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— Silence —

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17/05/2017


Les plus du perso :
Je suis: pro-Incontestable.
Époux/se : Haven ♥
Autre:
Cho Thorne
Cho Thorne
l'effet papillon
le malheur c'est pas bruyant, pas vraiment
c'est plutôt discret, comme un secret

Généralités
Nom ;; Makura.
Prénoms ;; Chō. Bon courage pour faire plus court. En japonais, ça veut dire « papillon ». C'est le prénom qu'a choisi ta mère – et si elle avait pu, elle aurait aussi choisi d'avoir une petite fille. C'est marrant, elle doit avoir un kink sur les insectes, parce qu'elle a appelé ton frère jumeau Hotaru – « luciole ».
Âge ;; 32 ans. Né un 25 décembre. Ton frère et toi êtes les plus beaux cadeaux de Noël de maman – en tout cas, c'est ce qu'elle n'arrête pas de répéter quand elle se met à radoter sur le passé.
Genre ;; M.
Origines ;; Japonais en majorité, avec quelques vieilles origines anglaises.
Activité ;; Les gens parlent. La plupart s'écartent de ton chemin, s'inclinent, témoignant leur respect. Héros des temps modernes, comme un chien de garde pour la sauvegarde de l'humanité. Certains, de plus en plus nombreux depuis quelques temps, sont critiques et n'acceptent pas ce que tu fais, te fuient comme si t'avais la peste dans les veines et la cruauté au bout des doigts. Tu t'es pourtant simplement fait outil de l'Incontestable. Parfois tu regrettes. Ce sang sur tes paumes. Mais paraît que la vie est une pute et t'as jamais été autant à ta place que comme milicien. Aujourd'hui, t'es même Caporal, attaché au quartier d'Adachi.
Sexualité ;; Fluide et indéterminée, dans l'attente de l'ordre qui va la programmer.
Avatar ;; l'OC brun du très talentueux Len-Yan (ici pour en découvrir plus).
Règlement ;;
Chemin ;; Reboot.
Commentaires ;; J'aimais Havari. Et je l'aime toujours en fait, mais il n'a pas avancé depuis qu'il est là et ça, c'est du genre à tuer ma motivation. Alors il va continuer sa vie en dehors du forum et je reviens avec un autre personnage qui, je l'espère, vous plaira. Cette fiche c'est complètement un nouveau genre que je teste, j'espère que l'enchaînement de petits événements va suffire pour que l'histoire vous paraisse suffisamment cohérente/tangible. *croise les doigts* Pour les citations, tout est de Hyacinthe Cho Makura - CRIER TOUT BAS 4115966937
Du poison dans les veines

— 0 —
Sorti du ventre de ma mère,
pas l'choix faut sprinter, jusqu'à l'épilogue


Les erreurs, ça arrive.

Ta mère s'emporte, furieuse contre le gynécologue qui se dédouane avec une aisance déconcertante. Sans doute que les hormones jouent un rôle là-dedans, parce qu'elle a la sensation insidieuse qu'on lui a menti, qu'on l'a trahie, et que si elle ne le dit pas maintenant, personne ne l'écoutera plus jamais. Alors elle pleure. Et elle prend le médecin à partie, lui demande comment il a fait pour se tromper – parce que ce n'est pas censé arriver, et au fond, tout au fond, elle a peur qu'il ait raté autre chose, quelque chose de plus grave. Et lui, il répète que les erreurs, ça arrive.

C'est là que vous avez commencé à pleurer, le souffle court, le visage rouge. Vos cris comme perdus quelque part entre l'hystérie maternelle et le détachement médical. Et si tu ne te souviens de rien de tout ça, tu sais que tu aurais été plus qu'heureux de recevoir une caresse sur le front, d'entendre des paroles rassurantes, d'être bercé contre la chaleur de ton frère, qu'on te dise que non, le monde n'est pas si effrayant, que les adultes ne sont pas si effarants. Mais il faut croire que ta – votre – naissance annonce la couleur.

Les erreurs ça arrive.
Et l'erreur, en l'occurrence, c'est toi.
Ou peut-être bien que c'est ton jumeau.
Mais c'est toi, pourtant, qui a écopé d'un nom de petite fille. Pas lui.

Parce que maman était censée attendre un garçon et une fille, pas deux garçons parfaitement identiques. Faut dire que ça l'a remuée, elle en a voulu au monde entier. Mais pas à vous, jamais à vous. C'est ce qu'elle a toujours dit, et tu la crois, vraiment, tu la crois. Mais alors, pourquoi elle t'a appelé Chō ?

Drôle d'injustice qui ne devrait pas en être une. Tu te sens stupide, aujourd'hui. D'avoir été blessé par ça. Parce que ce qui va suivre, c'est bien plus qu'une erreur, bien plus qu'un échec.


— 1 —
Je décris juste nos vies,
ici les anges suffoquent


C'est pas la première fois.

Les cris, les pleurs. Elle court elle court la colère et trébuche sur les morceaux de regrets, s'écrase contre les murs. C'est fascinant, comme un dérivé de la gangrène – en un peu plus vorace, même. Ça ronge le vide comme un vulgaire os à moelle, et ça n'en finit jamais, jamais. Ça encule le silence à sec, ça écorche l'innocence et ça mord ton cœur trop tendre. Ça commence par les bruits de vaisselle qui s'entrechoquent, se battent en duel avec les insultes. Un, deux, trois reproches qui titubent et s'explosent les uns contre les autres. Et tu les entends. Et tu les écoutes. Bloqué dans une enfance qui sombre, chienne de vie. Et enfin. Des pas précipités qui approchent. Huit. Puis quatre. La pièce sur la droite, après le salon. Ta chambre.

