver « sa place » auprès de personnes qui auront su attendre que la glace fonde... Que la distance, plus ou moins respectueuse, s'estompe jusqu'à disparaître comme cela a été le cas avec les Thorne puis avec Asuka... Un homme qui, s'il ne cautionne pas l'Incontestable, ne peut empêcher une fraction de lui d'espérer que la puce lui désigne sa juste place...
Il n'est pas inatteignable, le tigre... Il lèche simplement encore des plaies anciennes en espérant qu'elles cicatrisent un jour tout en regrettant que la seule personne qui soit entrée directement dans son cœur pour en réclamer tout l'espace, sa petite sœur Connie, ne soit plus là pour dessiner des fleurs sur sa peau, colorier les écailles de ses koïs aux couleurs de l'arc en ciel et poser des pansements licorne sur ses bobos.
…
D'un point de vue plus général, son intérêt s'éveillera à toute mention d'activité physique tant qu'elle se pratique en solitaire... Ou bien à deux ou trois et à l'horizontale... Plus il retient ses émotions et ses rages, plus son corps réclame ces rushs d'adrénaline qu'il trouve lorsqu'il combat, lorsqu'il court ou soulève de la fonte... Lorsqu'il s'oublie le temps d'un soir dans le corps d'une demoiselle qu'il oubliera elle-même dès le lever du soleil... Jamais de promesse, jamais d'attachement... L'adrénaline, le soulagement de ses tensions...
Et lorsqu'il n'est pas en capacité d'épuiser son énergie dans le sport ? On le trouvera sur sa moto pour de longues errances sans destination à moins qu'il n'ait découvert l'existence d'un musée qu'il ne connaît pas encore par cœur... Ou bien à nettoyer et cuisiner tout ce qui lui tombe sous la main, qu'il soit chez lui ou chez vous. C'est un trait de personnalité à la fois exaspérant et curieusement adorable auquel on ne s'attendrait pas vraiment en le rencontrant...
La première est due à la répétition ad nauseam du même schéma durant son enfance car, s'il a été un petit garçon heureux dans sa première famille d'accueil, comprendre qu'ils n'avaient pas le même nom de famille et qu'il n'était pas « leur fils » a détruit les quelques bases que pouvait avoir l'enfant qu'il était. Ayant vécu cela comme une première trahison, le couteau s'est retourné dans la plaie lorsqu'il a demandé qui était sa mère et qu'il a découvert ce total abandon qui allait conditionner sa vie. Les allers – retours entre foyers et familles d'accueil s'étant enchaînés après cela sans que sa parole ne soit entendue ni que son mal être ne soit adressé, c'est la résignation qui est devenue son bouclier et il a pris le parti d'anesthésier ses émotions, de simplement accepter son sort pour ce qu'il était. On retrouve cette acceptation douloureuse et désaffectée dans ses « Ok... » qui ne dévoilent rien de ses désirs réels.
Son incapacité à s'ouvrir et à faire confiance découle également de ce passé. Sa bonne volonté et ses efforts n'ayant été remerciés que par les coups de ses « camarades » et les accusations injustifiées de ses professeurs, éducateurs et accueillants, il ne se « donne » plus qu’extrêmement rarement. Oh, il ne sera pas mauvais ou méchant, simplement froid et distant. Il n'est pas assez stupide pour penser qu'il ne perd rien en restant aussi seul que possible, mais estime les choses moins douloureuses et surtout bien plus simples ainsi.
Oui... La personnalité de Tora « pourrait » se résumer à cela... Mais il est également un être d'une intégrité sans borne ne supportant pas l'injustice et encore moins qu'on s'en prenne aux plus faibles. C'est sans doute pour cela que, à sa façon parfois jusqu'au-boutiste, il est totalement dévoué à ses élèves et espère sincèrement les aider à se construire aussi sainement que possible et à prendre confiance en eux afin qu'ils n'aient jamais à baisser les yeux, à prendre des coups ou bien à s'excuser d'exister. En cela, il referme la boucle initiée par son père adoptif et offre ce que lui même n'a reçu que trop tard pour ne pas être un peu « cassé » en dedans.
Il pourrait se résumer à cela, oui, mais il est aussi et surtout un homme qui n'espère que de trouver « sa place » auprès de personnes qui auront su attendre que la glace fonde... Que la distance, plus ou moins respectueuse, s'estompe jusqu'à disparaître comme cela a été le cas avec les Thorne puis avec Asuka... Un homme qui, s'il ne cautionne pas l'Incontestable, ne peut empêcher une fraction de lui d'espérer que la puce lui désigne sa juste place...
