Yuji Ishikawa - Analyse Multivariée du Mariage

Yuji est, à première vue, un salaryman très classique. Il est efficace, il travaille de longues heures, et il est ambitieux. Ses collègues le respectent. Récemment promu, il a commencé à diriger ses propres projets. Il n’est pas rare de voir Yuji aider certaines collègues au bureau. Bien que sa manière d’aider puisse parfois sembler bienveillante, il est évident pour lui que, en comparaison avec d'autres, ces femmes semblent moins compétentes dans certaines situations.

Le désir inassouvi que Yuji a de rendre sa mère fière l’a plongé dans un état de frustration permanente. Il est très exigeant envers lui-même, et aussi envers son équipe. Il est en proie à des moments de doute qu’il ne partage avec personne. Son incapacité à gérer ses émotions de manière l’ont poussé à adopter en secret des comportements autodestructeurs. Il fume un paquet par jour, et se prive de nourriture quand il n’est pas satisfait de sa performance. Bien que respecté au travail, Yuji n’a que peu d’amis proches. Sa tendance à être excessivement direct, souvent sans filtre, met parfois ses interlocuteurs mal à l’aise, mais Yuji peine à réaliser quand il va trop loin. Son incapacité à comprendre l’humour ou le sarcasme aggrave cette maladresse sociale : les sous-entendus lui échappent, et il répond souvent de manière trop littérale, voire abrupte, aux plaisanteries.

Yuji est un homme déchiré entre les attentes inatteignables qu’il a héritées de sa mère et un profond mépris pour les autres femmes, qu’il considère souvent comme inférieures. Ayant grandi sous l’influence d’une mère impassible et rigoureuse, il a appris à valoriser une maîtrise parfaite de soi et une absence apparente d’émotion. Cette figure maternelle, qu’il admire toujours, a façonné sa perception des femmes : celles qui expriment leurs émotions lui semblent irrationnelles, faibles, et indignes de son respect. Pourtant, aucune des femmes qu’il a rencontrées dans sa vie n’a jamais égalé cet idéal distant et inatteignable, alimentant ainsi une déception amère qui teinte ses relations et renforce ses convictions misogynes. Yuji a hérité de sa mère ses convictions conservatrices. Il est convaincu de l’efficacité de l’Incontestable, et il est certain qu’une épouse respectable lui sera présentée dans le futur.

Naturellement, l’admiration profonde que Yuji a pour sa mère l’a conduit à se renseigner sur le métier qu’elle exerçait. Dès qu’il a appris à lire, il s’est faufilé dans son bureau et a volé un de ses livres. Ce qui avait commencé comme une tentative de se rapprocher d’elle s’est rapidement transformé en passion. Yuji, habituellement plutôt réservé, se trouve souvent entraîné dans des disputes animées avec l’un de ses collègues, notamment sur des questions liées à son domaine. Lorsqu'il parle de statistiques, il perd toute notion du temps, se laissant emporter dans un flot de discours incessants. Il ne réalise pas que son enthousiasme n’est pas toujours partagé.