La porte cogne contre le mur et derrière, ton père. Et ça te prend à la gorge quand il te prend par le bras, drôle d'écho – pas de drame si tu as mal, c'est juste l'amour qui fane. Et qu'est-ce que tu as peur. Suffit de te regarder, petite souris qui se recroqueville, papillon aux ailes froissées par des doigts aux couleurs de l'insécurité. Ton père, qui ne t'a pas embrassé depuis trop longtemps, agrippe ton corps d'enfant, te secoue et y imprime autant de bleus que sur ton cœur, gerbe sur ton handicap, qu'il choisit délibérément de rabaisser, te balance sur ton lit comme une vulgaire poupée de chiffons, poupée sans son, et te reproche tout ce que tu as déjà entendu des milliers de fois. Mais tes larmes ne coulent pas. Mais tes larmes ne coulent plus. Elles ont gelé dans tes yeux, stalactites accrochées à tes cils qui se chargent de poignarder l'espoir, toute envie d'y croire. Parce que c'est tout ce que tu mérites. Parce que c'est de ta faute, tout est de ta faute.

Parce que tu n'as pas appris à parler.
Jamais.


— 2 —
Maman faut que tu m'expliques,
pourquoi ce monde est gris ?


T'as perdu ta voix, un jour.

Ces murmures égrenés à ton oreille, toujours éparpillés dans tes souvenirs parce qu'impossible à balayer, ont fini par effacer tous les plus infimes morceaux de ton envie d'y croire. D'essayer. Alors t'as laissé tomber, et t'as cessé de parler. Tu t'es perdu dans le silence, pour mieux te protéger. Il y a souvent des gens qui essaient de te faire ouvrir la bouche, te demandent si tu le fais exprès, si tu es stupide ou bien si c'est seulement ta rébellion d'adolescent attardé. Mais toi, tu t'accroches et tu te contentes de signer. Une manière d'exprimer ta colère, de garder ta voix abîmée en sécurité dans un coin de ta tête. Solitude et amertume se bousculent contre tes lèvres, voudraient en franchir les remparts pour mieux déverser tes reproches aux autres, à tous les autres.

Chō le bègue. Ferme ta gueule si tu sais pas parler.
Chō le bègue.
Bègue. Bègue. Bègue.


C'est ce que tu es. C'est ce que tu as toujours été. Ou presque. Le terme exact, c'est « trouble de l'élocution ». Une façon polie de dire que t'es incapable de t'exprimer comme les autres. Quand ton frère prononçait ses premiers mots, toi, t'en étais encore à des balbutiements. Rien de bien grave, juste un petit retard. Ça va se régler avec l'âge. Il a juste besoin d'un peu plus de temps pour apprendre – faites des exercices avec lui, ça l'aidera à progresser. Menteurs. Tous des menteurs. Les mots sont arrivés, oui, mais ça, c'était pour mieux se foutre de ta gueule. Phrases démembrées qui se cognent contre tes dents, explosent hors de tes lèvres à la recherche des morceaux égarés. Morts-nés.

Tu prenais de grands airs à l'école, devant les autres gamins, mais au fond, tu n'étais qu'un petit garçon, un tout petit garçon sensible et abîmé. Chō le bègue. Des signes en lieu et place de mots. Des coups qui parlaient à la place de ta voix. Tes coups. Oh oui, tes coups. Y avait de la colère dans tes poings, dans tes pieds. Une colère crade, qui n'en finissait pas de couler. Qui racontait tout ce qui n'allait pas. Les reproches dans ton dos, les mises en garde de papa et les bleus sur tes bras. T'as eu une vie de peur et de regrets. On t'a offert la colère sur un plateau, saupoudrée d'une bonne dose de culpabilité. Alors c'est normal que tu aies envie de frapper tous ceux qui s'approchent un peu trop près - non ?

Chō le bègue. Ferme ta gueule si tu sais pas parler.

Entre orthophoniste et psychologue, t'as tout tenté. Rien à faire. Impossible de réparer, les morceaux ne veulent pas rester fixés. On te dit que tout ça ne sert à rien, que tu resteras bègue toute ta putain de vie. C'est un peu con de dire ça maintenant. De dire ça à un enfant. C'est le seul souvenir que tu as de ces séances, censées t'aider. Ils t'ont tout pris. Tout. Les autres. Même les mots. À force de vouloir te les arracher, on les a arrachés. On t'a vendu le silence, la haine et les regrets. Chō le bègue. Ferme ta gueule si tu sais pas parler. C'est ce genre de choses qui formate le cerveau des enfants, qui fait croire que ça ne sert à rien de continuer, que c'est inutile de persévérer.

Tu n'essaieras plus, c'est fini.
Cette fois, tu laisses tomber.
T'as tout tenté, pourtant, tout donné. Tout ce que t'avait.
Mais plus jamais.

Tu n'essaieras plus, c'est fini.
Scalpel planté dans le cadavre de ta voix.
Y a un peu de toi qu'est mort.


— 3 —
Mais quelle drôle de vie.
C'est pour les enfants terribles,
ceux qui s'égarent dans la nuit


Rien n'a changé. Enfin, presque rien. T'as quelques années de plus, une voix en moins et une liste de problèmes qui n'en finit jamais. Tu t'enfonces sans pouvoir t'arrêter, tu coules, emporté par un courant sans pitié. T'as quoi, bientôt quinze ans. Et t'es en colère. C'est vrai, t'es tellement en colère. Peut-être bien que tout t'énerve – surtout toi-même. Il y a beaucoup de choses qui te plongent dans une colère noire et crade, parce que t'as le sang chaud, qui brûle sous ta peau.

Et il n'y fait pas exception.
Lui, là, Lavi. Le meilleur ami de ton frère.
Mais ça devait être toi, non, le plus proche de ton jumeau ?
Ça devrait être toi, pas lui.
Non pas lui.

L'odeur de la violence est âcre et amère, comme le sang. Elle a un goût de rancœur qui fait froncer les sourcils, grincer des dents. Et les coups. Tes coups. Ils font peur. Ils font mal. Ils font pleurer. Et ça te fait sourire,  d'un sourire si grand qu'il menace de fendre tes joues en deux comme une lame trop aiguisée, de remonter jusqu'à tes oreilles et te défigurer. Oh oui, c'est ça, tu souris pendant que tu le cognes jusqu'au sang, comme si ta vie en dépendait. Il t'a volé quelque chose. Il t'a volé ton frère. Le tien. À toi. Il t'a cherché, t'a trouvé. Il le mérite. C'est ce que tu te dis.