Il n'est pas inatteignable, le tigre... Il lèche simplement encore des plaies anciennes en espérant qu'elles cicatrisent un jour tout en regrettant que la seule personne qui soit entrée directement dans son cœur pour en réclamer tout l'espace, sa petite sœur Connie, ne soit plus là pour dessiner des fleurs sur sa peau, colorier les écailles de ses koïs aux couleurs de l'arc en ciel et poser des pansements licorne sur ses bobos.
…
D'un point de vue plus général, son intérêt s'éveillera à toute mention d'activité physique tant qu'elle se pratique en solitaire... Ou bien à deux ou trois et à l'horizontale... Plus il retient ses émotions et ses rages, plus son corps réclame ces rushs d'adrénaline qu'il trouve lorsqu'il combat, lorsqu'il court ou soulève de la fonte... Lorsqu'il s'oublie le temps d'un soir dans le corps d'une demoiselle qu'il oubliera elle-même dès le lever du soleil... Jamais de promesse, jamais d'attachement... L'adrénaline, le soulagement de ses tensions...
Et lorsqu'il n'est pas en capacité d'épuiser son énergie dans le sport ? On le trouvera sur sa moto pour de longues errances sans destination à moins qu'il n'ait découvert l'existence d'un musée qu'il ne connaît pas encore par cœur... Ou bien à nettoyer et cuisiner tout ce qui lui tombe sous la main, qu'il soit chez lui ou chez vous. C'est un trait de personnalité à la fois exaspérant et curieusement adorable auquel on ne s'attendrait pas vraiment en le rencontrant...
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Oooooh bienvenue par ici !
Hâte d'en lire plus sur lui, bon courage pour finir ta fiche !
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Merci de votre accueil nocturne et bonne année à vous!
L'histoire était prête et est envoyée! Je travaille encore sur le physique et le caractère, en espérant que ce gros bébé vous plaira!
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Bienvenue !!
Haaanw ton perso vient de Midnight Poppy Land
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Tiens, il va falloir que j'aille faire un tour dans ce dojo.
Si ce n'est pas déjà fait !
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Merci de ton accueil, Aesa!
Viktoryia, avec plaisir! Maintenant, si tu es déjà championne, pas certain que Tora ait encore des choses à t'enseigner. Mais tu seras la bienvenue!
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Époux/se : Le sport. Est ce nécessaire d'avoir un autre mari ?
Autre: Un gros merci au satff pour ce super Design !
Keiko Sanada
J'crois qu'elle veut enseigner...
Elle veut d'donner des cours...
D'ou elle a vu qu'j'avais b'soin de m'battre ?
...
Bienv'nue Tora
Elle veut d'donner des cours...
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...
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Tora Kanashisa a écrit:Viktoryia, avec plaisir! Maintenant, si tu es déjà championne, pas certain que Tora ait encore des choses à t'enseigner. Mais tu seras la bienvenue!
On a toujours des choses à apprendre !
Un petit cours de Viet Vo Dao ? Les techniques de Don Chan me font de l'œil.
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Viktoryia, je te prépare une carte du club du coup!
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Bienvenue ! Bon courage pour ta validation~
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La présentation est terminée et je m'en vais sacrifier un poulet ou deux sur un autel païen en espérant que mon petit (grand) Tora vous plaise!
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Hello et bienvenue parmi nous ! o/
Pour le nom, nous avions par le passé accepté et pour le cas de Tora je dois dire que tu as bien justifié ce choix de prénom, il n'est non plus pas une pâle copie du personnage du webtoon donc c'est bon.
Je te demanderai juste la mention des bugs des puces + chasse à l'homme, même si Tora avait de l'affection certes platoniques pour son mari, lui est-il resté fidèle ? A-t-il eu une chance de partir du Japon car sa puce a été désactivée ou pas ?
Autrement, très bonne fiche, l'histoire est très bien amenée et j'ai pris du plaisir à te lire ainsi qu'à découvrir ce personnage. Nul doute qu'il va faire son effet en rp
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Merci de ton passage Arisa! Et heureux que Tora t'ait intéressée!