Et c'est ce que tu te répètes quand on vous sépare, quand on te retient et que tu le vois, là, au sol, visage ensanglanté, nez et mâchoire tuméfiés. Tu crois un instant l'avoir tué. Mais il respire, souffle court. Il respire. Et toi, tu n'as pas regretté. Pas tout de suite. Pas avant qu'on l'envoie lui à l'hôpital et toi en centre éducatif fermé - un genre de pensionnat pour les adolescents difficiles, ayant besoin d'être réhabilités et tout le tintouin, t'as pas trop écouté le juge quand il a balancé ses conditions. Maintenant, au moins, tu comprends que t'as fait une connerie, et une grosse.

T'es rien qu'un sale con, Chō.

Pas surprenant que ton frère refuse de te parler après ça.


— 4 —
Ni questions ni réponses
Couleur violence, parfum défonce


Tu ne dois pas te montrer faible. T'as appris ça très jeune. Chez toi, ça hurle mais ça ne t'écoute pas – ça cogne et la douleur vole. C'est tout ce que tu connais, tout ce que tu sais faire. Donc tu règles tes problèmes à coups de poings et de colère. Faut dire que ça t'a réussi, pas vrai ? Te voilà enfermé. Bravo. Bon boulot, Chō. C'était malin. Même si tu fais une parfaite massue ambulante, cette fois, ton punching-ball l'a un peu trop mal vécu. Et les autorités aussi. Et tes parents... Ah, tes parents. Mieux vaut ne pas en parler, en fait. De toute façon, ton père ne viendra pas te voir. Ton frère non plus. Tu les détestes. Tout ça, c'est de leur faute. Si papa ne te distribuait pas son amour avec des claques. Si Hotaru ne t'avait pas abandonné pour un autre, un qui n'est même pas de la famille. Tu les détestes, merde. C'est tout de leur faute. Maintenant, tu ne peux plus compter que sur ta mère. Chère maman qui t'a toujours défendu, mais pas assez fort, pas assez bien. Elle aussi, tu la détestes.

Tu détestes tout le monde.

Quand t'es arrivé, t'as castagné tous ceux que tu croises. Parce que t'es en colère, putain. Parce qu'ils te regardent de travers. Ils te prennent pour un demeuré – tout ça parce que tu sais pas parler. Eh le débile. Que ça dit dans ton dos. C'est quoi ça, putain ? Regardez il m'a grogné dessus ce con ! Les murmures et les ragots poussent et fleurissent sur ton passage, s'accrochent à tes pieds, te font trébucher sur tes propres espoirs, tes prétentions d'y croire. Pourtant, t'as tué la voix. T'as même noyé les mots écorchés et mutilés, tu les as étouffés pour qu'ils ne reviennent plus jamais. Mais même après tout ça, ils trouvent encore moyen de te reprocher ta différence.

Tu les détestes tous.
Alors tu frappes.
Ta colère est amère, ça laisse un drôle de goût sur ta langue.

C'est pas grand chose. Un croche-pattes dans le dos des surveillants. Un coup vicieux entre les omoplates. T'as presque fait tomber quelqu'un dans les escaliers une fois. C'était pas volontaire, enfin, pas vraiment. Tu t'en es voulu – un peu. Mais t'es devenu dépendant. Addict à la violence. Drôle de vice. Alors tu frappes encore.

Et tu finis à l'isolement. Forcément.

Cloîtré dans ta propre chambre, privé de sorties et autres activités de groupes. On t'envoie même chez le psy. Pour que tu parles – ha ha ha ils se foutent de ta gueule, là, non ? ce prétendu psy qui te regarde par-dessus ses lunettes une fois par semaine, il y connaît rien en langue des signes. Et toi, têtu comme pas deux, tu refuses d'utiliser ton portable et l'application du synthétiseur vocal pour communiquer. Pourquoi ce serait à toi de faire des efforts, merde ? Pourquoi pas un peu aux autres, pour une fois ? Enfin, du coup on s'en doute : t'avances pas des masses. Tu recules même. Régression au goût d'agression.

Les jours passent, les mois suivent, et ça continue, ça ne s'arrête pas – tu les détestes parce qu'ils te détestent. Mais un jour, l'attention se porte ailleurs. T'es plus le centre de la risée. T'es plus important, à force t'es devenu un meuble dans le paysage du centre. Un gosse comme un autre. Comme tu n'utilises plus vraiment tes poings – à force de te prendre des heures de colle dans la gueule, t'as laissé tomber, ça en valait pas le coup – et que tu restes dans ton coin, on t'a oublié. On t'a même remplacé. Oui, quelqu'un d'autre attire l'attention. Quelqu'un de grand, de blond. D'allemand. Un nazi, que marmonne Ryota dans ses trois poils de barbe – sa chambre est juste en face de la tienne alors t'entends tout de ses élucubrations racistes. Tout ce qui te marque, toi, c'est qu'il a un drôle de nom, le gaijin.

On le place dans la chambre voisine à la tienne. C'est Ryota qui n'est pas content. Rien qu'à voir la tête qu'il tire, ça te donne envie de rire. Puis on te demande de faire visiter les lieux au nouveau, là, et tout de suite, t'as plus du tout le sourire. Le psy dit que te faire prendre des responsabilités et te pousser à t'impliquer, c'est bon pour toi. Peut-être même que ça te poussera à parler à nouveau, qu'il dit comme si c'était ton but. Putain de baratin. Tu ne veux pas parler. Tu ne veux plus parler. Il ne comprend pas. Personne ne comprend.

Tu les détestes tous.
Sauf Seyfried.

Peut-être parce qu'il se moque pas de toi. Peut-être parce qu'il rétame tous ceux qui lui cherchent des noises. Peut-être parce que vous déjeunez ensemble. Vous avez même fumé un pétard une fois, dans les toilettes. Et t'as parlé. Pour sortir un juron tout moisi, mais t'as parlé. Et Seyfried n'a même pas tiqué, ne s'est pas moqué. Il est juste parti dans une diatribe louche dans une langue tout aussi louche et c'était fun. Dialogue de sourd à muet.

Quand t'es enfin autorisé à quitter le centre – t'as « purgé ta peine », ça y est – t'es presque déçu. T'aimais bien l'avoir tout proche et passer des moments avec lui. C'est ton tout premier ami.


— 5 —
Pour ceux qui s'foirent et ceux qui restent,
il reste quelque chose


Regarde-toi.
Regarde-toi, Chō.

Tu te traînes hors du centre, sac sur l'épaule, le dernier cadeau de Sey bien caché au fond de ta poche. Une moitié de joint. Comme une moitié de votre amitié tombée du ciel. Regarde-toi, merde. T'as l'air fade. Après tout ce temps, la vie du « dehors » a l'air d'une putain de blague.

C'est ton frère qui est venu te chercher.

Ouais, une putain de grosse blague. Ha ha ha.

Tu t'en serais bien passé, de ces retrouvailles. C'est ce que tu penses très fort en t'asseyant sur le siège passager – parce qu'il a eu son permis en plus ? t'étais même pas au courant ; mais rien de bien surprenant, ça fait bientôt deux ans que vous ne vous êtes pas adressé la parole. Faut pas croire que tu t'en fiches. Bien au contraire. Il te manque, Hotaru. Il te manque terriblement. C'est sans doute pour ça que tu balances quelques bégaiements sur le trajet, des morceaux de mots qui ne paient pas de mine mais qui veulent dire beaucoup. Pardon. Un pauvre petit mot qui rampe à ses pieds et fait le trottoir pour gagner ses faveurs. Ça fait bien longtemps que t'as pas utilisé ta voix. Elle est rauque, usée comme si tu fumais deux paquets de clopes à la journée, et ta gorge te serre tellement que t'as l'impression d'étouffer.

Les mots, ça ne veut plus rien dire. C'est juste du vent, des lettres balancées comme ça, sans inquiétude, pour essayer d'exprimer quelque chose. Ça fait bien longtemps qu'ils ont perdu tout leur sens. La faute au numérique. La faute aux gens qui usent et abusent des expressions et autres tournures de phrases, les sucent de toute leur essence et les vident jusqu'à la moelle. Les mots, ouais, t'en es persuadé, ça ne sert à rien. Mais au bout du compte, t'es persuadé que c'est seulement parce que tu as parlé que ton frère a bien daigné t'écouter. Enfin, te regarder signer. Discuter avec toi. Depuis, vous n'avez toujours pas parlé de l'accident. Comme si un mot et un regard pouvaient suffire à effacer tes conneries – même toi t'y crois pas. C'est en quelque sorte devenu un tabou, le silence est le prix à payer pour conserver votre fraternité, drôle d'ironie puisque le silence ça te connaît, pas vrai ?

Pardon.
Pardon, Hotaru.


C'est tout ce que tu as réussi à dire. Tu sais qu'il ne pense pas tes excuses sincères. Tu sais aussi que tu ne pensais pas vraiment ce que tu as dit. Mais ça semblait être la bonne chose. Parce qu'ils courent ils courent les regrets, sans jamais s'arrêter. Et le psy affirmait que la bonne chose à faire pour s'en débarrasser, c'était de proprement demander pardon. Tu te dis que c'est pour ça que tu l'as fait. Pas parce qu'être proche de ton frère te manquait. Et au final, ça a marché, même si ça a pris du temps. Oh, c'est rageant de devoir attendre. De voir tout ce que vous avez perdu, le fossé que tu n'arrives pas à combler peu importe à quel point tu essaies.


— 6 —
Plus ça va plus j'ai des vertiges,
d'plus en plus peur du vide


Hotaru a reçu la lettre – la lettre rose.

D'un coup, il ne s'arrête plus de piailler. Il te demande même de l'aider à emménager, refoulant votre père pour préserver ce moment à deux. Quoi ? Tu ne comprends pas. Oh, t'es contant de partager ça avec lui. Tu ne bronches même pas quand il faut déplacer ses innombrables cartons de livres – est-ce qu'il y a vraiment mis des livres au moins ? Ça pèse un âne mort. T'es content, oui. Mais ça t'énerve de le voir si heureux, si dégoulinant de joie et de bonheur. C'est dégueulasse.

Tu veux la même chose.
T'es jaloux.
Regarde-toi, Chō. T'es pathétique.

Ton frère commence sa propre vie, rien qu'à lui. Il t'envoie des selfies de lui et son épouse réunis, en train de sourire. Itoe est jolie, vraiment. Et il y a des millions d'étoiles dans ses yeux quand elle regarde son époux. C'est beau à voir. C'est comme s'ils te narguaient. Et la jalousie te ronge, grignote des petits bouts de toi. Ça tape contre ton crâne, ça agite ton cœur dans tous les sens.

Tu veux la même chose.
Une famille.
Une maison.
Une vie.

Mais tu sais, pour que le bonheur arrive, il faut lui tendre les bras. Tu risques de l'effrayer, sinon. Tout faire échouer, capoter. Ce ne serait pas si étonnant, hm ? Chō l'erreur. Tes rages et tes maladresses, engluées à tes regrets, t'aveuglent et te perdent.

Qu'est-ce que tu dois faire ?
Qu'est-ce que tu peux faire ?


— 7 —
Des non-dits, cœurs zombies ,
et ce sang sur mes paumes


L'idée t'est venue comme ça.

Faut dire que ta colère en lambeaux, continuellement enrouée à force de hurler dans tes oreilles, toi, tu voulais qu'elle titube et trébuche, meure sur les pavés dans sa merde et te laisse enfin la paix. T'as toujours préféré l'amour surfait, un peu démodé, qui te colle aux tripes et t'as voulu le défendre bec et ongles, t'as voulu gueuler au monde entier ta foi en l'Incontestable, cette machine qui va sauver le Japon du mal qui le gangrène. Alors t'as eu une idée. T'as longuement hésité, tu t'es questionné. Est-ce que c'est la bonne décision ? Peut-être. Peut-être pas. Mais tu veux essayer. Tu veux te lancer.