Voici les ajouts faits que se trouve dans la dernière partie de l'histoire:
"Sérieusement, j'ai pas la moindre idée de ce que je fous encore là... A vrai dire, même lorsque les puces ont annoncé des morts à tort et que je me suis interrogé sur comment je réagirais si j'étais touché, je n'avais pas songé à fuir... Pourquoi faire? Gagner un court sursis? De toute façon, mon implant était resté vaillant. Aucune fausse alerte me concernant et je n'en ai été ni soulagé ni déçu..." => Soosaku et chasse à l'homme, il était fraichement veuf du coup mais sa puce n'a pas bugué.
"J'en viens presque à regretter Asuka, gay ou pas... Il m'avait donné l'impression d'avoir une place, il me motivait à sa façon. Même si - d'un commun accord et après avoir compris que nous ne "risquions" rien - nous avions profité du bug des puces pour trouver des amants convenant davantage à nos inclinations, nous avions poursuivi notre vie commune et ses rituels bien implantés en nous depuis près d'un an... J'imagine que nous nous serions manqué, sans ça... Il me manquait, en tout cas... " => Bug des puces/Projet Izanagi
Je me suis également permise une minime modification plus haut sur la fiche:
"Jusqu'à ce que, plus vieux, il s'inscrive à des cours de judo... Puis de karaté... Finalement, de boxe anglaise, qui lui avait bien plus convenu et qu'il me proposait d'essayer avec lui ce jour là." => J'avais, à l'origine, parlé de Tae Kwon Do à la place de la Boxe Anglaise. Mais, j'ai aujourd'hui pu parler avec un collègue pratiquant de MMA qui m'a indiqué les disciplines à maîtriser pour avoir une bonne base dans ce sport aussi... Légère modification de cursus sportif!
Tora est re-prêt à l'inspection!
Voici les ajouts faits que se trouve dans la dernière partie de l'histoire:
"Sérieusement, j'ai pas la moindre idée de ce que je fous encore là... A vrai dire, même lorsque les puces ont annoncé des morts à tort et que je me suis interrogé sur comment je réagirais si j'étais touché, je n'avais pas songé à fuir... Pourquoi faire? Gagner un court sursis? De toute façon, mon implant était resté vaillant. Aucune fausse alerte me concernant et je n'en ai été ni soulagé ni déçu..." => Soosaku et chasse à l'homme, il était fraichement veuf du coup mais sa puce n'a pas bugué.
"J'en viens presque à regretter Asuka, gay ou pas... Il m'avait donné l'impression d'avoir une place, il me motivait à sa façon. Même si - d'un commun accord et après avoir compris que nous ne "risquions" rien - nous avions profité du bug des puces pour trouver des amants convenant davantage à nos inclinations, nous avions poursuivi notre vie commune et ses rituels bien implantés en nous depuis près d'un an... J'imagine que nous nous serions manqué, sans ça... Il me manquait, en tout cas... " => Bug des puces/Projet Izanagi
Je me suis également permise une minime modification plus haut sur la fiche:
"Jusqu'à ce que, plus vieux, il s'inscrive à des cours de judo... Puis de karaté... Finalement, de boxe anglaise, qui lui avait bien plus convenu et qu'il me proposait d'essayer avec lui ce jour là." => J'avais, à l'origine, parlé de Tae Kwon Do à la place de la Boxe Anglaise. Mais, j'ai aujourd'hui pu parler avec un collègue pratiquant de MMA qui m'a indiqué les disciplines à maîtriser pour avoir une bonne base dans ce sport aussi... Légère modification de cursus sportif!
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C'est super si tu t'es en plus renseigné pour rester cohérent, c'est tout bon pour moi.
Amuses-toi bien
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Pré-validation par Arisa
Votre fiche a été pré-validée par un modérateur, un administrateur passera sous peu valider officiellement celle-ci.
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Merci énormément Arisa! Au plaisir de te croiser sur un plateau de tournage, peut-être!
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• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici !
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites.
Bienvenue à toi
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& Surtout, AMUSEZ-VOUS !
Merci Lucci, Zach (notamment pour le vava dessiné avec Kiyo ♥) et Lucas pour les avatars et kits
- Spoiler:
- Ce qu'ils ont dit :
- [22:06:43] Luz E. Alvadaro : "Le RP plus une passion, une profession" "Makoto Nanase 2017"
- Le plus beau compliment :
- Merci Oz :
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Merci Makoto ! Au plaisir de te croiser également!
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