Tout donner.

Tu n'es pas du genre à rester assis derrière un bureau. Tu n'aimes pas rester inactif, non plus. Et tu veux participer au projet de ton pays, le défendre et y maintenir la paix. T'as eu la chance de pouvoir entrer dans une bonne école militaire, malgré ton casier, et si t'as eu du mal à démarrer au début, t'es un entêté, tu t'es efforcé de ne pas vaciller, encore moins trébucher. Et t'y es arrivé. Tu as oublié de vivre pendant quelques années, mais t'y es arrivé.

Milicien.

Le truc, c'est que tu t'irrites, tu t'agaces contre ceux qui contestent la machine, principalement. Alors t'es devenu milicien, oui. T'as trouvé ta vocation. Bosser dans la milice, à la recherche des gens qui s'enivrent de contester, se voilent la face et fuient, baisent le système dans tous les sens, c'est ce que t'as choisi de faire. Et tes parents, ils sont fiers. Pour la première fois depuis que t'es tout gosse, ton père t'a souri.

T'es pas seulement un échec, on dirait.


— 8 —
Passagers de la tourmente,
dans ce monde nous sommes jetés


Dis. Tu te souviens de Shukumei ?
Tu t'en souviens ?


Le choc est violent, le touché poisseux, tes doigts rouges. Tu n'as pas vraiment mal, c'est plutôt étrange. Et quand tu touches ton cuir chevelu pour évaluer les dégâts, tu sens, du bout des doigts, le moelleux du cerveau. Incapable d'interpréter une sensation pareille, t'en déduis, faute de mieux, que t'as un sérieux problème. Puis l'inconscience ronge ton esprit et elle nique même ta raison, cette pute insidieuse. Quand tu te réveilles, une infirmière est en train de découper ta chemise.

Pourquoi ne pas t'aider à la retirer plutôt ?
Qu'est-ce que tu as ?
Personne ne répond – et tu commences à avoir peur.

Une main agrippe ton bras, y imprime des petits coups, à la recherche d'une veine. Tu protestes, parce que tu n'aimes pas les aiguilles. Sauf que si t'étais en position de voir le côté de ta tête, tu constaterais que tu n'es plus à un petit trou près. Mais tu ne sais pas, toi, ce qui t'arrive, et tu n'as pas vraiment mal, alors c'est que ça ne doit pas être trop grave, pas vrai ? C'est seulement après le scanner que ça commence à te lancer. Comme des aiguilles qu'on enfoncerait dans ton crâne et putain, ce que ça fait mal. Tu veux ta mère, tu veux qu'elle te tienne la main et te caresse le front – où est-elle ? Le médecin garde le silence, l'air embarrassé. Têtu, tu insistes. Où est ta mère ? Pourquoi n'est-elle pas avec toi ? Tu apprendras plus tard qu'avec le tsunami, les réseaux de communication étaient morts, et que de nombreuses personnes restaient portées disparues. Pour l'instant, personne ne te répond et on commence à te nettoyer le crâne à l'eau oxygénée.

Ça crie, ça hurle, ça pleure.
Ça cogne contre tes tempes et t'as envie de t'arracher la tête pour que ça s'arrête.
Tu veux mourir.

Qu'ils arrêtent.
Pitié, qu'ils arrêtent.
C'est tout ce que tu demandes.

Et enfin. La morphine. Qui ramasse les miettes de ta souffrance, recolle les débris de ta raison et t'emporte loin, là où tu ne sentiras plus rien. C'est ta sauveuse, ton héroïne, qui coule dans tes veines . S'infiltre à l'intérieur, sans un mot, te remplit tout entier.

La suite, tu n'en gardes aucun souvenir.

L'opération a duré plus de douze heures, jusque tard dans la nuit. Tu te réveilles deux jours après, des étoiles dans les yeux. Comme des météorites brûlants sous ton crâne. La douleur devrait te renvoyer dans les ténèbres mais elle ne suffit pas à t'écraser et t'ouvres les yeux – et tu te brises, tu t'écroules, tu veux mourir. Ta tête engoncée dans des bandages, comme pour en cacher les lambeaux, et qui hurle continuellement. La main frêle et usée de ta mère agrippe la tienne, engourdie, une manière d'exprimer qu'elle est là, qu'elle te protégera, que t'es en sécurité désormais, tout va bien, ça va aller. Mais non. T'as mal, tellement mal. Tu ne peux bouger ni bras ni jambes. Tu vois flou, t'entends presque rien et bouger la mâchoire t'est difficile.

Et surtout. Tu ne sais toujours pas ce qui s'est passé. Tu n'as aucun souvenir, à croire que ta mémoire s'est fait la malle. Alors t'écoutes avec attention le médecin qui se penche vers toi. T'annonce que ton pronostic vital est engagé. Il a ce regard fatigué, cet air de celui qui n'est pas certain – de quoi ? que tu vas survivre, que tout ça n'était pas pour rien. Parce que, quand même, ta boîte crânienne a explosé en petits morceaux sous la violence du choc, sans offrir plus de résistance qu'une coquille d'œuf. Certains fragments se sont plantés dans ton cerveau, les chirurgiens ont dû les enlever un par un. Puis ils ont découpé une sorte de rustine en fibre synthétique pour réparer le trou, de la taille d'une mandarine. Ensuite, ils ont perforé la boîte crânienne tout autour et cousu la pièce. Évidemment, parce qu'un malheur n'arrive jamais seul, l'objet qui t'a ouvert la tête y a aussi provoqué une infection.

Tu sais à quoi t'en tenir.
Tu n'es qu'en sursis.

Honnêtement, t'as peur de mourir, de t'endormir un jour et ne jamais te réveiller.

Puis, un matin, tu réussis à bouger le doigt. On sait que tu vas survivre, mais dans quel état ? Personne ne peut se prononcer sur l'étendue de tes séquelles et, cloué sur ton lit, tu te tourmentes. Pas pour ta santé. Pour ton travail. Être milicien, c'est ta vocation, tu déplacerais des montagnes pour réunir les couples qui se sont perdus en chemin et dont tu as la charge, tu n'as jamais compté tes heures ni tes efforts. À quoi bon avoir échappé à la mort, si tu dois te retrouver sur la touche jusqu'à la fin de tes jours ? Le médecin et le psy te réprimandent, comme un petit garçon qui a fait une bêtise, en te répétant que tu ne guériras pas si tu continues de te triturer l'esprit. Maman essaie de te changer les idées – elle vient tous les jours, te raconte les journées dehors, comment les recherches avancent, que ton grand-père se remet de sa cheville cassée durant les tremblements de terre. Ton frère aussi, reste à ton chevet et il te montre les photos de son bébé, né un peu après la tourmente, drôle de cadeau du destin, petit miraculé dès le début.

Une semaine alité, c'est long.
Une semaine à attendre d'aller mieux, c'est très long.
Mais après une semaine, tu peux enfin sortir. Oh, tu tiens à peine debout – mais ton pronostic vital n'est plus engagé et ils ont besoin de place, de beaucoup de place, les salles d'attente ne dégorgent pas. Alors t'es renvoyé chez toi – enfin, chez tes parents, tu n'es pas autorisé à rester seul – et t'as même droit à des soins à domicile pendant plusieurs mois.


— 9 —
J'prends mon temps pour le tuer
laisse un message sur la buée
des écrans de fumée


Elle cogne tes tempes que ta mère embrasse tous les matins, agrippe tes sens en perdition et y imprime de douloureux mouvements. C'est comme ça qu'elle arrive. La migraine. Cette pute qui te gâche la vie.

Pas les douleurs sporadiques, aussi irrégulières qu'imprévisibles, qui arrivent trop souvent pour les compter. Pour ton crâne traumatisé, un rien est suffisant pour douiller. T'as déjà vu tes IRM. La cicatrisation a formé un bourrelet qui s'épaissit au fil du temps et comprime le cerveau. Mais ça, personne ne le sait. Quand on te croise aujourd'hui, on ne soupçonne rien de tout ça et c'est tant mieux – merci le chirurgien qui a accepté de réimplanter des cheveux au niveau de la cicatrice, comme pour une calvitie, t'en avais marre que les gens fixent le côté de ta tête.

Pas ces douleurs-là, non. Les autres. Les migraines. Parfois les veines sur tes tempes enflent tellement que t'as l'impression qu'elles vont exploser. Alors tu croques ton traitement comme on croque des bonbons et tu t'enfermes dans le noir et le silence – tu te conduis tout seul en cellule, t'attends que ton cerveau se redresse, ha ha ha, drôle d'ironie. La douleur, c'est rouge, ça brûle. Elle résiste, persiste, insiste jusqu'à son reflux. Que t'espères comme un prisonnier guette sa sortie. Pathétique.

Un jouet cassé.
Tu n'es plus qu'un jouet cassé.

Petite poupée de chiffons qu'on a éventré et vidé de sa bourre, enfermé dans son décor de carton pâte. Dans les mois qui ont suivi la catastrophe, tu t'es construit un conte de fée, un petit monde pavé de naïveté et d'espoir, parce que t'avais envie d'y croire. Persuadé que t'allais reprendre le boulot comme avant. Oui, t'as besoin de faire ça. D'obéir à l'Incontestable. De récupérer, choyer, redresser les récalcitrants. Pour avoir l'impression d'être important. Utile. Et derrière les colères, les rééducations et les thérapies, se cache une volonté telle que t'as réussi. Après plus de huit mois, t'as réussi.

Et t'es fier, hein ?
Oh oui, t'es fier.


Des larmes séchées sur mes cernes
T'es un homme, Chō. On peut pas s'y tromper – toi, tu t'y es jamais trompé, c'est certain. T'es un homme et t'es plutôt beau, tu sais ? Même si tu as tes défauts, comme tout un chacun, même si tu as tes imperfections au goût de désillusion. De loin, on ne te remarque pas vraiment. Tu te fonds dans la masse. Faut dire que t'es un japonais lambda, un homme lambda et ça se voit. T'as l'air d'un autre. T'as l'air de rien. Mais pas seulement, non non, pas seulement. En vérité, t'es beaucoup. Bien plus que ce qu'on pourrait croire. Drôle de garçon, un parmi la multitude. Tellement voyant et pourtant invisible.

Tu n'es pas très grand – le mètre soixante-et-onze, ça te suffit amplement, pas besoin de toiser les gens pour se sentir exister, pour se savoir vivant. Svelte et élancé, un peu dégingandé, quand on te regarde de loin t'as l'air d'un enfant-tout-juste-adolescent. Mensonge, à peine plus qu'un songe.

T'es plus un p'tit garçon.
T'es un homme, maintenant.

Silhouette gracieuse galbée de chair, brodée de muscles. Les épaules droites et carrées. Des bras minces mais musclés, tendres mais forts. Tes jambes sont longues et vigoureuses, tu cours tous les jours. Tu boxes aussi. Et tu soulèves des poids. Et tu te bats. Et tu t'entraînes, encore et encore, encore et encore – pour ne jamais laisser un criminel te dépasser, t'écraser et s'échapper. Hors de question de te laisser aller. T'es bien dessiné, en fait. Le dos solide, les fesses fermes. La courbe de ton bas-ventre est alléchante, donne envie de s'y perdre, d'y parcourir  un chemin brûlant. Doucereuse invitation. Délicieuse passion. Et puis il y a tes clavicules, bien voyantes, sur lesquelles se trouve ton tatouage avec ses deux paires d'ailes – parce qu'il n'y en a jamais assez pour s'envoler – et ses fleurs, ses pétales et ses épines. L'encre noire de tes colères, incrustée jusque sous ta peau, gravée jusque dans tes veines. T'es beau, Chō. Oui, t'es beau. Mais tu es aussi en colère, et ça se voit un peu. Beaucoup. Trop.

Dans tes yeux surtout, ces yeux trop noirs qui observent en silence, ces yeux trop usés comme un pâle reflet de ta déchéance. Dans tes traits, aussi – expression figée, gelée. L'amertume au bout de tes cils, dans la courbe de tes lèvres. Mais plus que tout, plus que tes yeux, plus que ton air renfrogné, c'est tes poings qui attirent, qui retiennent. Tes poings serrés. Comme prêts à frapper. Et t'en as envie, pas vrai ? Distribuer des bleus, comme ceux que t'as sur le cœur, comme ceux qui t'abîment l'âme. Blesser les autres, comme la vie t'a bousillé, comme Shukumei t'a esquinté.

Parce que, ouais, maintenant t'as une cicatrice sur la tête.

Oh, on ne la voit pas vraiment – ça non, tu as fait attention, pas trop couper, pas trop tailler, histoire de bien cacher. Tu ne veux rien de plus qu'éviter les regards. Au début, tu n'étais pas trop fan. Trop de cheveux, t'avais un peu l'impression d'avoir oublié de passer un coup de tondeuse. Mais finalement, tu t'es habitué.  Légèrement rasés sur les côtés, plus épais sur le dessus, tu restes dans les normes imposées par la milice et t'en profites pour dissimuler cette tare. Honte, pas de honte. Ce n'était pas de ta faute, tu le sais bien. Mais les regards des gens, ces regards, t'en veux pas. La commisération au goût de compassion, tu lui vomis dessus. Et la pitié, putain, la pitié tu la baises. Qu'ils aillent tous se faire voir.

Toi, tu préfères largement quand on t'observe avec envie – non pas par dépit. T'aimes attiser le désir, embraser le plaisir. Tu sais que t'es beau, alors t'en profites, merde. C'pas ton visage qui va les faire fuir. Au contraire. Ils plaisent, ces traits typiquement japonais. Même tes pommettes saillantes, ta mâchoire tranchante – tellement que la peau qui se tend par-dessus a l'air proche de se déchirer. Et Narcisse n'est pas encore ton vice, mais tu aimes bien la courbe de tes yeux, l'amande pliée qu'ils forment et qui tombe un peu quand tu souris.

Même si t'as oublié comment faire.


Tous ces fantômes dans ma voix
T'es à l'étroit, Chō.

T'es à l'étroit dans ton corps, dans ton cœur. Toute ta vie, on t'a appris à détester ce que tu es, putain d'handicapé. T'as fait de ton mieux pour changer pourtant, t'as tout essayé, tout tenté pour être normal, pour ne plus entendre ta mère pleurer le soir et ne plus sentir les mains de ton père sur tes bras, étau matérialisé. T'as vraiment tout essayé t'as tout donné, tout ce que t'avait. Chō le bègue. Ferme ta gueule si tu sais pas parler. Mais t'as jamais réussi, pas vrai ? Erreur, erreur, erreur. Tentatives vaines d'espoirs mort-nés qui obstruent ta trachée. Et putain, ce que ça fait mal.

Ce n'est pas la seule chose qui te blesse autant. T'es quelqu'un de tendre, Chō, quelqu'un de sensible et de délicat. Beaucoup. Trop. Tu te cramponnes à ta foi en l'Incontestable, tu as envie de gueuler au monde entier que l'amour triomphe toujours. Ton truc, c'est les rêves à l'eau de rose, les films que tu te crées en espérant les vivre un jour.  Tu te dis même que quand tu recevras la lettre, ça débloquera quelque chose, là, dans ta gorge, dans tes poumons. Oui, tu crois un peu au miracle. Drôle de candeur dans ta douceur, qui est perdue quelque part entre ta colère et tes regrets. Mais elle est là, elle est bien là, elle ne te quitte jamais vraiment. Et tu crois que chacun a quelque chose de bon en soi, que chacun a une chance dans la vie. Et tu crois à l'amour, qui renverse et qui bouleverse – t'y crois si désespérément que ça te fait mal.

Tout ce que tu veux, c'est quelqu'un qui, un jour, te dira qu'il t'aime.
Tout ce que tu veux, c'est les entendre – ces mots que tu es aujourd'hui incapable de prononcer.

Parce que tu les as perdus. Parce que tu l'as égarée, ta voix, tu l'as laissée de côté et tu l'as presque oubliée. De toute façon, tu n'as jamais su faire de phrase longue et correcte, sans balbutier et trébucher, putain de handicap, hein ? Et tu as honte. Oh, oui, tu as honte. Ça te colle à la peau, ça s'agrippe à ta gorge et refuse de la lâcher, c'est ce qui t'empêche d'avancer, d'aller plus loin, d'oser. Ça te pétrifie, tu le sais, alors tu n'essaies plus. Tu ramasses les miettes de ton courage, balaie la poussière de tes espoirs. Devenir un grand garçon, c'est douloureux. Tu te demandes parfois si tu n'as pas raté quelque chose, quelque part – puis tu te rappelles de toutes ces journées tout seul, de toutes ces tentatives avortées, de tous ces cadavres de mots.

Mais arrête de faire la gueule. Ils te disent d'arrêter de faire la gueule. Mais arrête de t'énerver pour un rien. Arrête de faire le gamin. Grandis un peu. Ils te disent des tas de choses, trop de choses. Arrête. Laisse tomber. Et tu les détestes tous, ces gens qui t'ont enfoncé, t'ont fait tomber et t'ont regardé essayer de te relever en vain. T'as la rancœur qui te colle au cœur. La colère jusque sur la langue, avec son putain de goût amer. Oh, que ça s'arrête.

Que ça s'arrête.

Parce que ça t'use, d'être si rugueux et à vif. Ça t'use, ça t'use, ça t'use. Ça t'écorche de l'intérieur de ses longues griffes amères, ça te bouffe les tripes et agrippe tes côtes pour les écarter, mettre ton cœur à nu. C'est ça qui t'abîme, te fait perdre pied, te donne envie de tout briser. C'est trop, tu n'en peux plus, tu n'en veux plus. T'es fatigué, Chō. T'es fatigué d'être en colère.

Et t'es fatigué par ton travail, aussi. Tellement fatigué. Toi, t'as signé pour sauver les gens, pour les ramener vers le droit chemin. Pas pour les emmener en enfer. Putain. T'en as marre. Tu voudrais le gueuler à la face du monde, mais tu ne peux pas, tu te rappelles ? Alors tu te contentes d'être là pour les aider. Y en a sur qui ça marche, et ça te rend heureux, tellement heureux. Mais y en a d'autres... Et eux, tu dois les enfoncer. Parfois, c'est ça ton métier. Et dans ces moments-là, tu te détestes. Parce que tu le sais. Oh, tu le sais très bien. Que t'en as emmenés droit à la mort. Que tu les as pris par la main, que tu les as accompagnés avant de les lâcher. Non. Les pousser. Les envoyer dans le vide. Un pas, deux. Le bord de la falaise. Être milicien, c'est aussi être bourreau quelque part. Tu n'as jamais appuyé sur la détente pour mettre fin à une vie. Tu n'as jamais frappé assez fort pour ça non plus. Tu n'es pas de ceux qui sont chargés des exécutions. Et pourtant. C'est tout comme. C'est toi qui les conduis en centre de redressement. C'est toi qui les force à se plier aux devoirs des mariés. C'est toi le milicien. L'ordre et la loi. Faire souffrir pour mieux protéger. Quelle blague.

Regarde-toi.
Regarde-toi, Chō.

T'as raison d'avoir honte.
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Je roule sur tout le monde et preums. Cho Makura - CRIER TOUT BAS 2078551763
Dépêche-toi de finir cette fiche, Solveig a envie de te martyriser. Cho Makura - CRIER TOUT BAS 1451543918

Et j’suis fier de t’avoir corrompu, tu cites du HyaHya maintenant, bienvenue chez les gens swagg. Cho Makura - CRIER TOUT BAS 2078551763
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"Chō le bègue" poto, depuis le temps que j'attends de pouvoir lire ta fiche. Cho Makura - CRIER TOUT BAS 3998388675
Que du bon dans ce début de fiche !

Bon reboot Cho Makura - CRIER TOUT BAS 2078551763
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Oh. My... Cho Makura - CRIER TOUT BAS 1451543918
Re-bonjour bienvenue, vous. Cho Makura - CRIER TOUT BAS 2078551763
Un début de fiche intense, qui éveille la faim. C'est beau, c'est puissant, c'est toi. ♥
Bref, hâte de pouvoir lire la suite Cho Makura - CRIER TOUT BAS 1984817200
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Je suis totalement en amour sur ton écriture. C'est tellement beau. Ca m'émeut.
Chō a l'air d'être quelqu'un de tellement intéressant, j'ai envie de l'aimer quoi.

Bon courage pour le reste, que j'ai extrêmement hâte de lire ! ♥
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Mes VDD ont bien raison . Mais...Chô. ♥ Il est tellement plein de promesses. Enfin, tu sais ce que je pense de ton Papillon!! Cho Makura - CRIER TOUT BAS 3998388675

ps: TEARE Cho Makura - CRIER TOUT BAS 1534650057
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gros coup de coeur, les persos bègues, ma faiblesse,,,,

bon courage pour la suite !
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Merci à tous pour vos messages o/

Teacup ► mais tellement au taquet, ptn, c'était beau Cho Makura - CRIER TOUT BAS 428445822 Hyacinthe dans mon ♥ (et toi aussi, même si t'as roulé sur tout le monde)
Satowut ►Merci Cho Makura - CRIER TOUT BAS 901032552 j'ai hâte qu'on se fasse notre lien aux petits oignons
Hyun ►Oh, vous... ici :*shizu*:
T'es un amour, merci pour les compliments ♥♥ La suite arrive bientôt Cho Makura - CRIER TOUT BAS 4115966937
Dieu Zeus ►moh la la Cho Makura - CRIER TOUT BAS 3912395661 moi aussi je suis touchée maintenant
Haven le plus bo ► jitem ♥
Akibully ► je suis content que Chō te plaise Cho Makura - CRIER TOUT BAS 1362171446
Makokotte ► Pas autant que toi 😊
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Cho Makura - CRIER TOUT BAS 3488335006 t'es trop fab
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Je pleure Havari mon crush ultime Cho Makura - CRIER TOUT BAS 367806265

Mais bienvenue à ce nouveau petit bout Cho Makura - CRIER TOUT BAS 3303333686
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Havarip Cho Makura - CRIER TOUT BAS 3912395661
Adieu enfant chéri. Il me manquera aussi.
Merci en tout cas Cho Makura - CRIER TOUT BAS 2900933843

(Sinon j'ai quasiment fini la fiche. Il me reste juste à me relire en fait. Ce sera bon sous peu o/)
edit : j'ai fini et Sif a shotgun la modération Cho Makura - CRIER TOUT BAS 4158426957
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Malheureusement, votre fiche est pré-validée.
Votre fiche ne répondant que trop aux attentes du forum, nous ne pouvons vous refuser en tant que membre sur le site et nous en sommes les premiers désolés. Votre fiche sera déplacée dans les fiches acceptées et votre compte passé en bleu dans les trois jours. Nous vous souhaitons une bonne continuation et amusez-vous bien.
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Je te remercie pas du coup. Cho Makura - CRIER TOUT BAS 4158426957
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Tu es validé(e) !

Toutes mes félicitations, votre fiche est validée !

N'oubliez pas :
• De remplir les champs de votre profil.
• De réserver votre avatar ; Réservation avatars
• Si vous souhaitez trouver des partenaires pour vous lancer, n'hésitez pas à faire un tour par ici ! ♥
• Dans l'ordre, vous pouvez faire une demande de conjoint ici, ensuite vous faites une demande d'habitation ici et enfin, vous pourrez valider votre mariage ici.
• De faire un peu de pub autour de vous pour le forum et de voter régulièrement aux tops sites. ♥

& Surtout, AMUSEZ-VOUS !

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Toi je te remercie par contre ♥ T'es le meilleur.
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